FIN: NOUS SOMMES LIES A JAMAIS

Write by Chroniques Femmes Fatales

A peine l’évêque avait-il prononcé la bénédiction finale, que tous les jeunes, se ruèrent dans la cantine, le jeune était enfin fini, et le repas qu’il avait apprêté pour la cérémonie était encore là. Le corps de Poupina fut transportée dans l’une des  chambres d’hôtes que les jeunes avaient fini de restaurées presque complètement. Richard et ses amis, se dirigèrent vers la sœur Faustine qui s’entretenait avec la famille de Poupina. Elle les regarda avancer avec un grand sourire.
- Monsieur, laissez-moi vous présenter les amis de Poupina.

Le père de celle-ci se tourna vers eux, et leur fit un grand sourire, il les avait vu quand ils montaient à l’autel prier pour elle.

- C’est bien la première fois que l’on me présente des amis de ma fille. Je suis enchanté de vous connaître.

Il se tourna vers Richard, son regard s’attarda sur lui.

- Je me souviens de vous, vous êtes le jeune homme qui paraissait plus impatient que moi de voir ma fille se réveiller, ajouta-t-il en gardant la main de celui-ci dans la sienne.

- J’aime votre fille, dit simplement Richard.

Le père de Poupina lâcha sa main, et afficha un air de mécontentement. La sœur Faustine intervint rapidement.

- C’est le petit ami de Poupina. Et c’est grâce à lui que l’on a pu la retrouver. Il l’a cherchée partout, l’a finalement retrouvée. Et je crois savoir que ses sentiments sont réciproques.

Christelle et les autres hochèrent la tête.

- Peu importe ses sentiments, ma fille a assez souffert. Je ne veux pas qu’un blanc bec vienne lui briser le cœur. Elle vient de vivre l’enfer, je ne voudrais plus qu’un cœur brisé s’ajoute à la liste.

Richard regarda le père de Poupina droit dans les yeux.

- Monsieur, j’aime votre fille plus que tout au monde. Si je pouvais, je donnerai ma vie pour elle sans hésiter. Et je serai honoré de faire parti de votre famille.

Il repensa à toutes les émotions qui l’avaient traversé, quand il l’avait retrouvée en pleine forêt, il avait coulé les larmes, croyant l’avoir perdue à jamais.   La mère de Poupina intervint, avant que son mari ne parle.

- Nous serions aussi très heureux de t’accueillir dans notre famille si Poupina nous le confirme.

- La seule qui en décidera, c’est elle, ajouta le père de Poupina grognon.

- Je voulais vous demander la permission de rester auprès d’elle, pour son réveil.

André parut mécontent, mais la religieuse le devança.

- On lui doit bien cela, c’est lui qui a retrouvé Poupina. Vous, vous devriez vous reposer, vous avez fait un long voyage, et la messe n’a rien arrangé.

- Avec plaisir Richard, dit la mère de Poupina.

André regarda les jeunes qui s’en allaient vers leur camping-car, tandis que Richard prenait la route de la chambre où était couchée sa fille.

- Seigneur, dire que je viens tout juste de retrouver ma fille, je vais maintenant la perdre, parce qu’elle a trouvé un amoureux, dit-il  avec un air triste.

- Richard c’est quelqu’un de bien. Il est très respectueux et respectable. Et je vous assure qu’il ne fait aucun doute qu’il aime votre fille, dit la sœur Faustine pour le consoler.

- En plus il est très beau, ajouta Cristal.

                                         

                                          ***


   Poupina se sentait légère, elle avait un sentiment de béatitude, jamais elle n’avait connu cela auparavant. Elle respirait toutes les odeurs, elle comprenait tout, comme si elle faisait partie intégrante de la vie, ou de la mort.

Elle ouvrit les yeux, et découvrit un magnifique jardin.  On aurait dit que toute la beauté de la nature s’était entendue pour venir s’implanter dans un même endroit, et créer ce paradis. De loin, elle vit une magnifique et immense toute verte et fleurie, entourée de collines toutes aussi recouverte. C’était tellement beau qu’elle ne sut combien de temps elle resta ainsi émerveillée, puis elle aperçut une porte aux contours argentés, et près de cette porte, était planté  un arbre aux fruits d’or.

