La bague magique (chapitre 10)
Write by Verdo
****Chapitre 10 : la confession****
****Adjovi****
Ce matin de bonne heure, je me suis levée et pris ma douche. J’aidai aussi Koffi à en faire autant et en attendant qu’il s’habille, je profite pour faire une petite pate pour se mettre sous la dent. Ici au village, c’est normal de manger la pate le matin car comme on le dit, ca donne la force pour travailler les champs. Mais dans notre cas ici c’est plutôt la force et le courage pour se tenir devant Johny et sa famille en leur implorant notre pardon. Je ne sais pas ce que ca donnera comme résultat. C’est une affaire de honte mais je n’y peux rien. S’ils ne parviennent pas à pardonner à mon mari, je crois que je pourrais appeler le chef du village en rescousse. Mais s’il le chassait du village ? Surement que son nom s’inscrira dans le livre noir. Mais ce n’était pas l’essentiel, qu’il se fait renvoyer ou pas. Leur pardon c’est ce qu’il lui faut. Nous finîmes de manger et prirent la route du manoir. Arrivés au portail, je pris une grande inspiration et expiration avant d’appuyer sur la sonnerie. Le vigile vint nous ouvrir et nous fit savoir que Johny prenait sa douche. Pour moi il n’y avait pas de problème car étant déjà assise dans ce canapé, je ne bougerai pas tant qu’on ne l’a pas vu. Koffi était silencieux. Rien ne sortait de sa bouche. Apres avoir fait le feu, il est incapable de l’éteindre. Je regardai sa tête, on dirait le sommet du pic d’Agou. Si seulement il n’était pas mon mari, ce sont mes gifles qui diminueront la longueur de ses oreilles. Peu de temps après, Johny nous rejoignit. Il s’assit dans le divan en face de nous.
Lui : Adjovi, comment u vas ? Et toi mon ami ? Que me vaut le plaisir de votre visite ce samedi matin ?
Moi : (Ne sachant même pas par où commencer). On va bien Johny, si nous sommes ici ce matin, c’est parce que ton ami a quelque chose à te dire.
Lui : quelque chose Koffi ? (rires) ne me dit pas que tu as du mal à écrire le projet et que c’est Adjovi que tu as appelé en rescousse ?
Koffi resta muet.
Moi : Ce n’est pas du tout ça.
Lui : Mais pourquoi il ne dit rien lui-même ? Qu’est ce que tu as Koffi ? J’avais laissé les cinquante millions chez maman de te le donner à ton arrivé même si tu n’avais pas de projets. C’est ce matin qu’elle m’a informé que tu n’étais pas passé. J’allais prendre mon petit déjeuner et passer chez toi comme ça.
Moi : (Après tout ce qu’il vient de dire, comment puis-je encore continuer ? mais je pris mon courage à deux mains. Que le seigneur me donne la force) hum Johny, Koffi est aveugle. Il ne voit plus rien y’ a un moment. C’est pour cela que nous sommes là.
Lui : Aveugle ? Qu’est ce qui s’est passé ? Et vous ne m’avez pas mis au courant ? C’est mon ami Adjo! Je pourrais ne serait-ce un coup de main. Dis-moi ce qui s’est passé.
Moi : C’est là que c’est un peu compliqué. Il a lui-même honte de ce qu’il a fait. Rongé par la jalousie et l’envie, il a essayé de te prendre ta vie à l’aide du charlatan de la brousse. Selon ce qu’il m’a dit il y a seulement deux jours de cela, le charlatan lui a donné une poudre qu’il devait en retour verser dans ton salon. Poudre qui s’est ensuite renversée dans ses yeux. Ce qui l’a rendu aveugle. Selon ses dires, tu as refusé de lui porter un coup de main lorsqu’il en avait besoin. J’ai honte de moi-même et de son attitude. Ne pouvant pas garder tout ça pour moi seule, je l’ai amené ici pour qu’il implore ta clémence.
