Episode 32
Write by Annabelle Sara
Après la journée de fou que j’ai eu hier, j’avais besoin de repos. Poser ma tête contre un oreiller et dormir, laisser de côté toute cette histoire complètement folle qui était en train de me tomber dessus et penser à autre chose. J’en avais plus que besoin, mon corps ne tenait plus debout tellement j’étais épuisée.
Je me demandais si les esprits pouvaient nous voir, interagir avec nous, est-ce que ma sœur est là en ce moment entrain de me regarder essayer d’arranger le bordel qu’elle et ma tante avait créé dans nos vies ? Est-ce qu’elle comprend maintenant mes reproches, mes conseils, mes coups de gueule sur elle et les conséquences de ses actes ? Pas seulement sur elle mais aussi et surtout sur moi qui d’une façon ou d’une autre ai toujours été responsable d’elle, depuis sa naissance ?
Je me demande si elle essaie de me montrer des signes pour que je mette au clair la situation, Jules, Fabrice de quoi il en retourne exactement.
Et en même temps je me dis qu’on ne s’en rend pas toujours compte mais toutes ces personnes qui a un moment donné ont eu une interaction avec nous, on en plus de leur empreinte laissé dans notre vie on un impact fort dans celle-ci.
Seulement je ne comprenais pas pourquoi Fabrice était une permanente source de malheur dans ma vie.
Il ne m’apportait rein de bon !
Voilà déjà 12 ans que je le connais mais il ne m’apportait rein de bon, mais je en vais pas me laisser faire cette fois. Il y’a un moment que j’ai un macabo rouge qui me démange la gorge lorsque je pense à lui alors maintenant je vais faire en sorte que ce macabo ressorte.
Mais j’avais premièrement besoin de sommeil.
Mais c’était sans compter sur ma mère.
Elle était au téléphone complètement paniquée. Elle était allée à la clinique pour voir son petit fils, et on lui avait annoncé qu’il n’était plus là.
Ma mère : Comment est-ce que tu prendre ce genre de décision sans m’en parlé ?
Moi : Mama s’il te plait calme toit !
Ma mère : Non Kiki tu as dis que tu n’allais plus me mentir et puis tu fais ça dans mon dos ?
Moi : Mama je en t’ai pas menti, je ne t’ai pas juste informé parce qu’il fallait agir vite… Et puis tu étais là-bas hier pourquoi y retourner encore aujourd’hui ?
Ma mère : Il est souvent seul ici il a besoin de chaleur humaine !
Moi : Il a surtout besoin de rester vivant ! Et c’est pour cette raison d=que j’ai dû le déplacer sans te le dire…
Ma mère : Il est où ?
Moi : Je ne peux pas te répondre parce que moi-même je ne sais pas !
Ma mère : Quoi ? Comment ça tu ne sais pas ?
Moi : Mama c’est mieux comme ça… Moins nous en savons mieux c’est pour lui ! Écoute ! Dès que nous trouvons solution au problème que nous avons ici nous irons le chercher mais pour l’instant il nous faut le protéger en le gardant le plus loin possible de nous…
Elle semblait comprendre ce que je voulais dire, elle respira un bon coup avant de me répondre.
Ma mère : Je comprends !
Moi : Dès que grand-mère a son traitement s’il te plait, partez au village, peut-être la distance découragera certains de venir vous chercher là-bas !
Ma mère : Tu penses qu’ils pourraient nous pourchasser ?
Moi : Oui Mama je pense… c’est gens nous connaissent, ils nous connaissent très bien même.
Mon téléphone bipa je recevais un second appel.
Moi : Mama j’ai un double appel !
Ma mère : Ok je vais voir le médecin de ta grand-mère… Que Dieu te garde ma fille !
Moi : Amen Mama !
La petite voix qu’a prise ma mère ne cette fin de conversation me rappela la période où contre toute attentes elle avait prouvé qu’elle était l’ainée de nous deux et qu’elle était celle qui devait nous protéger ma sœur et moi.
