LA FIN DES MALFRATS
Write by EdnaYamba
BERTRAND MOUSSAVOU
Des années plus tôt
J’essaie
d’appeler Marianne en vain, elle ne décroche pas ! Quelle idée elle a eu
de menacer Alban ! il est comme un fou depuis !!! il faut qu’elle
revienne à de meilleurs sentiments je ne comprends pas ce qu’elle lui trouve à
Raoul BOUANGA ! je fais tout pour qu’elle reçoive ce qui est à la
dimension de sa beauté et elle, elle veut foutre ça en l’air à cause d’un moins
que rien ! Et par la même occasion elle veut nuire à tout ce qu’on a
entrepris ! Si RABENKONGO coule je coule elle le sait très bien !!!
j’ai trempé dans tout ce qu’il a fait !
-
Bertrand
il faut que je te voie !
-
Il
se fait tard Alban , ça ne peut pas attendre demain ?
-
Non !
Quelques
minutes plus tard Alban arrivait chez moi ! il était tout agité ! Tournant
dans tous les sens !
-
Tu
veux bien t’asseoir, tu me donnes le vertige ! lui dis-je
-
Bertrand !
je l’ai tué !
-
Tu
as tué qui ?
-
Marianne !!
-
Quoi ?
J’ai sauté
sur lui et je lui ai foutu mon poing dans la figure !!!
Marianne ma
douce petite sœur ! Alors que je lui donnais un autre poing
-
Attends
je n’ai pas eu le choix ! regarde, elle s’apprêtait à envoyer ça à quelqu’un dit-il en me tendant
une enveloppe !
Je prends et
je remarque qu’il a effectivement raison !
Marianne
pourquoi as-tu fait ça ?
-
On
serait dans la merde ! j’ai essayé de la raisonner mais elle est restée
sur sa position, je n’ai pas eu le choix, c’était elle ou nous !! elle m’a
clairement dit comme on veut la contraindre elle se voit dans l’obligation de
nous forcer !!!
-
Et
ma nièce ?
-
Elle
est chez Pierre je crois !!!
-
Quelqu’un
t’a vu ?
-
Non
personne !
-
Ok !
je m’occupe du reste !!
-
Bertrand
cette histoire doit rester entre nous si je tombe tu tombes avec moi !
-
Tu
as ma parole !
Présent
-
Tu
crois que tu vas rester impuni ? me dit Pierre ,
-
Pierre
fous le camp, je n’ai pas assez de temps devant moi !
-
C’était
notre sœur Bertrand, notre sœur ! comment tu as pu t’associer avec son
assassin ?
-
Pierre
tu abuses de ma patience ! dis-je énervé !
Il faut que
je rejoigne Alban, on n’a pas beaucoup de temps !!! Pierre commence à me
fatiguer avec ses remontrances ! je fais sortir le fusil que je gardais
dans mon sac !
-
Je
n’hésiterais pas à te tuer ; lui dis-je en pointant le fusil vers
lui !
-
Tu
peux me tuer , tu as déjà tué notre sœur qu’est-ce qui t’empêcherait de me
tuer ?
-
J’en
ai marre de toi Pierre ! tu crois que moi aussi ça ne m’a pas fait mal
qu’elle meurt mais je n’ai pas eu le choix !
-
De
quel choix tu parles ? de quel choix ? on a eu les mêmes chances,
papa nous as donné à tous un peu d’argent pour débuter nos affaires mais toi tu
as toujours voulu plus, plus d’argent pour te sentir supérieur, où est-ce que
ça t’a mené dis-moi ? tu te retrouves seul ! tu as tué pour beaucoup
plus d’argent et là je t’assure que même ta mort ne sera pas calme tous ses
esprits viendront te hanter et Marianne tu la verras jusqu’à la fin !!!
-
Laisse-moi
passer, dis-je en ramassant mon sac en faisant fi de ses commentaires
-
Tu
n’iras nulle part dit-il en refusant de bouger !
-
Papa
stp, quitte laisse-le partir ! crie sa fille alors qu’elle voit que je
m’apprête à tirer, papa laisse la police s’en charger, oh mon Dieu
-
Tu
veux mourir devant ton enfant ?
-
Papa
je t’en prie, dit l’autre alors que le garçon avec elle essaie de la
retenir !
-
Vas-y
tire Bertrand !
Je ne sais
pas où Pierre a trouvé ce courage mais je sais qu’il est déterminé quitte à
prendre des balles, il ne me laissera pas partir, je suis ce que je suis mais
si je n’ai pas envie que les fantômes de mes parents me poursuivent de ce que
j’aurais été à l’origine de la mort de leurs enfants je ferais mieux de me
raviser ! Mais si je tire sur sa fille, c’est leur petite fille qu’ils
n’ont pas connu ils me laisseraient bien en paix !
