Reconciliation
Write by Djelay
Max se jeta soudainement sur lui avant même qu’il eut le temps de se rendre compte de ce qui se passait. Le revolver s’échappa des mains de Francis et glissa jusqu’à la porte de la cuisine. Les coups s’enchainaient, ne laissant aucun répit à Francis. Son visage giclait de sang cependant cela n’arrêtait pas Max. Il était déchaîné. Ses coups redoublèrent de puissance. La rage s’était emparée de lui. Il était comme possédé et ne parvenait plus à se maîtriser. Il était en train de l’étrangler lorsque deux puissants bras le séparèrent de Francis. Ce dernier était sacrément amoché. Quand Max revint à lui, il vit Tom examiner de près Francis qui gisait au sol. Soudain l’image de Djelay étendue immobile au sol lui vint en tête. Il se précipita alors vers elle.
- Appelle une ambulance Tom ! S’écria-t-il, elle ne réagit pas. Il espérait la faire reprendre connaissance en appelant son nom à plusieurs reprises.
- C’est déjà fait monsieur, j’ai aussi appelé la police. Ils devraient arriver d’une minute à l’autre. Max parut surpris mais évita de poser des questions. Tout ce qui comptait présentement c’était Djelay et il fallait qu’elle survive.
- Ma chérie, réveille-toi s’il te plait. Tu n’as pas le droit de m’abandonner maintenant que j’ai compris que je t’aimais.
Il la tenait dans ses bras, la tête sur ses genoux. Il était glacé de peur à l’idée que Djelay s’en aille de l’autre côté. Francis avait eu de la chance que Tom soit arrivé à temps pour l’arrêter. Mais s’il arrivait que Djelay ne se réveille jamais, il irait terminer ce qu’il avait commencé quitte à terminer le reste de sa vie en prison. L’ambulance arriva et emmena Djelay à l’hôpital. Max insista pour rester auprès d’elle durant le trajet. Les policiers se sont vus obligés de l’y autoriser remettant à plus tard les interrogatoires. Francis fut lui aussi transporté à l’hôpital par une autre ambulance arrivée juste après le départ de la première.
- Comment se porte-t-elle docteur?
Max se tenait debout au pied du lit sur lequel Djelay était étendue. Elle était toujours inconsciente ce qui intensifia l’inquiétude de Max.
- Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Insista-t-il angoissé.
- Elle a reçu un violent coup sur la nuque. Mais forte heureusement, les examens n’ont montré aucun signe de lésion cérébrale. Vous pouvez donc vous détendre car elle va s’en remettre. Elle aura juste une petite cicatrice sur la nuque à cause de sa blessure que nous avons dû recoudre. A part ça, elle n’a rien qui soit grave et le bébé non plus.
- Pardon ? le bébé ? Vous avez dû vous tromper parce…
- Votre amie est enceinte M. Tremblay. Max tomba des nues, restant sans voix.
- A voir la mine que vous faites, il est clair que vous ne le saviez pas.
- Je n’étais effectivement pas au courant docteur. Murmura-t-il le regard posé sur Djelay. Cette nouvelle le décontenança.
- Il se pourrait qu’elle non plus ne le sache pas car elle n’est enceinte que de deux semaines.
- Deux semaines ? Répéta-t-il.
- Oui. Etes-vous le père du bébé ? Max ne répondit pas tout de suite.
- Euh… je suppose que oui. Finit-il par dire. Le docteur arqua les sourcils.
- Ok. Une infirmière viendra régulièrement vérifier l’état de votre… (il hésita)
- Fiancée. Acheva Max. Nous sommes en couple.
- Très bien. A présent Je dois aller m’occuper d’autres patients. Détendez-vous M. Tremblay, tout va bien. Ajouta le docteur en sortant.
- Merci docteur.