Poupina en avait la certitude, c’était le premier arbre créé par Dieu, l’arbre de la vie éternelle. Juste autour de l’arbre, Poupina distingua des lotus aux multiples couleurs. Elle se courba, ramassa une, puis regarda à nouveau la porte. Elle savait que si elle entrait dans cette porte, elle serait éternellement heureuse, c’était la porte du paradis, la porte du bonheur infini, mais elle ne se sentait pas prête à traverser l’autre monde. Elle décida de profiter et d’admirer ce magnifique jardin afin de disparaître complètement. Elle découvrit que le jardin ne contenait pas seulement toutes les espèces de fleurs, mais aussi des animaux de toutes espèces qui accoururent vers elle. Elle ne ressentit aucune peur, elle les comprenait. Le temps n’existait pas dans cet endroit, remarqua-t-elle, ils parlaient depuis des heures, et c’était toujours la même béatitude.

-  Je voudrais tellement rester ici toute ma vie, dit-elle, en se levant pour se regarder dans la rivière. Ne plus me réveiller, ne plus faire ses rêves horribles, mais surtout ne plus être méchante envers les gens qui m’aiment.

Elle revint s’asseoir près du lion, qui posa sa crinière sur ses jambes.

- Vous êtes si gentils avec moi, tout est parfait, c’est le paradis. Plus rien n’existe, ni faim, ni douleur, rien. Juste ce sentiment de bien être qui me fait flotter.

- Nous aussi, on aimerait que tu restes avec nous, mais il faudra demander à Michel.

- Qui est Michel ? demanda Poupina en regardant autour d’elle. Je n’ai vu personne depuis que je suis là.

- C’est le gardien de la porte, lui dit une gazelle. Le voilà placé devant la porte céleste.

Poupina se tourna vers la porte, mais ne vit personne.

- Je ne vois rien dit-elle en se levant. Mais je vais aller cogner, comme cela, quand il ouvrira la porte, je lui demanderai la permission de rester ici.

Elle se dirigea vers la porte argentée, sans prêter attention aux protestations de ses amis les animaux.  Plus près, la porte avait la forme d’un arc, elle s’arrêta à quelques pas, prise de panique et de doute, pour la première fois, depuis son arrivée ici. Prenant son courage à deux mains, elle  décida de cogner. A peine la main levée, que deux épées en feu, sortir de chaque coin de la porte, et lui barrèrent la voie.

- Poupina, fit soudain une voix.

Elle sortait de partout et de nulle part. Regardant autour d’elle, elle  ne vit personne.

- Poupina, reprit la voix.

- Oui ? Qui êtes-vous ?

- Je suis Michel l’archange, gardien du jardin d’Eden et de la porte du paradis.

- Alors je suis morte ? demanda-t-elle, ne sachant pas ce qu’elle ressentait n’éprouvant aucun sentiment de tristesse. Mais je croyais que je finirais en enfer, j’ai tellement péché, ajouta-t-elle en revoyant ce qui lui était arrivé.

- Mais tu t’es repentie, et Notre Père, n’a pas voulu laisser son enfant dans les flammes du feu qui ne s’éteint jamais. Tous ceux qui t’aiment ont prié pour toi, et à cause de ce qui t’est arrivé, c’est la fête au paradis. Beaucoup d’âmes, se sont converties en ce jour.

- Mais alors, je devrais être avec eux. Où je dois aller au purgatoire ?

- Ta place n’est pas encore parmi nous,  par ton repentie, tu as obtenu la grâce de retourner sur terre, et d’achever ta vie. Si tu vis bien, la terre peut être ton purgatoire, et ainsi, au jour de ta mort, les portes du paradis s’ouvriront devant toi. Mais si tu vis mal, tu descendras en enfer, et là-bas, tu brûleras dans le feu qui ne s’éteint jamais.  Et tu y demeureras à jamais. Car ce qui est destiné à l’enfer, demeure pour l’éternité, parce que de cette mort, on ne ressort plus pour une nouvelle résurrection. Le feu brûle, il est rigoureux, il n’y a que regrets amers de n’avoir pas vécu comme le voulait le père Tout Puissant. Comprends-le bien Poupina. Quiconque ne vit pas comme Dieu le veut, sera jeté dans l'abîme sans fond, le gouffre du néant, et jamais il n’en sortira, jamais cela ne cessera. Ce n’est pas de vaines paroles que je prononce, c’est écrit. Ton âme n’avait pas encore atteint le seuil du gouffre, et tu as pu t’en échapper par la grâce de notre Père Là-haut. Alors, tu devrais écouter ce que j’ai à te dire, et le répéter aux autres.  Ton rôle c’est de sauver les âmes perdues, les prévenir de ce qui les attend s’ils ne vivent pas comme le veut notre Père céleste. Beaucoup sont comme toi, ils se retrouvent en enfer, parce qu’ils ont été choisi par les adeptes du malin, mais tu peux leur montrer le choix. Et dans ta mission tu ne seras jamais seule.