-
Ok
tu ne me laisses pas le choix que de tirer sur ta fille !!!
-
Non
ne faites pas ça ! me dit le garçon en se mettant devant elle
-
Je
n’aurais scrupules à tirer sur vous, lui je, dégage ! Pierre je n’ai pas
assez de temps la vie de ces jeunots ne dépend plus que de toi !
-
Tu
n’es qu’un lâche ! me dit Pierre en s’écartant de mon chemin !!!
Lâche ?
Peut-être mais à l’heure actuelle qu’est-ce que ça peut bien me faire ?
Rien du tout !!!! Quand je sors de la maison, je vois des policiers à
l’extérieur !
-
Bertrand
MOUSSAVOU, lâchez votre arme ! me
dit le policier que je reconnais comme étant Lance Durand
Ce
malheureux est vraiment venu pour nous pourrir la vie ! Maudis
soit-il !!!
Je n’ai pas
d’autres choix que de laisser tomber mon arme et mon sac ! tout ça c’est à
cause de Pierre !
Jeff NGARI
Je bénis
Dieu d’être encore en vie ! Merci pour cette seconde chance ! L’infirmière
me nettoie la plaie !
-
Vous
nous avez fait peur bel inspecteur, me sourit-elle
Je réponds
poliment à son sourire !
-
Et
l’autre qui est venu avec moi ? demandé-je en faisant allusion au
commissaire ?
-
Il
va beaucoup mieux, je pense que dès demain ils pourront le prendre pour
l’amener en prison !
C’est la
place qu’il mérite ! Quand je pense que pendant longtemps j’ai respecté
cet homme ! Même le petit GABINHO mérite plus mon respect que lui !
(…)
Maman et mes
tantes entrent dans la pièce !!! ça fait du bien de voir ma famille quand
je pense que j’ai failli ne plus les voir à nouveau ! il n’y a que
lorsqu’on est prêt à perdre quelque chose qu’on se rend compte de sa valeur, je
me rends compte combien ils sont importants pour moi-même leur bruit !
Rire
-
Ah
Jeff on a vu ta femme hein ! me dit la petite sœur de ma mère, une blanche
hein !
-
Quelle
femme ?
-
Que
y’en a d’abord combien, répond ma mère, mais la petite Greta !
Greta !
Si elle
pouvait savoir que Greta ne m’aime pas !
Au même
moment la porte s’ouvre sur Greta ! Elle salue mes tantes !
-
AMBOULA
Bè (bonjour à vous)
Tout le
monde répond !
Hein !?
Greta parle le téké? Le docteur est sûr que je vais bien ? je crois que ma
tête a pris un coup mais quand je vois le sourire entendu qu’elle fait à ma
mère, je vois que c’est elle qui lui a appris !
-
Contente
que tu te sois réveillé Jeff, me dit-elle avec sourire
Lance
m’avait bien prévenu Greta est imprévisible !
(…)
Maman et mes
tantes sortent, nous laissant Greta et moi ! Elle s’approche !
-
J’ai
toujours eu peur de m’attacher parce que j’ai peur de perdre toutes les
personnes que j’aime comme j’ai perdu maman, mais quand j’ai failli te
perdre toi Jeff je me suis rendu compte que j’aurais dû profiter des instants
présents !
Elle expire
avant de reprendre un gros souffle ! je ne dis rien voulant écouter
jusqu’au bout ce qu’elle avait à dire !
-
Quand
tu m’as dit je t’aime j’ai eu peur Jeff, parce que je me suis rendue compte que
je t’aimais aussi et ça m’a fait peur mais aujourd’hui je n’ai plus
peur Jeff, je vais rester ici à Libreville avec toi ça va être un peu
compliqué pour mon papoune mais après il va comprendre que j’ai grandi !
Le médecin
est sûr que je vais bien ? je suis vraiment réveillé ou c’est une
blague ? Greta vient de me dire qu’elle m’aime ?
-
Tu
ne dis rien ? on t’a tiré dessus oui mais tu n’as pas perdu la parole à ce
que je sache !!!
J’éclate de
rire !
Elle est
incroyable !!!
-
Je
n’ai pas perdu la parole, mais mes oreilles sont un peu sourdes tu peux faire
un bref résumé de ce que tu as dit ? souris-je
-
Je
t’aime Jeff NGARI,
-
Approche
lui dis-je !!!
Quand elle
approche et que nos visages sont proches ! Elle frotte affectueusement son
nez contre le mien, c’est vraiment une petite luciole qui illumine la vie de
tous qu’elle croise sur son chemin !!! c’est un petit insecte (rire ) mais
un trésor !!!