Max n’en revenait toujours pas. Djelay était enceinte et il était sans aucun doute l’auteur de la grossesse. Cela faisait environ une heure que le médecin était parti et Djelay n’était toujours pas réveillée. Le docteur lui avait peut-être conseillé de se détendre mais il n’y parvenait pas. Il ne sera pas tranquille tant que Djelay sera inconsciente. Il avait refusé qu’on lui fasse des soins. Rester jusqu’à ce que Djelay s’en remette était sa priorité (pensa-t-il). Il poussa une chaise près du lit, s’y assis puis posa la tête sur le bord du lit. Il était fatigué. Francis l’avait maintenu attaché pendant plus de vingt-quatre heures. Ses poignets lui faisaient mal et il avait des courbatures.
Djelay se réveilla. Elle avait la tête qui menaçait d’exploser. Où était –elle ? (pensa-t-elle). Sentant un poids sur son bras gauche, elle tourna la tête et vit Max assoupi. Il dormait et elle ne voulait pas le réveiller. En regardant autour d’elle elle sut qu’elle se trouvait dans un hôpital. Soudain elle se souvint des menaces de Francis, de l’appartement de max et du coup qu’elle avait reçu. Instinctivement elle se toucha la nuque. Son geste réveilla Max.
- Ma chérie, tu es réveillée ? Tu vas bien ? s’excita Max soulagé.
- J’ai mal. Dit-elle faiblement.
- Où ? s’inquiéta-t-il ?
- Là. Elle désigna sa nuque.
- Oui je sais tu as reçu un coup. Il posa un doux baiser dans la paume de sa main. Je vais appeler l’infirmière.
L’infirmière l’examinait pendant que Max parlait au téléphone. Djelay ne pouvait pas entendre ce qu’il disait cependant il avait l’air contrarié.
- Vous allez beaucoup mieux Mlle. Avalez ces comprimés, ils apaiseront la douleur à votre tête.
- Merci. Djelay avala les comprimés. Et mon bébé ?
Elle avait parlé à voix basse afin que Max n’entende pas.
- Le bébé n’a rien. S’empressa-t-il de répondre avant que l’infirmière n’ouvre la bouche.
Oh. Zut, il l’a entendu. Une seconde, comment l’a-t-il su ? Se demanda-t-elle.
- Pouvez-vous nous laissez seuls s’il vous plait ?
S’adressa-t-il à l’infirmière sans un regard. Ses yeux étaient fixés sur Djelay.
- Quand comptais-tu m’annoncer la nouvelle ? Demanda-t-il après le départ de l’infirmière. Il avait l’air plutôt calme.
- Je ne l’ai su que ce matin à une heure du matin pour être précise. Répondit-elle sèchement. Mais sois rassuré, je peux très bien m’occuper de mon bébé tou…
- Arrête Djelay. Dit-il d’un air las. Ça ne t’épuise pas ? les disputes ? Je ne fuirai jamais mes responsabilités. Je suis le père de ce bébé et je l’assumerai.
- Tu croyais vraiment que je te laisserais la charge entière de notre enfant? As-tu une si mauvaise opinion de moi ? Ajouta-t-il.
Elle resta silencieuse. Notre enfant ? Il avait dit notre enfant. L’aimait-il déjà ? Ce petit bonhomme qui grandissait en elle ? Djelay sentait son cœur bondir d’espoir dans sa poitrine. Tout n’était peut-être pas perdu. Il ne serait jamais à elle certes mais au moins il aimait son enfant et c’était ce qui importait le plus.
- Regarde-moi. Il l’obligea à relever la tête. Tu croyais que je vous aurais abandonné le bébé et toi ?
- Seulement le bébé puisque moi tu m’as déjà abandonné. Il vint s’assoir sur le bord du lit prenant sa main entre les siennes.
- Et j’ai eu tort de le faire. Avoua-t-il.
Djelay fut surprise de sa réponse. Elle ne saisit pas le sens exact de sa phrase. Que voulait-il dire par là ? Il la ferait espérer de nouveau avant de la rejeter comme il en avait l’habitude. Cette fois ci, elle ne se laisserait pas avoir.
- Lorsque je t’ai téléphoné et que j’ai demandé que nous ayons une conversation, sais-tu ce que je voulais te dire ?
