Game over

Write by Farida IB




Chapitre 44 : game over




Eunice.....


Cela fait un bon moment que nous sommes rentrés à la maison et j'ai déjà pris mes marques. En arrivant, j'ai eu droit à la totale. Mes filles et mes petits enfants m'ont sauté dessus en me jetant littéralement par terre. J'ai eu mal aux fesses, mais je m'en fiche un peu. (rire) Ils étaient tous habillés en t-shirts et bodies avec les inscriptions " Bienvenue à la maison maman " " Bienvenue à la maison mamie ". Ils ont même sorti les poster de bienvenu. C'était tout un accueil fort riche en émotion, j'en ai eu des larmes aux yeux. Enfin, pour être totalement honnête, j'ai versé quelques larmes, de joie bien sûr ! Pour le moment, je n'ai trouvé que les vêtements de Fulbert dans son dressing. Monsieur est sorti, c'est bien, je l'attends. Là, nous sommes attablés autour de succulents mets, rien que la salive dans la bouche. Tina et Deborah ont mis du cœur à préparer mes plats préférés.


Moi levant mon verre : avant qu'on ne commence le repas, je tiens à remercier mes fils (levant les yeux) malheureusement, Eddie n'est pas parmi nous ce soir, je l'appellerai plus tard pour le remercier de son côté.


Marianne : on peut enregistrer une vidéo qu'on lui enverra plus tard.


Moi : super merci ma chérie.


Marianne braquant son téléphone sur moi : à mon signal, tu commences (levant le pouce) top c'est parti !


Moi : alors quoi dire plus à part un gros merci, j'ai passé de moments magiques grâce à vous mes chéris. L'hôtel, les services, les activités et excursions et votre guide privé ! Franchement on a jamais autant pris soin de moi.


Armel : j'espère qu'il s'en est tenu à ce pourquoi nous l'avons engagé. La façon dont tes yeux brillent quand tu parles de lui là.


Bradley lui donne un coup sur la tête et pendant que les autres rigolent je souris en secouant la tête. Marianne tourne la caméra sur tout le monde avant de le braquer à nouveau sur moi.


Moi provocant Armel : en tout cas, Maurice s'est bien occupé de moi, j'ai été traité comme une reine.


Armel la mine froissée : hummm


Deborah le ton rieur : mais c'est même quoi ton problème ?


Armel : je n'ai pas envie de savoir qu'on s'est bien occupé de ma mère.


Tina riant en le regardant : ce n'est pas pour ça que vous l'avez engagé ? Apparemment, il a bien fait son job.


Bradley me regardant le front légèrement plissé : sinon maman, tu mets quoi dans « Il s'est bien occupé de moi ? »


Tina : tu t'y mets toi aussi ? Krkrkkr de gros jaloux.


Moi me foutant d'eux : en tout cas fistons, c'était tout simplement le meilleur voyage que j'ai fait.


Bradley : maman, tu n'as pas répondu à ma question.


Moi souriant : je n'ai pas de compte à vous rendre à ce que je sache.


Il rejoint son frère dans sa bouderie (rire).


Moi : Marianne, tu peux arrêter de filmer. Mangeons, j'ai le ventre qui crie famine.  


Elle s'exécute en reprenant sa place.


Armel : on doit d'abord prier.


On le regarde, Bradley, Tina et moi les yeux ouverts.


Armel soutenant nos regards : bah quoi ? Il faut bien qu'on remette ce repas dans les mains du seigneur.


Tina ton choqué : eh beh atavi est devenu chrétien.


Armel : et fier !


Moi ravie de l'apprendre : ça ne te dérangera pas donc de dire les bénédicités.


Armel : avec plaisir.


Nous joignons nos mains le temps qu'il le fasse.


Armel : amen.


Nous : amen !


On mange ensuite dans la même ambiance famille qui prévaut depuis le début de cette magnifique soirée ponctuée par les blagues des garçons qui suscitent des fous rires contagieux, les bavardages des jumeaux et les babillages des bébés. Il y a Syntiche qui me raconte tout ce que j'ai manqué pendant mon absence dans une langue propre à elle. Le pire, c'est qu'on se comprend (éclat de rire) mademoiselle n'accepte personne d'autres à part moi ce soir. Elle est prudente maintenant (rire). Tout le long du repas Marianne prends quelques clichés et vidéos qu'elle envoie instantanément sur son "nap" ou quelque chose dans ce sens. Ça a le don d'alerter Eddie qui nous rejoint par vidéo conférence pendant que nous prenons le dessert dans le salon principal. J'étais en train de leur raconter mon voyage qu'ils commentent par moments quand...


Voix : bonsoir.


On lève tous nos yeux en même temps pour le voir debout devant la porte entrouverte, hésitant à nous rejoindre. Ses petits-enfants  lui répondent avec excitation, Bradley, Tina et Deborah d'un ton décalé tandis qu'Armel et moi le regardons simplement. On était en train de se jauger du regard lui et moi.


Moi au bout d'un moment : bonsoir,


On se regarde encore quelques secondes avant qu'il se redresse en faisant mine de partir.


Fulbert : continuez ce que faites, je vais, je... Eunice, je suis dans la chambre.


Moi : ne fais pas un pas de plus, Fulbert !


