L'INTRIGUE
Write by Marc Aurèle
CHAPITRE III : L’INTRIGUE
SALLY
Je tenais, Marcy dans mes bras. Je ne sais pas pourquoi, j’ai accepté son offre. Je ne sais pas pourquoi j’ai envie de m’ouvrir à elle. Mais quelque chose en elle m’attirait énormément. Je voyais dans ses yeux le reflet d’une autre moi, cette envie de découvrir, de rêver et de faire rêver. Chaque étreinte était plus forte que la première car elle amenait à la surface quelque chose de plus fort. De mes yeux perlèrent quelques larmes. Je senti que mon épaule se mouillait aussi. La jeune fille à la robe violette s’était entièrement scotchée à moi. Je n’avais plus envie de me détacher d’elle et de la laisser s’en aller.
Je suis Sally ADJI, je viens de souffler mes vingt neuf bougies. Fille unique d’une fratrie de quatre enfants, j’ai grandi au milieu de mes frères, dont les allures et les habitudes devinrent miennes. Orpheline de mère déjà à la naissance, je n’ai eu aucune présence féminine réelle et permanente pour assurer mon éducation. La seule femme qui a marqué ma vie est la mère de mon père qui s’imposait à nous quelques cinq jours sur sept toutes les semaines. Cette présence n’était pas non plus envahissante, car c’était assez souvent en coup de vent et la plupart du temps, à peine était-elle là qu’elle repartait déjà.
Sidoine ADJI était mon tout. Pour moi et jusqu’à sa mort alors que je bouclais mes vingt-cinq ans, il était mon super héros, mon super papa et maman à la fois. Daddy comme on l’appelait tous affectueusement, s’occupait de tout à la maison. Le ménage, l’entretien des lieux et même la cuisine, il s’en occupait. Toujours le premier à se réveiller, il s’occupait de tout ce qu’il y avait à faire avant de nous réveiller pour la révision des leçons et ensuite, il nous conduisait à l’école. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre et même quand sa voiture nous abandonnait au risque de nous mettre en retard pour l’école, il ne maugréait jamais. Son visage affichait toujours un sourire, qui se voulait tout aussi ponctuelle que l’heure universelle. Nous habitions une petite villa à Abomey Calavi. Nous occupions les deux tiers de la maison, alors que daddy quant à lui avait transformé le reste, y compris le garage qui était collé au bâtiment en bureaux pour son cabinet de Management, de Marketing et de Développement.
Mon père était ce que nous appelons aujourd’hui coach, mais à l’époque et jusqu’à ce qu’il meurt et lègue le cabinet à notre frère ainé Joseph, il se fait appelé formateur Sidoine. Il disait que le titre de coach prêterait à confusion. Le garage pouvait recevoir jusqu’à trois véhicules, ce qui permis, d’avoir facilement à domicile une salle de formation d’une capacité de quarante personnes et plus de trois bureaux pour son personnel. Sa vie se limitait presque entièrement à cette demeure et quand ses amis venaient à lui demander comment il faisait pour s’en sortir tout seul, il disait tout haut ‘’Mes journées ne sont pas faites de vingt-quatre heures comme les vôtres. J’ai des journées de trente heures et chaque jour, j’en renouvelle le contrat auprès de Dieu mon Père ‘’.
Du séjour de la maison, on pouvait avoir accès au bureau de papa, ce qui permettait en même temps de parcourir tous les autres bureaux de son entreprise. Cette organisation permettait à papa de gérer sa vie sans grosses difficultés et lorsque nous étions en congés ou en vacances, daddy nous ramenait toujours à la ferme. Nous y travaillions à devenir de vrais hommes comme il me le disait souvent. Mes frères et moi passions tout aussi comme lui le clair de notre temps à la villa et à l’âge de douze ans, je pu rejoindre l’équipe de basketball de mes frères. Papa nous a ainsi appris à aimer la lecture et l’écriture. Nous avions seulement droit à un total de cinq heures télé par semaine, et les émissions étaient très bien sélectionnées. Quant à la lecture, très tôt nous sommes passés spécialistes dans l’art des styles littéraires. De la poésie, au théâtre, nous en avions une parfaite connaissance et une totale maitrise. Nous avions même créé avec certains enfants aux amis de papa, une troupe théâtrale qui présentait lors de fêtes et cérémonies quelques scènes des classiques de Shakespeare, de Victor Hugo, d’Emile Zola et j’en passe. Il est donc normal, que mon frère et moi, nous nous retrouvons à la tête d’une maison d’édition pour maintenir notre passion pour le livre. Justin est mon frère ainé de deux ans. Il est l’avant dernier et à fait carrière littéraire jusqu’au bout.
Titulaire d’une maitrise en lettres et arts, il est professeur titulaire à la Fondation Universitaire Abake de Kerou. La trentaine, il est célibataire et vis dans un appartement au centre-ville. Il y a quatre ans, quand à la mort de daddy, j’ai décidé de publier les manuscrits que nous avons découverts dans son bureau, Justin me fit la proposition de partenariat qui a permis la création de notre propre maison d’édition, six mois plus tard. Aujourd’hui, il est le responsable des éditions, et me laisse les charges administratives. Nous sommes une équipe de cinq personnes, dont un infographiste, une opératrice de saisie et un financier. Notre comité de correction siège quatre fois par mois avec mon frère Justin à sa tête, six de ses collègues des lettres et moi-même comme membres.
Notre passion des lettres, nous a emmené à réaliser ce rêve de notre feu père. Il avait décidé de ne jamais confier ses manuscrits à une autre maison d’édition que la sienne. Il avait assurément ses motivations. A sa mort, nous avions découvert plusieurs dizaine de classeurs, remplis de manuscrits de tous genres. Je me demandais juste comment, malgré toutes ses multiples occupations, il était parvenu à écrire autant.