Karl
Write by Clay story
CHAPITRE V : Karl
Assise à l’arrière de la voiture Donan
était exténuée et anxieuse. Elle venait de passer une agréable et épuisante
journée. La complicité avec sa sœur était naturellement revenue ; elles
avaient discuté, cuisiné fait du shopping et une promenade ensemble. La journée
avait été riche en émotion et elles avaient rattrapé le temps perdu. Dinan n’avait pas du tout changé pensa
t’elle ; un léger sourire aux lèvres. Elle était toujours la même tête
brûlée et terriblement chanceuse. Sinon comment expliquer qu’elle ait gagné
aujourd’hui un bon d’achat de 100.000F en voulant acheter trois paires de
chaussettes, parce qu’elle était la
centième cliente de la semaine. C’était tout Dinan ça ! Sa grande sœur
belle et chanceuse à qui tout souriait. Même à Amazonia où peu de femmes
étaient épanouies dans leur mariage, elle avait eu la chance de trouver un mari
qui la traitait comme une reine ; allant jusqu’à l’embaucher même si
c’était officieusement dans son entreprise et lui verser un salaire. Elle
travaillait pour lui depuis la maison tout
en s’occupant de son foyer comme l’exigeaient les lois du royaume. Etant jeune fille elle avait tant rêvé d’un
tel mari. Même les nouvelles lois, n’ont pu les ébranler. Leur amour avait su
s’adapter. Certes c’était Dinan qui dirigeait
l’entreprise officiellement, mais officieusement rien n’avait changé. Elle se
contentait juste de suivre les directives de son mari.
La vibration de son téléphone la tira de
ses pensées. C’était Dodji. Encore ! Elle jeta un coup d’œil à sa montre :
12 :45 AM. Il devrait être furieux.
Elle ignora une fois encore l’appel, comme elle l’avait fait pour les nombreux
autres de la journée. Elle avait pris un malin plaisir à le faire et avait fini par lui envoyer un SMS à 20H lui disant qu’elle était très occupée et
allait rentrer tard, consciente qu’elle ne faisait qu’envenimer la situation.
En décidant de la mise en œuvre de ce plan le matin, elle était sûre que
c’était une bonne idée. Cependant à quelques minutes de la confrontation elle
était anxieuse.
-Un homme en colère et blessé dans son
ego de surcroît peut être violent, avait affirmé sa sœur. Elle ne pût
s’empêcher de frissonner. Certes Dodji pourrait être violent, se dit
‘elle ; mais la présence de Karl allait le dissuader de s’en prendre physiquement
à elle si l’envie lui prenait. Elle jeta un coup d’œil à ce dernier qui était
au volant de la voiture et sourit au souvenir du sifflement admiratif de sa
sœur quand elle l’a vu.
-Eh bien ! Tu va sûrement rendre
dingue ton mari avec cet homme Donan ! S’était ‘elle exclamée.
-Je ne l’ai pas choisi au hasard, avait
‘elle rétorquée.
Karl était incontestablement un bel
homme et sa carrure impressionnante et athlétique en imposait. Etant célibataire la nouvelle loi ne
l’empêchait pas de travailler. Elle l’avait donc engagée comme chauffeur et
garde du corps. Du moins c’est ce qu’elle servirait à son mari. Mais il était
surtout là pour un rôle, un rôle qu’il avait accepté de jouer : le rôle de
son amant. Certes tout se ferait dans la subtilité ; à travers ses regards
sur lui, les siens sur elle, de petits attouchements chastes et anodins qui ne
laisseront pourtant aucun doute à son mari sur la nature de leurs relations.
-Jusqu’où compte tu aller dans ce
scénario ; lui avait demandé sa sœur ?
Elle ne le savait pas encore, elle ne
l’avait pas encore décidée ; lui avait ‘elle répondu. Quand elle
avait vu la photo de Karl dans son dossier de candidature il y a quelques mois,
il avait immédiatement retenu son attention et
elle avait su qu’il serait le candidat idéal pour son plan. Elle avait
pensé en le voyant qu’il avait plutôt l’air d’un playboy que d’un chômeur en
quête d’emploi. Mais au cours de leur entretien, il lui avait assuré avoir du
mal à joindre les deux bouts et était prêt à faire tout ce qu’elle lui
demanderait. Cependant, il l’intriguait toujours et elle ne pouvait s’empêcher
de se poser des questions sur lui. Certes elle n’était pas une fashion victime
ou connaisseuse de grandes marques, mais comment pouvait-on être ‘’pauvre’’
comme il le disait et porter une montre « CICA » qui était une marque de luxe. Elle le savait parce que
son mari avait le même.
L’immobilisation de la voiture, la tira
de se pensées.
–On est arrivé madame, affirma Karl.
-Oh ! Klaxonnez s’il vous
plaît ! Le gardien viendra ouvrir. N’oubliez pas ce dont nous nous sommes
convenus.
- Non madame, dit ‘il tout en klaxonnant.
Je fais preuve de politesse envers votre mari tout en étant protecteur et
attentionné envers vous. Il s’engouffra dans
le garage dont le portail venait de s’ouvrir.
- Bon résumé Karl, affirma t’elle en
prenant une profonde inspiration pour se donner du courage pour la suite.
-Tout ira bien madame, je vous comprends
bien vous savez ?
-Ah oui ?
Il se contenta juste d’un hochement de
tête en signe d’acquiescement. Il éteignit la voiture et en sortit dans
l’intention de lui ouvrir la portière. Mais déjà elle sortait aussi de son
côté.
-Pas la peine Karl, merci. Elle prit une seconde inspiration et s’avança
d’un pas décidé. Karl prit son sac d’ordinateur dans la voiture et la suivit.
A peine avait ‘elle ouvert la porte du
salon qu’une voie explosa à l’intérieur.
-D’où viens-tu bon sang ! Je t’ai
appelé toute la journée !
-Bonsoir Dodji, n’as-tu pas reçu mon SMS ?
Il s’apprêtait à lui donner une réponse
cinglante quand il aperçut Karl. Fronçant les sourcils, il lança :
-Qui êtes-vous ? C’est qui
lui ? demanda t’il en s’adressant à sa femme.
-Mon nouveau chauffeur et garde du
corps, affirma t’elle calmement avec une assurance qu’elle était loin de
ressentir.
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RDV VENDREDI PROCHAIN POUR
LA SUITE !
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