C'est lorsque j'intercepte ses sourcils légèrement froncés que je m'aperçois que j'avais haussé le ton.


Bradley s'éclaircissant la voix : euh cherie tu viens ? (regardant son fils) Tri va chercher le sac de maman, nous rentrons.


Elle hoche la tête et pendant qu'elle se lève à sa suite, Deborah l'imite dans son geste.


Deborah : je vais à mon meeting.


Armel debout également : je te dépose.


Marianne prenant sa sœur : je vais dans ma chambre.


Je les regarde sortir du salon les yeux plissés. Fulbert s'est écarté pour les laisser passer.


Moi : où est-ce vous allez tous comme ça ?


Armel jetant un regard en biais à son père : on vous laisse discuter.


Moi : pas besoin, il va s'en aller.


Bradley (revenant sur ses pas en se plaçant entre nous) : maman cette atmosphère martiale n'a que trop perduré. Asseyez-vous et discuter en espérant que vous prendrez une décision qui nous arrange tous. Moi franchement, j'en ai marre !


Armel (fixant maintenant un regard intimidateur sur lui) : moi, j'espère de tout cœur que vous allez divorcer.


Fulbert fronce davantage les sourcils et le regarde.


Bradley sur un ton de reproche : Armel !


Armel détournant son regard vers lui : mais chacun dit ses espérances ou bien ?


Bradley le pousse dehors en le réprimandant, je n'attends pas ce qu'ils se disent parce que j'ai toute mon attention porté sur mon futur ex-mari.



*** Pendant ce temps ***


Romeo....


Magnime : tu blagues !


Moi : tu n'as pas vérifié le numéro avant de décrocher ?


Magnime : si, mais il y a le roaming.


Moi arquant le sourcil : avec Togocel ?


Magnime : je ne sais pas trop moi. Quand même, tu rentres sans m'informer ?


Moi soupirant dans mon for intérieur : je t'attends Magnime.


Magnime : je ne bouge pas d'un iota, tu...


Clic !


Je me suis retenu de soupirer devant le petit sourire de la nana devant moi. 


Milka (c'est son prénom) : apparemment, elle n'est pas ravie d'apprendre ton retour.


Moi levant les yeux sur elle : qu'est-ce que tu en sais ?


Milka : tu l'as presque supplié de venir.


Moi : et alors ? Ce ne sont pas tes oignons, tu devrais rentrer chez toi. Elle sera là d'un moment à l'autre.


Milka : ça ne me dérange pas de te tenir compagnie jusqu'à ce qu'elle arrive. 


Moi brusque : non merci rentre chez toi !


Elle lève les mains d'innocence en l'air.


Milka : ok ok ne le prends pas sur ce ton. Je vais m'en aller.


Moi : tu connais le chemin.


J'ai attendu qu'elle referme la porte pour aller m'enfermer dans la salle de bain en prenant ma serviette au passage. Une sangsue ma parole ! Je l'ai rencontré en salle d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Alors   qu'on attendait tous nos vols, elle n'arrêtait pas de me lancer des regards. Au bout d'un moment, je lève la main vers elle en guise de salutation à laquelle elle répond avec un beau sourire en se rapprochant pour faire connaissance. Je suis quelqu'un d'assez ouvert donc j'ai causé avec elle comme je l'aurais fait avec n'importe qui. Je n'ai aucun souvenir d'avoir été ambigu dans mes propos, mais j'ai l'impression de lui avoir ouvert une brèche. Erreur malheur nous avons pris le même vol et là, elle m'invite dans les toilettes pour une partie de jambes en l'air. J'étais sur le cul. Des salopes, j'en ai rencontré durant mon séjour, mais elle, c'est la reine. J'ai pété mon câble en allant lui dire ce que je pense d'elle dans ces toilettes. Sauf qu'elle ne semble pas le moins du monde atteinte par mes invectives parce que les jeux de phares ont repris de plus bel dès qu'elle a repris sa place dans l'avion. J'ai cru l'avoir esquivé à la sortie de l'aéroport ici, mais rendez-vous compte que la moussotte m'a suivi jusque chez moi. Je descendais du taxi lorsque je l'ai vu sortir du sien et ça fait deux heures que je tente de la renvoyer chez elle. Franchement, elle me saoule. Elle a gâché la surprise que je comptais faire à Magnime. Celle-là aussi, j'espère pour elle qu'elle viendra. Je suis là uniquement pour elle, j'ai cru comprendre qu'elle voulait nous donner une chance (enfin). C'est pourquoi je suis venu pour qu'on en discute de vive voix et aussi lui faire part de ma décision d'aller vivre en France cette année. 