Lui : (resta muet un moment avant de prononcer un mot) Koffi ? Toi que je considérais comme mon frère ? Tu voulais m’ôter donc la vie ? Dis-moi ce que je t’ai fait ? C’est pour les cinquante millions ? Etait-ce un crime de te demander de faire la liste des activités que tu feras ? Le monde est cruel. Je ne peux pas écouter seul ça. J’appelle ma mère pour qu’elle prévienne le chef du village. Je dirai ce que j’ai à vous dire la bas. (Maman, maman)
Moi : Johny, s’il te plaît, écoute, je sais que ce qu’il a fait est très mal et méchant. Je ne prends en aucun cas sa défense mais regarde son état, si on le chasse du village, que deviendra t-il ? (je me mets à genoux) on n’a plus rien Johny. Toutes nos économies sont parties en fumée à cause de son traitement. Essaie au moins de revoir l’amitié qui existaient entre vous auparavant, j’espère que le seigneur te donnera la force et le courage un jour de lui pardonner.
Lui : Pour le moment, je n’ai rien à dire Adjovi. On se retrouvera chez le chef.
****Patrick****
Aujourd’hui, je passe le week-end oklm avec mes trois enfants. Nous sommes sur notre petit terrain de handball en train de s’échauffer. Tanti était à la maison en train de faire la cuisine. C’est pour cela que le ciel est nuageux ce matin. Elle-même qui fait la cuisine ! C’est du jamais vu ça. Soudain une question de mon fils Jean me met hors du commun.
Jean : Dis papa, c’est qui Eric ?
Moi : C’est qui Eric ?
Jean : maman a dit qu’il est le père de nous trois.
Moi : Papa de vous trois ? (je sens ma température monter). Quand est-ce qu’elle a dit ça ?
Jean : Lorsque j’étais malade et hospitalisé à l’hôpital. Elle a dit qu’Eric est notre père et qu’elle fera tout son possible pour que tu ne le sache jamais. Elle l’aime pourtant il est parti avec sa femme en Europe.
Moi : C’est maman qui a dit ça ! Okay.
(J’appelle ses grands frères qui jouaient de loin pour qu’on rentre. Je n’ai plus aucune envie de rester sur ce terrain ne serait-ce qu’une seconde.) Je me dépêche à la cuisine, elle était en train d’éplucher les ignames. J’attrapai sa main que je tirai jusqu’au salon.
Elle : Qu’est-ce qu’il y a Patrick ? Pourquoi me bouscules-tu comme ça ?
Moi : Ferme là ! Sinon tu risques de déguerpir de cette maison tout de suite avec tes valises.
Elle : Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?
Moi : Commence par d’abord me dire qui est cet Eric ?
Elle : (Son visage change simultanément) Eric ? Mais chérie, je ne connais aucun Eric. D’où sors-tu tous ces trucs ?
Moi : Tu oses en plus me mentir ? Okay dans ce cas, dès lundi, je ferai un test d’ADN voir si les trois enfants sont de moi. Mais gare à toi si ce n’est pas le cas. Commence déjà par préparer ton cercueil.
Elle : (hum, je suis déjà prise la main dans le sac. Ces mensonges doivent cesser. Je l’attrapai par les bras et me mis à genoux devant lui.) J’ai à te parler Patrick s’il te plaît assois-toi, j’ai à te dire quelque chose.
Moi : Ah bon ? Maintenant tu as quelque chose à me dire ?
Elle : S’il te plaît au moins écoute moi. Calme- toi. Je t’en prie.
Moi : Okay, je suis calme. Qu’est-ce que tu as à me dire ?
Elle : (Ne sachant même pas par où commencer). Hum, Je suis désolé Patrick mais je t’ai trompé.
Moi : Ca, je suis déjà au courant. Ne me dit pas que c’est tout ce que tu voulais me dire ? tout ça n’exclue pas de faire le test d’ADN.
Elle : Euh, ce n’est pas la peine de le faire car ils ne sont pas de toi.
Moi : (C’était comme si je recevais un choc électrique. Je n’aimerais pas aller en prison sinon façon dont je vais la bastonner, elle ne se réveillera jamais du coma. Mais je gardai mon calme.) Qu’est ce que tu me dis Tanti ? Dis-moi que c’est une blague ? Tu me trompes dans ma propre maison et en plus tu me laisse élever les enfants d’un autre ?
