II. De la rue au COM

Write by Amaral Dongo

Un mois après mon arrivée au camp je me suis enfui à cause du traitement, je me suis refugié chez mes grands-parents paternels. Ma mère est venue me récupérer afin de me ramener au camp mais j’ai refusé en inventant toute une histoire. C’est ainsi que je ne suis plus retourné au camp. Très vite j’ai retrouvé mes amis de rue, surtout Amina que j’aimais bien. Chaque fois qu’on passait du temps ensemble elle me chérissait. J’ai repris avec mes salles habitudes mais cette fois ci en prenant soin de les cacher. Un de ces soirs alors que mes grand parents étaient en voyage j’ai sortie discrètement la voiture de mon grand-père sachant bien que je n’avais pas permis. J’ai retrouvé Max et les autres alors on a fait une virée en boite de nuit. On s’est bien amusée entre l’alcool et les femmes, au retour on croisa un de nos vieux potes de classe qui rentrait de son job. Il s’appelait Fréderic, tout comme beaucoup d’anciens élevés du Lycée, ces parents était pauvres mais c’était quelqu’un de sérieux dans ces études. Il était à moto, alors on le provoqua, et comme il faisait mine de ne pas nous répondre je décidai de le pourchasser ce qu’on fit jusqu’au moment fatidique !

          On renversa Fréderic ! Pire on lui roula sur les jambes ! Il tomba dans les pommes. Sur le champ on s’échappa des lieux. Mon cœur battait dix milles à heure ! Je rentrai garer la voiture comme si de rien n’était. Ma plus grande prière à cet instant était que Fréderic meurt afin qu’on ne puisse nous identifier. Malheureusement une semaine après la police était à la porte de la résidence de mes grands-parents. Fréderic avait parlé et ces parent avait porté plainte. C’est ainsi que je fus arrêté et mis en garde à vue ainsi que les autres. J’ai vu ma grand-mère sauté dans tous les sens. Lors de mon arrestation je ne savais pas ce qui se passait dans ma tête, j’ai mis du temps à réaliser ce qui arrivait. Entre les larmes que je coulais et les pleurs de ma grand-mère jetais juste sonné. J’ai été emmené au Commissariat du 8eme arrondissement où ma déposition fut prise.

           Pendant ce temps mon grand-père fit appelle à un ancien partenaire d’affaire de mon père dont le fils était avocat : Francis EBOUE. Monsieur EBOUE aussi était présent. Plus tard dans la soirée ma mère vint me voir, je gardais un peu d’espoir car je me disais qu’avec l’influence de Monsieur EBOUE et des quelques relations de mon grand-père je me tirai pas mal. Ma mère finit par demander qu’on la laisse seul avec moi ! Ce que j’allais entendre me marqua à jamais. Tout en pleurant elle me dit combien de fois je lui faisais honte, combien de fois elle regretta le jour où elle s’est mis avec mon père. Je me mis aussi à pleurer. Jusqu’au moment où mon avocat vint avec la mauvaise nouvelle. Les parents de Fréderic n’étaient pas prêts à retirer leur plainte et l’affaire allait loin d’autant plus que je n’avais pas de permis de conduire. Il fallait vite faire si je voulais avoir une chance de m’en sortir sans gros dégât.

 J’étais encore mineur ce qui était en ma faveur. Si on poussait rapidement mon procès et que j’étais jugé je pourrais m’en sortir avec une peine de 1 à 2 ans. Mes grands parent et monsieur EBOUE on décidé de rencontrer les parents de Frédéric, malgré la grosse somme d’argent qui leur a été proposé pour qu’ils reviennent sur leur décision c’était peine perdue. De toute façon je n’avais presque plus personne, c’est ainsi que je fus jugé et comdamné à 1 an et demi de prison : comme quoi l’argent ne résout pas toutes les situations. A mon procès ma mère n’était pas présente ; juste mes grands parent.je furent transféré au Centre d’Observation des Mineurs de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan. Le premier choc, quand je suis descendu du bus fut l’atmosphère ; je coulai de nouveaux des larmes et je me suis dit à l’instant ‘’Papa ne m’aurait pas abandonné’’ ! Au fur et à mesure qu’on avançait dans les couloirs l’odeur devenait insupportable. C’était celle des excréments, engluée dans une humidité poisseuse impossible à chasser dans ces couloirs sans lumière. Les dortoirs étaient au premier étage. Grâce à quelques relations on a pu m’acheter une cellule et un matelas, c’était ma première nuit loin de mon lit douillet, loin de mes grands-parents, loin de Naana une dame âgée qui travaillait chez mes grands-parents et qui m’affectionnait, me donnais des conseils. Cette nuit j’ai beaucoup pleuré et regretté toutes mes erreurs !...

Deux mois sont déjà passés et on croirait que c’était une éternité ; avec mon compagnon de cellule tout se passait bien ! Mes grands-parents étaient là chaque jour accompagnés de Naana. C’était presque devenu comme une obligation. Monsieur EBOUE aussi et son fils qui était mon avocat sont passé quelques fois me voit, me donnant un peu d’argent et discutant avec le directeur afin qu’il veille sur moi. Amina aussi passait me voir quelque fois et à l’occasion na ratais pas l’occasion de m’apporter un peu d’atieke et parfois me donnèrent un peu de sous ou moi quand elle n’avait pas de quoi rentrer car je n’en avais pas vraiment besoin ici jusque-là maman n’est pas venu me voir. Pas grave ! (une larme coula sur ma joue).

La vie ici n’était pas du tout facile, il fallait grimper les escaliers pliés sous le poids des bassines, car l’unique robinet était au rez de chaussés.la nuit il fallait jeter des litres d’eau savonneuse sur le sol pour faire fuir les rats, car ils viennent nous manger la corne des pieds. A cela s’ajoute les attaques de moustiques, le seul moment où je mangeais bien c’était quand je recevais de la visite car il n’y avait que du riz immangeable au menu. Mon compagnon de cellule était devenu un frère car je partageais tout avec lui.

Ce matin alors qu’on s’affairait aux taches, on vint me chercher car j’avais de la visite. Bon de toute façon c’était normal je me disais surement que c’était Naana car mes grands-parents devaient voyager. A ma grande surprise c’était ma mère ! Je restais debout hébété ! Je commençai à couler des larmes, je me mis à genoux en disant Maman pardon ! Elle courut à moi et me serra en me demandant de me relever mais je ne pouvais pas. Je ne sentais même plus mes pieds. Elle me demanda de me calmer, elle me demanda aussi pardon pour tout ce qu’elle m’avait dite tout ce temps où elle n’était pas venue me voir. On passa tout le temps à pleurer ! Elle promit venir me voir ; elle me donna un peu d’argent !

Les jours passèrent, mais ne se ressemblaient pas entre mélancolie et joie, entre douleur et peine car dehors ma seule famille était divisé. Mon compagnon m’invitait à trouver refuge dans la prière. Cela me changea beaucoup d’autant plus que je me fis un ami pasteur parmi les volontaires qui nous rendaient visite…

Apres 1an soit à mes 17 ans et le jour de mon anniversaire je fus libéré de prison, c’était le plus beau cadeau qu’on m’est fait jusque-là ! À l’entrée de la MACA mes grands-parents m’attendaient, tout comme mon avocat et Monsieur EBOUE, Naana aussi était là de même que maman !

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