Haute trahison

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 12

 

Moctar aussi se met à rire. Plus on rit, et l’envie me prends de pleurer. Même si je sais que c’est une blague, je ne conçois pas le fait qu’elle puisse penser un seul instant que je puisse avoir une relation avec son mari. Qu’est ce qui la prend aujourd’hui ?

—C’est une plaisanterie de mauvais goût chérie. J’espère que tu plaisante Martine. Je l’espère sinon c’est une injure grave ce que tu insinue. Dit Moctar.

—Et pourtant je suis très sérieuse. J’ai même les preuves de ce que j’avance d’une part. Et d’autre part, comment se fait-il que les affaires de Fatou se retrouvent dans ta mallette ? Elle a même laissé une trace de rouge sur le col de ta chemise. Vous ne pouvez pas vous cachez plus longtemps.

—Où sont ces soit distantes preuves dont tu parles tant ?

Elle sort de son sac des bouts de papier qu’elle jette au visage de son mari. Moi  je ne peux pas parler, en fait je n’arrive pas à parler. Comment Martine peut-elle croire ça de moi, de nous ? Pourquoi veut-elle foutre en l’air autant d’années d’amitié, de sincérité, de bonheurs ? Mais aussi de pleurs, d’aide, d’amour. Pourquoi veut-elle que je la déteste ? Pourquoi m’accuse telle ? C’est fou comme je suis déçue.

—Et c’est ça tes preuves ? Des reçus d’hôtel et de restaurants ?

—Ce ne sont pas de simples reçus. Vous vous rendiez dans ces endroits pour vivre votre sale relation. Je vous déteste tous les deux.

—Martine…

—Non Moctar ; je ne veux rien entendre. C’est vous qui allez m’écouter. C’en est fini de la plaisanterie. Vous pensez que je n’en saurai rien. Mais j’ai découvert le pot aux roses. J’ai ouvert la boite de pandore ! Vous êtes juste dégueulasse. Je…

—Tais-toi Martine. La coupa Moctar. Tu es fatiguée va te reposer ; parce que là tu racontes n’importe quoi.

Il la saisie par le bras et tente de l’emmener avec lui. Elle se débat et lui porte un violent coup au ventre qui le pousse à la lâcher. Cette scène est horrible. Elle pleure, et je le sens sur le point de craquer. Je sors de mon silence.

—Lâche Moctar. S’il te plait. Elle nous dira ce qui se passe réellement. On va s’asseoir et parler comme de grande personne. Par ailleurs les domestiques sont là et ce n’est pas bien de parler de ce genre de choses en leur présence. En plus Orphée pourrait se mettre à pleurer s’ils vous entendent hurler.

—Toi tu la ferme. Cria telle. Tu n’as pas d’ordre à donner chez moi ! C’est ma maison. Tu peux prendre Moctar si tu veux ; mais jusqu'à preuve du contraire tu es chez moi. Alors je te prie de te taire.

—Eh Martine, tu es sûre que ça va ? C’est à ton amie, ta sœur que tu parles de la sorte ?

—Ton cynisme est vraiment sans limite. Tu n’es plus rien pour moi ! Tu couches avec mon mari ; alors tu es tout sauf mon amie, ma sœur ou je ne sais quoi encore. Sale hypocrite.

—Mais…

—Il n’Ya a pas de mais qui tienne. Tu te rends dans ce restaurant avec mon mari. Vous partez aussi à l’hôtel pour faire vos saletés. J’ai même eu la confirmation du réceptionniste et de la serveuse. Ils vous ont reconnus.

—Moi ?

—Oui vous ! Toi et lui. Il a reconnu ta photo et a même dit que vous êtes des habitués du coin. Et vu que vous voulez garder l’anonymat donc vous ne venez que lorsqu’il est de service.

—C’est quoi cette histoire de malade ?

—C’est moi qui dois poser cette question. Car c’est moi qui suis la victime.

—Ca suffit Martine, intima Moctar. Il n’y a pas de coupable, ni de victimes. Tout ça est juste fou. Tu ne vois pas que cette histoire ne tient pas la route ? Essaie de réfléchir. Bon sang tu es plus intelligente que ça. Merde à la fin.

—Tu préfère croire en des inconnus qu’en ta propre famille ? Renchéris-je.

Elle éclate d’un rire salace.

—Tu ne fais pas partir e ma famille Fatou et tu n’en as jamais fait partir. Et toi Moctar je ne sais pas qui tu es.

—Je crois que je vais rentrer chez moi. Je n’en peux plus. J’ai eu ma dose.

Je me mets à pleurer. J’ai mal au cœur. C’est trop pour moi.

