La bague magique (chapitre 11)

Write by Verdo



****Chapitre 11 : Pleure dans mes bras****


                   ****Adèle****


Je crois qu’il est temps de donner une réponse à Johny. J’ai réfléchi toutes ces deux semaines et je crois que j’accepterai son offre. Je n’ai rien à perdre mais par contre à beaucoup gagner. Deux cent millions, ce n’est pas petit, j’aurai plus besoin de travailler le restant de mes jours. Alors je vais commencer par remballer mes affaires pour ensuite aller le rejoindre. Moi, la future femme Johny.


                     ****Johny****


Je suis essoufflé ce matin. Je n’ai pas pu fermer les yeux ces dernières  semaines. Linda me l’avait dit mais je ne l’avais pas cru. Elle voit des choses que moi-même debout sur un arbre, je ne verrai jamais. Souvenez-vous qu’elle m’avait dit qu’il y avait la présence de quel au’un dans le salon le jour là ? Je ne pourrais jamais imaginer que c’était mon propre ami qui  voulait ma mort juste parce que je voulais l’aider. Je ne voulais plus qu’il dépense juste pour dépenser mais investir dans quelque chose qui pourra lui apporter des bénéfices dans le long terme. Mais il a compris de travers mes pensées et a tenté de prendre ma vie. Si seulement Linda n’était pas avec moi ce jour là, je serai déjà six pieds sous terre. Ils riront ma mort et boiront ce qui m’est arrivé. Mais je suis toujours là. Dois-je lui pardonner pour ce qu’il a fait ? Je ne sais toujours pas. Linda m’a dit de lui accorder le pardon mais de lui laisser prendre son chemin et moi le mien. Tant qu’elle est à mes côtés, rien de grave ne m’arrivera. Maman et mes sœurs aussi m’ont demandé de lui pardonner et de quitter ensuite le village. La méchanceté et l’égo de certains villageois pourraient me tuer un jour après tout ce que j’ai fait pour eux ; disaient-elles. Alors, ce matin nous avons décidé ensemble moi et ma mère de ne pas se rendre chez le chef du village mais plutôt chez Koffi.

C’était comme il n’y avait personne dans son domicile. La devanture étant restée sans coups de balais, on dirait que la maison a été abandonnée. J’ai quand-même cogné plusieurs fois mais sans réponse. Maman a désiré que nous partions vu que personne ne sortait. Je rentrai dans ma voiture histoire de fermer la portière et démarrer lorsqu’ Adjovi sortit.


Moi : (je redescendis avec maman) Adjovi ! Donc vous étiez à l’intérieur ?


Elle : Oui. Je ne me sens pas bien. Bonjour Mami

Maman : Bonjour ma fille.


Moi : Et Koffi ?


Elle : Il est à l’intérieur. Venez, entrez s’il vous plaît.

A l’intérieur.


Moi : (après les salutations) nous sommes ici ce matin moi et ma mère, pour voir comment vous alliez et discuter un peu.


Elle : (sourires) Cela me fait plaisir de nous avoir honorés de votre présence. Je n’aurai jamais imaginé qu’après tout ce qui s’était passé, vous alliez venir nous voir. Merci pour tout Mamie et Johny.


Moi : Je t’en prie Adjovi. Ce n’est rien. Alors Koffi, dis moi comment tu te sens aujourd’hui ? ca va mieux ?


Koffi : (peine à répondre) ca va Johny.


Moi : Super. L’autre motif de ma visite est que je te pardonne. Je n’ai plus rien contre toi. C’est vrai que tu as essayé de me tuer mais ce n’est pas grave. Tu m’as plutôt aidé à ouvrir les yeux et à bien comprendre la vie. Mais il faut que tu changes de comportement Koffi. Au début j’étais très en colère parce que mon meilleur ami en voulait à ma vie mais j’ai fini par comprendre que dans la vie, tout peut arriver. Je ne t’en veux plus pour ce que tu as fait alors tu peux être tranquille. On n’ira non plus devant le chef. C’est à toi-même de te renaître Koffi sinon moi je n’ai rien contre toi. 


Koffi : j’ai été ingrat, jaloux et idiot tout simplement. Mais il n’y a pas un jour qui passe sans que je ne regrette l’acte que j’ai posé. Tu as un grand cœur et tu disposes d’une grande sagesse Johny sinon tu ne pourras jamais venir accorder le pardon à celui qui a tenté de te tuer dans ta propre maison.  Je suis désolé pour ma méchanceté et mon insolence.


Moi : Ne t’inquiète pas. Maintenant on va devoir vous quitter.


                    ****Mélanie****


La vie est injuste et l’être humain est le vivant le plus méchant que je connaisse. Mon frère doit quitter ce village car ils ne lui donneront aucun répit. Maman viendra rester chez moi. Mais qu’est-ce que je vois là ? Patrick ? Qu’est-ce qu’il fait ici ce matin ? Encore avec ses histoires là. Si ce n’est pas qu’il m’a déjà vu, j’allais le semer. Je m’approche de lui.