- Richard, Jane, John, Christelle et Jack ?

- Oui, ce sont tes gardiens. Ils veilleront sur toi. Et toi tu veilleras sur Richard. Son âme est convoitée par Belzebuth, l’un des fils du diable. Tu as pu le voir en bas, il ne le laissera pas tomber, alors, à toi de le mettre sur le droit chemin afin qu’il ne se perde pas. Tu as besoin de lui, comme lui a besoin de toi. Il a été conçu pour te protéger et t’aimer. Mais si jamais tu échoues, il basculera à jamais vers le malin, et beaucoup de personnes en souffriront.

 Poupina se souvint en effet de cet homme qui ressemblait à Richard. Au fond d’elle, elle savait que ce n’était pas lui. L’amour que Richard avait pour elle, elle pouvait le ressentir à distance.

- Tu diras à tous ceux que tu rencontreras que le royaume est proche. Tu rendras à Dieu le témoignage qu’il mérite, pour cela, tu recevras le don de l’Esprit Saint, pour délivrer tous ceux qui sont convoités par le malin. Et la première c’est Marina, si tu ne la sauves pas, elle fera beaucoup de mal autour d’elle… Va et dis aux gens ce que tu as vu et entendu...

 Petit à petit, le jardin et tout ce qu’il contenait se dissipa, ainsi que la voix de Michel qui fut remplacée par celle de Richard qui lui murmurait son amour. Quand elle ouvrit les yeux, elle le vit. Il était là. Comme toujours.

Leurs yeux se croisèrent, elle put lire tout l’amour que cet homme avait pour elle. Sa voix tremblait quand il parla.

- Tu es réveillée…

- Oui je suis réveillée, et je vais bien, tout est fini.

- Tu m’as fait une de ces peurs, j’ai cru à un moment que je ne te reverrai plus. Quand je t’ai retrouvée dans cette forêt, j’ai cru devenir fou. C’est l’espoir que l’évêque pouvait te sauver, qui m’a fait tenir…Je t’aime tellement que vivre sans toi m’est impossible.

Poupina savait que c’était vrai, les paroles de Michel lui revinrent en tête, ils étaient faits l’un pour l’autre, et ils avaient besoin l’un de l’autre. Richard mit la main dans sa poche, et en ressorti une fleur, une fleur de lotus ! Exactement la même qu’elle avait vu dans ses rêves.

- Je l’ai trouvée dans le jardin des moines tout à l’heure, et je crois que c’est la plus belle fleur de ce jardin, je ne sais pas comment elle a pu pousser dans cette zone, mais je l’ai prise tout de même, en attendant la bague.

Poupina le regarda sans comprendre.

- La bague ?

-  Tu crois vraiment que je vais te laisser sans surveillance après tout ce que tu viens de vivre ? Et le meilleur moyen, c’est de faire de toi ma femme. Veux-tu m’épouser ? demanda-t-il d’une voix timide.

Poupina prit la fleur entre ses mains.

- Avant de répondre, tu dois savoir que je suis à jamais plongée dans un monde qui dépasse toute logique. Il y aura des jours, où tu seras témoin des choses inimaginables…

- Même si tu invites le diable à notre table chaque jour, coupa Richard, je t’épouserai toujours. La seule condition est qu’il respecte notre intimité, sinon je lui botterai les fesses.

Elle lui fit son plus beau sourire.

- Alors j’accepte d’être à toi pour toujours.

Quelques coups furent cognés sur la porte, et la famille de Poupina apparue. Ils se jetèrent tous en pleurs dans ses bras, Richard, se leva et sortit.

- Alors ça va mieux ? demanda son père en prenant place sur le lit. Comment te sens-tu ?

- Je vais très bien papa. Je ne me suis jamais sentie si heureuse d’être en vie, répondit Poupina en lui faisant un grand sourire. Je voulais m’excuser, je sais très bien que cela n’a pas été facile pour vous durant toutes ces années, mais vous avez toujours été là pour moi. Votre amour m’a sauvé la vie, et je vous aime plus que tout au monde.