J'ai décidé de me prendre une année de césure afin de me consacrer à un projet professionnel et faire des stages en entreprise. J'ai déjà repéré quelques-unes qui ont accepté de me prendre. Ça va me permettre d'enrichir mon parcours et me faire des expériences. Mais en même temps passer une année avec mon père, profiter entièrement de lui. Depuis qu'il s'est séparé avec ma mère je n'ai jamais passé plus d'un mois avec lui. Mes parents ont divorcé à l'amiable lorsqu'ils ont senti qu'entre eux ce n'était plus ça. Ma garde est naturellement revenue à ma mère étant donné que j'étais encore mineur sous la condition que je passe une vacance sur deux avec lui. Si vous vous rappelez bien, je vous ai dit que notre relation se passe pratiquement au téléphone. Une relation père et fils à distance. (rire) Ce séjour nous a énormément fait du bien à tous les deux, on s'est beaucoup rapproché l'un de l'autre du coup la séparation a été difficile même après avoir prolongé mon séjour. Il s'est donné comme mission de refaire mon éducation d'homme, il me trouve trop collé à ma mère. D'ailleurs, il m'a surnommé " le fifils à sa maman" (rire) ce qui est bien normal ! Je n'ai jamais eu qu'elle dans ma vie (physiquement) et je trouve qu'elle a parfaitement assumé les deux rôles. Marguerite de son nom de jeune fille est une gentille femme et prévenante comme toutes les mamans, mais il ne faut pas la provoquer parce qu'elle ne lésine pas sur les bords quand il faut corriger. Elle souffle le chaud et le froid à la fois. Et c'est le même caractère que j'ai. Je suis une personne assez patient, mais il ne faut pas en abuser. Je peux facilement passer de Te Fiti à Teka. Enfin bref ! Elle est, sinon ils sont tous ravis de ma décision. Je pense comme ça que je réalise qu'ils n'ont pas refait leur vie depuis tout ce temps. Je me demande pourquoi ils ne se remettent pas simplement ensemble parce qu'ils s'entendent très bien pour des ex. Bien bon, je poserai la question à papa une fois de retour. Bref ! Je disais tantôt que je suis là pour mettre les choses au clair avec miss Amah, poser les bonnes bases et surtout les bonnes questions. Il ne faut pas qu'elle vienne me faire sa Magnime ici, encore faut-il qu'elle vienne ! Ça va vraiment me saouler. Par contre qu'on se le dise, je ne me casserai pas la tête ce soir. Si elle ne veut toujours pas, je battrai en retraite. Je vais me concentrer sur la petite voisine de mon père qui m'a fait les beaux yeux durant tout le temps que j'ai passé chez lui.


Après le bain, je sors de la chambre torse-nu simplement avec un bas de jogging, la chaleur. Je prends la direction de la cuisine avec l'intention de faire chauffer les marmites. J'espère que ma mère a ramené des courses pour la maison. En traversant le salon, je marque un stop les sourcils froncés. Je m'apprête à lui demander ce qu'elle fait toujours là lorsque Magnime entre dans la pièce et tourne aussitôt les talons après avoir dévisagé à deux reprises Milka qui est bien installée devant le feuilleton El Diablo un coca à la main. Elle n'est pas un peu folle celle-là ? Je rejoins Magnime dans le hall d'un pas précipité et la saisis par le bras avec toute la force en la plaquant contre le mur tout en pesant de tout mon poids sur elle.


Moi : hé, où vas-tu si pressée ?


Magnime : c'est clair non ? Je rentre chez moi retrouver mes parents, vu que monsieur a de la visite.


Moi le sourcil arqué : c'est ce que je t'ai dit ?


Magnime : ne te fiche pas de moi Romeo.


Moi haussant la voix : est-ce que tu m'as entendu dire au téléphone que j'avais de la visite Magnime ? (saisissant son autre main) Reste tranquille bébé et réponds à ma question.


Magnime (me lavant du regard) : non !


Moi : je t'ai fait venir pour qu'on discute alors il n'est pas question que tu bouges d'ici sans qu'on ait parlé tu comprends ? Milka !?


Elle s'est pointée en traînant son trolley, oui oui elle l'a toujours sur elle bien évidemment.


Milka la dévisageant : pas la peine de me renvoyer, j'y vais !


Moi la regardant : non, tu restes !


Magnime : hein ? (recommençant à se débattre)


Moi : tiens-toi tranquille, j'ai dit. Milka, tu ne bouges surtout pas.


Milka ne cachant pas sa joie : ah, ce n'est pas la petite amie ? (en insistant sur l'article) C'est qui elle alors ?


Magnime : cela...


Moi la fixant : tu me laisses répondre ? Merci ! (à Milka) Ce n'est que mon amie de longue date.


Magnime avec un mouvement de recul : hein ?


Je me suis retourné en la regardant dans le blanc des yeux, elle arbore une mine choquée.


Moi enfonçant le clou : c'est bien que ce que nous sommes n'est-ce pas ? Des amis de longue date !


Magnime : .....


Moi : je n'ai rien entendu.


Milka au tac : oui, dis nous ce qu'il en est !


Magnime mine étourdie : euh


Moi : fais attention à ce qui sortira de ta bouche à l'instant, réfléchis bien parce que figure toi que c'est ta remplaçante qui est là.


Milka : même si c'est pour être la deuxième bureau, je suis calée.


Magnime hors d'elle : oh, toi la fermes ! (me fixant) D'abord laisse-moi poser les bonnes questions, elle sort d'où Rory ? Qui est-ce ? Que fait-elle dans ta maison ? 


Moi : ta remplaçante comme j'ai dit. À priori, je ne la connais ni d'Adam ni d'Ève. Elle m'a abordé à l'aéroport parce que je lui ai tapé dans l'œil. Elle m'a travaillé au corps pendant tout le vol. Elle a même pris la peine de me suivre jusqu'ici  pour saisir sa chance. En ce moment, nous sommes tous les deux suspendus à tes lèvres parce que la suite des événements dépendra de ta réponse. Alors ma question t'es qui pour moi Magnime ?


