REGRETS ET PEURS

Write by Clay story

CHAPITRES VI & VII : REGRETS ET PEURS

-Ton chauffeur et garde du corps ? Depuis quand ? Et de quoi veut ‘il te protéger ?

- Des dangers auxquels je pourrai être confrontée.

-Déposez le sac là et dégagez ! J’ai besoin de discuter en privé avec ma femme, lança t’il en reportant son attention sur Karl.

-Tu n’as pas besoin de lui parler sur ce ton !

-Je lui parlerai comme j’en aurai envie. C’est avec mon argent qu’il sera payé !

-Ton argent ? Mais tu n’as plus un sous mon cher ! Tu dépends de moi maintenant pour tout. Il partira quand je lui en aurai donné l’ordre.

Se tournant vers Karl, elle lui dit

- Attendez-moi sur la terrasse s’il vous plaît et soyez prêt à intervenir en cas de problème.

-Oui madame, affirma ce dernier avant de sortir de la pièce.

-Ainsi il est censé te protéger aussi de moi alors !

-Il me protègera de tout danger comme je te l’ai dit. Et il logera dans la petite maison, comme ton ancien chauffeur.

- Apparemment tu cherches à me provoquer Donan. Où as-tu passé la journée ? Et ne me dis pas que c’était au Bureau. Ta secrétaire a appelé pour prendre de tes nouvelles. Tu étais avec cet individu n’est ce pas ? C’est ton amant ? Tu couches avec ce type ?

Le silence toutefois calculé de Donan sonna comme un aveu aux yeux de Dodji qui rouge de colère se précipita au dehors la bousculant sur son passage.

Prenant appui sur le mur pour ne pas tomber, Donan eu à peine le temps de réaliser ce qui était sur le point de se produire que l’éclat d’un coup de poing se fit t’entendre.

-Oh non ! murmura-t-elle en se précipitant sur la terrasse. Mais déjà Karl ripostait en donnant à son tour un coup de poing à Dodji qui projeta ce dernier au sol.

-Oh non arrêtez ! Elle se précipita sur Dodji au sol, mais ce dernier la bouscula de nouveau,  se releva et se précipita sur Karl. S’en suivit un corps à corps au bout duquel Karl prit le dessus tout en commençant à rouer de coups Dodji.

-Lâchez-le karl ! ordonna Donan. Mais ce dernier ne l’écoutait pas.  Apercevant un gros bâton au sol non loin, elle alla s’en emparer et ordonna à Karl :

- Lâchez-le ou je vous assomme !

Cette fois ci la menace fit mouche et il se dégagea. Donan jeta le bâton et se précipita sur Dodji dont le visage était en sang.

-Oh ! Désolée mon chéri ! Désolée ! Ce n’était pas mon intention. Il faut qu’on t’emmène à l’hôpital. Je….

- Lâche-moi Donan ; la coupa-t’il. Tu en as assez fait. Je peux me relever tout seul.

Submergée par l’inquiétude et le remord Donan s’en prit à Karl en le poussant de ses deux mains.

-Mais qu’est ce qui vous a pris de vous en prendre à lui de cette manière ? Vous auriez pu le tuer !

- Je suis désolée madame, mais c’est lui qui s’en ait pris à moi.

Elle reporta son attention sur Dodji qui titubait en se dirigeant vers le salon. Mais à peine avait ‘il fait quelques pas qu’il s’écroula à terre.  Donan se précipita sur lui et essaya en vain de le faire réagir.

-Oh mon Dieu ! Il est mort ! Qu’ai-je fait ? Dodji ? Dodji ?

Karl s’approcha alors et prit son pouls.

-Non il n’est pas mort, mais il faut l’emmener à l’hôpital.

Sous le choc, Donan ne réagissait pas.

-Madame ! Karl la secoua légèrement par les épaules pour la faire réagir.

-Il n’est pas mort madame. Mais il faut l’amener à l’hôpital immédiatement ; Son pouls est faible.

-Il, il n’est pas mort ? Questionna-t-elle faiblement sortant de sa torpeur.

-Non mais il faut qu’on l’amène à l’hôpital. Tenez ! Allez débloquez la voiture et ouvrez  la portière arrière ; je l’amène.

Recouvrant ses esprits, elle se précipita vers le garage…….

**********

QUELQUES HEURES PLUS TARD

Affalée sur le canapé de son bureau, Donan se livrait un combat intérieur depuis des heures. Elle ne savait plus où elle en était. Comment en était elle arrivée là ? Elle avait dû fuir la maison comme une lâche pour ne pas se retrouver à nouveau dans les bras le Dodji. Tant de choses s’étaient passées ces dernières 24h, tant d’émotions contradictoires l’avaient animées. Sa rancœur qui l’avait poussé à passer à une autre étape de sa vengeance, la peur et le regret quand elle avait vu Dodji s’effondrer au sol et perdre connaissance… Heureusement que cela n’avait été rien de grave. Il avait repris connaissance sur la route de l’hôpital et les examens passés n’avaient révélé rien de grave. Il avait juste fait une crise d’hypoglycémie et ne garderait pas de séquelles de cette bagarre. De la peur, elle était alors passée au soulagement, mais le regret ne l’avait pas quitté. Elle était consciente que cela aurait pu tourner très mal. Il avait été mis sous perfusion de glucose et ils étaient rentrés au petit matin avec pour consigne de veiller à ce qu’il mange bien. Sèdjro, son médecin et ami avait conseillé qu’il prenne de la bouillie bien sucrée. Il faisait partie des rares hommes mariés à continuer de travailler ; la période de transition d’un an ne suffisant pas pour faire de sa femme un médecin. Cependant il n’en était pas moins sous le coup de la nouvelle loi. Il travaillait certes mais pour sa femme. C’était elle qui recevait son salaire et gérait les dépenses.

