Épisode 9
Write by Mona Lys
9
JAYDEN
Je me réveille et pour la deuxième fois en deux jours, je suis couché avec Aaliyah dans mes bras. Comment en sommes-nous arrivés à dormir encore ensemble ? Je ne réfléchis pas longtemps que tout me revient. J’avais bu et… je l’ai embrassé.
‒ Putain, chuchoté-je.
Je suis en train de faire n’importe quoi. Je l’ai embrassé et le pire, c’est qu’en la regardant encore endormir dans mes bras j’ai envie de renouveler l’acte. Qu’est-ce qui m’a pris de faire une telle chose ? Je la regarde dormir confortablement et je m’en veux parce que je sens que je lui ferais du mal d’une façon ou d’une autre. Lentement, je me relève et je monte dans ma chambre me rendre propre. Je reste encore quelques minutes dans ma chambre à ruminer sur ce qui s’est passé hier. J’avais besoin de sa chaleur, de son innocence. Je ressentais ce vif besoin de l’avoir prêt de moi. Et à l’instant même où nos lèvres se sont rencontrées, j’ai été apaisé en un claquement de doigt. J’ai senti un déferlement de sensation en moi. Il y a eu un truc dans ce baiser. Je ne sais pas quoi exactement mais il y a eu un truc.
Lorsque je redescends, elle est aussi propre et attablée pour le petit déjeuner. J’aurais bien voulu l’éviter ce matin mais l’alcool d’hier m’a grave creusé le ventre. Je la rejoins donc.
‒ Bonjour !
‒ Bonjour, répond-t-elle en baissant la tête, de honte je crois bien.
Nous déjeunons dans le silence. Elle garde sa tête baissée alors que moi je n’arrive pas à la lâcher du regard. Je la trouve bizarrement beaucoup plus belle que d’habitude. Je termine rapidement mon assiette afin de vite sortir d’ici. Elle termine aussi. Nous sortons ensemble de table.
‒ Je vais au travail, l’informé-je en m’arrêtant prêt d’elle.
‒ Vous viendrez ce soir ? Demande-t-elle en levant les yeux dans ma direction.
‒ Je ne te promets rien.
‒ Ok.
Elle parait déçue. Je me racle la gorge.
‒ Euh Aaliyah…
‒ Liyah. J’aime quand vous dîtes Liyah.
‒ Ok, Liyah. Au fait je voulais m’excuser pour… hier soir. Je n’étais pas dans mon état normal et…
‒ Chuut !!! M’intime-t-elle de me taire en posant maladroitement son doigt sur ma bouche. Vous n’avez pas à vous excuser. J’ai aimé ce baiser et je préfère en garder un bon souvenir.
Elle se hisse sur la plante de ses pieds et pose un baiser sur mes lèvres.
‒ Passez une belle journée.
Elle me tourne dos sans attendre ma réponse. Je la regarde partir le cœur battant à tout rompre. Qu’est-ce qui est en train de m’arriver ? J’ai l’impression de ne plus rien gérer. Tout m’échappe avec elle. Je pars de l’appartement en mettant de côté tout ce méli-mélo de sentiment. Je fais un tour à la maison histoire de m’assurer que Pamela est rentrée et qu’elle va bien. Je n’ai toujours pas eu de ses nouvelles depuis hier.
La première chose que je remarque quand je franchi le seuille de la maison, ce sont les valises de Pamela. Je la cherche dans le salon et la cuisine sans la voir. Je monte en chambre et là je la vois qui ferme sa plus petite valise.
‒ Tu pars en voyage ? Lui demandé-je en fronçant les sourcils.
Elle s’assoit sur le bord du lit.
‒ Il faut qu’on parle.
‒ Qu’est-ce qui se passe ? Demandé-je en m’asseyant dans le fauteuil près du lit. Il est arrivé malheur ?
‒ Non. Nous devons parler de nous deux.
‒ Qu’est-ce qui ne va pas ?
‒ Tout. Je ne suis pas heureuse dans ce mariage. Toi non plus.
‒ Je sais que je ne suis pas présent ces…
‒ Il n’y a pas que ça. Nous ne sommes compatibles en rien. Moi j’aime les boites de nuit, les sorties, enfin la vie quoi. Mais toi tu es trop sérieux. Trop concentré sur tes projets, ton travail. En deux ans nous ne nous sommes jamais vraiment éclatés.
‒ A un certain stade de maturité les boites de nuits ne sont plus des priorités.
Elle soupire.