Le numéro qui m’appelait était inconnu, j’avais un nœud à l’estomac mais j’ai tout de même décroché.
Moi : Allô ?
Ma tante : Kiki ?
Moi : Tantine ? Ça va ?
Elle avait une voix bizarre.
Ma tante : Kiki… je suis contente de t’avoir au téléphone ! Tout va bien là-bas ?
Moi : Oui tout va bien pourquoi ?
Ma tante : Le petit ?
Elle avait un truc dans sa voix qui me faisait penser qu’elle cherchait à me faire passer un message sans se faire comprendre.
Moi : Tantine qu’est-ce qu’il y a ?
Ma tante : Ils vont venir pour toi ! Il faut que tu sois prête !
Moi Mais tu m’avais dis que c’est si et seulement si il t’arrivait quelque chose…
Ma tante : Ecoutes moi ma fille, je sais que tu es forte, si étant enfant tu as tenu tête à ton père, tu peux tenir tête à ses gens malgré tout ! Alors ne relâche pas ta vigilance et surtout penses à ce que je t’ai dit…
Moi : Je n’entrerais pas dans ce genre de chose Tantine nous avons déjà eu cette discussion !
Ma tante : Et tu compte faire quoi alors ?
Moi : Ne t’en fais pas je gère !
Ma tante : Bon je sais que tu cherches à savoir qui est le père et peut-être que tu as raison de tenter cette technique, alors je vais te donner une piste pour retrouver ce bâtard !
Elle avait une information de ce genre depuis et elle ne m’avait rien dit ?
Moi : Tantine tu es sérieuse ? Je t’ai posé la question la dernière fois tu m’as répondu que tu ne le connaissais pas !
Ma tante : Je ne le connais pas ! La seule personne qui le connaissais c’est ta sœur mais là n’est pas le problème. Tu veux que je te dise comment faire ou pas ?
J’étais exaspérée mais je n’avais pas d’autre choix que de rester tranquille et écouter ce qu’elle avait à dire.
Moi : Vas-y tantine !
Ma tante : J’avais dit à ta sœur que pour des raisons de sécurité elle devait toujours avoir une image pas du visage mais d’une partie du corps des pères de ses enfants…
Ne me dites pas que ma tante avait demandé à ma sœur de faire des nudes des hommes avec lesquels elle avait eu des relations ?
Ma tante : Ce n’est pas ce que tu crois ! Elle devait filmer une partie visible lorsqu’ils sont habillés pour nous aider au cas où nous avons un problème… surtout les mains parce qu’avec les mains on peut facilement reconnaitre quelqu’un…
Moi : Avec le visage ça fonctionne mieux !
Ma tante : si elle avait filmé le visage de l’un d’entre eux elle se serait faite égorgée sur place… Alors elle filmait les mains mais ne les gardait pas dans la messagerie…
Moi : Hein ?!
Ma tante : Tu sais le PBHEV que l’université lui avait remis là ?
Moi : Oui…
Ma tante : Elle m’avait dit qu’il y’a un truc dedans qu’on appel le clou…
Moi : Cloud ! C’est un espace de stockage virtuelle !
Ma tante : Si tu peux retrouver son machin là tu pourras voir des indices sur le père du petit…
Ok alors ça c’est une information qui pourrait apporter une tonne de lumière dans tout ceci. Je n’arrivais pas à coure que ma tante ne pense à le me le dire que maintenant.
Moi : D’accord tantine, mais est-ce que tu as une idée du mot de passe de l’ordinateur de Magon ?
Elle semble réfléchir.
Ma tante : Essai ta date d’anniversaire ?
Pardon ?
Moi : Hein ?
Ma tante : Quelque soit son niveau de têtutesse ta sœur t’aimait plus que tout, Kiki ! Elle mieux que personne savait ce que c’était que de t’aimer, elle utilisait ta date d’anniversaire comme mot de passe pour beaucoup de chose.
Moi : Ok !
Ma tante : Faites attention à vous là-bas !
