Épisode 3
Write by Mona Lys
La vengeance est une femme
Episode 3
Je récupère mon sac à main plus mon sac d’ordi sur le lit et descend pour me rendre dehors où m’attend Mel pour me conduire au travail. Je suis chef d’entreprise d’une très grande entreprise de plus de 300 employés. Je retrouve Malcom et Mel adossés à ma voiture.
- Bonjour Mel.
- Bonjour ma tante. Me répond-il en me débarrassant de mes sacs pour les mettre dans la voiture.
Je me tourne vers Malcom pour lui ajuster sa cravate et il me tend mon gobelet à café. Il le fait chaque matin quand je dois aller au travail.
- Merci mon amour. Bonne journée à toi. Je lui murmure tout près de sa bouche avant de l’embrasser.
- Bonne journée ma prunelle. Toi veille bien sur elle. Ordonne-t-il à Mel.
- Oui mon oncle ne t’inquiète pas.
Chacun monte dans sa voiture et nous nous rendons dans nos entreprises respectives. Malcom aussi est chef d’entreprise mais je gagne deux fois plus que lui. Cependant ça ne m’empêche pas de lui être soumise et de le respecter. Ce n’est pas parce que je gagne plus que lui que je vais me permettre de le rabaisser. Malcom demeure mon chef malgré tout le pouvoir que j’aie. D’ailleurs, lui il est plus à féliciter que moi parce que lui a construit sa boite de par ses propres efforts et moyens alors que moi j’ai juste profité du fait d’appartenir à une famille riche ici aux USA.
Dès que Mel gare la voiture devant V Global Corporation, April mon assistante vient m’accueillir avec en main sa tablette. Elle m’ouvre la portière avant que Mel ne vienne le faire donc il récupère juste mes sacs et ils me suivent tous les deux. April se met à me citer mon programme de la journée et sur mon passage les gens se tiennent droit pour me saluer et me souhaiter la bienvenue. Je ne suis pas une patronne qui tyrannise ses employés mais j’ai imposé le respect pour ma personne. Nous montons dans l’ascenseur et April continue toujours à me raconter ci et ça.
- Il y a l’entreprise NLT Group qui a envoyé un mail proposant un accord avec eux et nous et…
- Dis leur que nous ne sommes pas intéressés. Je la coupe en sortant de l’ascenseur qui vient de s’ouvrir sur l’étage où se trouve moi seule mon bureau.
- Déjà fait.
Je m’arrête et me retourne pour la regarder.
- Comment tu as su que j’allais refuser ?
- Disons que je suis ton incarnation donc je pense et réfléchie dorénavant comme toi. Je me surprends même des fois à parler comme toi.
- C’est fou comme on se ressemble.
- Oui et j’aime ça. Ah il y aussi l’ONG…
- Fais leur un chèque au montant que tu veux et envoie-leur pour qu’ils me foutent la paix. Ces gens ne sont rien d’autres que des arnaqueurs qui utilisent les enfants pour s’enrichir. Fais-je en m’asseyant derrière mon bureau.
- Ok ce sera alors 200 dollars pour eux (117.200 fcfa). Ah j’oublie Vicky, la semaine prochaine il y a les Awards des entreprises.
- Ah bon ? Malcom ne m’en a pas parlé pourtant. Ok un instant.
J’appuie sur un bouton de mon téléphone et l’appel s’en va. Il décroche à la première sonnerie.
« - Oui prunelle ? »
- Tu savais que c’était la semaine prochaine les Awards ?
« - Oui mais ma boite n’a pas été sélectionnée donc je ne m’y intéresse pas. »
- Ok d’accord. A plus, bise je t’aime.
« - Love you. »
Je raccroche et lève la tête vers April mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit elle m’interrompt.
- Oui je sais, je le fais tout de suite.
- Merci.
- Ah Armel tu es en beauté aujourd’hui. Tu as un rencard ? Demande-t-elle à Mel en souriant
- Combien de fois vais-je te dire d’arrêter de me poser ce genre de question stupide ?