Le chemin du retour s’était passé dans un silence gênant. Donan avait demandé à Karl de partir et avait conduit elle-même. Dodji n’avait pas prononcé un seul mot et était parti directement se refugier dans sa chambre à leur arrivée.

Donan voulu directement se rendre dans la chambre des enfants avant de se souvenir que sa sœur qui était venue passer la nuit avec eux sur sa demande les avait déjà amenés à l’école. Elle les ramènerait le soir. Elle se dirigea alors vers sa chambre pour prendre sa douche avant de faire  manger pour son mari. Certes ce n’était plus son rôle, mais la situation l’y obligeait et c’était quand même de sa faute s’il se retrouvait dans ses conditions.

*************

Quelques minutes plus tard, un plateau en main sur lequel était posée une tasse de bouillie, elle se dirigea vers la chambre de son mari. La porte n’étant pas fermé, elle y entra. Ce dernier s’était apparemment aussi douché et assis sur le lit lisait le journal.

-Je t’ai fait de la bouillie. Tu vas la prendre en attendant que le repas soit prêt. Elle est bien sucrée.

-Dépose, je le prendrai tout à l’heure.

-Non, tu le prends de suite ! lança-t-elle.

Il leva la tête, un sourire ironique aux lèvres.

-Est-ce un ordre  madame ?  Il l’observa un moment, en pensant que dans son mini short en jean  qui dévoilait ses cuisses et son  body, elle était plus que jamais désirable. Mais la pensée qu’il n’y avait plus droit et qu’un autre homme, son amant, ce Karl était celui qui touchait ce corps comme il ne l’avait jamais fait, le caressait, l’embrassait ………… ;  suffit à le refroidir. Il lui demanda alors froidement :

- Et que me vaut cet honneur  Donan? Ce n’est plus ton rôle je te rappelle. Je peux bien me préparer à manger. Ton rôle à toi désormais est de diriger la société, sortir tôt le matin, revenir tard le soir, avec ton amant pour me casser la gueule au passage.

-Je suis désolée Dodji ! Ce n’était pas prévu qu’il porte la main sur toi, je te le jure ! Je n’ai jamais voulu qu’il te fasse du mal.

Il eut un sourire désabusé.

-Mais toi si ; n’est ce pas ? Ton but était de me faire du mal. Lui ne m’a blessé que physiquement, les blessures guériront d’ici quelques jours. Mais toi c’est mon âme que tu blesses délibérément Donan. Mais je ne t’en veux même pas tu sais. Je le mérite.

Il se leva, vint lui prendre le plateau des mains et le déposa sur la table de chevet.  Il se rapprocha d’elle,  lui prit les mains et plongea son regard dans le sien.

-Si en me blessant comme tu le fais, tu trouveras la paix, si en le faisant tu redeviendras la Donan avec pleins d’étoiles dans les yeux, qui me regardait avec dévotion quand je l’ai épousé, alors fais le ! Je promets de ne jamais t’en vouloir et de t’aimer plus encore. Je sais que je t’ai fait pire, je t’ai torturé toutes les cinq années de notre mariage et toi tu ne le fais que depuis un mois.  Tu m’as aimé et je t’ai méprisé, et il a fallu que tu me méprises pour que je t’aime ! Quel genre d’homme cela fait-il de moi ? Je suis à tes pieds Donan, ne le vois tu pas ? Tu peux faire de moi ce que tu veux!

A ce moment, Donan ne sut plus si c’était ses paroles qui l’avaient touchée, ou si c’était sa proximité qui éveillait ses sens, mais n’y tenant plus, elle lui offrit ses lèvres qu’il s’empressa de prendre avant qu’elle ne change d’avis. Il l’embrassa,  dévorant chaque parcelle de son corps par ses baisers, la rendant folle de désir à chaque nouveau baiser ;  puis quand elle n’y tint plus, elle l’emprisonna dans ses mains l’obligeant à venir en elle, là où elle voulait qu’il soit…..

Cette première fois de faire l’amour ; pour eux deux, loin de les satisfaire, les avait rendu insatiable l’un de l’autre. Ils firent et refirent l’amour plusieurs fois, et à chaque fois ses baisers perçaient un peu plus en profondeur le mur de sa rancœur, pansaient ses blessures les plus profondes. Et quand au summum du plaisir il lui murmurait sans cesse « JE T’AIME, JE T’AIME, JE T’AIME…… », telle une douce mélodie, toutes ses défenses semblaient s’envoler, laissant son cœur déborder de joie.

Vers 16h, elle fût réveillée par les bruits de son estomac. Découvrant Dodji à ses côtés, elle se souvint de ces dernières heures. Elle s’était donnée sans réserve aucune, oubliant sa rancœur, sa revanche. Elle l’avait laissé atteindre son cœur sachant qu’il avait le pouvoir de le lui briser.  Paniquée elle se leva précipitamment, alla dans sa chambre et s’habilla en hâte. Elle  prit les clés de sa voiture et son sac et sortit de la maison, voulant mettre le plus de distance possible entre elle et son mari.

 Toutes mes excuses pour ces dernières semaines de silence! Quelques soucis indépendants de ma volonté.

RDV VENDREDI PROCHAIN POUR LA SUITE !

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La revanche de Donan