Le cœur de Djelay se mit à battre très vite. Que s’apprêtait-il à dire ? Pourquoi son cœur ne cessait de cogner fort dans sa poitrine comme s’il appréhendait la suite. Non, non ! Ce n’était pas le moment de se bercer d’illusion. Max la ferait souffrir encore une fois.
- S’il te plait Max arrête. Je ne veux plus rien entendre sortant de ta bouche. Tu m’as assez blessée comme ça.
Elle retira hâtivement sa main de celle de Max avant de continuer.
- Je ne pense pas mériter de souffrir d’avantage.
- Il ne s’agit pas de souffrir Djelay.
Il se rapprocha d’elle de sorte que leurs visages ne soient qu’à quelques centimètres seulement l’un de l’autre. Il inspira profondément puis caressa du dos de la main sa joue. Celle –ci ferma les yeux afin de mieux sentir la caresse. Etait-ce un rêve ? Si oui, elle ne voulait plus jamais se réveiller. Inconsciemment, elle inclina la tête, s’offrant de plus belle au tendre touché de Max.
- Ouvre les yeux car je veux que tu me regardes pendant que je te dirai ce que j’aurais dû te dire depuis longtemps déjà. Tous les deux n’avaient pas bougé.
- S’il te plait Max. Supplia-t-elle. Je ne…
- Je t’aime Djelay. murmura-t-il, le front contre le sien.
Djelay cligna des yeux. Elle avait dû mal comprendre.
- Tu peux répéter ? Elle voulait s’assurer d’avoir bien entendu.
- Je t’aime. Je l’ai compris lorsque tu es partie de la maison. Ton absence cette nuit-là, a laissé un grand vide dans mon cœur. Je ressentais le besoin de t’avoir à mes côtés. Et c’est à ce moment que j’ai réalisé que je ne pourrai jamais vivre loin de toi. Pardonne moi d’avoir été un sale idiot et un salopard.
Des larmes s’échappaient silencieusement des yeux de Djelay. Ce n’était pas parce qu’elle était triste bien au contraire. Elle avait désespérément attendu ce moment et voilà qu’il était enfin arrivé. Max l’aimait. Il l’aimait, il l’aimait. Se répéta-t-elle.
- Ne pleure pas s’il te plait. Tu sais comment je me sens quand je te vois pleurer ? Eh bien j’ai un pincement au cœur surtout que je sais que c’est moi qui en suis la cause. Tendrement, il entreprit d’essuyer ses larmes.
- Tu sais que quand tu es triste, le bébé l’est aussi ?
Il essaya de la faire sourire et cela fonctionna à sa grande surprise. Il ne s’y attendait pas.
- Tu m’aimes pour de vrai Max? le son de sa voix était à peine audible.
- Je ne t’aime pas. (Elle écarquilla les yeux) Je suis fou de toi. Souffla-t-il.
Djelay cessa de respirer pendant quelques instants mais très vite une grande bouffée d’air la ramena de nouveau à la vie. Un large sourire se dessina sur ses lèvres pulpeuses. Soudain elle se rappela une chose et se raidit.
- Et Sandra ? Risqua-t-elle de demander.
- Sandra ?
- Oui. Tu ne ressens plus rien pour elle ? Il s’écarta légèrement d’elle afin de mieux la voir.
- Sandra ne signifie plus rien pour moi. C’est toi mon présent et mon futur. Pour être honnête, je crois que ce que je ressentais pour Sandra n’était pas de l’amour. Par contre toi, tu fais battre mon cœur. Tu fais naître en moi différents sentiments et tu es l’air dont j’ai besoin pour vivre.
- Oh mon Dieu ! C’est trop beau ce que tu dis.
Elle se jeta dans ses bras et l’embrassa intensément comme si sa vie en dépendait. Max accueilli chaleureusement le baiser. Les lèvres de Djelay lui avaient manqué, son corps aussi.
- Aie.
- Désolée. Tu as mal ? Demanda-t-elle en posant un doux baiser sur sa lèvre coupée.
- Hummm. Quand tu me soignes de cette façon, non. Elle se mit à rire.