—Oui c’est ça casse toi ! Sale traitresse. Hypocrite. Les gens avaient raison quand ils disaient que tu n’étais qu’une profiteuse. Tu es resté amie avec moi juste pour profiter de la fortune de mes parents. Je regrette qu’il ait payé tes études. C’est grâce à moi que tu es ce que tu es aujourd’hui et tu oses me poignarder dans le dos. Pourquoi Fatou ? Tu voulais plus d’argent, c’est ça ? Dans ce cas il fallait me demander, je t’en aurais donné même des millions si tu le voulais. Mais non tu as préféré t’accaparer la seule chose que j’ai de plus chère au monde. Tu as détruit ma vie. Et ça croit moi que je ne te le pardonnerais jamais. JAMAIS ! JAMAIS !

Elle criait comme un hystérique. Je ne l’avais jamais vue ainsi ; l’homme est tellement méconnaissable quand il se trouve dans une situation qui dépasse son entendement. Je suis perdue, qu’arrive-t-il à mon amie ? Qui veut nous séparer ? Parce que ça ressemble à un sale coup monté d’un pathétique film d’horreur.

—Je ne sais quoi te répondre Martine. Je suis tellement triste que tu puisses croire un seul instant à cette histoire farfelue.

—Toutes les preuves sont là ! Que veux-tu que je pense aussi ?

—Je ne sais pas. Je vais rentrer c’est mieux.

—Que dira ton mari s’il apprend votre traitrise ?

—Ne le mêle pas à ça. Ne pousse pas le bouchon plus loin que ça ne l’est déjà. OK ?

—Tu me menace ?

—Non je te le conseille plutôt. Mon mariage est la chose la plus importante pour moi. Boubacar et mes jumeaux les sont mes meilleures réussites ; alors prends garde à ce que tu feras. J’accepte que tu m’insulte moi et que tu t’en prennes à moi, aussi violemment que ça soit, je peux digérer ça. Mais je te mets en garde de ne pas t’aviser à reprendre cette rumeur sur moi. Mais surtout ne t’aventure pas à mêler ma famille à ton histoire de sortie de je ne sais où.

—Ce n’est pas une rumeur, mais la vérité.

—Penses comme tu veux. Moi je n’ai plus rien à voir avec ça. Mais sache que tu as brisé quelque chose entre nous Martine. Je ne sais pas si tout reviendra comme avant ; au-delà du fait que tu m’accuse d’une chose aussi … je ne sais pas comment nommer ça. C’est fou, c’est juste incroyable. En fait plus j’y pense et plus j’ai mal au cœur. Avec tout ce que nous avons pu partager durant toutes ces années et c’est comme ça que tu veux faire les choses maintenant. Mieux je m’en vais d’ici. Puis me tournant vers Moctar, je suis désolée pour tout ça. Crois-moi, je suis tellement désolée.

—Ne pleure pas Fatou. Rien de tout ça n’est de ta faute. Il Ya des moments comme ceux-là dans la vie. Tout ira bien ! Vas-y rentre chez toi. Tu salueras ton mari et les enfants de ma part.

—C’est compris.

Puis je jette un dernier coup d’œil à mon amie. Elle a le regard mauvais. Je n’arrive toujours pas à y croire. J’ai envie de me pincer, de la toucher pour voir si tout ceci est bien réel. On dirait un cauchemar qui ne veut pas prendre fin. Je me résigne à prendre mon sac à main et sors du salon ; j’ai laissé le parfum et le rouge à lèvre sur le divan. Je n’en veux plus de ces objets e discorde. Du coup je déteste ce parfum.

Je croise Akabla au portail. Elle a le regard triste.

—Tantie tu t’en vas déjà. demanda-t-elle.

—Oui Akabla. La journée a été rude ; il faut que j’aille me reposer.

—Eh tantie ; moi-même cette histoire peine. J’ai pris le petit pour aller tourner un peu et on vient d’arriver.

—C’est bien, tu as bien fais. Merci beaucoup.

—J’espère que tu vas revenir nous voir tantie.

—Pas vraiment sur… en tout cas pas maintenant. Pas de sitôt.

—Eh Seigneur ! Pourquoi le mal s’abat comme ça sur nous ?

—Ça ira. La vérité se saura tôt ou tard. Bon je m’en vais. À bientôt.

Je fais un bisou à Orphée et monte dans ma voiture. Mais je n’arrive pas à démarrer. Je laisse libre cours à mes larmes. Je pleure comme un enfant. Personne ne peut comprendre ce que je ressens à l’instant. Non seulement j’ai perdu mon amie, mais je ne pense pas qu’on puisse redevenir amie. Pas après toutes ces paroles blessantes ; mais aussi la confiance n’aura plus sa place dans notre relation. Elle a osé douter de moi et c’est ce qui me fait le plus mal.

Je démarre quand même la voiture. Je jette un dernier coup d’œil au rétroviseur ; plus je m’éloigne la maison, plus mon cœur se brise. Je m’éloigne d’elle et de sa famille ainsi pour toujours.

 

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****Moctar****

 

Après le départ de Fatou, je reste silencieux pendant plusieurs minutes. Minutes durant lesquelles je repense aux paroles de Martine. Comment en est-elle arrivée à cette conclusion ?

—Où as-tu eu ces reçus ?