‒ Est-ce que tu m’aimes ?
‒ Oui.
‒ Pas comme un être humain. Pas comme une connaissance. Es-tu amoureux de moi ?
Je baisse les yeux.
‒ Je sais depuis le début que tu m’épousais uniquement pour honorer la mémoire de ta mère qui nous voulait ensemble. Mais j’ai quand même accepté en pensant qu’avec le temps tu tomberais amoureux de moi. J’ai utilisé toutes les méthodes de séductions pour conquérir ton cœur. J’apprends à faire la cuisine même si je ne suis pas encore au top niveau. J’ai fait tout ce que je pouvais pour que tu m’aimes mais ton cœur est fermé à moi.
‒ Ne dis pas ça. C’est juste que cette histoire avec la fille…
‒ J’ai vu comment tu la regardais, comment tu la protégeais. Au point où ça ne t’a pas ému plus que ça d’apprendre que j’étais enceinte.
‒ A propos de la grossesse…
‒ Je ne suis pas enceinte. J’ai menti juste pour voir ta réaction mais tu n’en as eu aucune en dehors de me reprocher d’avoir giflé cette fille. Tu as passé la nuit près d’elle que de venir voir comment moi j’allais. Toi et moi n’avons rien à faire ensemble. Nous ne faisons que perdre notre temps.
‒ Laisse-moi juste le temps de finir avec cette histoire. D’ici la semaine prochaine tout sera terminé et on retournera en France.
‒ J’ai un amant.
Je plisse les yeux.
‒ Je ne me sentais pas aimé, alors je me suis pris un amant et c’est sérieux entre nous. Puisque tu es mieux placé que moi, entame la procédure de divorce. Ta mère ne t’en voudra pas parce que c’est moi qui demande le divorce. Tu as été un homme merveilleux avec moi même sans être amoureux de moi. Je n’ai manqué de rien. Mais j’en veux plus.
Elle se lève et prend sa valise.
‒ J’espère que tu ne vivras plus dans les remords après la guérison de la fille. Je te souhaite du bonheur parce que tu le mérites. J’attendrai les papiers du divorce.
Du bout des doigts elle relève ma tête par le menton. Elle pose un baiser sur mes lèvres et sort de la chambre sans se retourner. Je ne voulais pas que les choses se terminent ainsi. Il est vrai que nous sommes différents sur tous les bords mais ma mère voulait que l’on soit ensemble tous les deux. J’avais pourtant prévu me concentrer sur notre mariage après l’opération d’Aaliyah. Je voulais que ce mariage fonctionne.
Je me prépare malgré tout pour le travail. Il faut que j’en finisse au plus vite avec cette histoire pour mettre de l’ordre dans ma vie. Je ne maitrise plus rien. Je n’arrive à me concentrer sur rien. Tout m’échappe. J’ai pourtant deux boites à faire tourner. Vivement qu’Aaliyah recouvre la vue et que je retourne chez moi.
Je regarde mon assistante m’apporter un courrier.
‒ Monsieur ce sont les documents pour Mademoiselle Aaliyah.
Je me redresse, tout à coup intéressé.
‒ C’est son visa pour la France. J’ai aussi récupéré son billet d’avion et son passeport.
‒ Merci, la remercié-je en récupérant les documents de sa main.
Enfin une bonne nouvelle. J’ai tenu à lui obtenir un visa pour qu’elle puisse voyager plus aisément si elle le souhaite. Son voyage est prévu dans trois jours. Son opération et son rétablissement se feront aussi entre trois et quatre jours. Donc dans une semaine tout sera fini. J’appelle mon oncle pour qu’il me confirme que tout est déjà prêt en France dans la clinique de son ami pour l’opération. Il me rassure qu’ils n’attendent que nous. Je pousse un ouf de soulagement en me carrant dans mon siège. J’appelle ensuite mon cousin pour l’en tenir informé. Il met un peu de temps à décrocher.
‒ « Désolé j’étais en réunion. Quoi de neuf ? »
‒ La bonne nouvelle c’est que je serai de retour dans trois jours.
‒ « Enfin. Et la mauvaise ? »
‒ Pamela est partie et elle demande le divorce.
‒ « Ah ! »
‒ Quoi ah ?
‒ « Bah rien. Ce n’est pas tellement une mauvaise nouvelle. Je m’attendais à pire. »
‒ Tu trouves que ce n’est pas une mauvaise nouvelle ça ?