- Pourquoi n’ont-ils pas soigné tes blessures ? Jusque-là, Djelay n’avait pas remarqué l’état de Max.
- Seigneur, qu’est ce qu’il t’a fait ? fit-elle en l’observant attentivement.
- Rien que je n’ai pu supporter. Mais je vais bien maintenant. ne t’en fais pas. Il voulut la rassurer.
- J’ai eu tellement peur lorsque Francis m’a appelé de ton portable. J’ai pensé qu’il t’avait…
Elle ne termina pas et fondit en larmes. Max la prit dans ses bras et la berça pour tenter de la calmer.
- C’est fini. Tu vois je n’ai rien. Ne pleure plus mon amour.
- S’il t’avait fait du mal, je ne l’aurais pas supporté. Larmoya-t-elle.
- Il ne m’a rien fait. Et tu sais quoi ? Il l’attrapa par les épaules et l’obligea à le regarder. C’est toi qui m’as donné la force de le battre. Tu comprends maintenant à quel point t’avoir à mes côtés est vital pour moi ?
- Tu es ma bouée de sauvetage. Ajouta-t-il en l’étreignant de nouveau.
- Et toi la mienne. Je t’aime Max. murmura-t-elle à son oreille.
- Moi aussi ma chérie. Je t’aime tellement.
Ils s’enlaçaient toujours lorsqu’ils entendirent des coups à la porte.
- Puis-je entrer ? L’inconnu pénétra dans la chambre sans attendre qu’on l’y autorise. Bonjour M. Tremblay, Mme Kassi. Il salua Djelay d’un mouvement de tête.
- Je suis l’inspecteur Gagnon. Vous souvenez vous de moi ?
- Parfaitement Inspecteur. Vous êtes venus sans votre collègue ? Répondit Djelay.
Max avait l’air mécontent que ce soit cet inspecteur qui vienne leur poser des questions. Djelay aussi aurait préféré que ce soit le gentil policier plutôt que le méchant. Lorsqu’ils étaient venus pour l’affaire de l’agression qu’elle avait subie, une tension s’était installée entre Max et le méchant policier. Elle espérait qu’aujourd’hui, il n’y ait aucun désagrément.
- Bonjour inspecteur. Je ne pense pas que ma petite amie soit en mesure de subir un interrogatoire. Oula, la situation s’annonçait plutôt mal. Se dit Djelay
- Je suis désolé mais c’est la procédure. Rétorqua le policier sur le même ton.
- Allez Allez ! On se calme. Je vais répondre à vos questions inspecteur Gagnon.
- Merci Mlle. Vous aussi M. Tremblay devrez faire une déposition.
- Comme vous voudrez. Lâcha-t-il.
- Veuillez prendre place inspecteur. Proposa Djelay.
- Je préfère rester debout. Merci Mlle. Je commencerai par vous M. Tremblay si vous êtes d’accord.
- Allez-y.
- Comment votre cousin as-t-il procédé pour vous retenir captif dans votre appartement ?
- Il s’était déguisé pour pouvoir accéder à l’immeuble raison pour laquelle les agents de la sécurité n’ont pas pu l’identifier. Il était presque six heures du soir et je venais à peine de terminer de travailler. J’étais sur le point d’entrer dans l’ascenseur quand j’ai reçu un coup dans le dos qui m’a fait perdre connaissance.
- Bien ! Que s’est-il passé ensuite.
L’inspecteur Gagnon notait tout ce que lui disait Max dans un petit carnet qu’il avait en main.
- Quand j’ai repris connaissance, j’étais ligoté à une chaise. Il m’a roué de coup jusqu’à épuisement. Il m’a ensuite laissé tout seul dans la pièce et n’est revenu que le lendemain. Je suppose qu’il était parti se reposer ou dîner ou même les deux.
- C’est une possibilité oui. Poursuivez s’il vous plait.
- A son retour, il m’a bâillonné puis s’est emparé de mon téléphone pour passer un coup de fil à Djelay. c’était sans doute pour m’empêcher de parler car il savait bien que je lui aurais crié de ne pas venir.
Fin du quatorzième chapitre. Bizbi.