-
Je
t’aime Greta Durand !
RABENKONGO Alban
Cet idiot de
Bertrand n’est pas venu au rendez-vous, je ne peux pas l’attendre !!!
MENGWANG m’a trouvé des habits qui me permettraient de passer inaperçu !!
Je suis caché avec un chapeau de vieux chef de village et des vieux haillons au
fond de ce bus qui me mène dans le grand nord !
J’entends
les gens commenter ce qui est le gros fait divers de l’année un député impliqué
dans les crimes rituels et affaires de meurtres et qui plus est, est en
fuite !
Ahh ahhh la
totale c’est quand vous saurez que ce député on ne le verra plus jamais !
Nous
dépassons les premiers postes de police sans difficultés ! Lance Durand,
je suis plus fort que toi !
Poste de
Radio :
« Le chef d’entreprise Bertrand MOUSSAVOU a
été arrêté ce matin, il sera entendu dans l’affaire du meurtre de sa sœur
Marianne MOUSSAVOU des années plus tôt, et pour sa complicité dans les crimes
commis par l’ex député RABENKONGO Alban ! Nous rappelons que le député est
jusqu’à présent introuvable »
Bertrand s’est
fait avoir ! Je le savais, il n’aurait pas dû trainer cet idiot !
-
Ces
gens-là quand on les voit dans des costumes ont les admire, ils font le gros
dos alors qu’au fond ils trainent des cadavres. Dit un monsieur en
colère !
-
Ah
la recherche de l’argent a tout prix non, mon frère ! réplique une
femme ! pardon je préfère rester dans ma bicoque manger mon riz sec tous
les jours que de vivre avec un tel poids sous la conscience !l’argent ne
fait pas le bonheur !
La phrase
des pauvres pour se convaincre que leur condition n’est pas la pire, l’argent
ne fait pas le bonheur ! quel mensonge !
-
Je
te dis ma sœur ! ces gens-là tout pour nous narguer mais des
assassins !
-
mais
RABENKONGO là il n’est pas du Pouvoir ?
-
Si
gué , tu crois qu’il est encore de quel parti ?
-
Qu’est-ce
que le parti à avoir là-dedans, dit un autre, vous croyez que les opposants là
aussi sont saints ….
Et la
discussion vire la politique au grand bien de mes oreilles !
Ce car va
trop lentement merde !
Sshhhhttt
sifflet de police !
Quoi ?
un contrôle encore ? on vient pourtant de dépasser un poste de
police !
-
Mesdames
et messieurs bonjour, vos pièces d’identité svp ! nous sommes à la
recherche du député RABENKONGO alors nous faisons un contrôle.
-
Ah
vous emmerdez les gens, dit une femme, c’est maintenant que vous faites votre
travail ? tchipps ! il nous demande nos pièces d’identité, votre
président là même a même un acte de naissance ! moi je n’ai pas de carte
j’ai mon acte de naissance il faut prendre ça comme ça !!!
Tout le
monde se met à rire et même le policier ! les gabonais et l’impolitesse on
ne peut pas trouver ça ailleurs quoi !!! moi il faut que je trouve un
moyen dans tout ça de passer !
-
Si
vous n’avez pas de carte descendez ! dit le policier !!!
Ceux qui se
reconnaissent descendent, j’en profite aussi pour descendre ! je l’emmène
sur le coté
-
Mon
fils, lui dis-je en vieillissant la voix, ton vieux père ici veut seulement arriver
dans mon village
-
Votre
village c’est où ?
-
A
MITZIC !dis-je en lui tendant une liasse d’argent que je cachais dans ma
veste !
-
Attendez
un instant, dit-il en prenant l’argent !
Il s’éloigne
certainement pour compter les billets et voir ce qu’il peut donner à son
collègue ! je les vois sourire et je commence à sourire ! Ah l’Argent !!!
-
Papa,
me dit-il vous avez encore dit que vous allez où ?
-
Dans
mon village à MITZIC
-
Vous
êtes fang ? c’est bizarre vous n’avez pas d’accent ! suivez nous s’il
vous plait
-
Mais
mon fils…
-
Monsieur
suivez-nous ! me gronde le policier !
Je crois
bien que c’est la fin !!!!
On le retire
ma casquette et tout ce qui constitue mon déguisement !!!
-
On
était donc dans le bus avec cet assassin, crie la mégère bus !
-
Mr
RABENKONGO, me dit le policier vous êtes en état d’arrestation !
Il me passe
les menottes, tandis que les passagers reprennent leur trajet ! je regarde
le bus s’en aller emportant avec lui ma liberté !