Milka : oui, ma chérie éclaire ma lanterne.


Les yeux de Magnime sont montés et descendus sur sa personne, je ne sais combien de fois. (rires) Bien sûr à mon grand dam, je ne me mettrai jamais en couple avec dame poux. Je ne fais qu'appliquer à la lettre l'un des meilleurs conseils que mon père m'ait donné : « Toujours essayer de transformer les désastres en opportunités ». 


Moi arquant le sourcil en la regardant : on t'écoute Amah.


Elle quitte Milka des yeux pour soutenir mon regard.


Magnime : sa femme !


Moi : tu es sûre ?


Au lieu de parler, elle se met sur la pointe des pieds en captivant mes lèvres. Je souris contre les siennes avant de répondre à son baiser. L'autre-là a maugréé quelque chose d'incompréhensible avant de s'en aller en pouffant et m'a claqué la porte en sortant de la maison. Nous étions trop concentrés dans notre truc pour y prêter attention. Du simple baiser nous sommes passés à une vraie galoche passionnelle avec une bonne dose de fougue, son bras m'encerclant la nuque pendant que mes mains étaient posées sur ses hanches. Est-ce utile de préciser que j'ai soupiré d'aise ? Un travail de longue haleine ça a été. 


Magnime mettant fin au baiser : ça répond à ta question ?


Moi souriant : tout à fait, le message est passé comme une lettre à la poste.


Je lève les yeux pour la voir qui bave littéralement sur mon torse, je la laisse profiter du spectacle  lorsqu'elle relève les yeux pour croiser mon sourire sournois au coin des lèvres, elle roule des yeux. J'éclate de rire.


Magnime : tu ris quoi ? Je ressemble à un clown ? Et puis pourquoi je te parle même (me donnant une tape) non content de venir ici sans me prévenir, tu t'emmènes avec une laideronne sangsue.


Moi souriant : sangsue, je veux bien, mais laideronne, on n'a pas dû la voir avec les mêmes yeux.


Magnime reculant : hein ?


Moi : tu n'as que ça dans la bouche ? Hein hein hein, je peux apprécier une autre femme quand même.


Magnime froissant la mine : ne me fais pas regretter ma décision.


Moi : de toute façon, tu ne peux pas vivre sans le beau beubeuh que je suis.


Magnime me passant un scanner : quelle partie de ton corps tu trouves souvent beau même ? Ta longue nuque là ?


Moi amusé : tu as vu ton front ? Vilaine fille va ! Tu comptes passer la nuit ici ?


Magnime : hein où ?


Moi : adossée à ce mur, je te repose la question dans un autre sens, tu passes la nuit avec moi ?


Magnime : bien sûr que je passe la nuit avec toi Rory (me bousculant en passant devant moi) je ne bouge pas, tchiippp ! Il est hors de question que je te laisse seul, pour que ton lait avarié vienne squatter ? Ah non non ne compte pas dessus.


Moi la suivant le sourire aux lèvres : tu as peur Mimine ?


Magnime me toisant : tchip ! (me bousculant) D'ailleurs qu'est-ce qu'elle voulait ?


Moi : moi ! Au risque de me répéter, elle m'a vu, je l'ai plu et elle a voulu tenter sa chance. Elle a au moins le mérite d'être téméraire, elle sait ce qu'elle veut et se donne les moyens de l'avoir !


Magnime : pas comme d'autres personnes comme moi.


Moi haussant l'épaule : c'est toi qui le dis.


Magnime : c'est toi qui le sous-entends.


Moi : si tu le dis.


Magnime : je l'affirme.


Moi : okay (m'arrêtant devant la porte d'entrée) est-ce qu'on est d'accord que si tu passes la nuit ici, je ne te laisserai pas dormir ? Pas ce soir, plus maintenant, est-ce que tu me comprends ?


Magnime : 5/5 !


Elle se tourne pour me regarder en souriant, sourire auquel je réponds. Je lui prends la main pendant qu'on rentre à l'intérieur. Une fois dans la cuisine, elle se met aux fourneaux  pendant qu'on fixe certains points. Ce n'est pas comme si c'est maintenant que nous allons apprendre à nous connaître, mais je préfère qu'on se mette au diapason. L'amusement est terminée, il y a des choses que je ne tolérerai plus ! J'ai attendu d'être au milieu du repas assis au comptoir pendant qu'elle range les ustensiles pour lâcher ma bombe. Elle arrête ce qu'elle fait et me regarde les yeux ouverts.


Magnime hurlant : une année de quoi ?


Moi serein : de césure, une année sabbatique étudiant.


Magnime tirant la tronche : et c'est en France que tu dois la passer ?


Moi : oui avec mon père.


Magnime faisant la moue : tu es sérieux que tu veux partir alors qu'on vient de se mettre en couple ?


Moi : nuance, on vient de confirmer que nous sommes en couple. Tout Togo sait qu'on l'était. 


Magnime : et moi dans tout ça ?


Moi haussant l'épaule : tu m'attends, ça existe les relations à distance. Ne me regarde pas avec tes yeux revolver là, c'est toi qui as passé tout ton temps à faire ta métisse. 


