La demande

Write by Djelay

Djelay écoutait attentivement. Bien que tout cela ne soit derrière eux, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des frissons à certains passages. Penser que Max avait vécu toutes ces atrocités notamment les coups lui faisait mal au cœur. Connaissant Francis, elle était certaine qu’il lui avait balancé toutes sortes d’insultes.

-         Lorsque je l’ai vu trainer Djelay jusque dans la cuisine je n’ai pas pu empêcher la rage de me posséder. (Djelay lui pressa la main) Je me suis donc démerdé pour me libérer. Vous connaissez la suite étant donné le résultat.

Les réactions de Djelay n’avaient pas échappé à Max. Elle se raidissait, tremblait ou tressaillait lors de certains passages. Il embrassa sa tempe en lui susurrant des mots réconfortants.

-         Effectivement. Je dois avouer que vous l’avez sacrément amoché M. Tremblay. Nous avons retrouvé votre arme sur les lieux… Annonça-t-il.

-         C’est moi qui l’ai apportée. Admit Djelay.

-         Pourquoi ?

-         Par pure précaution inspecteur. Répondit-elle.

-         Vous êtes-vous déjà servi d’une arme ?

-         Non. Mais je l’aurais fait si cela avait été nécessaire.

-         Je vois. Pourquoi Francis Tremblay vous a-t-il contactée ?

-         Il voulait que je lui apporte des documents appartenant à Max.

-         M. l’inspecteur, Djelay vient à peine de reprendre connaissance et elle a besoin de se reposer. Intervint Max.

-         Oui. Je comprends. De toute façon, nous avons terminé. Merci pour votre collaboration. Portez-vous bien Mlle.

-         Merci inspecteur.

-         Et vous aussi M. Tremblay. Vous avez visiblement besoin de soins. Ajouta-t-il avant de s’en aller.

Le docteur vint plus tard examiner Djelay. Max dû les laisser seuls parce que Djelay avait insisté pour qu’il aille se faire soigner. Il revint bientôt en meilleur état.

-         C’est beaucoup mieux ainsi. Observa Djelay lorsqu’il franchit la porte.

-         Et je me sens nettement mieux. Renchérit-il.

-         Tu vois que j’ai eu raison de te forcer. Il sourit.

-         Oui. Avoua-t-il. Je viens de parler au docteur. Il a dit que tu pouvais rentrer.

-         Maintenant ? S’extasia-t-elle.

-         Oui. Mais il doit d’abord me remettre une ordonnance.

-         Pour moi ?

-         Oui. Nous partirons ensuite. 

Max l’avait portée comme le font les nouveaux mariés, jusque dans la chambre. Ensuite, il l’avait délicatement posé sur lit tout en s’assurant qu’elle était bien installée. C’était incroyablement romantique. Leslie l’avait appelé durant le trajet en voiture. Elle avait appris la nouvelle aux infos et lui en voulait pour ne lui avoir rien dit. Leslie finit par se calmer quand Djelay  expliqua  que Francis avait menacé de faire du mal à Max si elle en touchait un mot à qui que ce soit. Elle a tout de même tenu à  aller la voir bien que Djelay eut insisté sur le fait qu’elle allait beaucoup mieux.

-         Oh ma chérie. Leslie était entrée en trombe dans la chambre de Max. Ignorant Max qui était assis sur le bord du lit, elle se précipita dans les bras de son amie.

-         Tu vas bien ? tu n’es pas blessée ? Elle examina chaque parcelle de son corps à la recherche de la moindre blessure.

-         Calme-toi Leslie. Je vais bien. j’ai juste un peu mal à la tête.

-         J’ai failli avoir une crise cardiaque lorsque je t’ai vu aux infos. Ce Francis est un malade mental. S’écria-t-elle.

-         Oh Max. pardon je ne t’avais pas remarqué. Tu vas bien ? Ils ont dit à la télé qu’il t’a retenu prisonnier pendant vingt-quatre heures. Dit-elle à l’égard de Max

-         Oui c’est vrai. Confirma-t-il.

-         Et c’est vrai que tu étais attaché à une chaise. Il acquiesça d’un signe de tête. 

-         Oh mon Dieu. Je n’arrive pas à croire que vous ayez vécu tout ça. Mais heureusement que ce salopard a été arrêté. Lança-t-elle haineuse. Excuse-moi Max, je sais que c’est ton cousin mais…

-         Il l’a bien mérité. Ne t’excuse pas. la coupa-t-il. Je vous laisse papoter. Je dois parler à Tom et me rafraichir ensuite.