Je ne pouvais pas lui dire pour Loïc alors je l’ai laissé raccrocher avec moi en lui disant au revoir.
On n’allait pas me le dire deux fois ! J’ai foncé dans ma chambre dans les affaires de Magon que j’avais rangé dans des box pour retrouver l’ordinateur qu’on leur avait offert ainsi que celui que je lui avais offert. Je ne voulais pas rater quoique ce soit. Je me suis installée avec toutes les deux machines sur mon lit et j’ai commencé ma petite investigation.
Les deux ordinateurs s’ouvraient avec les numéros de ma date de naissance. Je n’en revenais pas ! J’étais choquée !
Découvrir que je comptais à ce point pour cette fille me toucha au plus profond de moi, et ça me faisait encore plus mal de savoir que je venais découvrir ceci alors qu’elle n’était plus là.
J’ai réussi à rentrer dans le Cloud de son compte Outlook et même Gmail en utilisant le même mot de passe à chaque fois.
Alors j’ai fais défiler les photos et les documents qui étaient à l’intérieur. Elles n’avaient pour la plus part rien de particuliers ! C’était juste la vie d’une jeune fille qui aime la fête, les sorties, les vêtements et qui prends des selfies pour tout et de tout.
Ma petite sœur avait de la joie de vivre et regarder ces photos et comparer les dernières fois où je l’ai vu en face de moi me donnait envie de pleurer. Cette histoire ne lui avait pas fait beaucoup de bien non plus ! Surtout les derniers jours, la fatigue, les bobos, le stress, les humeurs…
C’est maintenant que je réalisais la portée de ce qu’avait été les derniers jours de sa vie, et aussi pourquoi elle était si pressée d’en finir. Mais la grossesse est une période tellement compliquée et difficile pour une femme, alors pour une adolescente comme elle c’était pire, le trop plein d’hormone avait eu raison de ses nerfs et de sa joie de vivre.
Quelque chose attira subitement mon attention pendant que je faisais défiler les photos de ma sœur, un dossier avec pour nom « BB » ça devait être ce que je cherchais alors j’ai cliqué dessus et c’est la photo d’une montre qui s’est affichée. Une montre pour homme, avec un double cadrant, des petites pierres incrustées à l’intérieur. On ne voyait pas le bras qui portait la montre mais juste la montre. Elle était magnifique !
ET luxueuse à mort !
C’est le signe particulier !
Le père de Loïc est un amateur de montre de luxe. Mais jusqu’au dernière nouvelle je n’ai jamais vu Fabrice avec ce genre de montre au bras. Jules pareil, il a de belle montre aussi mais j’avais remarqué qu’il ne portait que des montre avec des bracelets en cuir, celle-ci était en total argent. Plus clinquante que celle que porte mon petit-ami…
Vous avez remarquez que je viens de dire petit-ami ? Je ne sais pas si je survivrais à une autre déception, ce gars m’a piqué !
Seigneur faites que je ne me trompe pas sur lui !
Alors oui maintenant je sais qu’elle est le signe particulier du père de Loïc, mais maintenant comment je fais pour le trouver, je ne vais pas me mettre à fouiller tous les hommes que je vais croiser à Yaoundé pour vérifier qu’elle montre il porte ?
Je réfléchissais encore lorsque mon téléphone sonna une nouvelle fois ! C’était Jules !
Je ne voulais pas croire qu’il soit mêlé à cette histoire mais en même temps je ne voulais pas me tromper encore une fois sur un homme surtout que cette fois il n’y avait pas que mon cœur en jeu.
Alors je me suis calmée et j’ai décroché mon téléphone.
Jules : Coucou, mon petit castor…
Moi : Salut !
Jules : ça va ? Tu as l’air… bizarrement épuisée ! Je ne te dérange pas ?
Moi : Non pas du tout tu ne me déranges pas ! Comment tu vas toi ?
Jules : Je vais bien ma belle, écoutes je t’appelais pour t’inviter à un cocktail chez un client si ça te dit ?