Elle fait la moue et hausse les épaules. 


Moi : en tout cas c'est le moment de me montrer à quel point, tu me veux. Si tu dois devenir " ma femme " officiellement, il va falloir faire tes preuves. Les gamineries, les fâcheries à deux balles, les sournoiseries des femmes, ton voulant ne voulant pas voulant, un coup, c'est oui et non à la seconde ce n'est même plus avec moi. Ça tombe bien que tu sois consciente que nous avons dépassé l'étape de bons amis, car je n'aurai nul besoin de te dire ce que ça implique Magnime. Tu me connais trop bien pour savoir que je ne suis pas une personne compliquée quoique j'aie une double personnalité. Je ne te cache jamais rien et jamais on ne s'est caché des choses donc ce n'est pas maintenant qu'on va se mettre à le faire. Autre chose, je ne sais pas jouer aux devinettes. Je ne suis pas doué dans ce domaine. Lorsque tu auras un problème avec moi, j'aurais souhaité que tu mettes cartes sur table. Je répète si un problème survient on s'assoit pour en parler, pas que tu prennes la porte comme tout à l'heure ou tirer la tronche dans ton coin en espérant que je déchiffre l'énigme. Ça'a aura l'effet d'une planche dans l'eau c'est-à-dire ça ne coulera pas. As-tu quelque chose à dire ?


Elle secoue la tête.


Moi : fine (tapotant mes cuisses) maintenant viens un peu t'asseoir ici causer avec ton mari. (riant dépassé) Carrément " sa femme " quand est-ce que tu m'as doté Magnime ? Je te préviens déjà, je suis cher aux yeux de mes parents, tu vas devoir miser gros. Entre temps, tu me dois une bague de fiançailles, de préférence en diamant merci.


Magnime éclatant de rire : tu n'es pas un peu fou ?


Moi : totalement fou de toi.


Magnime : ....


Moi fronçant les sourcils : qu'est-ce qu'il y a ?


Magnime : rien (s'en allant) je t'attends dans la chambre.


Je laisse mon assiette dans l'évier pour l'y rejoindre toujours avec le sourire narquois qui ne m'a pas quitté de la soirée. 



Fulbert.....


**** Dix minutes plus tard ****


J'ai passé la nuit à réfléchir. Je n'ai jamais autant réfléchi de ma vie que cette nuit et je dois vous dire que mon esprit est bien tourmenté jusque-là. Au cabinet, je n'ai pas arrêté d'enchaîner les coups de fils, le tour des anciens dossiers avec mon équipe afin de trouver une grosse affaire qui puisse me sortir du pétrin, mais décidément la malchance conspire avec Eunice. Il n'y a rien à me mettre sous la dent, rien de rien. Après maintes réflexions, rentrer à la maison auprès de ma famille et implorer le pardon de ma femme m'a semblé plus judicieux, même au prix d'une humiliation. Je suis alors rentré dès l'aube sans faire de bruit pour ne réveiller personne. Mes valises suspendues en l'air, j'ai rasé les murs en faisant attention à mes pas, les posant sur la pointe de pied nu, amortissant et déroulant l'appui sur le carrelage. À deux pas de ma porte, celle d'Armel s'est ouverte sur lui et la petite Deborah. Je ne me suis pas posé plus de questions concernant ces deux là. J'ai échangé un simple bonjour avec eux avant d'aller m'installer dans la suite parentale puis je me suis fait beau pour prendre le petit déjeuner avec eux avant de me rendre au cabinet. J'y ai passé une journée de m**de. À dix-sept heures, je suis rentré trouver occupés à préparer l'arrivée d'Eunice. Les jumeaux de Bradley ont captivé mon attention quelques minutes ensuite, je suis ressorti pour prendre un verre, car je ne voulais pas gâcher la surprise qu'ils lui réservaient. Je me doutais bien qu'elle ne serait pas heureuse de me voir et je ne me suis pas trompé. L'expression dans son regard en ce moment est tout sauf amicale. Je ne réfléchis pas beaucoup en allant me jeter à ses pieds. Elle les retire d'un geste vif et brusque comme si je tenais une braise dans mes mains.


Moi : pardonne-moi Eunice.


Silence. 


Moi tendant mes bras vers ses pieds : je


Eunice voix posée, mais ferme : si tu poses encore tes sales pattes sur moi, je te les coupe.


Je recule mes mains en fixant de petits yeux sur elle.


Moi : je t'en prie pardonne-moi. Je ne le mérite absolument pas, mais trouve au fond de toi la force de me pardonner.


Elle a un rire de gorge avant de rigoler franchement pour ensuite acquiescer un sourire jaune en me fixant avec ce mélange de fureur, de dégoût et du mystère dans le regard. Là, ce n'est plus bon ! 


Eunice : si tu finis ton cinéma, tu peux aller ramasser tes affaires et foutre le camp de chez moi.


Moi : tu veux que j'aille où ? C'est ici ma maison, la nôtre. Là où nos enfants ont grandi.


Eunice : rire nerveux* rhooo Berti Berti Berti (je tique) tu es beaucoup trop taquin parfois. Malheureusement, je ne suis pas d'humeur à rigoler ce soir alors pour le peu de respect que j'ai encore pour toi, je te demande gentiment de sortir d'ici.


