Épisode 27
Write by Mona Lys
Episode 27
CINDY
– Donc tu comptais faire partir mes enfants sans m’en informer ? Me demande-t-il entre les enfants.
– C’est le seul moyen d’éviter qu’on aille en justice Kennedy.
Une claque explose sur ma joue. Les enfants se mettent aussitôt à pleurer.
– Kennedy pas devant les enfants. Laisse-les aller chez leur père. Ils y seront heureux.
– Tu veux dire que moi je les fais souffrir ?
– Kennedy je t’en prie. Je ne veux pas qu’ils soient au milieu de querelles incessantes.
– Il n’y aura pas de querelle si tu m’es soumise. Je ne te porterai pas main si tu fais ce que je te dis. Maintenant montons.
– Kennedy !
À bout, il m’empoigne la tignasse et m’oblige à monter dans notre chambre où il m’enferme à double tour. Quelques minutes plus tard, ce sont les voix des enfants que j’entends et la porte de leur chambre être aussi condamnée. Kennedy revient dans la nôtre au moment où je tente de joindre Kendrick.
– Remets-moi ton portable.
J’obéis sans broncher. Il l’éteint et le glisse dans sa poche.
– Vous allez rester enfermés jusqu’à demain. Ça vous remettra les idées en place.
Il ressort et condamne la porte. Je vais fouiller l’endroit où il y avait les doubles des clés mais elles n’y sont plus. Je vais donc devoir attendre qu’il se calme.
*Mona*LYS*
C’est ce soir le diner avec les amis de Kennedy. Après sa crise, il nous a laissé sortir mais lui n’a pas mis les pieds dehors depuis hier. Il ne m’a pas adressé la parole non plus. J’ai déjà fait diner les enfants et je les ai mis au lit. Je me suis mise sur mon 31 ce soir à la demande de mon mari. Tous deux arrêtés au seuil de la porte, nous accueillons nos invités au nom de M et Mme KONATÉ. La dame est plus jeune que moi et dégage une véritable beauté. Ça se voit à des kilomètres que son mari prend soin d’elle. Ce n’est pas comme nous qui sommes fanées à causes des coups et infidélités dont nous sommes constamment victimes.
– Votre maison est vraiment très belle, complimente la femme. J’adore la déco.
– Merci beaucoup. On passe à table.
Le diner se déroule plus entre les deux hommes qui se racontent des anecdotes. Je mime souvent des sourires lorsque tous les autres se mettent à rire. Moi, tout ce qui me préoccupe c’est comment faire partir mes enfants chez Kendrick avant qu’il ne vienne lui-même. Le diner terminé, nous nous installons dans le grand salon où la discussion bat son plein. Un moment les hommes s’éclipsent sur la terrasse pour nous laisser entre femme.
– J’aurai souhaité connaitre tes enfants, dit la femme. Moi je rêve d’en avoir cinq minimum.
– Tu dois beaucoup aimer les enfants, affirmé-je.
– Oh je les adore. Tu sais, les enfants c’est la meilleure des choses, après l’amour, que Dieu ait créé. Je vais te faire une confidence. J’ai grandi dans un foyer à problème. Mon père battait sans cesse ma mère si bien que ma sœur et moi avions fini traumatisées. Nous avions donc commencé à sortir le plus souvent pour ne plus assister à des bagarres. Les vices ont fini par avoir raison de nous. Les bars et les boîtes de nuit étaient devenus nos maisons. On passait même souvent la nuit chez des hommes que nous connaissions à peine. On préférait cela que de rentrer chez nous. Un matin, lorsque nous sommes rentrées après avoir découché, c’est le corps sans vie de notre mère qui nous a accueilli au seuil de la porte. Une voiture d’Ivosep était venue la chercher pour la conduire à la morgue. Nous savions qu’elle avait un palu mais nous ne pensions pas qu’elle allait en mourir surtout qu’elle avait l’air en forme. Les médecins nous ont alors dit que son corps et ses organes vitaux étaient déjà affaiblis donc même une grippe l’aurait tué. Elle avait trop encaissé de coups. Après ça, ma sœur et moi avions quitté la maison et avions décidé de changer de mode de vie. Avec nos maigres économies, nous avions lancé notre activité et tout allait à merveille. Le mariage ne faisait pas partie de nos projets à cause du traumatisme. Mais le jour où j’ai rencontré mon mari, je suis tout de suite tombée amoureuse. J’avais peur de m’engager alors je le repoussais. Il a fini par me mettre en confiance et aujourd’hui nous voilà mariés. J’ai donc fait la promesse de ne pas refaire les mêmes erreurs que mes parents. Je me suis jurée d’être une bonne mère pour mes futurs enfants. Jamais je ne permettrai dans ma maison tout ce qui pourrait les traumatiser ou les faire fuir de la maison. Et Dieu merci mon mari n’est pas un homme comme mon père. C’est la raison pour laquelle je veux avoir beaucoup d’enfants pour réussir là où mes parents ont échoué.