‒ « Bah quand on sait que tu ne l’as pas épousé par amour mais par devoir de mémoire, je trouve que c’est plutôt une délivrance pour toi. Au moins tu n’auras plus à faire semblant. »
‒ Je sais mais ma mère…
‒ « T’aurait aussi demandé de divorcer parce qu’elle aurait aussi vu que tu n’es pas heureux avec Pamela. Au moins maintenant tu pourras faire de bon choix puisque tu en auras fini dans très peu avec la fille de l’accident. »
‒ Aaliyah. Elle s’appelle Aaliyah.
‒ « Tu ne commencerais pas à t’attacher à elle ? »
‒ Beh non qu’est-ce que tu racontes.
Il continue de me chahuter sans doute pour me faire dérider. Nous raccrochons sur une bonne note mais lorsque je me retrouve de nouveau seul dans mon bureau, tous mes problèmes ressurgissent. Même à l’heure de la descente, je n’ai pas envie de sortir de mon bureau. J’ai l’impression qu’une fois dehors, tout continuera à déraper autour de moi. Aaliyah doit surement m’attendre. Je lui avais dit que je reviendrais. Je décide de l’appeler. Ça sonne à peine qu’elle décroche.
‒ « Allô ? »
‒ C’est moi, Liyah.
Je peux l’entendre sourire. Elle sourit à chaque fois que je l’appelle ainsi.
‒ « Vous êtes en route ? »
‒ Euh non. Je ne pourrais pas venir ce soir. J’ai des choses à régler. Mais j’ai une bonne nouvelle pour toi. Dans trois jours, tu prends l’avion pour la France. Ton opération se fera le lendemain de ton arrivé.
‒ « Vraiment ? Oh mon Dieu c’est une excellente nouvelle. Enfin je pourrai voir de nouveau. J’ai tellement hâte. Merci, merci, merci. »
‒ De rien, dis-je en souriant.
‒ « Vous viendrez demain soir ? »
‒ Oui. Et je resterai avec toi jusqu’au jour du vol.
‒ « Vous irez avec moi n’est-ce pas ? »
‒ Oui ! Je serai avec toi avant et après l’opération.
Et je disparaitrai une fois les résultats positifs. Je ne serai plus là quand tu ouvriras les yeux.
‒ Je vais te laisser. A demain.
‒ « A demain. »
De retour chez moi, je reste enfermé dans mon bureau à travailler. Pour oublier, pour faire passer le temps, pour m’empêcher de boire, mais surtout pour m’empêcher d’aller à l’appartement embrasser de nouveau Aaliyah. Je repense à ses lèvres sur les miennes. Je repense à ce que j’ai ressenti. Elle a des lèvres tellement douces qu’elles donnent envie de les embrasser encore et encore.
‒ Putain Jay ressaisis-toi !
Je me passe la main sur le visage. Cette fille chamboule tout. Son innocence et ses airs d’ange m’ont fait baisser la garde. Je dois remettre la barrière entre nous. Mais comment, quand j’aime tant sa compagnie ? Comment, quand j’aime voir son magnifique petit visage ? Comment, quand j’aime la voir sourire ? Il faut que je reste loin d’elle. Qu’est-ce qui m’a pris de lui dire que je resterai près d’elle jusqu’au jour du voyage ? J’aurais pu dire que j’étais super occupé et qu’on se verrait à l’aéroport. Mais comment résister à une demande faite avec tant de douceur. Je suis en train de me perdre. Je ne dois pas m’attacher à elle.
*Mona
*LYS
J’ai tenté de résister, j’ai voulu l’appeler pour lui dire que finalement je ne pourrais pas venir à l’appartement ce soir comme convenu mais me voilà qui monte dans l’ascenseur. Mais j’ai pris une décision. Je vais lui dire que j’ai eu un imprévu et que finalement je passerais les deux prochains jours dans une autre ville où j’ai un rendez-vous fictif bien entendu. J’ai décidé de remettre une distance entre nous surtout que je suis sur le point de disparaitre de sa vie. Je me suis rendu compte que mon cousin avait raison. Je manifeste un attachement à Aaliyah ce qui est à éviter à tout prix. Je dois rester loin d’elle. Je me suis répété cette phrase toute la nuit d’hier et la journée d’aujourd’hui.