Moi : j'ai déconné...


Eunice : eh eh eh on ne me la fait pas ! Un enfant déconne, un adolescent que la puberté démange DECONNE. Pas un sexagénaire avec des poils morts sur le corps comme toi. Qu'est-ce que tu as fait ? (haussant l'épaule) "Gnémougnawo" je ne sais pas, et je ne veux pas le savoir. Prends juste tes clic et clac et tu me vides les lieux. Tu as dix minutes Elli, pas plus. (me bousculant en se levant) Tu me laisses passer s'il te plaît ? (plus ferme) Le passage Fulbert.


Je finis par m'écarter.


Eunice : merci ! (sortant du salon)


Moi la suivant pendant qu'elle se dirige vers la cuisine : je n'irai nulle part Eunice, je te rappelle qu'ici, c'est aussi ma maison !


Eunice sans se retourner : parce que c'est ton nom qui se trouve sur les papiers ? 


Moi : cette maison, je l'ai payé avec mon argent, alors elle m'appartient !


Eunice : prouve-le ! Sors-moi les documents qui prouvent qu'elle t'appartient bien cette maison ! Sors-les Fulbert, j'attends !


J'ai bondi en la saisissant par la main pour l'obliger à me regarder, elle se dégage violemment.


Eunice me fusillant du regard : sors de chez moi Fulbert, c'est la dernière fois que je te demande de sortir d'ici. Ne m'oblige pas à employer la manière forte, ne m'oblige pas à mettre de côté l'éducation que mes parents m'ont donné pour te foutre dehors le pied dans le cul. (je souris) Tu me crois drôle, n'est-ce pas ? Je ne suis même pas en train de rigoler avec toi.


Moi soutenant son regard : Eunice arrête ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Ne penses-tu pas m'avoir assez puni comme ça ? 


Eunice grondant : tu ne me parles pas sur un autre ton !


Moi tapant dans le mur : je parle comme je veux merde alors ! (furieux) Tu m'as spolié, dépouillé de mes avoirs et comme si cela ne suffisait pas, tu me chasses de chez moi ? Que me veux-tu au juste ? Pendant tout un mois, j'ai essayé d'avoir une discussion avec toi, de t'expliquer les choses, tu n'as rien voulu savoir. Je t'ai présenté des excuses, je viens de le faire, tu n'en veux pas et c'est pour me poignarder le dos....


Eunice me dévisageant : qu'est-ce que ça peut me faire tes excuses et tes explications à deux francs six sous ? Qu'est-ce cela est censé me faire ?


Moi hors de moi : alors qu'est-ce que tu veux ? Dis-moi une bonne fois ce que tu attends de moi, tu veux. (...)


Eunice sur le même ton que moi : divorcer !


Moi : tu veux ma déchéance, eh bien, tu as... (accusant le choc) QUOI ? Qu'est-ce que tu viens de dire ?


Eunice : je veux divorcer, Fulbert. Je ne vois pas pourquoi on continuerait ce fiasco qu'on appelle mariage. Tu mènes une double vie n'est-ce pas ? Ok, sans souci ! La vie est un choix, mais c'est sans moi. En même temps, nous ne ferons que rendre notre séparation ces deux dernières années officielle.


Moi : tu n'oseras pas !


Eunice tonnant : oh si Fulbert, tu trouveras les documents à signer demain matin sur la table de ton bureau. J'ai tous les motifs, preuves à l'appui pour que le juge m'accorde ce divorce nonobstant ton accord. (énumérant) Infidélité à outrance, violence psychique (je plisse les yeux, elle continue juste) abandon de domicile conjugal, absence de soutien pendant la grossesse, comportement addictif au sexe, attitude irresponsable à l'égard d'Armel (je grandis les yeux) tu crois que je ne suis pas au courant de tes crasses Fulbert ? Je sais tout ce que tu lui as fait. Soudoyer ton propre fils ! Tu n'as pas honte ? L'enfant te parle de l'abus qu'il a subi, tu ne trouves rien d'autres à faire que de te mettre en couple avec la coupable. Non mais j'hallucine Fulbert ! Quel genre de père tu fais ? Quel exemple tu donnes à l'enfant en agissant ainsi ? Pour un avocat franchement chapeau ! Ohh bravo ! Après, tu es le premier à l'accabler, à le traiter de vagabond entre temps, il ne fait que suivre tes pas. Faire mieux ce que son père lui a appris à faire, ce qu'il l'a vu faire !


Je prends le temps d'assimiler toutes ces informations tout en prenant la mesure des choses. Ce n'est pas moi qui vais vous apprendre que divorcer dans ces cas impliquerait que je lui verse une pension alimentaire à vie après ce qu'elle me fait déjà subir comme préjudice. D'un autre côté, je n'ai pas envie de perdre ma femme encore moins mes enfants. Vous me croirez ou non mais en dépit de tout, j'aime cette femme et encore plus la famille que nous avons formé. Je n'ai été ni un mari idéal, ni un bon père pour eux, mais toujours est-il que je les aime plus que tout au monde. Je ne supporterai pas de les perdre parce que je me doute bien que si je perds Eunice, je perds automatiquement les enfants. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle est sérieuse. Elle me parle pourtant avec un calme olympien, toutefois sans l'ombre d'une hésitation ou de l'incertitude.  