– Très émouvante ton histoire. Que ne ferait-on pas pour nos bambins !?
Nous nous échangeons un sourire. Je vide mon verre d’un seul coup.
– Tu m’excuses un moment ?
– Oui ma belle !
Je monte directement dans la chambre des enfants qui dorment à poings fermés. Je les secoue légèrement pour les réveiller. Ils ouvrent petit à petit leurs yeux.
– Maman ! Murmure Nael.
– Oui poussin. Levez-vous.
– Où on va ? Demande Lena.
– Dehors. Allez-vous rincer le visage.
Ils obéissent en tanguotant un peu. Pendant ce temps, je gribouille quelque chose sur un bout de papier. Quand ils reviennent mieux réveillés, je les tire par les mains jusqu’en bas des escaliers. Là, je regarde un peu partout pour m’assurer que Kennedy ne soit pas dans les parages. Je l’entends rire à gorge déployée toujours sur la terrasse derrière la maison. Je me précipite dehors avec mes enfants. J’ouvre délicatement le portail et une fois dehors, je cours presque avec les enfants jusqu’à une cabine chez qui j’ai l’habitude de faire les transferts d’argent. Le gérant est un jeune sympathique qui m’appelle affectueusement grande sœur.
– Bonsoir petit frère s’il te plaît je voudrais te demander un service.
– Tout que tu veux ma grando.
– Je te confie mes enfants. Garde-les s’il te plaît dans un endroit où personne ne les verra. Appelle rapidement ce numéro et dit à l’homme au bout du fil de venir les chercher le plus vite possible.
Je lui tends le numéro de Kendrick inscrit sur le bout de papier.
– Tout de suite ma grando.
Je me baisse vers mes enfants pour les enlacer.
– Vous allez attendre ici votre papa ok mes loulous ?
– Ok maman ! Répondent-ils.
– C’est bien. Je vous aime. Très fort.
– Nous aussi on t’aime maman.
Je les serre très fort contre moi avant de rebrousser chemin aussi rapidement que je suis venue. Dès que j’entre au salon, je tombe sur Kennedy.
– D’où viens-tu ?
– J’étais allée faire une course rapide.
– Quel genre ?
– On en parlera plus tard Ken. Tes invités sont là.
– Ils demandent à s’en aller.
– D’accord.
– Il y a Kendrick qui n’a pas cessé de t’appeler, lance-t-il en me regardant méchamment.
– Tu veux vraiment qu’on fasse la scène quotidienne de notre ménage devant tes amis ?
Il me tourne juste le dos et s’en va. Je le suis jusqu’à retrouver ses amis. Je m’excuse auprès de la femme et Ken et moi allons les raccompagner. Je les laisse avec Kennedy pour retourner ranger l’intérieur. Kennedy a toujours mon portable il m’est donc impossible de contacter son jumeau pour m’assurer qu’il a les enfants. Je monte dans ma chambre retirer cette robe qui m’étouffait toute la soirée. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi élégante. À peine je fais descendre l’éclaire de ma robe placé dans mon dos que la porte de la chambre claque fortement. Je sursaute et me tourne vers Kennedy qui m’a l’air furieux. Il se met à ouvrir sa ceinture.
– Cindy combien de fois t’ai-je dit que j’ai horreur de ta désobéissance ?
– Je ne t’ai pas désobéi. Je les ai juste envoyés chez leur père.
– C’EST MOI LEUR PÈRE.
– Tu ne l’as jamais été pour eux. Ils m’ont supplié en pleurant de les emmener chez Kendrick. C’est moi ta femme et c’est moi qui suis obligée de rester avec toi jusqu’à ce que la mort nous sépare.
– Obligée ? Tu te sens obligée d’être avec moi ?
– Parce que tu crois que je suis revenue par amour ?
Il se gonfle subitement de colère.
– Tu l’aimes donc toujours ?
– C’est toi mon mari.
Il fonce sur moi tout furieux et passe sa ceinture autour de mon cou.
– Je suis Kennedy KALAMBAY et aucune femme ne me rabaisse en aimant un autre alors que nous sommes ensemble.
– Ar…rête.
Je fais l’effort de ramener ma main en arrière et lui empoigne fortement son sexe. Il hurle et lâche la ceinture. Je me mets à tousser à en devenir toute rouge. Quand je me reprends je cours vers la porte mais il me rattrape et me jette par terre. Ce sont des coups de fouet qui suivent.
– Je l’ai toujours dit que c’était la chicote le seul moyen de vous remettre les idées en place.
Je hurle ma douleur sous les coups.
