Ce jeudi, elles finirent les cours à 18h et c’est toutes courbaturées qu’elles sorties de l’université. A peine eurent-elles franchies le portail que Fanie donna un léger coup de coude comme à son habitude quand elle remarquait quelque chose ou que quelque chose attirait son attention.

- Regarde au parking, l’homme qui cause avec le prof de droit civil! Il est à tomber par terre. O la laaaa.

Ellyn jeta un coup d’œil dans la direction que lui indiquait son amie. Elle eut un choc quand elle vit Frederick à quelques mètres d’elle. Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine à tel point qu’elle en perdit l’équilibre et se maintint debout en tenant Fanie par le bras. Fanie, elle, ne comprenait rien à la réaction de son amie. C’est vrai qu’il était beau à tomber mais de là à voir son amie tomber, non. Surtout que cette dernière était comme indifférente vis-à-vis des hommes. Fanie tira son amie vers la petite clôture pour qu’elle s’y asseoit tant elle était blême. 

- Ellyn, sa va ?

- Ce n’est pas possible ! Que fait-il ici? Dit Ellyn.

Au même moment, Frederick aperçut Ellyn que son amie aidait à s’asseoir. Elle semblait pâle comme si elle était souffrante. Il s’excusa auprès de son ami avec qui il échangeait depuis près d’une heure et s’avança vers la jeune fille qui le fixait.

- Ellyn ? Appela Fanie.

Il arrive.

- Mais qui ? 

- Frederick…

Fanie se tourna et vit le bel homme qu’elle montrait quelques minutes plutôt à Ellyn, s’approcher d’elle.

- Reprends tes esprits, ma chérie. Ce n’est qu’un homme, certes beau, mais ce n’est qu’un homme et aucun homme, au grand jamais, un homme ne t’a mis dans un tel état. 

Elle s’interrompit sentant que quelqu’un se tenait à proximité.

- Bonsoir mesdemoiselles, dit Frederick. Elle ne se sent pas bien ? Demanda t-il.

- Elle a juste eu un petit vertige, rien de grave, ne vous inquiétez pas.

- Comment est-ce arrivé si ce n’est pas trop indiscret ?

- Elle n’a pas mangé ce midi, se doit être ça. 

- Et pourquoi ?

- Parce qu’elle n’en avait pas envie. Je le lui ai bien dit de prendre juste quelque chose  à grignoter mais têtue qu’elle est, elle a refusé. Ce n’est rien de grave. Sa va lui passer… Qui êtes-vous? Demanda subitement Fanie, à son interlocuteur.

 - Excusez-moi. Frederick… Ange Frederick Foucault. Mais appelez-moi Frederick. Je connais le père d’Ellyn, M. Amani. On peut dire que je suis une connaissance de la famille.

- Ah ok, renchérit Fanie. Fanie, Fanie Crysley, amie de Marie Ellyn Tamaré ici présente.

Ainsi, elle s’appelait Tamaré et non Amani. Il ne se rendit pas compte qu’il la fixait avec un regard appuyé comme s’il voulait graver chaque trait d’elle dans sa mémoire. La voix d’Ellyn le ramena à la réalité.

- Merci de vous inquiétez M. Foucault, mais je vais mieux.

C’était la première fois qu’il l’entendait et il en fut transporté. Elle était douce et suave avec une pointe de mélodie. Il en ressortait une sorte de timidité apparente chez la jeune fille. Elle se leva, suivit de son amie, le remercia et commença à s’éloigner d’un pas rapide.