—Ne sois pas cynique. Tu le sais très bien. Mais je vais te répondre quand même vue qu’apparemment tu as des trous de mémoires. Je les ais trouver dans tes poches. Et les affaires de Fatou étaient dans ta mallette.

—Et tu as conclus que c’est parce que je couche avec elle ? N’est-ce pas ?

—Que voulais tu que je tire comme conclusion ? Qu’aurais tu fais à ma place ? dit le moi.

—Une chose est sure, je n’aurais pas réagis de la sorte. J’aurai cherché à savoir comment tout ça est arrivé là. Chercher une explication plausible à cette histoire de fou ; parce que je sais qu’au fond de toi que tu es certaine que toit ça est juste bidon. Mais je me demande pourquoi tu t’entête autant à faire mal à ton amie. Je peux comprendre que tu doutes de moi et de mes dires ; mais Fatou c’est ton amie. C’est ta sœur et tu es même plus proche d’elle que de ta propre sœur Rosalie. Tu la connais depuis je ne sais combien de temps ; comment ose tu douter d’elle ? De sa sincérité ? Tu penses qu’elle aurait réellement fais ça ?

Elle ne me répond pas.

—Réfléchis y bien Martine. Ne sois pas naïve ; tu n’es pas née de la dernière pluie et tu sais reconnaitre le faux du vrai. Alors s’il te plait essaie de faire une introspection avant de répondre. Penses-tu que Fatou serait capable de faire ça ? Même si moi je le veux, es-tu sûre que Fatou le voudra ?

Elle ne répond pas toujours pas à ma question. Sachant que je touche un point sensible, je continue sur ma lancée. Je connais ma femme et je sais qu’elle n’est pas une personne difficile ; elle peut-être têtue et tout ce qu’on veut, mais au fond c’est une bonne personne.

—J’attends que tu me répondes chérie. Tu aurais pu au moins m’en parler d’abord ; je sais que ce n’est pas un sujet facile à aborder. Cependant c’est ça aussi le mariage ; même quand c’est difficile à dire, il faut prendre son courage à deux mains et parler. S’ouvrir à l’autre, car la communication rapproche les hommes. Mais au lieu de cela, tu as montré ta carence à ton amie, tu nous as « vendu » sans même penser un seul instant aux conséquences de ton actes. La colère est mauvaise conseillère ; tu devrais pourtant le savoir.

—Ce que vous m’avez fait n’est pas excusable. N’essaie pas de renverser la situation. Ce n’est pas moi la mauvaise de l’histoire, mais plutôt vous deux. répondit-elle enfin.

—Nous n’avons rien fais. Combien de fois vais-je te le répéter ? Dis-je d’une voix lasse. Bon tu sais on va faire simple, cette histoire ne peut rester comme ça. Nous irons ensemble voir ces gens qui disent qu’ils nous Fatou et moi dans les hôtels et restaurants.

—Je n’irai pas m’humilier de la sorte. J’en ai fini avec vous. Je vais juste réfléchir à mon avenir et celui de mon fils.

—Qu’est-ce que cela veut dire ?

—Tu comprends très bien ce que je veux dire.

—Mais je veux l’entendre de ta bouche.

Au fond j’ai peur de ce qu’elle dira. Je ne pourrai pas supporter qu’elle veuille séparer de moi pour ces broutilles de merde. Bon sang ! Cette histoire c’est de la merde sortie de je ne sais où. Seigneur c’est quoi ça ?

—Je n’ai plus confiance en toi ! Et il me sera difficile de vivre avec une personne en laquelle je ne crois pas. C’est juste insupportable pour moi de dormir avec toi tout en sachant que tu as pu partager le lit de mon amie.

—Ça suffit Martine. Putain qu’est ce qui ne va pas avec toi ? Pourquoi reste tu aussi campée sur ta position. Écoute ton cœur chéri. Je t’en prie ; tu es fatiguée. La journée a été rude. Allons-nous reposer, demain est un autre jour et nous parlerons de tout ça tête reposées.

—Tu as surement raison sur un fait. Je suis fatiguée et j’ai besoin de me reposer. Pour le reste, je n’en sais trop rien. Je veux juste dormir… je veux sombrer dans un sommeil profond et peut être ne plus me réveiller. Je me sens … je me sens si mal ; si seulement tu savais ce qui se passe là dans mon cœur… je…

Elle termine sa phrase dans un sanglot qui me brise le cœur. Je déteste voir ma femme pleurer. Je m’avance vers elle pour la prendre dans mes bras mais elle m’esquive et court se réfugier dans la chambre de notre fils.

Dépité, je me laisse tomber sur le divan comme un vieux sac de patate. Je ne sais à quel moment c’est arrivé, mais je sens que mes larmes ont mouillés ma chemise. Souvent aussi les hommes ont besoin d’extérioriser leurs émotions. Et là tout ce dont j’ai besoin c’est de vider tout ce chagrin de mon cœur. 

La nounou de mon fil...