La résilience.
Write by Opale
*** Steeve Douglas Gbané***
Il n'y a qu'Avery pour me prendre comme son coursier. Si non comment comprendre que ce soit à moi qu'incombe la tache de déposer les cartons avec lesquels je suis venu. C'est parce que lesdits cartons appartiennent à l'épouse du grand Brad que je suis là.
Avery : yup type, t'es à quel niveau là ?
Moi (faussement outré) : au niveau de ta tête ! T'es sérieux que tu me fais passer pour ton coursier Michel ?
Avery(moqueur) : pas besoin de le prendre mal surtout que ça te fais un peu de tourisme dans la ville.
Moi : tu me demandes de faire du tourisme dans mon propre pays ? Ça c'est la total !
Avery(riant) : bah quoi ! Ton pays, même Ona le connais mieux que toi hein !
Non mais il ne manque pas de bol celui la, il ne manquait plus qu'il me nargue.
Avery(riant toujours) : la preuve, actuellement tu es garé au milieu de nul part dans Abidjan. Tu es perdu man.
Moi : oui, vas y moques toi de moi. Je te rappel que le pays a complètement changé. Il y a assez de travaux qui ont été fait !
Avery: mec ta justification ne tient pas du tout. Bref, comme je t'aime et que je ne veux pas que quelque chose t'arrive. Je t'envois à l'instant le numéro d'Angela. Elle saura mieux te guider.
Moi(sarcastique) : merci pour ta générosité mec !
Clic !
Je raccroche en attendant qu'il m'envoie ledit numéro. Il n'a pas put être là pour récupérer les cartons car ma filleule avait son vaccin aujourd'hui. Donc, tous les trois sont à l'hosto actuellement. C’est-à-dire Melissa, lui et Ona.
Avery(sms) : voici ses cordonnées 07 08 83 00…ne me remercies pas trop stp !
Moi(sms) : Avery, ton modia ! Wep, ton modia, c'est moi qui dis ça !
Avery(sms) : modia ? Qu'est-ce que ça veut dire modia ?
Moi(pouffant ) : ça veut dire que tu es beau.
Avery (sms) : je chercherai et je trouverai.
Bref, je compose le numéro et je lance l'appel.
Moi(le téléphone à l'oreille) : Bonjour madame Davis.
Angela(avenante) : oui Steeve, depuis que j'attendais ton appel !
Moi(étonnée) : ah bon ! À ce point !
Angela(souriante) : en faite ma curiosité voulait mettre un nom sur le parrain de ma fille( Ona)
Moi(ironisant) : malheureusement, le parrain s'est perdu à la recherche des entreprises ‘’MON CACAO''
La dame au bout du fil se met à rire à s'en casser les côtes. Je le lui concède. Car c'est quand même ridicule qu'un grand gaillard dans mon genre se perde ainsi. Son rire qui est contagieux m'emporte aussi.
Angela(compatissant) : Oh le pauvre ! C'est qu'on vous dit toujours, venez de temps en temps au pays.
Moi : je te dis, sur ce fait je te donne carrément raison. Je paye les frais de mon absence.
Angela : ce n'est pas grave, tu vas t'accommoder et apprendre (m'indiquant) de là où tu es, reviens carrément sur la grande voie. Lorsque tu y seras, engage la direction…
J'observe à la lettre tout ce qu'elle me dit. C'est ainsi que j'arrive quelques minutes plus tard devant l'entreprise. Je rentre dans l'enceinte dudit établissement en me garant dans le packing réservé pour.
Angela : là, je suis assez loin. Je dejeune avec un client.
Moi : du coup, qui récupèrera les cartons ?
Angela : il y a une de mes subordonnée qui est restée dans les locaux, elle viendra récupérer. Attends, je lui fais signe déjà.
Moi : ok, j'attends donc.
Angela : gares toi à l'intérieur de l’entreprise en attendant que je l'appelle.
Moi : j'y suis déjà.
Angela : ok, mademoiselle Sea viendra à ta rencontre tout à l'heure.
Moi : sans soucis.