Quand j’arrive dans le salon, mes pas s’alourdissent face au spectacle devant moi. L’appartement est à moitié éclairé avec la lumière des lustres du salon et de la salle à manger, aussi des bougis odorantes disposées jusque dans le salon. Une musique douce joue en fond sonore. Aaliyah est debout au milieu du salon dans une robe rouge qui m’a coupé littéralement le souffle lorsque mes yeux se sont posés sur elle. Elle m’a l’air… différente. Différemment belle. Les boucles dans ses cheveux montrent qu’elle a fait un tour chez la coiffeuse. Et cette robe, mon Dieu qui la lui a conseillée ? Je n’arrive pas à détourner les yeux de ses cuisses qui ne sont couvertes qu’à moitié. Elle porte une ballerine de la même couleur que la robe et le léger rouge qu’elle a aux lèvres. C’est bien la première fois que je trouve un maquillage beau et pas extravagant.
‒ Bonne arrivé à vous, me dit-elle un magnifique sourire aux lèvres en fixant un point dans ma direction.
‒ Merci. Qu’est-ce qui se passe ici ?
‒ Puisque dans deux jours c’est le départ, j’ai tenu à vous faire un diner personnellement pour vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi mais aussi pour l’opération. J’espère que ça ne vous dérange pas ?
‒ Bien… bien-sûr que non.
‒ Passons donc à table.
Elle me tend sa main. Je la saisis et nous marchons vers la table à manger sur laquelle sont disposés assez de mets je dois dire. Je lui tire une chaise et je m’assois ensuite en face d’elle.
‒ Tu as dit que c’est toi qui as cuisiné ?
‒ Pauline m’a aidé mais c’est moi qui ai donné toutes les instructions à suivre pour les plats. Ce sont des recettes de ma mère. J’espère que vous allez aimer.
Je nous sers tous deux et nous entamons le diner par le gratin de pomme de terre fait d’une autre manière. C’est très bon. Ça me fait tout bizarre d’être à une sorte de diner aux chandelles avec elle alors que je venais justement lui dire que je m’absentais pour les deux jours à venir. Là je n’ai plus la force de dire quoi que ce soit. Je la regarde manger, non je regarde ses lèvres bouger pendant qu’elle mange et je me fais violence pour ne pas les emprisonner entre les miennes.
‒ Vous aimez ?
‒ Oui, répondé-je en sortant de ma contemplation. Tu es… très belle ce soir.
‒ Merci ! Je me ferai un total relooking après l’opération. Je ne veux plus qu’on me voit comme la fille aveugle.
‒ C’est bien.
‒ Dis, puisqu’on va me changer les yeux, c’est possible que j’en change la couleur ?
‒ Tu veux changer la couleur de tes yeux ?
‒ Oui. J’ai toujours rêvé avoir des yeux bleus. Je les trouve magnifique.
‒ Je ne sais pas si c’est possible. Je me renseignerai et si c’est possible on le fera.
‒ Merci beaucoup.
‒ Que feras-tu après ?
‒ Oh mon Dieu plein de chose. Je me baladerai tout le temps pour tout voir, tout contempler. Je crois que je ferai plein de folie pour rattraper tout ce temps où je suis restée enfermée. Je ferai la belle, termine-t-elle en riant.
‒ C’est bien.
Elle pose sa fourchette et cherche ma main sur la table. Elle la trouve et pose sa main par-dessus.
‒ Vous êtes un véritable ange venu du ciel. Je vous serais éternellement reconnaissante pour cette nouvelle chance que vous me donnez.
‒ Tu n’as pas à l’être. Je le fais de gaieté de cœur.
‒ Pourquoi faites-vous ça ? Je veux vraiment le savoir.
‒ Parce que je veux faire du bien autour de moi.
Elle remonte sa main le long de mon bras, arrive à mon cou et termine son parcours sur ma joue qu’elle caresse tendrement.
‒ J’ai hâte de guérir pour vous voir.
‒ Pourquoi veux-tu me voir ? Lui demandé-je doucement en essayant de maitriser mes pulsions qui se font de plus en plus intenses.
‒ Je veux voir à quoi ressemble mon bienfaiteur. Parait que vous ne laissez aucune femme indifférente.
Je souris.
‒ Je n’ai rien de spécial crois-moi.
Elle ferme les yeux et promène ses doigts sur mon visage.
‒ Je ne suis pas de cet avis, dit-elle d’une façon tellement sensuelle qui me trouble. Je suis prête à mettre ma main au feu que vous êtes super canon. Y a qu’à entendre votre voix pour le savoir.
Elle sourit en ouvrant les yeux qu’elle plonge dans les miens. Elle retire sa main de ma joue.
‒ C’est vraiment dommage que vous soyez déjà marié et bientôt père.