- Jusqu’à ce que j’en aie marre et que j’arrête. J’aime bien te faire chier. Tu es tout le temps sérieux et ça craint au max.
- April tu n’as pas quelque chose à faire ? Je demande pour qu’elle arrête d’embêter Mel.
Il secoue la tête et elle sort en riant. J’adore cette petite. Elle est mon assistante depuis maintenant 5 ans et il y a eu une telle affinité entre nous que je lui ai permise de m’appeler par mon prénom et de me tutoyer. Elle est orpheline et se bat toute seule pour réussir ce qui fait d’elle une jeune fille travailleuse en plus d’être pipelette.
- Alors toi tu as fait quoi de ton week-end ? Je demande à Mel.
- Je suis resté chez moi comme d’habitude.
- Tu sais que tu devrais chercher à te faire des amis ?
- J’en ai déjà.
- Je veux dire en dehors de ceux avec qui nous travaillons.
- J’y songerai.
- Ok bon on passe au couple Ichola au Bénin. Enquête sur eux et envoie-moi le résultat avant la fin de la semaine.
- Ok ma tante c’est compris. Autre chose ?
- Ah oui, il y a un gros paquet cadeau dans le coffre de la voiture. Apporte-le à April. C’est Lucie, elle a accouché la semaine passée. Ce sera tout pour le moment.
- D’accord ma tante.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il sorte. Armel, mon petit Armel. Comme je suis fier de lui. Armel c’est mon filleul. Quand j’étais adolescente j’avais une meilleure amie, Mélaine qu’on appelait Mel. En plus d’être voisins nous étions inséparables et nos parents aussi l’étaient. Puis la période de trouble a commencé et ça a commencé par sa famille. Nos deux pères étaient flics et nos deux mères partenaires en affaires. L’un de ces gens que nous traquons aujourd’hui l’a kidnappé et violé pour ensuite la jeter devant leur porte. C’était un premier avertissement pour nos deux pères qui avaient commencé une enquête sur eux. Eux des sectaires. Mélaine est tombée enceinte suite à son viol et tous ensembles nous l’avons aidé à surmonter cette épreuve. Nous avons même tous déménagés pour lui faire changer d’air. C’est moi qui ai donné le prénom Armel, c’était l’ensemble de nos deux prénoms. Pour moi Ariane (Ar) et pour elle Mélaine (Mel). C’est ainsi que notre vie avait repris son cours normal jusqu’à ce que tout bascule. Nos deux familles se sont séparées pour être plus en sécurité et je n’ai plus eu de nouvelles d’eux jusqu’à ce qu’Armel réapparaisse il y a 3 ans.
Ce jour-là j’étais dans mon bureau en train d’étudier un dossier lorsqu’April m’a annoncé une visite. Je ne voulais pas le recevoir parce qu’il n’avait pas pris rendez-vous au préalable mais il est renté de force dans mon bureau et avant que je n’ouvre la bouche pour le foutre à la porte, il a fait sorti sa chaine de sa poche et je suis restée figée sur place. Je me suis avancée tout doucement vers lui pour bien voir le médaillon. Il me la tendu et j’ai faillir m’évanouir. C’était bien la chaine que moi et sa mère lui avions offert en cadeau pour ses 1 ans. C’était nous-même qui l’avions confectionné avec l’aide du bijoutier et le nom Armel qui est la médaille est écrit assez bizarrement. Le ‘‘Ar’’ est en italique et le ‘‘Mel’’ écrit normalement. Mélaine et moi n’étions pas d’accord sur le modèle d’écriture donc chacune a écrit l’initial de son prénom comme elle le voulait et nous les avons mis ensemble pour donner cette chaine. J’ai retourné la médaille et nos deux prénoms y étaient inscrits.
- C’est… bien toi ? Armel… c’est… toi ? Lui avais-je demandé la voix enrouée et les larmes aux yeux.
- Oui ma tante, c’est moi. Ton petit Mel.
