injustice humaine

Write by Ndobis

T’AIMER POUR TOUJOURS"
*CHAPITRE 1

Couchée dans sa baignoire et perdue dans ses pensées, Jade, maudissait la vie. Après 5 années à travailler comme une forcenée au poste de responsable commercial de la BRIGHT COMMERCIAL, elle venait de se faire licencier sans aucune forme de procès pour conduite inappropriée et inadéquate avec l’image de la société. Elle était perdue et n’en revenait pas. Pourquoi tant d’injustice ? Elle se remémorait le début de ce calvaire comme si c’était hier…
Pour la fête de fin d’année de l’entreprise, elle s’était laissé aller et avait suivi les conseils de Maurelle, sa collègue de service et meilleure amie concernant le choix de sa robe. Elles étaient donc allées à Milan et, après avoir fait le tour de nombreux magasins et plusieurs essayages, elle avait fini par jeter son dévolu sur une robe rouge en mousseline, parsemée de paillettes au niveau de la poitrine. Mais après l’avoir endossé tout son enthousiasme avait disparu à cause de l’effet provocateur et osé de la robe qui invitait au péché comme le disait Maurelle. L’arrière était complètement dénudé jusqu’au creux de ses hanches, et son fessier, galbé et rebondit hérité de sa mère camerounaise ne l'aidait pas beaucoup. Elle l’aurait porté sans soucis 5 ans auparavant mais là elle ne se sentait pas à même de l’endosser :
- Non Maurelle je ne la prendrais pas.
- Si que tu vas la prendre, elle te va à ravir, ma chérie tu devrais sortir de ta zone de confort. C’est toi-même qui m’a dit qu’il y a quelques années tu adorais ce genre de vêtement, en plus tu as le corps qui va avec. Allez mets la et arrêtes de te faire prier je sais que tu meurs d’envie de la prendre
- Non, les gens vont me regarder…
- Et ?
- je n’aime pas ça, tu le sais très bien.
- Moi j’aime et tu vas la mettre.
Après des minutes à discuter, Maurelle avait finir par avoir gain de cause ; conclusion, elle avait acheté la robe plus une paire d’escarpins vertigineuse.
Lorsque ce jour-là quand elles avaient fait leur entrée dans la salle, tous les regards s’étaient tournés vers elle au point où elle avait dû marquer une pause. En fait, tous étaient habitués à la voir en costume strict, les cheveux négligemment retenus au milieu de la tête. Au fond de son cœur, malgré le petit gène causé par les regards, elle ressentait une pointe de fierté car cela faisait belle lurette qu’elle ne s’était pas sentie ainsi. Si seulement tout c’était limité à cela… Le cauchemar avait commencé lorsque Mr Colton, le PDG adjoint de BRIGHT COORPORATION avait commencé à la suivre dans la salle, à la courtiser ouvertement ce qui l’horripilait énormément. C’était un homme ventripotent au visage pas du tout agréable et qui transpirait comme une bouteille de bière à peine sortie d’un frigo. Elle avait passé la soirée à l’éviter et y était arrivée jusqu’au moment où une petite envie de se soulager l’avait prise. Elle se dirigea presqu’au pas de course aux toilettes et après s’être soulagé et repoudré, elle se heurta à un buste masculin juste à la sortie. Et quelle ne fut pas sa surprise quand elle se rendit compte qu’il s’agissait de Monsieur Gros ventre comme l’appelait Maurelle. Elle poussa un soupir et décida de jouer la carte de la diplomatie :
- Mr Colton je crois que vous vous êtes trompé de services, ceux des hommes sont à l’autre bout de la salle
- Non ma douce, je ne me suis nullement trompé, je suis exactement où je dois être. Vous avez passé toute la soirée à m’éviter mais maintenant je suis là… comme vous êtes ravissante, il m’est impossible de résister face à une beauté et une élégance comme la vôtre… vous avez parfaitement caché votre jeu durant tout ce temps.
- Excusez-moi Monsieur je suis attendu à ma table, il ne serait pas du tout convenable qu’on nous voit ici tous les deux.
- Ne vous en formalisez pas ma douce, personne ne viendra nous déranger, ils sont tous concentré à écouter le discours de Mr Bright.
- Une raison de plus pour y aller, je ne veux pas manquer son discours. De plus le meilleur employé sera bientôt désigné et je suis attendu.
Il rit avant de de continuer :
- Je sais que vous êtes venu avec votre amie, une belle demoiselle comme vous devrait être accompagnée d’un bel homme comme moi, vous ne trouvez pas ?