Elle : …..
Moi : Je te parle, vas-tu me répondre ? (je lui colle une gifle)
Elle : S’il te plaît, je suis désolée. Tu ne me satisfaisais plus Patrick, alors la tentation m’a poussé dans les bras d’un autre.
Moi : Quelle tentation t’a poussée dans les bras d’un autre ? Quelle tentation ? Arrête d’accuser de tord et à travers le mot « tentation ». Toi-même tu ne peux pas fermer ne serait-ce une minute tes jambes. Tu sautes sur le premier venu. Si je ne te satisfais pas au lit, tu pourrais m’en parler et on essayera de trouver ensemble une solution. Le médecin avait pourtant dit que ca rentrerait dans l’ordre. Ne pouvais-tu pas attendre Tanti ? Je suis pourtant ton mari et tu avais promis le jour de notre mariage de prendre soin de moi pour le meilleur et pour le pire. As-tu déjà oublié tes vœux ? Qu’est-ce qui te manque dans cette maison ? Tu as ta propre voiture, tu ne manques de rien alors pourquoi m’infliger une si profonde douleur qui ne guérira jamais ? Tu sais bien que ces enfants sont ce que j’ai de plus cher au monde. Pourtant tu m’as caché que ce ne sont pas les miens ! Tu es le diable en personne. C’est à cause de ta débauche que mes affaires ne marchent plus ces derniers temps. Prends tes affaires et tes enfants et sortez de cette maison. Je ne peux plus vous supporter ne serait-ce qu’une minute. Dès la semaine prochaine, tu recevras les papiers du divorce. Je ne veux même pas savoir avec qui tu couches et qui t’as mis ces trois enfants. Tu m’as tellement déçu et trahi et à te voir, me donne envie de te tuer.
Elle : Non, Patrick, s’il te plaît, ne fais pas ca. Ne me renvoie pas d’ici. Je n’ai nulle part où aller
Moi : je me fiche si tu as quelque part où aller ou pas. Je ne peux pas garder une pétasse sous mon toit. Je t’ai nourrit et prit soin de toi toutes ces années pensant que tu étais quelqu’un de responsable mais je vois que tu es le diable en personne. Je ne veux plus vous voir dans cette maison à partir de demain. Sortez de ma maison et foutez-moi la paix.
Elle : S’il te plaît Patrick, pense au moins aux enfants. Que leur dirai-je ?
Moi : Tanti, ne m’énerve pas. Tu ne savais pas ça avant de me tromper ? Avais-tu au moins pensé à cela ? J’en ai marre de tes explications sans fondements. Dès demain, quitte ma maison avec tes enfants sinon tu risques d’être délogée par force.
****Moi****
C’était comme un coup de machette sur mon cœur. Je me sentis tout d’un coup, avide d’existence. Je sentis le ciel s’apaiser sur moi. Même la mort, ne pourra jamais atténuer cette douleur dans mon âme. Je ne pourrais jamais m’en remettre. Prendre soin d’une femme et de ses gosses pendant plus de quinze ans et se rendre compte juste quelques secondes que t’es rien pour eux, c’est pire que la mort. Les moments passés ensemble, nos folies… Hum, seigneur, je crois que j’ai cette fois ci besoin de ton aide. Pourquoi le monde est si cruel ? Pourquoi tant de sottises ? Je n’étais pas né avec l’éjaculation précoce. C’est un truc qui m’est arrivé après mon traitement d’ulcère gastrique et duodénal. Mais le médecin m’avait rassuré que je retrouverai ma stabilité sexuelle d’avant. C’est juste pour cela qu’elle ne pouvait pas m’attendre. Hum. Je ne veux plus la voir ; ni elle, ni ses enfants. Ils n’ont rien à avoir dans tout ceci mais les voir feront augmenter la haine que j’ai pour leur mère et je n’aimerais en aucun cas qu’ils subissent les conséquences.
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