- On n’a jamais douté de ton amour pour nous Poupina. Ne parlons plus de choses tristes, tout est fini, on est une famille heureuse, dit sa soeur en la prenant dans ses bras. En plus je voudrais que tu me parles de ce beau Richard, il est fou de toi petite sœur !

- Je sais, moi aussi je l’aime. Et sans lui, je serais sûrement perdue encore.

Elle vit le regard triste de son père.

- Papa, ne fait pas cette tête, tu es le seul père sur cette terre, et aucun homme ne prendra jamais ta place.

Durant l’heure qui suivit, ils parlèrent en famille. Puis, Poupina se leva d’un coup. Elle ne vit pas la surprise sur le visage de sa famille.

- Je dois parler à mes amis, si cela ne vous dérange pas, je reviens.

   Elle sortit de sa chambre, et se dirigea vers le camping-car, tout le monde dormait encore, la nuit avait été longue. Et elle savait que c’était en partie de sa faute.

Elle cogna sur la porte, elle s’ouvrit au même moment, et Richard apparut.

Tous les autres dormaient, mais en entendant sa voix, ils se levèrent.  Jane et Christelle tombèrent dans ses bras, en larmes.

- On a cru qu’on t’avait perdue.

- J’ai à vous parler, fit Poupina, quand le calme s’installa à nouveau.

Elle leur expliqua en quelques mots, tout ce qu’elle avait vécu, sa rencontre avec Michel, elle omit cependant de mentionner le sosie de Richard, et ce que Michel avait dit sur lui.

- Je suis plongée à jamais dans un monde fantastique. Je ne force personne à faire quoi que ce soit, je comprendrais très bien que vous trouviez cela dangereux, après ce que l’on vient de vivre ces derniers temps. De plus, j’ai déjà la chance de vous compter comme amis, conclut Poupina.

- Si je comprends bien, ton rôle, c’est de sauver le monde des esprits maléfiques qui veulent posséder les humains ? demanda Jack. Et comme si cela ne suffisait pas, ta première mission c’est de sauver Marina ?

Poupina fit oui de la tête.

- Génial, le diable en personne ! Mais, il faut être fou pour ne pas vouloir s’embarquer avec toi dans cette aventure. Je suis ton gardien ne l’oubli pas, et je respecte le boulot que l’on me confie, surtout si c’est venant du Saint Père. Je te suis Poupina.

Elle se tourna vers Jack, et sut qu’il était sincère.

- Merci Jack.

- Moi aussi, je suis avec vous, s’écria chacun de ses amis.

- Nous sommes liés à jamais, conclut Jane.

- Je voulais aussi vous annoncer que Poupina viendra avec nous, ma grand-mère se charge de tout préparer avec les autorités du Cameroun. En attendant, on va se marier ici au Cameroun.

- Vous allez vous marier ? s’écria Jane en sautant de joie.

- Je viens avec vous ? demanda Poupina.

Tous se tournèrent vers Richard qui affichait un sourire énigmatique.

- J’ai entendu la responsable dire à la sœur que Marina et son groupe sont déjà aux Etats-Unis, donc si Poupina veut commencer bien sa mission, c’est là-bas qu’elle devra commencer. En plus je ne bouge pas sans elle. Et je ne pense pas que son père acceptera qu’elle me suive si je ne lui prouve pas, que je tiens réellement à toi.  Donc je veux qu’on se marie au Cameroun.

Poupina sourit, elle avait trouvé l’amour et des amis.

- Tu as la plus belle démarche du monde, lui dit Richard à l’oreille.

- Tu n’es pas fatiguée Poupina ? demanda soudain Jack.

Elle le regarda sans comprendre.

- Tu sors à peine d’une aventure, où tu as fait un tour en enfer, en voulant entraîner  la fin du monde, et voilà que tu repars dans une autre, combattre une jeune fille au caractère insociable, qui de plus est possédée par ta grande tante.  

Tout le monde éclata de rire.

- J’ai eu vingt et un an pour me reposer, maintenant, je veux parcourir le monde avec mes amis. Allons-y, je veux dire à tout le monde merci pour tout.

Ils se levèrent et sortirent rejoindre tout le monde sur la cour, où une grande fête se préparait.







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