Episode 21
Write by Annabelle Sara
Ma rencontre avec Loïc, mon fils, même si je ne l’avais pas poussée de mes entrailles, avait été magique ! Je ressentais ce sentiment de plénitude qu’une mère ressentait lorsqu’elle tenait sa progéniture.
J’étais aux anges en revenant au bureau juste avant la fin de ma pause avec un sourire grand et avec une joie profonde.
Maintenant que je savais que mon neveu était sain et en sécurité je n’avais qu’une envie, faire tout ce qu’il faut pour pouvoir l’accueillir chez moi.
En revenant au bureau je n’avais pas imaginé tomber sur la personne qui se trouvait là, visiblement en train de m’attendre.
Alfred se dirigea directement vers moi en me voyant arriver.
Alfred : Tu ne m’avais pas dit que tout évoluait bien entre vous ?
De quoi il parlait encore ?
Moi : De quoi tu parles ?
Alfred : Ton gars est de mauvaise humeur et apparemment c’est à cause de toi !
De quel ? Jules ?
Je me suis tournée vers Jules qui était assis devant mon desk, il allait effectivement l’air tendu, mais de là à ce que je sois la cause de sa tension, je ne voyais pas pourquoi.
Moi : Il t’a dit quoi ?
Alfred : Rien mais je connais ce gars et à la façon dont il a demandé à te voir tout à l’heure j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas !
Moi : En tout cas ce n’est pas de ma faute ! Je n’ai rien fait !
Alfred : Ok, il est là… vas voir ce qu’il veut !
J’y suis allée et Alfred ne se trompait pas Jules était de mauvaise humeur, il avait à peine répondu à mon bonsoir qu’il m’avait littéralement trainé dans la salle de réunion par le bras en marmonnant qu’il voulait me parler en privé.
Sa main sur mon bras me faisait mal mais je l’ai tout de même suivi pour ne pas créer une scène en pleine agence avec un client, et encore un gros client comme lui.
Une fois dans la salle, je me suis dégagée avec force, ne comprenant pas de quel droit il se comportait de la sorte avec moi, surtout que je ne savais pas ce que j’avais fait.
Jules : D’où tu viens ?
Moi : Qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi tu m’agresses de cette façon ?
Jules : Réponds à ma question Mekeng !
Mekeng ? Kiki est passée où ? Et puis pourquoi il prenait ce ton autoritaire avec moi.
Moi : Je ne comprends pas pourquoi tu me poses cette question avec ce ton…
Jules : Réponds !
Il n’avait pas crié mais dans mes oreilles c’était un ordre, je ne sais pas pourquoi j’ai répondu.
Moi : Je viens de la pause !
Jules : Avec qui ?
Moi : Seule pourquoi ?
Il avait dans son regard une lueur que je connaissais bien, que j’avais déjà vue dans le regard d’un autre homme.
Jules : Tu n’as pas vu mes appels ?
Instinctivement j’ai baissé les yeux sur mon téléphone que j’avais en main. Il m’avait effectivement appelé des le début de ma pause. Il m’avait appelé 8 fois durant cette heure !
Jules : Je t’ai appelé 8 fois… 8… tu n’as jamais décroché ton téléphone !
Moi : Mon téléphone est sous vibreur lorsque je suis au boulot !
Jules : Tu n’étais pas au boulot mais en pause ! Alors je veux savoir pourquoi tu n’as répondu à aucun de ces 8 appels ?
J’ai levé la tête, ses yeux lançaient des éclairs. Il était furieux ! Je ne pouvais pas lui dire pourquoi je n’avais pas répondu…
Moi : Je n’ai pas entendu…
Jules : Mekeng ne me mens pas !
Le fait qu’il sache prononcer mon nom me faisait bizarre, parce que ça lui donnait une sorte de poids et d’ascendant sur moi que je n’étais pas prête à lui donner.
Moi : Je te dis que je n’ai pas entendu…
Jules : Parce que tu faisais quoi qui t’empêchait de sentir ton téléphone vibrer dans ta main ? Tu me prends pour un con ?
Il avait terminé son propos en faisant un pas vers moi, j’ai reculé effrayée ! Autant ce gars est sexy, autant il est effrayant quant il a ce regard noir de rage. Je sentais qu’il faisait un effort pour se contrôler.
Jules : Je ne suis pas un idiot donc tu vas me dire où tu étais et avec qui ?
J’ai froncé les yeux !
Moi : Et en tant que qui tu exiges de savoir cela ?
Il parut surpris par ma question ! Avantage !
Moi : Je suis encore libre d’aller et venir à ma guise Monsieur !
Jules : Si tu es libre tu n’as aucun mal à me répondre…
Moi : Je suis aussi libre de ne pas te répondre si je n’en ai pas envie...
Jules : Arrêtes ce petit jeu ! Je t’ai vu avec ce gars ! Vous sortiez d’où à cette heure ? Je n’aurais jamais imaginé que tu sois le genre à donner un léger entre deux, je t’aurais bien évidemment invité au moins dans la meilleure auberge de la ville !