– Kennedy j’ai mal arrête.
– Non je dois te faire comprendre que le fait que je me sois agenouillé devant toi pour te demander pardon ne signifie pas que c’est toi qui commande dans cette maison. Je commence à sentir des déchirures sur mon dos. J’attrape la ceinture et commence à lutter avec lui. Il me donne des coups pour m’obliger à la laisser mais je résiste. Je réussi à me lever. Ayant marre de tout le temps encaisser les coups je décide de me battre avec lui. Il me donne des coups, je les lui rends.
– Tu veux te battre avec moi Cindy ?
Il jette la ceinture et forme les poings. Je sais que je n’ai pas sa force mais je ne vais pas le laisser me cogner. Nous nous bagarrons mais monsieur pour m’affaiblir me donne des coups dans le ventre. Cette fois je décide de fuir. Pour aller où ? Je ne sais pas, mais il faut que je sorte d’ici jusqu’à ce qu’il se calme. Je lui donne un coup dans les burnes et sors en flèche de la chambre. Je m’aventure sur les escaliers lorsque je le sens me pousser. Je roule jusqu’en bas. Je me relève les larmes dans les yeux.
– C’est tout ce que tu sais faire Kennedy. Battre ta femme. Tu n’es qu’un imbécile.
Je reçois une gifle.
– Un bâtard de première.
Je reçois une deuxième.
– Un enfant indigne qui fait la honte de ses parents.
Je reçois deux gifles successives.
– Tu n’es qu’un homme sans couilles.
Là c’est un coup de pied direct dans le ventre. Je hurle mais refuse de me taire. Il faut que je lui crache ma haine.
– Frappe-moi autant que tu veux mais plus jamais je ne t’aimerai. Je ne ressens que du dégoût pour ta personne.
– Ferme-là ! M’ordonne-t-il en empoignant ma tignasse.
– Plus jamais je ne me tairai. Puisque je ne peux pas te quitter je vais donc te rappeler que tu n’es qu’un échec dans la société. Tu es nul et toute ta vie ton frère sera meilleur que toi. Même au lit il est meilleur.
J’ai touché son point sensible. Il pète un câble et les coups recommencent à pleuvoir.
– Au secours ! Il va me tuer.
– Qui appelles-tu au secours ? Ton Kendrick ? Il n’est pas là pour te sauver.
– Vas au diable Kennedy.
Je cours vers la porte de sortie mais je suis vite rattrapée et projetée dans un sens par un coup de pied. Ma tête cogne contre un meuble et le sang apparaît. Ken prend ma tête et la cogne encore contre le même meuble et cette fois c’est de mon nez que le sang coule. Je lui mords le mollet pour lui rendre son cou. Mon ventre reçoit trois coups de pieds.
– Kennedy tu veux me tuer c’est ça ? Vas-y ooohh.
Je pleure de toute mon âme. Pourquoi la vie m’a jeté dans les bras d’un tel homme ? Pourquoi est-ce à moi que ça arrive ? Je reçois un autre coup dans ma bouche. Le sang la remplit aussitôt. Je pense à mes enfants. Mais contrairement aux autre fois, je ne suis pas aussi triste parce que cette fois, ils ont un bon père qui prendra soin d’eux. Je suis juste triste du fait que je ne les reverrai plus. Je ne sens plus de coup me tomber dessus. Je vois juste Kennedy s’éloigner. Je le déteste de toute mon âme. Je me relève et à l’aide d’un vase l’assomme. Il s’évanouie sur le coup. Je prends rapidement mon portable dans sa poche et lance le numéro de Kendrick. Il décroche aussitôt sans même que le portable n’ai sonné.
« – Enfin Cindy ! Depuis hier j’essaie de te joindre. »
– Tu as les enfants ?
« – Oui ils se sont endormis dans la voiture et là nous sommes dans la maison de la plage. »
– Ok prends bien soin d’eux et…
Ma gorge se noue. Je ne peux me retenir de pleurer.
– « Cindy qu’est-ce qui se passe ? »
– Dis-leur que je les aime.
– « Cindy… »
Je raccroche. Je n’ai pas le temps de me remettre de mes émotions que je sens ma tignasse être tirée. Kennedy s’est réveillé.
– Tu veux donc me tuer pour aller rejoindre ton amant ?
– Non ! Arrête s’il te plaît !
– Je vais t’apprendre à rester fidèle à ton mari.
Il me jette par terre et déchire ma robe.
– Ken non pas ça.
– Je suis ton mari et j’ai tous les droits sur ton corps.