-         Oh. Veux-tu que nous partions dans ma chambre pour que tu…

-         Non. Ne vous dérangez pas. J’utiliserai ton ancienne salle de bain. Il lui donna un langoureux baiser puis sortit sous le regard confus de Leslie.

-         Qu’est-ce que j’ai raté ? Hier tu le détestais et aujourd’hui il t’embrasse.

-         Nous sommes ensemble. Dit-t-elle timidement.

-         Djelay, il va encore te…

-         Il m’a avoué qu’il m’aimait.

-         Vraiment ? Fit Leslie surprise.

-         Oui. Il me l’a avoué à mon réveil, à l’hôpital.

-         Ouah. Il a fini par s’en rendre compte. Moi, je l’ai toujours su. Et je te l’ai dit. Tu t’en souviens.

-         Oui. Mais je devais l’entendre de sa propre bouche pour pouvoir le croire.

-         J’ai l’impression qu’il y a autre chose vu la tête que tu fais. Tu as l’air embarrassée.

-         Eh bien c’est que… j’attends… enfin

-         Quoi ? Accouche !

 Djelay explosa de rire à la grande surprise de Leslie. Celle-ci lui palpa le front et la joue pour s’assurer qu’elle n’avait pas de fièvre.

-         Je vais bien… je vais bien. Répéta Djelay.

-         Tu délires Djelay, j’appelle tout de suite le médecin. Elle avait l’air sérieux.

-         Non je ne délire pas. pouffa Djelay.

-         Mais qu’est ce qui te prend de rire de la sorte sans raison.

-          Tu m’as fait rire en disant « accouche ». Elle voulut rire de nouveau en  voyant la tête que faisait Leslie.

-         C’est une expression qui veut simplement dire…

-         Je sais très bien ce que ça veut dire Leslie.

-         Mais quoi ? Bon Dieu Djelay tu vas parler !

-         Je suis enceinte, donc normalement je ne peux pas accoucher maintenant mais dans neuf mois.

Leslie resta un moment sans voix avant d’éclater de rire à son tour. Apparemment c’était contagieux car Djelay s’y remettait elle aussi. Les deux amies riaient sans parvenir à s’arrêter. Ce fut Leslie qui se reprit en premier.

-         Tu as un sacré sens de l’humour Djelay.

-         Ce sont les hormones ! Pouffa-t-elle.

-         Depuis quand le sais-tu ?

-         Que ce sont les hormones ?

-         Non. T’es bête (Leslie sourit). Ta grossesse ?

-         Je l’ai su très tôt ce matin. En fait c’est Mme Roy qui le soupçonnait  à cause de mes nausées. Elle m’a donc suggéré de faire un examen de sang pour être située.

-         Ah. Et Tu l’as dit à Max ?

-         Il le savait déjà.

-         Non ! s’écria-t-elle, abasourdie. Comment l’a-t-il su ?

-         Le médecin le lui a dit pendant que j’étais inconsciente à l’hôpital.

-         C’est clair maintenant. Et comment a-t-il réagi ?

-         Normalement. Il a même été heureux de savoir qu’il allait devenir papa.

-         C’est mignon. Miaula Leslie rêveuse. Alors à quand le mariage ?

-         Nous n’en avons pas encore parlé.

-         Qu’il se décide rapidement sinon je t’emmène loin d’ici. Plaisanta-t-elle.

Max s’était enfermé dans son bureau avec Tom. Il avait prévu lui parler avant de prendre une douche mais a changé d’avis. Cette douche lui avait fait un grand bien. Il en avait besoin vu l’état dans lequel il se trouvait.

-         Tout est ok dans mon appartement ?

-         Oui M. Tremblay. Nous avons remis tout en ordre. Répondit Tom de manière très professionnelle. 

-         Parfait. Dis-moi, comment as-tu su pour Francis ?

-         Je n’en savais rien Mr. J’ai juste suivi Mlle Kassi qui m’avait semblé nerveuse lorsque je lui ai demandé où est ce qu’elle partait. Elle m’a répondu qu’elle se rendait chez son amie Leslie. J’ai trouvé cela très étrange parce qu’elle y était la veille et il était trop tôt pour rendre visite. De plus, elle avait insisté pour prendre un taxi.

-         Vous l’avez donc suivi jusqu’à l’entreprise. Poursuivit- Max.

-         C’est exact. Quand votre secrétaire m’a dit que vous n’étiez pas encore arrivé, j’ai su qu’il se passait quelque chose. J’ai alors prévenu la police et appelé une ambulance par précaution. Puis je suis monté à votre appartement.

-         Très bonne réaction Tom. Vous avez fait du bon travail.

-         Merci M. Tremblay.