‒ Ma femme est partie. Elle a demandé le divorce et elle n’était pas enceinte.
‒ C’est… de ma faute si elle vous a quitté ?
‒ Pas du tout. Ça n’a jamais collé entre nous mais on forçait un peu.
Je bois une gorgée de mon jus de fruit.
‒ Sincèrement désolée.
‒ C’est la vie.
‒ Vous devez essayer de trouver une solution.
‒ Pas la peine. Ça fait trois années que je ne suis plus attiré par une femme.
‒ Vous n’êtes pas tombé amoureux depuis trois ans ? Répète-elle un peu choquée.
‒ Oui.
‒ Même jusqu’à ce jour il n’y pas une femme quelque part qui vous fait de l’effet ? Qui vous fait perdre vos moyens ?
Que répondre à ça quand je ne fais que lutter avec les effets qu’elle n’a cessé de me faire depuis que je l’ai vu dans cette robe. J’avale une autre gorgée.
‒ C’est dommage. J’aimerais bien pouvoir faire de l’effet à un homme qui tombera fou amoureux de moi, affirme-t-elle la tête dans les nuages. Je rêve tellement de vivre le véritable amour. Je veux être unique aux yeux d’un homme. Ce doit être beau d’être aimé. N’est-ce pas ?
‒ Tu auras le temps de le découvrir. Tu es belle. Tu ne tarderas donc pas à trouver l’amour. Je suis sûr qu’il y a plein d’hommes dehors qui n’attendent que toi.
Elle sourit.
‒ J’ai envie de danser… avec vous.
‒ Crois-moi je suis nul en danse.
‒ Je vais vous guider.
‒ Parce que tu sais danser.
‒ Comme une déesse.
‒ J’aimerais bien voir ça.
Nous éclatons de rire. Je l’aide à se lever et par la main je la conduis dans le salon. J’augmente légèrement la musique. Nous nous rapprochons pour danser le slow qui passe. Je pose ma main dans le creux de ses reins. Je la sens frémir. Nous bougeons lentement. Elle pose sa tête juste là où il y a mon cœur.
‒ Votre cœur bat très vite.
C’est parce que tu me trouble Aaliyah. Elle se frotte de plus en plus à moi, augmentant mon trouble. Je hume ses cheveux. Ils sentent bon. J’y pose un baiser.
‒ J’aime votre odeur.
‒ Merci ! Tu sens aussi super bon.
Elle reste confortablement sur moi à bouger. Je me sens aussi bien à la tenir ainsi dans mes bras. Ça a un côté apaisant. Je geins lorsque la musique change. C’est une musique dansante qui joue maintenant. Elle me prend les deux mains et commence à bouger sans que son sourire ne quitte ses lèvres. Je fais mine de bouger sans la quitter des yeux. Elle a l’air heureuse de danser. Un moment elle lâche ma main et se met à bouger toute seule. Elle a l’air angélique avec cette robe et ses cheveux au vent. Son sourire me trouble cinq fois plus que je ne le suis déjà. Son air innocent m’attire chaque seconde encore plus.
‒ Vous ne dansez plus ?
Je me rapproche d’elle, l’attire contre moi par surprise et… je fond mes lèvres sur les siennes avant qu’elle ne prononce un mot. Son corps se tend sous le coup puis la seconde qui suit elle ouvre la bouche et me donne un accès libre. Je la colle encore plus à moi. Elle encercle mon cou de ses bras. Je sais que je dois mettre fin à ce baiser, que je dois me retenir. Mais au lieu de ça, je la soulève, l’incitant à enrouler ses jambes autour de moi.
Je la pose délicatement sur son lit. J’approfondi le baiser. Quand je l’entends gémir contre mes lèvres, je deviens fou. Je laisse ses lèvres pour son cou. Nous ne nous sommes pas encore dits un seul mot. Je ne veux pas que des mots gâchent cet instant. Ses gestes se font désordonnés. Moi je glisse ma main sous sa robe. Je parcours ses rodeurs. Mon Dieu je vais perdre la tête. Je lutte contre moi-même pour ne pas vite aller en besogne. Elle cherche un chemin sous ma chemise. Je la retire pour lui faciliter l’accessibilité à mon corps. Je grogne à sa première caresse.
‒ Liyah !
Je lui fais un suçon. Elle gémit deux fois plus. Je n’en peux plus. Je craque. Je lui retire sa robe et ses dessous. Elle se recroqueville sur elle-même.
‒ Je… j’ai…
‒ Tu es parfaite Liyah ! Tu es parfaite.