Un cocktail ? Ces hommes d’affaires on toujours une occasion pour boire ! Mais c’est une occasion en or pour l’observer en dehors de l’intimité de notre relation ! Et puis il est assez facile de déterminer le caractère de quelqu’un lorsqu’il est dans le monde au milieu de ses semblables.
Moi : Aujourd’hui ?
Jules : Ce soir ! C’est juste une petite occasion de serrez des mains…
Serrez des mains ? Moi qui cherche justement à inspectez les mains des hommes d’affaires pour retrouver une montre qui coutent des milliers d’Euro, ce sera peut-être mon jour de chance.
Moi : D’accord ! Ce sera où ?
Jules : Au Hilton, c’est un expat, il vit à l’hôtel… Je passe te chercher à 19 heures ?
Moi : Je serais prête !
Jules : Cool ma belle, à tout à l’heure !
Il a raccroché et moi je me suis mise déjà à réfléchir sur ce que j’allais mettre mais surtout j’ai envoyé un message à tout le monde pour leur dire où j’allais et avec qui juste au cas où je me jetais dans la gueule du loup sans le savoir.
A 19 heures j’étais prête je sortais de la chambre pied nu avec mes chaussures dans les mains lorsque Jules arriva et toqua à ma porte.
Moi : Entres c’est ouvert !
A la seconde où il posa les yeux sur moi je failli fondre sur place, il avait cette intensité dans le regard qui me faisait me sentir unique.
Jules : Waouh ! Je dois changer ce surnom de petit Castor… tu n’a rien d’un animal… tu es une fée !
Moi j’aime bien ce surnom !
Moi : Merci ! Tu n’es pas mal non plus !
Il me sourit en se dirigeant vers moi !
Jules : Après aujourd’hui je serais obligé de ne plus t’emmener nulle part, parce que si je risque me battre contre mes partenaires et mes clients qui ont souvent les yeux baladeurs…
Il me prit dans ses bras pour me donner un doux baisé. Doux mais bref !
Jules : Ok ! On va y aller parce que sinon je vais t’enlever ta robe… on y va on serre des mains et à la première occasion on s’en va…
Moi : J’aime bien se programme !
Jules : Super !
Nous sommes arrivés au Hilton une heure plus tard parce que les embouteillages étaient monstres. Nous avons pris un ascenseur qui nous a conduit là où se tenait le cocktail, je ne vous décrirais pas le luxe des lieux vous auriez envie de vomir. Le client de Jules était un Canadien d’origine Camerounaise qui faisait dans les logiciels, apparemment il était au pays pour apporter des solutions high-tech à l’agriculture et Jules était son contact avec les porteurs de projet agro-alimentaire. Pendant que Jules me le présentait moi je regardais furtivement son poignet pour voir le type de montre qu’il portait, coup de chance il n’en avait pas. J’avais serrez des mains ce soir, et à chaque fois le bijou que je cherchais n’apparaissait pas sous le manche de la veste.
Nous avions déjà fait une heure, trois coupes de champagne et toujours pas de résultat.
Jules : Oh oh oh, castor doucement avec ce truc ! Ça n’en a pas l’air mais ça peut très vite te monter à la tête et moi j’ai d’autre projet pour nous cette nuit…
Moi : Je croyais qu’on serrait juste des mains et on partait ?
Jules : Effectivement mais… Attends voilà la dernière main que nous allons serrer !
Il m’a entrainé en me tenant par le bas du dos vers un groupe d’homme qui discutait, et me présenta l’un d’entre eux. Un homme avec un certains âge, mais visiblement en forme, en l’observant il me fit penser à quelqu’un.
Jules : Chérie, je te présente mon partenaire, il est et a été une véritable source d’inspiration dans ma carrière et en dehors…
J’ai tendu la main avec le sourire, toujours avec ce sentiment de déjà vu ! Il m’a tendu la sienne et subitement tout est devenu clair.
Jules : Grand frère, je déjà t’ai parlé d’elle alors je voudrais te présenter… la femme qui illumine ma vie !
Nos regards se sont croisés et j’ai compris !