Je me tire (suite)

Write by RIIMDAMOUR


J'en étais à cogiter quand je sentis une  main me secouer l'épaule me faisant sursauter.

C'est un joli sourire que je vis en me redressant, ainsi que de courtes bouclés brunes. Kévin!

-hey! Bilo Salut. Fit-il avec un sourire franc sur les lèvres. ( et son accent trop sexy

- Kévin! Salut.

Donc c'était bien lui que j'avais aperçu.

- Tu vas bien?

- Oui ça va! Tu es venu courir? (Je sais que c'est idiot comme question étant donné  qu'il portait une tenue de sport mais. ..)

- Oui je suis venu faire un peu de footing avant d'aller à l'hôpital.
Mon portable choisit ce moment là pour sonner.

Un numéro que je ne connaissais pas était affiché.

-Ramènes tes fesses et vite ! Fit une voix qui ressemblait à celle de Safiètou, avant de raccrocher brutalement.

Bon sang! Que me voulait -elle?

- Heu...je suis désolée mais il faut que j'y aille.
Il y eut un petit silence gênant.

- Je... je peux peut-être t'accompagner. Comme l'autre jour. Finit-il par dire.

- Oui! Dis-je de manière un peu trop pressée.

- ok! On y va.

C'est fou quand j'y repense, le sourire de cet homme me remplissait le coeur d'une bouffée d'air frais.
Je me sentis mieux sur le coup. Beaucoup mieux. Le mal-être que l'appel de Safiètou m'avait causé n'avait pas totalement disparu. Mais je me sentais  mieux, grâce à Kévin.
On commença à courir à petite foulée, dans un silence apaisant, troublé par nos soufflés saccadés, le mien surtout.

- Sinon, comment vas tu depuis... la dernière fois? Demanda t-il rompant le silence.

- Je vais bien.

- can you explain me why ...pourquoi tu te déguises à chaque fois que je te vois. Re-demanda t-elle l'air de rien.

Je m'arretai net, manquant de tomber.

- Quoi? Fis-je ahurie.
Il s'arreta

- Oui, je parle de le perruque et des...glasses.

Beaucoup de personnes avaient remarqué que je me cachais derrière ma perruque et mes lunettes mais personne n'avait osé me demander. Pour moi, l'important était qu'on ne me reconnaisse  pas en tant Milouda Kâ. Peut importait qu'on me dévisage à cause de mon énorme perruque et mes lunettes que je n'enlevais sous aucun prétexte.
- Pourquoi penses tu que je me déguises? 
Il sourit.
- Just because, the Day we... le jour où on s' est rencontré, tu portais le même perruque et des glasses...alors que il faisait nuit, tu ne les as pas enlevé une seule fois.

J' étais surprise qu'il ait remarqué ça. Mais que pouvais je donc lui répondre ?

- Tu sais, on dit une perruque, pas un perruque.

- ok! Mais tu peux...

Bip bip! Bip bip. Bip bip.
Sauvée par le gong! Je ne savais pas ce qui avait sonné mais j'avais échappé  à l'interrogation grâce à lui de justesse.
Il sortit un appareil à peine plus grand qu'un téléphone  de sa poche, un bipper.

- L'est l'hôpital. Dit-il d'un ton résigné.

- Une urgence?

- Oui, le devoir m'appelle.  Fit-il.

On s'était arrêté sur la voie, bordée de jolies maisons. Les ménagères passaient devant nous du pain sur les bras.

- Est ce que je peux t'inviter un jour, pour boire un verre, Bilo?

Je fus plus que surprise de cette requête. Je ne pus dire que...

- Je...euh... Oui! Bien sûr.

Il y eut un blanc.

- Tu sais, je suis allé courir presque tous les soirs ,quand je ne suis pas de garde, depuis que je t'ai rencontré... Tu es la seule personne sur qui je suis tombé qui ne  me considère pas comme, seulement un ... stranger... un étranger.

- Je comprends. J'accepte ton invitation avec plaisir.
Il arrêta un taxi qui passait juste devant nous.

- Tiens. Call me, please. Fit-il en me tendant un morceau de papier.

Je restai plantée là, bêtement sur le bord de route, regardant le taxi s'éloigner.
Cela faisait plus de deux semaines que mes pensées s'orientaient régulièrement vers lui. Et voilà qu'il m'invitant. Mais pouvais-je accepter? J'étais devenue très méfiante envers tout le monde depuis le décès de papa. Envers tout le monde, sauf Kévin. Je lui faisais confiance, comme ça, sans le connaître.  Je ne sais pas comment expliquer ça, mais ce genre de chose arrivent.
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Je refermai la porte de ma porte doucement et soufflai un bon coup. J'avais pénétré dans la maison sur la pointe des pieds. Ma tante m'avait dit de ramener les fesses en vitesse, mais pour moi, le plus tard aurait été le mieux.
Je pris mon temps pour prendre un bon bain, en douceur.
On frappa deux coups discrets sur la porte deux minutes plus tard. Ce n'était certainement pas Safiètou.
J' entrebaillai prudemment la porte de ma chambre pour voir qui c'était. Anastasie.