Moi calmant le jeu : Eunice qu'est-ce que tu me fais là ? On sait tous les deux que tu es en colère et aussi que ce n'est pas le genre de décision à prendre sous l'effet de la colère.


Eunice : crois-moi, c'est une décision mûrement réfléchie. J'ai eu tout le temps d'y penser. D'ailleurs, j'aurais dû le faire il y a longtemps.


Moi soupire exaspéré : on ne divorcera pas ! Ne compte pas sur moi pour le faire.


Eunice : ce n'est pas comme si je demandais ton avis, tout ce que je te demande là maintenant, c'est de me libérer le plancher. 


Moi : écoutes, nous pouvons trouver un arrangement. 


Eunice durcissant le ton : j'ai l'impression que tu ne comprends pas mes mots, je parle pourtant le français. Je n'ai pas l'intention de discuter avec toi Fulbert, je ne veux trouver aucun arrangement. Le temps viendra pour nous discuter devant un juge en présence de mon avocat. En supposant que tu te représenteras toi-même.


Elle quitte devant moi en achevant les quelques pas qui nous séparait de la cuisine, je la suis. Elle met la lumière en allant jeter sa coupe de glace dans la berne à ordure, rincer ses mains avant de ressortir en prenant la direction de la chambre. Le temps que je l'y rejoigne, elle était déjà  en train de vider mon dressing en remplissant des valises ouvertes.


Moi : ça n'est pas la solution, divorcer n'est pas la solution. Ça ne sera bon pour nous, ni pour toi, ni pour les enfants. Nous avons mis assez d'énergie à construire cette famille, les coups durs que nous avons dû surmonter pour en arriver là. Je n'ai pas d'excuse, je le sais. Je t'ai fait du tort, incessamment. Je suis un misérable, un goujat, un malheureux imbécile tout ce que tu veux Eunice. Je ne suis pas digne de toi, mais je t'en prie ne laisse pas cette famille, notre famille voler en éclats. Je suis prêt à te donner tous mes biens, si tu veux me punir de quelques manières que ce soit, sens-toi libre de le faire. Mais je t'en prie ne m'évince pas de ta vie. Je (déglutissant) Je ne veux pas te  perdre Eunice, je ne veux pas vous perdre.


Eunice souriant nerveusement : ah parce que maintenant, monsieur a une famille, de surcroit qu'il a peur de perdre ? Lol, lol Fulbert lol ! Cette famille que tu délaisses au gré de tes humeurs ? Dis-moi, c'était quand la dernière fois que tu as pris le temps de causer avec tes enfants, ne serait-ce que pour prendre de leur nouvelle ? Dis moi ce qui se passe dans leur vie actuellement, quel métier Marianne souhaite faire à l'avenir ? Je ne parle même pas de moi, car tu m'as perdu dès l'instant où tu as décidé de faire ta vie ailleurs. Mais dis moi là là quelle compétition Eddie a-t-il remporté dernièrement, dans quel domaine travail Armel ? Connais-tu le nom complet de Syntiche Fulbert, sa date de naissance ? Tu as une famille Fulbert ? Une famille pour qui tu ne vis que pour vociférer des ordres, des menaces ? Tu es rentré après des mois à vagabonder ci et là en me menaçant de retrouver ton fils. Par inquiétude pour lui, du fait qu'il aurait pu se retrouver dans une situation dramatique, tu aurais dû rentrer à la maison, auprès de ta supposée famille ! Mais non ! Tu as le culot de te pavaner un peu partout dans la ville avec cette petite parvenue ! Dis-moi elle est où à présent ? L'argent est fini, le mariage avec ? Elle voulait ma place non ? Eh bien maintenant elle là !


Je hausse les sourcils, tiens donc !


Moi : alors c'est cela ? Tout ça, c'est à cause de Maely ? Je n'ai pas voulu faire ma vie avec elle, je me suis retrouvé coincé avec elle. Elle était enceinte, je n'avais d'autres choix que d'assumer mes responsabilités vis-à-vis d'elle.


Eunice : donc, là, elle ne l'est plus ?


Je la regarde en me retenant de répondre.


Eunice : de toute façon, ta Maely n'était qu'une frustration parmi tant d'autres ! Tu veux qu'on parle de Cassidy ? 


Moi me décomposant :....


Eunice ton déterminé : vas-y Fulbert, explique-moi ! Je suis prédisposée à t'écouter m'expliquer comment tu pousses le vice en voulant souiller ma maison entre temps j'étais juste dans le jardin à côté et de surcroit avec une fille que ton fils a déjà couché. Dis-moi Djidjo qu'est-ce qui n'a pas marché avec toi ? Quel esprit te pousse à disputer une femme avec ton fils, tirer la savate avec des jeunes dans des boites de nuit ? À deux pas de la tombe Elli ? Je ne sais pas quel genre de sensation, tu recherches encore à la soixantaine, ou as-tu décidé de détenir le record mondial d'infidélité chez les seniors ? C'est cela n'est-ce pas ? Tu m'as fait ta crise de la quarantaine place à la soixantaine et ensuite, ce sera quoi ? En tout cas, je ne m'y prendrai plus ! J'ai mieux à faire que de me faire des cheveux blancs pour un homme qui n'a pas su mûrir. Du haut de mes cinquante-six ans, j'ai une longue vie devant moi. J'ai également envie de savourer ma liberté, celle qui te permet de mener ta vie de patachon sans égard à ma personne. Je veux vivre les meilleurs jours de ma vie, profiter de mes enfants et petits enfants aussi longtemps que mon souffle me le permettra. Alors je ne le dirai plus qu'une fois, tu dégages de cette maison et de ma vie par la même occasion.