J’ai éclaté aussitôt en sanglots et l’ai pris dans mes bras. April ayant compris qu’il nous fallait de l’espace est sortie. Il m’a raconté que ces même gens avaient tué ses grands-parents et tué sa mère après l’avoir une fois de plus violée et tout ça sous ces yeux alors qu’il était caché sous le lit. C’était comme une sorte de rituel qu’ils avaient fait et sa famille a été le sacrifice. Il a vécu dans des orphelinats parce que les membres de la famille de ses grands parents ne voulaient pas le prendre pour soit disant ne pas avoir de problème. Il avait dans ses affaires des photos de lui moi et sa mère et quand il a eu son BTS à 19 ans il s’est mis à ma recherche. Il a vu un jour ma photo sur le net et m’a reconnu grâce à une chaine que je portais tout le temps même jusqu’à aujourd’hui. Il est donc passé par des moyens très dangereux comme la migration pour arriver jusqu’à moi parce qu’il avait foi que j’allais prendre soin de lui à cause de mon amitié avec sa mère et il n’a pas eu tort. Je l’ai mis à l’école militaire comme il le désirait et une fois sorti il a dit qu’il ne voulait travailler pour personne d’autre que moi et voulait m’aider à me venger de ceux qui avaient détruits nos deux familles. Voilà comment du haut de ses 24 ans il est mon chauffeur, mon bras droit et mon deuxième garde principale. Malcom l’a aussi accepté et nous le considérons comme notre fils.
Le jour de nos retrouvailles j’ai pleuré comme une madeleine et c’était d’ailleurs la seule fois que j’avais pleuré après ma sortie de l’hôpital psychiatrique…
April rentre dans mon bureau et me fais signe que Daniel Thompson était en ligne. Je me dépêche donc de décrocher le téléphone.
- Comment se fait-il qu’il y a les ABF (Awards of the Best Firm) et que mon mari ne fasse pas partie de la liste ? Comment ?
« - Madame je… »
- Non je ne veux rien savoir. Je ne sais pas comment tu vas arranger mais démerde-toi pour que dans les minutes qui suivent le nom de sa compagnie y figure et que ce soir il puisse me l’annoncer. Et démerde-toi doublement pour qu’il remporte ces fichues Awards parce qu’il a fait plus de chiffre cette année que tous ces blancs imbéciles qui se font sodomiser pour avoir des contrats juteux. Si à la soirée le maitre de cérémonie n’attribue pas à Malcom et le prix et le diplôme qui va avec je peux t’assurer Daniel que tu vas te réveiller le lendemain sans tes couilles dans ton froc. J’espère que je me suis faite bien comprendre.
Je raccroche alors qu’il essaye de répondre. April rentre à nouveau dans mon bureau mais cette fois de façon en trombe.
- Ton père est.
- Là où ?
- Son cortège vient de garer devant l’entreprise.
- Fuck. Mais qu’est-ce qu’il fou ici ?
- Ca fait 2 semaines que tu n’es pas allée le voir.
- Merde. Ok tu peux y aller.
A peine elle sort que mon père rentre.
- Daddy !! Fais-je en allant vers lui pour l’enlacer.
- Suis-je encore ton père ?
- Bien sûr que si. Attends laisse-moi te regarder un instant… C’est moi ou tu as rajeunie de 10 ans ?
- Si tu essaies de m’amadouer pour ne pas que je te reproche de ne jamais venir me voir eh bien c’est raté.
- Sorry !! Dis-je en tirant sur mes oreilles puis en faisant mon visage de chien battue.
Il roule les yeux et m’ouvre ses bras dans lesquels je me réfugie. Je l’aime mon papa. C’est lui et sa femme qui m’ont trouvé alors que j’étais sur le point de mourir et ils m’ont donné une nouvelle famille sans même me connaitre ni connaitre mon histoire. Je leur serai éternellement reconnaissante. Nous prenons place dans mon salon et nous discutons de tout et de rien.
