Chapitre II: Regrets
Assis devant la télévision, Dodji n’arrivait pas à se concentrer sur le journal télévisé du soir qui passait. Perdu dans ses pensées, il était plein de colère et d’amertumes ainsi que de regrets. Son orgueil d’homme ne concevait pas encore qu’il en soit aujourd’hui diminué à être un homme au foyer. Sa femme, cette petite chose fragile, insignifiante et peureuse qui n’osait même pas le regarder en face, qui lui obéissait au doigt et à l’œil ; lui parlait aujourd’hui avec autorité. Insignifiante, elle ne l’était plus aujourd’hui. Sa métamorphose lui était apparue comme dans un rêve. Cette femme en tailleur chic aux longues jambes fuselées qui portait des escarpins vertigineux n’avait plus rien en commun avec la femme négligée qu’il avait connu ses cinq dernières années. C’était comme s’il la découvrait et cette découverte n’avait rien pour déplaire à l’homme qu’il était. Cependant, elle était décidée à le détruire, à le blesser dans sa dignité, à lui rendre la monnaie de sa pièce, il en était conscient. La première journée passée à s’occuper de la maison et des enfants, lui avait fait réaliser tout ce que cette femme avait fait pour lui au cours de ces dernières années. Et pourtant jamais il ne lui avait montré la moindre reconnaissance, bien au contraire. Il s’était acharné à l’humilier, tout simplement parce qu’il ne l’avait jamais aimé. Il était follement amoureux de Fifa. Du moins il en était convaincu jusqu’il y à peu. C’était elle qu’il avait toujours rêvé d’épouser. Mais se rendre compte à quelques jours de la cérémonie du Nanhan que la fille qu’on veut prendre pour femme et qu’on ose même pas aborder par respect des normes, se permet de se faire tripoter par un autre homme dans les buissons, l’avait mis dans une colère noire. Il avait choisi la fille la moins belle de la soirée pour l'humilier et s'était assuré qu'aucun des autres ne la choisisse. Mais elle avait fini par lui pardonner et était devenue sa maîtresse. Du moins c'est ce qu'il avait toujours pensé jusqu'à ce que cette reine prenne le pouvoir pour chambouler l'ordre des choses. Fifa avait juste fait semblant de lui pardonner pour pouvoir profiter de son pouvoir et de sa fortune. Dire qu'il l'avait ramené plusieurs fois à la maison sans aucune considération pour Donan, la mere de ses deux enfants, la seule qui au final l'avait vraiment aimé. A ce souvenir un sourire amer se desina sur son visage. Oui, elle l'avait aimé. Elle le lui avait même avoué plus d'une fois au début de leur mariage. L'aimait t'elle toujours? Rien n'est moins sur, pensa t'il. Ses regards sur lui sont désormais emplis de haine. Et il le méritait amplement se dit'il. Oui il méritait sa haine. Pour cela, même s'il se sentait vraiment blessé dans son amour propre face à sa nouvelle situation, il n'envenimerait pas les choses, se promit'il. 
- Oui, pour espérer retrouver l'amour de ma femme, je dois endurer sa haine avec patience, affirma t'il pour lui même.
Il se leva, éteignit la télévision et se dirigea vers la chambre à coucher. Le spectacle qui s'offrit à sa vue le cloua sur place et emflamma ses sens. Sa femme vêtue d'une nuisette ultra sexi qui ne cachait rien se brossait les cheveux debout devant le miroir. Comment avait'il pu vivre et dormir cinq ans auprès de cette femme sans vraiment la désirer? Comment avait il pu qualifier cette femme d'insignifiante, de moche? Certe, en tant que son mari, il avait déjà couché plusieurs fois avec elle, mais c'était plus pour assouvir son désir à lui, que par désir pour elle; surtout quand Fifa se refusait à lui. Pour la premiere fois il avait envie de la toucher, de la caresser, de lui faire l'amour.... Comme si ses membres comprenait son désir, ses pieds se dirigèrent machinalement vers elle et ses mains s'apprêtaient à l'enlacer quand sa voix tel un couperet le ramena brutalement à la raison.
- Ne me touche pas! N'ose même pas le faire. Sans un regard de plus pour lui, elle se coucha et éteignit la lumière.
Il se coucha à son tour en se demandant comment il allait pouvoir fermer l'oeil de la nuit avec elle ainsi à ses côtés.

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