- Qu'est-ce que tu veux? Demandai-je sur mes gardes.

- Safiètou te demande...

Elle n'avait même pas encore fini que je lui claque la porte au nez.
Entre Anastasie et moi, c'était comme ça depuis...depuis Simon. Elle avait totalement changé d'attitude envers moi. Elle avait arrêté de m'appeler "la
Petite princesse " ou la " sale peulh". Elle m'appelait dorénavant par mon prénom, avait arrêté de marteler la porte de ma chambre... Anas avait totalement changé, avait maigri, elle avait arrêté de coller aux basques de Safiètou et de tout faire pour être dans ses bonnes grâces.
Voilà pourquoi j'avais une certaine appréhension à propos de l'amour. Ça rend bête et vulnérable.

Je me rendis au salon. Toutes les vitres étaient fermées, les rideaux baissés, j'eus beaucoup de mal à repérer ma sorcière de tante, surtout avec la fumée qui emplissait  la pièce. Elle était avachie sur le canapé en cuir, une cigarette entamée entre les doigts. Je n'arrivais pas à distinguer son expression faciale mais je m'assis loin d'elle à l'autre extrémité du salon, au cas où elle aurait la brillante idée de me jeter quelque chose à la figure.
Je m'assis et attendis.

- Je t'ai réellement sous estimé, mais ca m'apprendra. Tu es vraiment fourbe. Finit-elle par dire.

- Merci. J' ai eu un excellent professeur, toi. Répondis-je.
Elle tira quelques bouffées de cigarette de plus.

- Tu sais que tu auras beau essayer, mais tu ne m'arriveras jamais à la cheville. Cracha t-elle.

- Rassures toi, mon intention n'a jamais été de te ressembler, loin de moi cette idée. Retorquai-je. Pourquoi voudrais-je ressembler à une vieille fille misogyne, alcoolique et  nymphomane par dessus le marché?

Elle émit un rire qui me fit froid dans le dos. Un de ces rires qui sonnent comme un avertissement.

- Tu joues la carte de l'insolence avec moi...hum. Tu as oublié qui je suis princesse? J'ai peut-être lâché du leste ces temps-ci, mais je suis toujours là même Safiètou qu'il y a un an. Je peut faire de toi ce que je veux d'ici ton pseudo mariage.

Je faisais comme si ce qu'elle disais ne m'intéressait pas, je me limais les ongles en prenant un air détaché, mais à l'intérieur je bouillonnais de rage. Les menaces, je ne les supportais pas.

- Je te conseille de ne pas toucher à un seul de mes cheveux. Tu t'es rendu compte que tu m'as sous-estimé, mais tu ne sais même pas à quel point. Tu m'as rendu la vie impossible ces deux dernières années, j'ai eu le temps de réfléchir pendant ce temps. Et tu sais quoi? J'ai beaucoup appris de toi Safiètou, beaucoup. Je ne me laisserais plus faire, que ce soit clair dans ta cervelle de diablesse. Maintenant c'est simple, entre toi et moi ce sera désormais "rokki mi rokki", oeil pour oeil, dent pour dent. Tu m'attaques, je contre attaque. Tu reviens à la charge, je te détruis.  Est-ce assez clair?

Je ne voyais toujours pas son visage, mais de là où j'étais, je pouvais facilement deviner qu'elle était hors d'elle.
Elle jetta furieusement son mégot par terre et s'avança dangereusement vers moi.

- Comment oses tu me parler de la sorte? Hurla t-elle.

- J'ose de la même manière dont tu as osé faire tout ce que tu as fait ces années. Répondis-je.

Elle se saisit d'un vase qui était posé sur la table basse et me le lança, je l'esquivai de justesse.

-Mais pourquoi as tu fait ça ?  Hurlai-Je.

- Je te tuerais! Sale petite vermine. Hurla t- elle en essayant de se jeter sur moi.

- C' est ton haleine qui va me tuer sorcière! Tu pues la mort. Scandais-je.

En fin de compte je n'aurais pas du dire ça car elle se déchaîne encore plus.
Je lui échappait et couru jusque dans la chambre et fermai la porte à double tour.
Je pris mon portable posé sur ma commode.

- Allo! Mansour! C'est Milouda. Viens me chercher, c'est le moment.

Pardon mais...je t'a...