Je me tire
Write by RIIMDAMOUR
'avais donné rendez vous à Josée dans un restaurant discret sur le bord de mer. Je l'attendais depuis vingt bonnes minutes et je commençais serieusement à m'impatienter quand elle arriva en traînant des pieds, habillée d'une maxi robe rose et d'énormes lunettes de soleil sur le nez. Elle se dandina jusqu'à la table où j'étais installée, tira bruyamment une chaise et s'assit en émettant un " wouy sama ndeye".
Ce n'est qu'après avoir pris ses aises qu'elle daîgna me lançer un petit "salut" paresseux. Par prendre ses aises j'entends, après qu'elle eut doucement posé son sac et théâtralement ôté ses lunettes.
pour toute réponse, je lui lancai un "tchip" sonore.
-Oulà, quelqu'un s'est levé du mauvais pied ce matin. Fit-elle.
Ce qui eut le dont de plus m'énerver encore, dèja que je n'étais pas dans mon assiette.
-Tu fais chier, tu fais vraiment chier Jo! lui répondis-je. Dèjà que tu te pointes avec une demi heure de retard,tu te permets de faire du sarcasme! Elle fronça ses sourcils.
-Qu'est-ce que t'as? C'est pas la premiere fois que j'arrive à la bourre à nos rv. Destresse! Ca se fait pas d'agresser les gens matin bonheur comme ça là. dit-elle.
C'était ça le principal
problème avec cette fille: elle prenait tout à la légère, elle ne se
rendait même pas compte que j'étais en colère contre elle.
C'était
toujours à moi de calmer le jeu dans ces moments là, puisqu'apparement
j'étais la plus mature de nous deux. Donc je pris sur moi, soufflai un
bon coup et lui dit malgrés moi.
-Excuses moi, je voulais pas te crier dessus.
Elle se contenta de me jeter un coup d'oeil et de hocher la tête.
Je ne m'attendis même pas à ce qu'elle s'excuse, Josée ne s'excuse jamais, bien qu'elle ait tort tout le temps.
-Bon, quel est l'urgence pour que tu me convoques aussi tôt? demanda t-elle.
-J'ai accepté la proposition du vieux maure, je vais me marrier avec son fils. répondis-je calmement.
Comment vous décrire l'expression du visage de ma meilleure amie à ce moment là? L'expression bouche bée n'a jamais eu autant de sens qu'en ce moment là.
-Si c'est une blague ce n'est pas drôle. dit-elle après avoir repris ses esprits.
-Ce n'est pas une blague Jo'. J'ai bien réfléchi et ce marriage serait une solution à mes problèmes.
Je pris dix bonnes minutes pour lui expliquer mes raisons.
Je la laissai digèrer mes informations.
Elle
n'avait pipé mot depuis le debut de mon monologue, elle s'était
contenté de me fixer, les doigts entrecroisés sur la table, avec
toujours cette expression de surprise sur le visage.
Malgré tous ces défauts, elle était une bonne personne, un peu egocentrique mais avec un bon fond.
Elle
se souciait de mon bonheur, ayant été la seule personne à être présente
à chaque moment de ma vie, les bons comme les mauvais.
J'attendais
qu'elle me donne son avis, bien que j'étais sûre de son soutient. Ca
m'avait fait un bien fou de lui parler, j'étais trop jeune pour pouvoir
endosser toutes ces responsabilités.
L'avenir de beaucoup de personnes dépendait de moi.
-Je suis désolée. souffla t-elle au bout d'un moment d'une voix enraillée.
-Quoi? Pourquoi? M'écriais-je surprise.
Elle prit quelques secondes pour me répondre.
-Je me rends compte que ces dernières semaines ont été très dures pour toi et je n'ai pas été là pour toi. Ces décisions...tu les as prises toute seule et je...
-J'aurais du être là pour toi. poursuivit -elle, une larme roulant sur sa joue.
Je
ne voulais pas la laisser continuer, elle s'en voulait, Josée s'en
voulait pour quelque chose, en d'autres occasions j'en aurait rit, mais
je me sentais mal pour elle.
-Jo' tu n'as pas à...essayais-je de la couper.
-Non
Milouda ecoutes moi! continua t-elle. Tu as tout juste 18 ans et au
lieu de profiter de ta jeunesses tu te retrouves avec un tas de
problèmes sur le dos. Je... je devrais être un socle pour toi et j'agis
comme une enfant et...
Ses larmes coulaient à présent comme un
torrent. Que pouvais je dire? Elle avait totalement raison, ces
dernières semaines avaient été très éprouvantes pour moi, avec mes
aller-retour entre la prison et le cabinet d'avocat, le cabinet du
notaire et la maison...
En effet j'avais bien des fois eu besoin de
son aide, je l'ai appelé à maintes reprises, certaines fois elle ne
décrochait pas et quand elle le faisait, on arrivait pas à communiquer
car soit elle était bourrée ou à une fête.
Je n'avais pas besoin de
grand chose, juste d'une oreille attentive et des conseils, mais
mademoiselle n'était jamais disponible. Je lui en ai voulu un peu,
beaucoup, mais heureusement que je n'étais jamais rancunière vis à vis
d'elle.
-Ce que je veux dire, c'est que je suis supposée être ta
grande soeur et au final, c'est toi qui te comportes comme tel. Je...
Pardonnes moi pour mon egoïsme, tu es toujours là quand j'ai besoin de
toi et moi je ne suis jamais là pour toi. Termina t-elle en s'essuyant
les yeux.
J'étais juste ,woah, bluffée. Jamais Josée ne s'est excusée
pour quoi que ce soit, elle devait vraiment prendre ça très à coeur
pour se trouver dans un etat pareil. J'étais aussi soulagée, soulagée
qu'elle se rende compte de ses erreurs et les accepte.