Il déchire mon dessous et alors qu’il ouvre son jeans je le pousse d’un coup de pied et prends la fuite vers la cuisine. C’est le seule endroit où je puisse trouver refuge. À peine je ferme la porte qu’elle s’éclate contre mon visage sous le coup de pied violent de Ken. Je prends tout ce qui me tombe sur la maison pour les lancer contre lui mais il esquive et une fois à mon niveau il me fait un tacle. Ma tête cogne le plan de travail en tombant. Je perds connaissance.
Quand j’émerge petit à petit, Kennedy est sur moi en train de grogner de plaisir. Il est en train de me violer. Tout ce que j’arrive à faire c’est de pleurer.
– Tu es ma femme Cindy et ta vie est entre mes mains. Maintenant laisse-moi te faire découvrir un autre plaisir.
Il me retourne sur le ventre et m’oblige à me mettre à quatre pattes. Je suis prise de froid lorsqu’il pose son pieu sur mon orifice.
– Qu’est-ce que tu veux faire Ken ? Non pas ça je t’en supplie.
Je suis tellement faible que je n’arrive pas à lutter assez contre lui. Il finit par pénétrer mon anus. Je hurle, je pleure, je le maudis mais il n’a que faire. Il continue sa sale besogne. Mes yeux remplis de larmes tombent sur un couteau juste devant moi. Je le prends et aussi rapidement que je le peux me retourne dans le but de faire du mal à Ken. Il a un mouvement de recul et le couteau le blesse au bras.
– Salope tu veux me tuer ? Tu veux me tuer pour aller retrouver ton amant ? Sale garce ! C’est moi qui vais te tuer.
Le regard ténébreux qu’il me lance me glace tellement que je me mets à reculer sur mes fesses. Il bondit sur moi et fait tomber le couteau. De ses deux mains il commence à m’étrangler.
– Comprends bien une chose Cindy, si tu n’es pas à moi tu ne seras à personne d’autre. Donc si je dois mourir, on mourra ensemble.
– Tu iras bruler en enfer Ken. Le diable ton père t’y attend.
Il resserre son emprise et là vraiment je commence à manquer d’air. Je crois bien que cette fois il va me tuer. Je le griffe pour le faire lâcher prise mais rien. Je tente désespérément de lui donner des coups avec mes pieds mais encore rien. Je n’y arrive pas. Mes yeux commencent à révulser et mon souffle me quitte peu à peu. Tout ce que j’entends dans mon esprit ce sont les voix de mes enfants me disant qu’ils m’aiment. Plus j’entends leur voix plus mes larmes coulent. Je ne dois pas mourir. Je veux encore les voir, je veux encore les entendre me dire qu’ils m’aiment. Je veux les voir grandir, se marier, faire des enfants. Je veux encore faire partir de la vie de mes enfants. Une petite force m’anime lorsqu’en baissant les yeux je vois le couteau tout près de moi. D’une main je continue de lutter avec Kennedy et de l’autre je récupère le couteau. Je dois faire vite parce que je suis à bout. Quand mes doigts touchent le couteau, sans hésiter, sans trembler, sans craindre, je l’enfonce dans la côte de Ken. Son cri retenti dans toute la maison tel le hurlement d’un loup dans la forêt. Le voyant affaibli, je le pousse au sol et prends le dessus. Sans attendre qu’il se reprenne pour me rendre mon coup je ressors le couteau de son côté et le plante cette fois dans son ventre.
– Cindy ! Geint-il.
– Vas au diable Kennedy KALAMBAY.
Toute ma peine ressurgit et j’enfonce encore une fois de plus le couteau dans son ventre sans le lâcher. J’ai les mains pleines de sang. Je le regarde mourir puis quand il pousse son dernier soupir je me laisse tomber au sol. C’est fini, plus de coup, plus d’abus, plus d’infidélité, plus d’humiliation. C’est fini ! Je prends son portable dans sa poche et lance un numéro. Ça sonne longtemps avant qu’elle ne décroche.
– « Allô !? » Dit la voix ensommeillée de Loraine.
– Loraine, c’est Cindy ! J’aurai besoin de ton frère, le colonel.
– « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »
– Je viens de tuer mon mari.
– « Oh mon Dieu ! J’arrive. »
Une vingtaine de minute plus tard j’entends du bruit à l’extérieur étant toujours dans la même position, assise près du corps de Ken avec les mains pleines de sang. J’entends la voix de Loraine hurler mon nom en me cherchant. Je n’ai pas la force pour lui répondre. Elle finit par me retrouver. Elle apparait avec à sa suite son époux, sa belle-sœur et son frère. Elle saute le corps de Ken et vient me prendre dans ses bras.
– Ne t’inquiète pas ma chérie nous sommes là pour t’aider. Tout est fini maintenant.
Oui ! Tout est fini. Plus jamais un homme ne lèvera la main sur moi. Que je finisse mes jours en prison n’a pas d’importance. Ce qui importe c’est que je ne recevrai plus de coup. CEST FINI !