Moi : Pardon ?
Jules : Ne fais pas les offusquées avec moi ! Je t’ai vu ! Dans la voiture d’un policier… je ne savais pas que tu faisais dans les ATT !
Moi : En quoi ça te regarde ?
Jules : Ça me regarde ! Et je te préviens je ne vais ta permettre de jouer avec moi comme tu veux ! Je ne suis pas comme les autres ceci dans tous les points… Je vais te faire regretter cet Etoa et ce qu’il t’a fait !
Mon cœur a fait un raté ! Il vient de me menacer? J’allais répondre quand une voix se fit entendre dans son dos.
Tony : Monsieur Abeng ! Tout va bien ? Mlle Mekeng !
Moi : Oui Mr !
Il se dirigea vers moi et s’interposa entre Jules et moi, puis se tourna vers notre client.
Tony : Mr Abeng, êtes vous satisfait de nos services ou alors vous avez des réclamations !
Encore une confrontation entre deux hommes à cause de moi ! Waaaaa Mekeng, tu manges quoi pour provoquer autant d’émoi ?
Jules : Le service est impeccable ! Mais ceci est une discussion privée !
Tony : Malheureusement ceci n’est pas le cadre adéquat pour les conversations privées, Mlle Mekeng !
Moi : Nous avons fini Tony !
Jules avait un rictus dessiné sur ses lèvres. Il me jeta un regard qui disait : « Lui aussi ? »
Tony : Heureux de savoir cela ! J’espère que si vous avez un problème d’ordre professionnel vous viendrez m’en parler directement !
Jules : Bien entendu ! Kiki, je vais te rappeler, tâche de répondre cette fois !
Il se tourna et s’en alla, Tony et moi on l’observait, je n’en revenais pas ! Je sais les choisir !
Tony : Finalement je crois que vous êtes un aimant à noises Mlle Mekeng !
J’ai baissée la tête, je n’en revenais pas de ce qui venait de ce passer et comme si de rien n’était il me dit qu’il va me rappeler, alors qu’il venait de mettre mon travail en danger avec sa crise de jalousie à deux balles.
Moi : Je ne sais pas quoi dire !
Tony : Faites juste attention, parce que Jules Abeng a une mauvaise réputation avec les femmes ! Il est loin d’être l’ange qu’il donne l’impression d’être quand on le regarde.
Tony semblait préoccupé par mon bien être en me disant cela, mais ma curiosité était vraiment piquée !
Moi : Vous pouvez être plus clair ?
Tony : Je sais que vous êtes forte alors ne laissez personne prendre en otage votre cerveau !
Il se tourna et quitta lui aussi la pièce.
J’étais bien avancée ! Je comprends que Jules soit irrité que je n’ai pas répondu à ses appels mais il y avait une distance entre ça et venir me demander des comptes au bureau. Et c’était quoi ce regard noir ?
Il était passé en moins de temps qu’il faut pour le dire du chaud au froid.
Il m’avait réellement fait peur et Tony avait raison. Je devais faire attention !
Au moment où j’allais sortir Alfred vint me voir !
Alfred : Kiki ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Moi : Quand je vais vous dire de ne pas me macquer ! Et toi tu as choisi de mettre un psychopathe de ce genre sur mon chemin ?
Alfred : Il t’a fait quoi ?
Moi : Il m’a menacé de faire de ma vie un enfer ! Je ne veux plus jamais le voir ! Plus jamais donc débrouilles toi mais dis à ton ami de ne plus s’approcher de moi…
Alfred : OK ! Je lui avais déjà dit avant que tu n’arrives que ce n’est pas le lieu pour faire une scène, il m’a répondu qu’il n’allait pas faire de scène ! Mais c’est bon je vais le recadrer… J’ai vu Tony ?
Moi : C’est lui qui a intervenu avant que ça ne dégénère ! Et il m’a dit que ton ami a une mauvaise réputation !
Alfred : je sais que c’est un homme à femme mais je ne savais pas qu’il avait des tendances violentes ! Je ne t’aurais jamais mis sur son chemin sinon…
Moi : En tout cas c’est bon pour moi ! C’est la dernière chose que je veux en ce moment dans ma vie !
Alfred : Je comprends chérie ! Je peux faire quelque chose pour me racheter ?
Une idée vint dans mon esprit !
Moi : Je dois déménager… Je ne supporte plus mon studio…
Alfred : Tu parles à un propriétaire terrien… tu veux quoi ?
Moi : En périphérie, deux chambres au minimum… il y a des chances que Mama vienne s’installer avec moi. Je ne veux plus qu’elle vive seule !
Alfred me fit un oui de la tête et me promis de voir ce qu’il pouvait faire pour moi ! Il fallait que je retrouve ma bonne humeur et que je pense à ce petit être qui était désormais sous ma responsabilité.