- Tu sais que tu devrais passer voir ta mère et ta sœur. Tu les as complètement abandonnés.
- I know (Je sais). J’irai les voir promis.
-Ok bon je dois y aller, mon jet m’attend. Dit-il en se levant.
- Ok fais un bon voyage.
Il me prend à nouveau dans ses bras et me caresse les cheveux exactement comme quand j’avais perdu la tête. Il le faisait pour me communiquer son amour alors qu’il ne me connaissait qu’à peine.
- Tu devrais tout laisser tomber et vivre une vie normale avec nous qui t’aimons. Me chuchote-t-il à l’oreille alors que je suis toujours dans ses bras. Confie ton cœur au Seigneur. Lui seul pourra te guérir et t’aider à pardonner. La haine t’éloignera de ceux qui t’aiment et te rapprochera de ceux qui veulent te nuire. Mais le pardon rendra possible dans ta vie ce qui est impossible.
Je me détache de lui et en guise de réponse je lui fais un sourire. Lui et ma mère savent pour ma vengeance. Ils savent absolument tout de mon passé et m’aident du mieux qu’ils peuvent. Ils savent qu’ils ne peuvent pas m’empêcher d’exécuter mon plan mais à chaque fois qu’ils en ont l’occasion ils essayent de me faire entendre raison. C’est d’ailleurs pour les épargner de tout ça que je mets un peu de distance entre nous. Je le raccompagne jusqu’à son véhicule et le regarde partir. Je remonte ensuite m’occuper de mes dossiers en attente.
*
*
C’est toute épuisée que je rentre chez moi retrouver mon époux. Une fois au salon je balance mes talons aiguilles et vais retrouver l’homme de ma vie dans son bureau. Je m’assois sur ses jambes et attends qu’il raccroche ce qu’il fait s’en tarder. Je m’approche et après l’avoir embrassé m’assois sur ses jambes.
- Bonne arrivée toi.
- Merci. Qui c’était ?
- Daniel Thompson. Apparemment je suis nominé pour les ABF.
- Pourquoi tu le dis sur ce ton ? Quoi ça ne t’enchante pas ?
- Prunelle ça fait 4 ans qu’on me nomine mais qu’on donne mon prix à quelqu’un d’autre tout simplement parce que je ne suis qu’un étranger dans ce pays. On sait tous comment ça se passe chez les occidentaux. Aucun étranger ne peut venir dans leur pays et avoir plus d’honneur qu’eux encore moins quand c’est un black. Je n’irai même pas.
- Non tu iras et je peux t’assurer que cette fois ce sera la bonne.
- Et qu’est-ce qui te fait croire ça ?
Je me lève et me rassois en califourchon sur lui puis entoure son cou de mes bras.
- Eh bien parce que tu es mon époux et que je sais que tu es meilleur que tous ces blanc réunis. Je sens que cette année sera la bonne.
- Je l’espère aussi sinon c’est fini, plus de ABF.
- Don’t worry baby (ne t’inquiète pas bébé).
- Je suis très chanceux tu sais ? Oui je suis super chanceux de t’avoir dans ma vie. Dit-il en me caressant le dos.
- Me too (moi aussi). Ma vie n’aurait pas été la même sans toi. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée.
Oui ma vie n’aurait pas été la même sans lui. Je l’aime et je ferai absolument n’importe quoi pour lui quitte à donner une bonne correction aux organisateurs de ces fichues Awards pour qu’on lui donne le prix car il doit lui revenir. Il m’apporte tellement de joie que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le garder parce qu’il risque de me quitter s’il apprenait tout. S’il apprenait tout sur mon passé et aussi sur mon plan de vengeance. Je ne suis pas sûr qu’il voudra toujours d’une meurtrière.
Je ne suis pas sûr qu’il voudra toujours de moi s’il apprenait que ses parents font partis des gens que je vais tuer. Je l’aime plus que ma vie mais le sort de ses parents est déjà scellé et RIEN ni PERSONNE ne pourra le desceller. Je vais les tuer.