-         Prenez votre après-midi. Vous l’avez bien mérité.

-         Mais Donald est en congé, vous serez sans protection.

-         Ce n’est pas grave. De plus je crois que le danger est passé.

-         Mais Mr, il pourrait arriver …

-         Ce n’est pas à discuter. Allez-vous reposer. Ordonna Max.

-         Très bien. Merci M. Tremblay.

Tom était sur le point de franchir la porte quand Max l’interpella.

-         Oui Mr ?

-         Merci. Dit Max les yeux remplis de reconnaissance.

-         Je vous en prie Mr. Répondit Tom avant de prendre congé.

Max n’était toujours pas de retour. Cela faisait un bon moment que Leslie était partie. Elle était seule  et il commençait à lui manquer (Elle sourit). Djelay avait tout le temps envie d’être près de lui, surtout dans ses bras. Elle était la femme la plus heureuse du monde depuis que Max lui avait avoué son amour . Il l’aimait, il l’aimait, il l’aimait.

-         C’est dingue ! S’exclama-t-elle à haute voix le  sourire aux lèvres.

-         Qu’est-ce qui est dingue ?

Djelay sursauta en entendant la voix de Max. Il était entré dans la chambre sans faire de bruit.

-         Tu m’as fait peur, bon sang !

-         Vraiment ? La taquina-t-il  en la rejoignant dans le lit.

-         Hum ! tu sens bon (elle renifla son cou) et cette tenue te rend très sexy. Max explosa de rire.

-         Djelay, ma belle Djelay.

 Il rapprocha son visage du sien qu’il prit entre ses mains. Son air amusée disparut pour laisser place à une expression qui était à présent familière à Djelay : le désir.

-         Sais-tu à quel point je t’aime ? hein ?

Murmura-t-il contre le coin de ses lèvres, l’endroit qu’il venait à peine d’embrasser.

-         Je t’aime plus que ma propre vie. Poursuivit-il.

-         Et moi je t’aime plus que tout au monde Max.

-         C’est vrai ? il embrassa tour à tour l’intérieur de ses mains.

-         Quoi ?  Tu en doutes ? Elle fit une grimace avec la langue. 

-         Non ma chérie. Tu m’aimes plus que notre fils alors ? La taquina-t-il.

-         C’est un coup bas ça. Elle lui donna un coup à la poitrine faisant mine d’être en colère.

-         Aie ! je meurs.

 Max posa la main à l’endroit où l’avait frappé Djelay et se laissa tomber sur le Lit ce qui la fit rire.

-         Et qui te dit que c’est un garçon ?  Elle se coucha près de lui posant la tête sur son torse.

-         Je voudrais que ce soit un garçon. Répondit-il en caressant ses cheveux.

-         Ah bon ? pourquoi ?

-         Pour qu’il puisse protéger sa petite sœur.

-         Oh Max ! Elle posa un doux baiser sur ses lèvres.

-         C’est mignon ce que tu dis. Ajouta-elle.

-         Et toi ? tu voudrais une fille ou un garçon ?

-         Un enfant en bonne santé me comblerait peu importe son sexe. Elle prit sa main entre la sienne et y déposa un tendre baiser.

-         L’idéal serait d’avoir des jumeaux.  Avoua-t-il.

-         Des jumeaux ? C’est adorable ! J’aimerais aussi. Je te préviens nous passerons des nuits blanches à les bercer.

-         Je m’y ferai. Je les aimerai comme je t’aime ma chérie.

Il s’allongea au-dessus d’elle, enfonçant les coudes dans le lit pour la protéger de son poids. Elle avait le regard fixé sur ses lèvres. Ses yeux emplis d’amour, réclamaient les baisers de son cher et tendre amant. Pourtant celui-ci ne bougea pas. Soutenant son regard, il retenait cette envie ardente de lui faire l’amour dans l’immédiat. Djelay avait les yeux les plus magnifiques du monde. Pensa-t-il. Et elle était sans doute la femme la plus belle et la plus pure parmi toutes celles qu’il avait jadis fréquentées. Il la regarda puis imagina la vie sans elle. Ce serait comme être privé d’oxygène. La vie sans Djelay ne serait jamais  la sienne. se dit-il.

-         Veux-tu devenir ma femme ? Demanda-t-il soudainement.

Elle ouvrit grand les yeux ne sachant quoi répondre. Elle ne s’y attendait pas.

-          Alors ? Serais tu assez folle pour accepter de m’épouser ? Insista-t-il. Je sais que j’ai été un imbécile, un connard et que maintes fois, j’ai noyé ses beaux yeux de larmes (il marqua une pause). Mais je t’aime et je promets faire de toi la femme la plus heureuse de l’univers. Je promets aussi être le papa le plus affectueux qu’il soit. Djelay ne broncha toujours pas.