Moi : Patrick ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Ce matin ? En plus tu es saoul ? Patrick ! Pourquoi es-tu si saoul ce matin ? Oh mon Dieu qu’est-ce qui s’est passé ?


Lui : Elle m’a brisé le cœur Mélanie. Elle m’a trompé.  Mes trois fils ne sont pas de moi. . Tout ce temps, j'étais l’homme le plus idiot du monde. Comment ne pas me rendre compte de tout ce qui se passait ? J'ai mal Mélanie, j'ai mal au plus profond de moi. J'ai juste envie de mourir. Je veux en finir avec ma vie parce que ça ne vaut plus la peine Mélanie. Ce n'est plus la peine.


Moi : Non, tu ne vas pas faire ça. Tu ne te suicideras pas. Et en plus tu n'étais pas un idiot. Tu étais juste amoureux Patrick. Ce n'est pas un crime de tomber amoureux en plus tu étais marié. C’est douloureux mais sèche tes larmes mon cher Patrick car elle ne vaut pas la peine que tu pleures pour lui. S'il te plaît. Rentrons. Ne reste pas là pour que les gens qui passent te regardent. Rentrons.


Lui : Je suis mort Mélanie. Je suis mort. Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait contre le bon Dieu pour qu'il me donne ce genre de femme ? Je savais que tu étais au courant Mélanie mais tu ne m'as rien dit.


Moi : (Le regardant, les larmes commencèrent à couler dans mes yeux.) Oui je le savais Patrick mais ce n’était pas à moi de te le dire. Je ne voulais pas être la source de votre séparation et aussi de ton chagrin. Il venait à la maison souvent lorsque  tu étais au boulot. Lorsque j'ai reproché cela à votre femme, il m'a demandé à ce que je ramasse mes affaires et dégager de la maison et c’était sur le champ. Raison pour laquelle je suis parti Patrick. Je suis vraiment navré que tu souffres ainsi. Mais crois-moi, avec l'aide de Dieu, ça va passer. Elle ne te méritait pas. Elle ne méritait pas ton amour.  Pleure, pleure autant de fois que tu veux pour évacuer ton mal. Pleure dans mes bras Patrick. 

Je le pris dans mes bras, le serrai très fort en pleurant avec lui. Il ne méritait pas ce qui lui arrive. Il me fait de la peine. Mais pourquoi je me sens autant mal que lui ? Je n'en sais rien. Peut-être que c'est la compassion. C'est un homme bien et gentil. On dit souvent que les bonnes personnes tombent toujours sur des mauvaises femmes. Il a besoin de soutien psychologique. Pour ça, je pense qu'il peut compter sur moi.


                      ****Johnny****


Cette nuit,  assis sur mon lit,  l'air pensif, je plongeai mon regard dans le vide. Je ne savais exactement ce à quoi je pensais. Linda était tout juste derrière moi en  train de me regarder. Elle savait bien que quelque chose n'allait pas. 


Linda : chérie qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu as l'air pensif ?


Moi : Hum, Bb, tant de choses me tracassent ici.


Linda : Tu peux m'en parler non ? Si je pourrais t'aider.


Moi : Hum ma chérie. Les gens t'aimeront juste pour ce que tu as et non ce que tu es. Quand je n’avais rien, personne n'entendait parler de moi. Personne ne voulait s'en prendre à ma vie. Personne ne m'enviait mais regarde tout ce qui se passe dans ma vie aujourd’hui ? Ils veulent tous être à ma place. Et mon meilleur ami Koffi ?  J'ai eu pitié en le voyant aujourd’hui.


Linda : La vie est ainsi faite mon chérie. Tu dois laisser les palabreurs et avancer. C'est grâce à eux que tu deviens de plus en plus fort. Tant que je suis avec toi, personne, je dis bien personne te fera du mal.


Moi : Oui je le sais Bb. Mais je vais te demander  quelque chose. Promets-moi  que tu ne vas pas refuser.


Linda : Hum, d'accord, je t'écoute. 


Moi : Est-ce que tu pourrais rendre la vue à Koffi ?


Linda : (changeant d'humeur) Quoi ? Lui rendre la vue ? Il a essayé de te tuer. 


Moi : Oui je sais. Ne te fâche pas. Je sais qu'il a merdé mais c'est quand-même mon ami. Et c'est même toi qui m'a demandé de lui accorder mon pardon. Je sais que tu peux le faire. S'il te plaît.  Aide-le à revoir. Sa femme n'est pas dans un bon état. Elle souffre de l’intérieur.


Linda : Ce que tu me demandes est un peu difficile. Je ne l'ai jamais fait auparavant mais je vais essayer. 


Moi : Okay. Merci chérie.


Linda : C'est juste pour toi que je le fais. 