« Et c’est un goujat comme vous qu’il me faut ? » dit -elle intérieurement avant de continuer à haute voix :
- Excusez-moi mais je dois vraiment rejoindre la salle…
Elle tenta de le dépasser mais il la retint et l’attira d’une poigne de fer vers lui. Elle essaya de se dégager mais il était bien plus fort qu’elle. Il la plaqua contre le mur et l’embrassa de force. Elle continuait de se débattre mais il n’en démordait pas. Il entreprit de forcer l’entrée de ses lèvres pour y introduire sa langue… les larmes lui montaient aux yeux à cause de son impuissance face à cet horrible et odieux personnage ; et c’est dans cette posture que Becky, la pipelette de l’entreprise et aussi la secrétaire du PDG vint les trouver.
- Oups désolé ! Dit-elle. Elle pouffa ensuite de rire et s’en alla, contente d’avoir à peine déniché le scoop de la soirée. Meurtrie au plus profond de son cœur, Jade su qu’avant la fin de la soirée tout le monde serait informé de ce qui venait à peine de se passer et elle savait que cette chipie ne se limiterait pas qu’à raconter ce qu’elle avait vu, mais bien au contraire elle y aurait ajouté une bonne dose de venin pour rendre son histoire plus croustillante.
Prise de rage, elle s’arma de tout son courage et lui administra un coup bien visé dans ses parties intimes et s’enfuit, il poussa un cri bestial et elle l’entendit lui promettre de ruiner sa carrière. Elle rejoignit la salle à pas de course. Elle se dirigeait vers le bar afin de prendre un verre pour se remettre de ses émotions lorsqu’elle se rendit compte que les regards étaient braqués sur elle et que certains chuchotaient, le hic c’était que ces regards étaient plein de dédains.
- mais que s’est-il passé dans les toilettes lui demanda Maurelle qui avait surgit de nulle part
-il ne s’est rien passé
-pfff Becky raconte à qui veut l’entendre qu’elle t’a surpris en train d’embrasser Mr Gros ventre. Elles avaient quitté la salle après ça et s’étaient rendu chez Becky pour passer la nuit. Le lundi matin elle s’était rendu au bureau où à peine entrée Becky la vipère lui avait dit qu’elle était urgemment attendue dans le bureau du PDG. Elle s’y rendit donc directement et fit une petite prière avant d’entrer dans le bureau ; grande fut sa surprise de voir outre le PDG, le PDG adjoint et trois autres membres du conseil de direction. A cet instant, elle sut ce qui l’attendait.
-Bonjour messieurs,
- Bonjour Mlle Engollo, répondirent-ils en chœurs,
- Prenez place, dit le PDG, elle s’assit et regarda droit devant elle.
Après une dizaine de minutes où le PDG lui avait dit avoir été mis au courant du harcèlement dont avait été victime Mr Colton, des assiduités de cette dernière à son égard, de comment le PDG adjoint s’était plaint du fait qu’elle avait essayé de le séduire et l’avait attiré sans vergogne dans les toilettes. Il lui avait fait comprendre qu’une telle conduite était inacceptable et que cela allait contre l’éthique de l’entreprise. Par conséquent il se voyait dans l’obligation de la renvoyer et cela avec effet immédiat. Elle avait écouté religieusement croyant qu’on lui aurait laissé l’occasion de donner sa version des faits mais rien n’en fut. On ne lui avait même pas permis d’ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Elle se leva et s’hasarda à lancer un regard dans la direction de ce gros porc de Colton et pu voir un léger sourire sur son visage.
- Merci pour cette injustice dont je suis victime, merci de m’avoir donné la possibilité de me défendre, merci enfin de me renvoyer parce que j’ai eu l’audace de repousser les avances de ce cochon de Colton, bonne journée à tous.
Elle se rendit dans son bureau et rassembla ses effets personnels tout en s’interdisant de pleurer. Ce n’est qu’une fois dans sa voiture qu’elle donna libre court à ses larmes. Elle maudissait Colton et ses acolytes tout en maudissant le sort qui s’acharnait sur elle. Ces cinq dernières années, elle avait donné le meilleur d’elle-même afin de garantir un avenir meilleur et sûr à son fils, mais à cause de ce gros ventre tout venait d’être réduit à néant. Elle pensait à son fils, ses parents qui avaient toujours été là pour elle, et se dit qu’une fois de plus elle allait les décevoir.

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