Haute trahison : chapitre 9

Write by Djiffa

Malgré ma confusion, je prends un bain pour me rafraîchir. Je sens la faim mais je n’ai pas de l’appétit, j’attends que ma tante arrive. En attendant, je lance à nouveau le numéro de Dany. Cette fois-ci, c’est même éteint. Mon Dieu, il ne faut pas que Dany me tourne le dos. Je ne le supporterai pas. Mon pauvre petit cœur cesserait de battre à cause du chagrin.

 

Je souffre énormément de son manque. Je pense alors à Oriane et j’imagine que c’est ainsi qu’elle a dû souffrir du mépris de Dany. Le mal que j’ai fait s’est retourné contre moi. Faire du mal à quelqu’un peut être aussi facile que de jeter une pierre à la mer. Seulement, nous n’avons aucune idée de la profondeur à laquelle cette pierre peut tomber.

 

En début de soirée, ma tante se pointe enfin.

 

-         Mais maman, pourquoi tu as autant tardé ?

 

-         J’essayais d’amadouer ton mari.

 

-         Et qu’est-ce que cela donne ?

 

-         Pour le moment rien.

 

-         Honnêtement, je regrette qu’il nous ait surpris maintenant. J’aurais voulu qu’il en soit autrement, que j’ai eu le temps de me préparer, de faire assez d’économies.

Mais ce qui fait le plus souffrir en ce moment, c’est Dany.

 

-         Au fait, où est-il ?

 

-         Je ne sais pas, il n’est pas joignable au téléphone.

-         Il ne t’a pas appelé ?

 

-         Non, lui aussi m’en veut, et pourtant je l’aime, c’est pour lui que je veux lutter. Même si son père doit être contre nous.

-         Je pense que tu dois être patiente, Dany est sûrement très troublé en ce moment.

Les semaines qui suivirent, Adolphe est resté campé sur sa position. Mais ce qui me faisait le plus souffrir, c’etait Dany.  Je n’avais pas de ses nouvelles. Son téléphone ne fonctionne pratiquement plus.

 

Je souffrais de ce long silence ; où était Dany ? J’ai essayé d’aller chez Adolphe pour voir si Dany était présent mais j’ai été à nouveau chassée ; j’ai essayé d’aller à l’entreprise, les vigiles ne m’ont pas laissé entrer. Adolphe m’a si bien dénigré qu’aucun employé ne voulait me renseigner quand je les appelle au téléphone.

 

Dany me manque. L’absence de l’être qu’on aime, c’est de l’ennui que l’on ne peut dissiper.

 

C’est un vide qui fait perdre à la vie tout son sens. Cela pèse lourd, une absence. Bien plus lourd qu’une disparition.  Les jours sont si longs à passer sans Dany.

 

La présence de Dany aurait été d’un grand secours pour moi, mais il a choisi m’abandonner.

J’ai toujours compris que mes sentiments étaient plus forts que les siens mais je l’aime quand même ; oh Dany ! Quand reviendras- tu me réchauffer ?

 

Je me sens triste et j’ai envie de parler à ma tante.  Adolphe m’a interdit de me rendre dans sa maison, c’est donc elle qui venait me voir :

 

-         Maman, pourquoi ne viens-tu pas habiter ici avec moi ?

 

-         Toi aussi ma petite ! J’ai une grande maison que j’habite gratuitement.

 

-         Oui, mais cette maison appartient à Adolphe qui passe son temps à m’humilier.

 

-         Calme-toi, il est juste énervé. Mets-toi à sa place,  tu sais bien qu’il est généreux, la preuve, il me laisse vivre dans sa maison.

 

-         Mais à quoi bon si moi aussi je ne peux pas rester ?

 

-         Sois patiente.

 

La situation s’est envenimée au cours des jours qui ont suivis. Plutôt que de revenir à de meilleurs sentiments, Adolphe a enclenché la procédure de divorce qu’il demande exclusivement à mes torts car c’est moi qui ait commis une faute. Bien évidemment, ceci ne m’arrange pas. Si seulement Dany était à côté de moi, je ne m’en préoccuperai pas.

 

Avec l’intervention de ma tante, j’ai pu au moins avoir un rendez-vous pour parler de ma grossesse à Adolphe qui réagit sur un ton narquois :

 

-         Je ne suis pas l’auteur de cette grossesse ; Sais-tu pourquoi je n’ai eu que deux enfants avec ma défunte femme ? Parce qu’après la naissance d’Edna, j’ai souffert d’une infection aigue qui m’a rendu stérile.

 

J’étais  à la fois surprise et énervée. Je lui réponds :

-         Ainsi, Adolphe, tu m’as épousé sachant très bien qu’avec toi, je ne pouvais pas avoir des enfants.

 

-         Oui je t’ai épousé parce que je savais que tu n’avais pas besoin d’enfants, mais d’argent, et apparemment j’ai eu raison car c’est mon propre fils qui est devenu ton amant.

 

-         J’aime réellement Dany.

 

-         Tu te leurres, il ne t’aimera jamais. Maintenant sors d’ici.

 

-         Tu ne peux pas m’interdire de venir ici tant que ma tante vit ici.

 

-         Je lui ai déjà dit que si elle veut te voir, elle devra le faire hors de cette maison. Autrement, je la jette aussi dehors.

 

-         Pourquoi gardes-tu ma tante alors que tu veux divorcer de moi ?

 

-         Parce qu’elle n’a pas à payer pour tes erreurs. En plus je ne la garde pas.  Je lui ai dit qu’elle peut rester ; libre à elle de rester ou de partir.

 

-         Permets-moi de te poser une question.

 

-         Parle-vite, ta vue m’énerve.

 

-         Où est Dany ?

 

A cette question, Adolphe me gifla au point où je me retrouve au sol, il hurla :

-         Tu me demandes d’après ton amant ? Quel culot ! Femme irrespectueuse ! Putain !

 

Je me relève avec difficulté, je ramasse mon sac par terre et je quitte la maison de ma tante qui d’ailleurs s’était retirée dans sa chambre pour nous laisser discuter.

 

Je rentre après une trentaine de minutes. La gifle assénée par Adolphe m’a donné des migraines, je prends un cachet et je me couche. Je me réveille après que l’effet soit passé et je pense à Dany.

 

Je ne comprends vraiment pas pourquoi il ne cherche pas à me joindre depuis bientôt quatre mois que cet incident a eu lieu. Du jour au lendemain, j’ai perdu Adolphe, Dany, mon travail et ma vie de reine.

 

J’étais assise sur le canapé de mon appartement, pensive quand ma tante entra. J’étais partie sans lui dire et elle s’est inquiétée. Nous discutons un moment puis elle m’annonce qu’elle voyage :

 

-         Florie, je vais bientôt voyager ;

 

-         Hum ! Toi ? Pour aller où ?

 

-         En France, j’ai été invitée par le père de Célin.

 

Célin est le fils de ma tante qui vit avec son père en France ; Je lui réponds :

 

-         Depuis quand êtes-vous si amis ?

 

-         Nous avons décidé d’enterrer la hache de guerre.

-         Je me sens si triste. Je vais être seule, j’ai bien envie de t’accompagner. je peux me payer le billet, j’ai quelques économies.

 

-        

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