Avec une grande détermination jamais soupçonnée, elle remballe mes toutes mes affaires. Des habits à la brosse à dent, le moindre objet qui m'appartient puis referme les valises et prend le soin de les sortir de la chambre. 


Eunice tenant la porte : tu sors ? Je n'ai pas que ça à faire.


Merde ! Je ne reconnais pas ma femme ce soir. J'avoue que je suis sidéré, complètement ; outré, extrêmement, avec l'impression qu'une autre personne a pris possession de son corps. Cette détermination, ce calme pourtant péremptoire, je ne lui connais pas !  (secouant la tête dépitée) Cette femme devant moi n'est pas la mienne, je suis un peu plus sûr qu'elle est cachée quelque part et qu'elle reviendra en elle plus tard. Une chose est certaine, je n'ai pas encore dit mon dernier mot ! Je me redresse au bout d'un moment résolu à me plier à sa volonté, en traînant néanmoins les pas. Je m'arrête lorsque j'arrive à sa hauteur.


Moi : nous discuterons calmement lorsque tu seras plus calme.


Eunice hurlant : sors d'ici !


Je la regarde en fronçant les sourcils, au moment où je saisis la poigne des valises, Marianne passe avec le bébé qui dort sur son épaule sûrement pour la coucher dans sa chambre. Elle regarde les valises, regarde sa mère puis me regarde.


Marianne : papa, tu repars ?


Eunice qui répond : papa ne vit plus désormais avec nous chérie.


Marianne plissant les yeux : comment ça ? Vous vous êtes séparés ?


Moi : non ma chérie, papa et maman traverse juste une crise. 


Eunice : ne raconte pas des farces à l'enfant (la regardant) oui, ton père et moi allons divorcer.


Marianne secouant la tête : non maman pourquoi ? Vous deviez arranger les choses entre vous, pas divorcer. (me fixant désespéré) C'est faux, n'est-ce pas ? Vous n'allez pas divorcer inh papa ?


Je lui lance un regard désolé ne sachant pas quoi répondre. Elle se met à pleurer, réveillant ainsi sa sœur.


Eunice lui prenant le bébé : va dans ta chambre Marianne, on parlera tout à l'heure.


Marianne : pleurs* je ne veux pas que vous divorcer (snif) maman dis quelque chose, ne le laisse pas partir s'il te plaît.


Eunice : ça suffit Marianne, vas m'attendre dans ta chambre !


Moi : Eunice, tu vois bien qu'elle est bouleversée.


Eunice entre les dents : dégage d'ici Fulbert avant que je ne perde vraiment patience.


Marianne éclatant en sanglots : c'est injuste ce que tu fais maman, on a aussi notre mot à dire.


Armel déboulant en catastrophe : qu'est-ce qui se passe ici, pourquoi Marianne pleure-t-elle ?


En le voyant le sang m'ait monté à la tête, je me suis retrouvé devant en le saisissant par le col.


Moi le ruant de coups : espèce d'enfoiré ! Tu dois être content de toi maintenant, tu as réussi à séparer ta mère et moi. Tu voulais qu'on divorce non ? Eh bien, ton souhait s'est réalisé ! Il se réalisera, mais avant, tu paieras pour tout ce que tu as fait, pour les farces que tu es venu raconter à ta mère. Tu n'es qu'un imbécile ! Un misérable et tu le resteras toute ta vie ! 


Je me déchaîne contre lui pendant deux minutes au moins. Eunice a tenté de s'interposer entre nous, mais je le maintenais fermement contre moi. Il n'a pas cessé de répéter « je suis désolé papa, je ne pensais pas ce que j'ai dit ». Au lieu que ça me calme, ma rage se décuplait. Je suis tellement en colère et furieux contre lui, et toute cette colère se ressentait dans chaque coup que je lui donnais. Malgré les pleurs des filles, les menaces de leur mère, j'ai continué à le battre jusqu'à ce que je reçoive un coup à la tête puis trou noir.




** Le lendemain.**


Armel.....


Bruit de crissement de pneus.


J'ouvre la porte avec fracas et sors de la maison en fonçant sur le corps qui gisait sur le sol. C'est sous la précipitation et avec les mains tremblantes que je détache la corde qui a servi à l'attacher.


Monsieur Elli : c'est Deborah !


Moi confus : je sais ! Aide-moi.


Nous la soulevant, moi soutenant sa tête et monsieur Elli par le giron en l'allongeant sur la  rampe d'accès au garage où j'entreprend de vérifier son pouls .


Moi : elle respire, vite, il faut qu'on l'emmène à l'hôpital. 


Nous sommes donc allés l'installer sur la banquette de sa voiture en position semi-assise, direction la clinique du quartier.



Le Maître du jeu-2