CHAPITRE III : Espoir ?

De son côté Donan n’arrivait pas à trouver le sommeil. Déjà plus d’une heure qu’elle s’était couchée dans ce lit et pourtant le sommeil la fuyait. Le souvenir de ce regard plein de désir de son mari ne quittait pas son esprit. Elle l’avait vu à travers le miroir passé du choc de la voir dans une pareille tenue au désir. Il l’avait observé et détaillé lentement des pieds à la tête avec surprise et envie. Ce regard brûlant, il ne le savait pas, l’avait comblé d’aise car elle l’avait fait exprès. Après avoir mis cette nuisette, elle avait patiemment attendu de voir l’effet que cela produirait sur lui. Afin de faire passer le temps elle avait pris un des romans policier qu’elle avait récemment acheté pour le lire. L’intrigue l’avait tout de suite accrochée. Elle adorait les romans policiers. Plongée au cœur de l’énigme, elle avait failli rater l’entrée de Dodji dans la chambre.  Son toussotement dans le couloir l’avait ramené à la réalité. Elle s’était empressée de déposer le livre et de prendre son peigne pour se positionner devant le miroir en faisant semblant de se peigner les cheveux. Le miroir faisant face à l’entrée de la chambre, elle pourrait observer la réaction de son mari dès qu’il la verrait dans cette nuisette ultra sexy. A en croire la vendeuse de la boutique de luxe dans laquelle elle l’avait prise, aucun homme ne pourrait rester de marbre devant une femme portant cette nuisette. Et elle avait tellement besoin de se sentir désirer et pourquoi pas, aimer, par son mari. Oui qu’il commence à l’aimer, qu’il soit complètement fou d’amour pour elle, alors qu’elle le mépriserait serait une belle revanche. Elle allait lui briser le cœur comme il avait brisé le sien. Mais avant elle voulait le rendre fou de désir. Et sa réaction qu’elle avait observée à travers le miroir était un bon début. Oh que c’était bon de se sentir désirer ainsi ! S’extasia-t-elle intérieurement. Mais elle ne s’était pas attendue à ce que son désir réveille en elle le sien.  Certes elle l’avait rabrouée avec un malin plaisir ; mais maintenant dans ce lit avec lui si près d’elle, à portée de main, elle aurait bien voulu sentir sur son corps ses caresses….., elle aurait bien voulu que pour une première fois, il lui fasse l’amour…. Quoi ! Mais que t’arrive-t-il ? Se rabroua t’elle intérieurement. Cet homme est mon ennemie, je ne dois pas l’oublier, se dit-elle. Elle se rapprocha alors plus du bord du lit de son côté afin de mette plus de distance entre eux tout en étant consciente du caractère puéril de ce geste.

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Observant la cuisine étincelant de propreté, Dodji était fier du travail accompli sans toutefois perdre de sa mauvaise humeur. Il s’était lancé dans ce rangement en plein milieu de la nuit afin d’échapper à son insomnie et s’occuper les idées. Il n’en pouvait plus de toutes ses nuits d’insomnie que lui faisait vivre cette bonne femme. Un mois ! Voici un long mois que cette femme le torturait tous les soirs avec tous ses bouts de tissus qui ne cachaient rien de son anatomie. Le premier soir il avait bien cru en une coïncidence le fait qu’il l’est surpris dans cette tenue. Mais maintenant il savait qu’elle faisait exprès de le provoquer avec toutes ses nuisettes et dessous sexy tous aussi affriolants, qu’indécents tout en se refusant à lui. Trente en tout ! Elle en changeait chaque soir. Combien en avait-elle acheté ? Se demanda-t-il ? L’image de Donan dans chacune d’elle était gravée dans sa mémoire et le hantait sans cesse.

-Mais bon sang ! Je ne suis qu’un homme après tout, affirma t’il. Au bout de deux semaines il avait décidé de dormir dans la chambre d’ami afin d’échapper à cette torture. Cependant cela ne l’avait pas empêché d’aller l’espionner chaque soir, quand il pensait qu’elle s’était endormie, trop curieux de découvrir la nuisette du jour. Il n’avait pu s’en empêcher. Il devait trouver une solution pour en venir à bout de sa colère, se dit ‘il.

-Il le faut, affirma t’il en quittant la cuisine.

Il se retrouva nez à nez avec elle dans le couloir.

-Bonjour ma chérie…. A peine avait ‘il prononcé ces mots qu’il s’en étonna lui-même. Comment pouvait ‘il être furieux contre elle la seconde d’avant et l’appeler ma chérie juste la seconde d’après ?  Mais que lui arrivait ‘il ? Cela lui était venu tout naturellement. Il se fondait littéralement de tendresse lorsqu’il posait les yeux sur elle. Était ‘il entrain de tomber amoureux de sa femme ? Le regard étonné que posa sur lui Donan ne le surprenait pas. C’était la première fois qu’il l’appelait ainsi. Durant ces quelques secondes, il vit passer à travers son regard plusieurs émotions qu’il avait encore du mal à déchiffrer à part la surprise et la… tendresse ? Etait-ce bien de la tendresse qu’il a cru apercevoir dans ce regard parmi tant d’autres émotions? Mais déjà elle revêtait son armure glaciale.

-Bonjour Dodji ! Je vois que tu t’es réveillé assez tôt aujourd’hui, dit ‘elle en entrant dans la cuisine. Elle prit un verre sur la paillasse et se servit son infusion d’hier soir encore tiède dans le thermos. S’adossant au mur du couloir, Dodji l’observait pensif. A quoi peut bien lui servir cette infusion qu’elle prend religieusement matin et soir ? se demanda Dodji. Choisissant de ne pas lui demander, il affirma.

-Toi de même à ce que je vois. Il est à peine 6h30 et te voilà déjà prête à partir.

- Ce sont les affaires mon cher. Tu en sais quelque chose. Au moins je ne passe pas mes nuits au boulot comme toi. Quoique ce n’est pas encore impossible. Cette semaine est tellement chargée. Mais ne t’inquiète pas. J’aurai contrairement à toi, le bon sens de prévenir.

Elle avala d’un coup son infusion et s’en alla.

Dodji  commençait à être habitué à ces petites piques matinales de sa femme. Il les recevait avec honte sachant qu’elle ne lui rendait que la monnaie de sa pièce. Mais aujourd’hui, il était encore plus préoccupé par ce zeste de tendresse qu’il avait cru apercevoir dans son regard. Si c’était vraiment cela, alors Donan ne le haïssait pas autant qu’elle voulait le lui faire croire. Il pouvait alors espérer……

RDV VENDREDI PROCHAIN POUR LA SUITE

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