-         Dis quelque chose s’il te plait, même si c’est non. J’avoue que ma demande manque de romantisme et je pourrai la refaire si tel est ton désir mais répond moi je t’en prie.

La voix de Max s’était faite suppliante. Djelay savait ce qu’elle répondrait mais sa gorge était nouée à cause de l’émotion soudaine. Elle voulait être la femme de Max et ce depuis toujours. Il lui suffisait de dire oui mais pourquoi sa voix refusait-elle de lui obéir ? L’inquiétude s’empara de Max. Il avait gardé la même position attendant désespérément la réponse de Djelay qui tardait à venir.

-         Djelay ? (il lui caressa le visage) Si tu n’es pas prête… (Elle  secoua vivement la tête). Dis quelque chose enfin, je deviens fou. En guise de réponse, elle hocha la tête, signe d’approbation. Le visage de Max s’illumina de joie.

-         C’est oui ?

-         Oui. Répondit-elle enfin.

Heureux comme un oiseau dans l’air, Max s’empara des lèvres de la femme qui venait d’accepter d’être son épouse, dans un baiser avide. Celle-ci s’abandonna entièrement. Il faisait preuve de délicatesse comme d’habitude. Ses gestes étaient tendres. Djelay deviendrait sa femme et il l’aurait près de lui pour toute la vie. Si on lui avait dit qu’il serait un jour heureux avec une femme, il ne l’aurait pas cru. Djelay était apparue comme un ange dans sa triste vie. Elle y a apporté des couleurs qui l’ont embellie. Il ne se fatiguerait jamais d’être reconnaissant au bon Dieu pour ce magnifique cadeau qu’était Djelay, sa future femme.

-         Je t’aime bébé.

-         Je t’aime aussi Max. Répondit -elle à son oreille.

Cette nuit, il lui fit l’amour passionnément les faisant tous les deux basculer dans un plaisir suprême. Allongés dans le silence apaisant de la nuit, ils savouraient cet instant, satisfaits et heureux. 

-         Quand annonceras-tu la nouvelle à ta famille ? Lui demanda-t-il.

-         Le mariage ?

-         Et la grossesse. Ajouta-t-il en caressant lui caressant le dos.

-         Nous le ferons ensemble mon chéri. Ensuite nous l’annoncerons à ta famille. Répondit-elle.

-         A propos, Maryline est-elle au courant pour Francis ?

-         Non, je lui raconterai tout quand elle rentrera de voyage. Tu n’as jamais reparlé de ton oncle. As-tu essayé de le contacter ? Le visage de Djelay  rembrunit.

-         Non. Lui non plus n’a pas cherché à savoir ce qui est advenu de moi. Ma mère m’a raconté qu’elle ne parvenait plus à le joindre. Dit-elle dégoutée.

-         D’un côté, je remercie le ciel qu’il t’ait abandonné parce que cela m’a permis de te rencontrer.

Il la contempla amoureusement en bénissant le ciel pour avoir placé sur son chemin cette magnifique femme. Djelay se blottit contre lui en lui promettant de rester à ses côtés quoi qu’il arrive. Selon Maryline, Sandra avait quitté le Canada et Francis était en prison. Max et elle pourraient à présent vivre leur amour sans crainte ni frayeur. Elle serait une épouse aimante et une bonne mère.

-         Nous pourrions annoncer la nouvelle de vive voix à ta famille. Qu’en penses-tu ? Djelay se redressa brusquement.

-         Tu veux que nous allions en Côte d’Ivoire ? Elle arbora un sourire radieux.

-         Oui. Si tu es d’accord nous irons la semaine prochaine.

-         Oui oui oui. Merci mon amour. Dit-elle en se jetant à son cou. Max voulait la voir heureuse et il ferait tout pour y parvenir.

-          Maintenant repose toi ma chérie, il se fait tard.

-         Toi aussi tu as besoin de repos mon chéri.

-         Ne t’en fais pas pour moi. Je suis costaud. Répondit-il amusé.

Djelay explosa de rire. Son rire contagieux s’empara de Max. Ils étaient enlacés, nus sous la couverture avec pour seuls témoins les murs et les meubles de la chambre.

 

Fin du quinzième chapitre. Bizbi.

P-S : il s’agit du dernier chapitre, mais étant donné qu’il y’a un épilogue  on dira  que c’est l’avant dernier (sourire). RDV donc samedi pour le dernier chapitre de ‘’Amour de couleurs’’.

 

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