Aucune partie de son corps n’échappe à mes baisers. Elle s’agrippe au drap alors que ses cris montent crescendo. Ma tête entre ses jambes, je n’arrête pas mon supplice. J’aime l’entendre hurler de plaisir. Elle se crispe et dans un cri qui traverse les murs de sa chambre, elle atteint l’orgasme. Je ne la laisse pas redescendre totalement, je remonte et dans un coup sec me glisse en elle. Son cri de plaisir se transforme en cri de douleur. Je me crispe immédiatement. J’ai senti quelque chose céder à l’intérieur d’elle. Je la regarde complètement sous le choc.
‒ Tu… tu étais…
‒ Oui, répond-t-elle faiblement. Mais ça va tu peux continuer.
Continuer ? Comment le pourrais-je ? Nom de Dieu qu’est-ce que j’ai fait ? Je lui ai pris la chose la plus précieuse qu’une femme peut avoir. Non ce n’était pas prévu. Non je ne le devais pas. Ce n’était pas à moi de lui prendre ça. J’ai cru qu’elle ne l’était plus vu comme les filles de son âge vivent de nos jours. Purée de bordel de merde. Ça ne m’a pas suffi de lui gâcher sa vie, il a encore fallu que je lui prenne sa virginité. Je ne le méritais pas. Je ne le devais pas surtout que je vais disparaitre de sa vie dans quelque jour. Dieu du ciel !
‒ Vous pouvez continuer. Je n’ai plus mal.
Je ressors d’elle complètement abattu. Je descends du lit et à la hâte commence à m’habiller.
‒ Qu’est-ce qui vous arrive ?
‒ Je suis désolé. Je ne peux pas te faire une telle chose.
‒ Quoi ? J’ai dit que la douleur était passé.
‒ Il ne s’agit pas de ça. Ecoute je suis désolé.
‒ Mais…
Je ressors à la hâte. Je monte dans ma chambre. Je serais allé chez moi si Pauline était là mais elle est rentrée chez elle. Je ne peux donc pas laisser Aaliyah seule. Je m’enferme dans ma chambre et d’un coup de pied fais valser la petite poubelle qui ne contenait que des bouts de papiers.
‒ Merde !
Je l’ai déshonoré. Je n’aurais pas dû la toucher. Je n’aurais pas dû l’embrasser. Je n’aurais pas dû aller jusqu’à voir son intimité. Qu’ai-je fait bon sang. Je prends mon portable et malgré l’heure j’appelle mon cousin. J’ai besoin de parler à quelqu’un.
‒ « Frangin il est tard ici. » Se plaint-il la voix ensommeillée.
‒ J’ai merdé.
‒ « Quoi tu as couché avec la fille ? » Demande-t-il de façon ironique.
‒ Oui.
‒ « Quoi ? T’es sérieux ? » Hurle-t-il presque d’une voix plus dégagée.
‒ Je ne sais pas ce qui m’a pris. Elle était tellement plus belle ce soir que j’ai craqué. J’avais grave envie d’elle. Mais quand je l’ai pénétré et que j’ai constaté qu’elle était vierge, je me suis retiré et j’ai pris mes jambes à mon cou.
‒ « Attends stop. Tu l’as pénétré, donc tu l’as d’effleuré mais tu ne lui as pas fait l’amour ? »
‒ Oui !
‒ « Mais pourquoi n’avoir pas continué puisque le pire avait déjà été fait ? »
‒ Je n’en sais rien. Je m'en suis voulu de lui avoir pris cette chose si précieuse. Tu sais très bien le malheur que j’ai causé dans sa vie. Alors je suis le dernier homme qui doit l’approcher à fortiori coucher avec elle. J’ai fait n’importe quoi.
‒ « Tu sais que tu lui laisse un très mauvais goût de sa première fois ? »
Je me laisse asseoir sur le lit.
‒ Je sais. Mais je ne peux pas retourner près d’elle. C’est lâche de ma part mais je ne me sens pas capable de continuer. Elle mérite mieux.
Je me passe nerveusement la main sur le visage.
‒ Demain je vais prendre le premier vol et rentrer. Je louerai les services de quelqu’un pour l’accompagner en France et veiller sur elle jusqu’à son retour. Je prendrai les nouvelles par téléphone.
‒ « Es-tu amoureux d’elle ? »
Je ne sais quoi répondre à cette question parce que je ne sais moi-même où situer ce que je ressens, ni comment le définir.
‒ A demain.