Moi : Bizous bizous.


                       ****Linda****


Hum, je n'ai jamais essayé ce que Johny me demande. Nous avons des règlements spécifiques chez nous. Étant donné que moi-même je suis une princesses et future reine, je n'ai pas le droit d'en briser. Utiliser nos pouvoirs dans ce sens est passible de trahison et d’offenses et mérite un renvoi sans retour. Pourquoi Johny essaie de sauver quelqu'un qui en veut à sa vie ? Il pourrait certes lui pardonner mais sans autant en faire pour lui. Je l'aime et en aucun cas, je ne laisserai pas souffrir. Pour cela, je vais risquer ma vie et réputation pour lui, juste pour lui faire plaisir. Je me fous des retours et conséquences que cela peut provoquer. L'essentiel est que je l'aime.


 

              ****Maman Johny****


Je dois faire en sorte que mon fils ait la tranquillité d'esprit et de vivre. Et pour que cela arrive, il doit quitter le village. Après tout ce qui s’est passé ces derniers temps, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose. Il est le seul pour nous. Quand on a un problème, c'est sur lui seul qu'on peut compter parce que tous les autres membres de la famille nous ont tourné le dos après la mort de leur père, mon mari. Je dois tout faire pour protéger mes enfants d'eux surtout mon fils. Il n'y a pas un jour où on ne lui a jamais rendu visite pour problèmes d'argents ! Est-il devenu une banque ou un centre social ? Et ce qui m’écœure le plus c'est lorsque ses propres amis préfèrent le tuer pour raison de ne les avoir pas aidés. Après son mariage, on quittera le village. Le manoir restera. Les majordomes en prendront soin. Je dois éloigner mon fils de tous ces loups sinon je risque de le perdre comme son père.


                      ****Koffi****


Je vais de mieux en mieux depuis la visite de Johny et sa mère. Si c'était dans une autre vie, je ne poserai plus jamais un acte pareil. Je remercie beaucoup Adjovi de m'avoir aidé et soutenu dans cette affaire. C’est la meilleure des femmes que l'on puisse avoir. Malgré ce que j'ai fait, elle ne m'a pas quitté. Elle est restée à mes côtés et m'a apporté son aide. Pour elle, je changerai de comportement et d’attitude. Je ne resterai plus dans ce village pour que les gens portent leurs mauvais yeux sur moi. Je dois recommencer une nouvelle vie avec ma femme. Elle mérite le bonheur d'un mariage. Tant bien même que je ne vois pas, je promets de la rendre heureuse avec cette nouvelle page de la vie que nous ouvrirons. J'entends des pas, j'y porte mes regards et voici ce qui se passa. Je voyais de nouveau. Ma femme était devant moi, une bassine sur la tête. Elle revenait du moulin. Lorsque je lui annonçai que je voyais de nouveau, elle ne crut pas tout de suite. Elle me montra ses doigts et me demandai de les déchiffrer. Ce que je réussis plusieurs fois. Alors, elle fut complètement convaincue. C'était de la joie. Dieu merci. Je suis de nouveau voyant. Elle ne savait pas à quel moment elle laissa tomber la bassine sur le sol en sautant dans mes bras. J'étais un homme nouveau.


                       ****Tanti****


Depuis que je suis partie de la maison de Patrick, il ne m'a pas contacté. Ni téléphone ou SMS histoire de voir si les enfants vont bien. Il leur manque, je l'avoue. Et pour le moment je ne sais pas quelle explication leur donner. Ma mère ne cesse à chaque fois de m'engueuler  et de me crier dessus que je suis une bonne à rien et une pétasse. Au mois si je savais faire quelque chose. J'étais tellement gâtée chez mon mari que je me croyais la reine du monde. Voilà qu’aujourd’hui, je n'ai rien et je ne suis rien. Tout peut basculer en un jour.  Je regarde mes trois enfants à chaque fois et les larmes coulent sur mes joues. Je suis bête, je l'avoue. On se rend compte de l’importance de quelqu’un après l'avoir perdu. Je me suis mis à la place de Patrick. Moi qui criais sur lui en lui chantant des bêtises tout ce temps. Il ne m'a jamais laissé affamée. Il prenait bien soin de mes enfants. Voici maintenant aujourd’hui, même vingt-cinq francs pour acheter un pure water, je n'en ai pas. Je pleure à chaque fois que Patrick me venait en tête. Il venait de m'envoyer les papiers du divorce que j'ai signés. Que ce qui m'arrive, ne vous arrive pas. J'ai essayé de joindre Eric pendant tout ce temps mais pas de réponses. J'étais même parti là où il habitait mais selon le vigile, il y a un mois qu'il est passé vider la maison de ses affaires. Il n'habitait plus là. Je ne peux même plus subvenir aux besoins de mes enfants. Ma mère est celle qui  paie les pots cassés de mes folies. Hum, la honte.


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