-L'importance
c'est que je ne m'en suis pas sortie si mal, j'ai enfin trouvé une
solution pour résoudre mes problèmes. fis-je pour lui remonter le moral.
-Eh je te signale que tu te sacrifies en faisant ça. rétorqua t-elle.
-Un sacrifice qui en vaut la peine.Renchéris-je.
-Je
sais tout ce que ça implique mais as tu pensé à toi? Rétorqua t-elle.
Tu vas te marier avec un homme que tu ne connais pas, qui ne t'aime pas
et que tu n'aimes pas. Tu as pensé à ça?
"Bien sûr que j'y ai pensé! Faillis-je lui dire, heureusement que je me retins de justesse.
A quoi bon lui avouer que j'ai eu des migraines à force d'y penser, je n'aurais réussi qu'à l'inquièter.
Me
connaissant, Josée savait à quel point l'institution de mariage était
important pour moi, ça me faisait penser à ma mère. Cette dernière
rêvait du jour de mon mariage.
Elle me disait:
"Ma chérie, beuss bougn lay takk, je te ferais le plus beau des mariage".
Malheureusement le sort l'a emportée avant ce jour.
Pour
mes parents, l'amour était le sentiment le plus precieux à découvrir
sur terre. Ma mère était très impatiente de me voir tomber amoureuse.
Elle pouvait me parler des heures de ce sentiment en regardant mon père
du coin de l'oeil et en souriant béatement.
J'ai grandi dans un
environnement chargé d'amour. Dans ma tête de petite fille, je m'étais
toujours faite à l'idée que la seule raison pour la quelle les gens se
marrient est l'amour...
-Hey Milouda, tu m'écoutes. Fit Josée me tirant à mes reflexions.
-Euh oui... enfin non. Excuses moi.-
-Hum au fait pourquoi accepte t-il cet arragement pourri le futur marié? Demanda t-elle.
Je haussai les epaules.
-Je n'en ai aucune idée, je sais juste qu'il a d'ores et dèja une mauvaise impression de moi grace aux médias et sans doute ses frères.
Le téléphone de josée sonna à cet instant, elle se jetta dessus instantanément.
-Allô Bruce! fit-elle après avoir décroché.
Elle se leva et se dirigea vers la sortie non sans m'avoir jeté un regars d'excuse. Elle revint deux minutes plus tard, presque en courant.
-Desolée ma chérie je
dois y aller, c'était le directeur de l'agence de mannequinnat dont je
t'avais parlé, il dit qu'il veut me voir de suite.
Ca ne te déranges pas que j'y ailles. Je fis non de la tête.
***************
Je sortis du restaurant
quelques minutes après Josée soit partie. Je mis mes écouteurs et
entrepris de recommencer mon footing.
Ce matin là j'étais partie à mon rendez-vous en courant.
J'avais
pris soin d'attendre que Safiètou soit partie pour sortir de ma
chambre. Je ne voulais vraiment pas prendre le risque de la croiser dans
les couloirs, je n'étais quand même pas suicidaire. Dès que je suis
sortie de sa chambre la veille, elle avait commencé à s'énerver, c'est à
dire elle jetait des objets à travers la pièce, provocant un vrai
raffut.
Elle était en colère, je le savais, elle avait peur aussi, de mon oncle. Qui n'avait pas peur de mon oncle?
Moi aussi j'avais peur, peur de ce qu'elle pourrait me faire en revenant.
C'est donc la raison pour laquelle je courais. Pour échapper à son courroux. Pauvre de moi!
Je courrais donc depuis dix bonnes minutes, essoufflée. Je m'arrêterai pour souffler.
Il
était 9h, la plage n'était pas encore animée en ce moment de la
journée, mais il y avait quelque personnes qui comme moi venaient courir
. Il faisait beau et frais, la mer semblait m'inviter à la baignade.
L'eau devait être gelée, mais quelques courageux s'y étaient risqués.
Finalement, je m'assis sur le sable pour profiter de cette fraîcheur matinale.
J'ai toujours été fascinée par la mer, je l'adore. Elle inspire le calme et le zen.
J'étais
plongée dans la contemplation du paysage depuis quelques minutes déjà
quand j'apercus un tignasse brune aux cheveux bouclés. Elle me rappelait
le beau texan Kévin.
Il m'arrivait de penser fréquemment à lui
depuis qu'on s'est rencontré. Ça faisait longtemps que je n'avais pas
rencontré une personne aussi rafraîchissante, aussi vraie, aussi...
Non!
Je n'étais pas tombée sous son charme. Non. Il y juste que ce moment
avec lui m'avait fait du bien, sans prise de tête, sans jugement.
Il avait discuté avec la vraie Milouda, pas celle qu'on décrit dans les journaux à scandale.
Ce
qui me fit penser aux évènements qui allaient se dérouler dans un futur
proche. Parce que ce qui était sûr, c'est que j'allais me marier. Il ne
pouvait en être autrement, vu que mon oncle était au courant. J'ai un
peu(beaucoup ) été blessée par son attitude la veille, il avait sauté
sur l'occasion pour me donne en mariage, comme si il était surpris que
quelqu'un veuille de moi. C'est un peu dévalorisant, mais bon je m'y
attendais de sa part, et de la part de tous.
Il restait beaucoup de détails à régler pour ce soit-disant "mariage". Tout cela me fatiguait, mais il le fallait. Non?
J'en étais à cogiter quand je sentis une main me secouer l'épaule me faisant sursauter.
C'est un joli sourire que je vis en me redressant, ainsi que de courtes bouclés brunes. Kévin!
-hey! Bilo Salut. Fit-il avec un sourire franc sur les lèvres. ( et son accent trop sexy