J'attends cette personne jusqu’à perdre patience. Je descends de la voiture pour aller m'acheter un rafraichissement car j'ai soif.
***Mlle Sea Victoire***
Les riches même, je ne sais pas pourquoi ils aiment tant fatiguer les gens. Depuis je ne sais combien de minutes, je suis arrêtée sous ce soleil brulant à la recherche d'un certain Steeve Gbané Douglas avec qui je devrais récupérer les cartons de madame. La patronne m'a dit que le monsieur en question est grand et d'un teint noir foncé mais jusque là, je n'ai encore aperçu personne de ce genre dans les alentours. J'ai même demandé aux vigiles et ces derniers m'ont dit ne pas l'avoir vu. Je suis nerveuse car j'ai l'estomac au talon en plus d'être fatiguée.
Je ne suis pas descendue me restaurer comme tout le monde car j'avais une tache rapide à faire comme à mon habitude. En faite c'est Diane ma collègue qui aurait dû le faire mais elle n'y arrivait pas du coup, j'ai voulu lui donner un coup de main. En plus, elle est allée déjeuner avec le superviseur en chef, Ali Traoré. Cette fille est têtue. Au moins je l'ai prévenu. C’est une grande fille après tout. D'après ses dires, elle a bien plus d'expérience dans la vie que moi vu qu'elle est mère et moi non et pourtant c'est ma petite sœur en âge. J'espère juste qu'elle ne s'attirera pas des ennuis avec madame lorsque cette dernière découvrira le pot aux roses.
Seigneur où est donc passé ce type ? C'est comment avec lui ? Est-il un enfant pour qu'on le cherche ainsi ? J'ai même l'impression de tourner en rond. On te demande de venir à la rencontre de quelqu'un et c'est toi qui va te promener. Je commence sérieusement à fatiguer et j'ai faim. C'est encore quoi ce model où on tourne sous le chaud soleil avec le ventre vide à la recherche d'un grand monsieur, aka ! Ça énerve franchement. Etant dans mes pensées je ne sais pas si c'est moi qui rentre dans le monsieur ou si c'est lui qui me rentre dedans. Mais une chose est sure c'est que cela a réussit à me rendre vénère plus que je ne l'étais déjà car j'ai manqué de me prendre le sol.
Moi(fâchée) : eh monsieur, c'est quoi ça ? Vous ne pouvez pas regarder devant vous quand vous marchez ?
Le Mr (l'aire désolé) : oh excusez moi, je suis…
Moi(lui arrachant les mots de la bouche) : vous êtes désolé comment ? Vous voulez même m'arracher les dents ? Ce n'est pas parce que vous êtes bien vêti et que vous sentez bon que vous allez cogner les honnêtes citoyens de ce pays en pleine rue en plus !
Le Mr(avenant) : loin de moi l'idée de…
Moi(me dépoussiérant la veste) : regardez moi bien, je suis aussi un cadre de la place (pointant du doigt) l'immeuble juste en face de vous, c'est là-bas que je travaille donc un peu de respect pour ma personne. Ce n'est pas à cause de ma grosse jupe que vous allé me négliger. Je vous signale que je cause avec ma patronne directement. (Les mains aux hanches) et même très bien ! Ce qui fait de moi aussi une boss lady. Le pays compte sur moi aussi vous m'entendez ! Minin inh hou !
Le Mr : je suis désolé…
Je n'écoute pas ce qu'il me dit. Je continue plutôt ma route à la recherche de l'autre type qui doit me remettre les cartons. Celui là aussi je ne sais pas ce qu'il fait mais il commence vraiment à m'agacer.
Le Mr(derrière moi) : attendez madame, juste un renseignement.
Je m'arrête brusquement et me met à le regarder en croisant mes bras sur ma poitrine., que me veut-il encore ?
Moi(de mauvaise grâce) : oui ?
Le Mr : je m'excuse encore une fois et je vous assure que ce n'est pas pour vous importuner. Au faite quelqu'un doit descendre de l'immeuble que vous venez de pointer tout à l'heure me retrouver pour qu'on remonte ensemble avec des cartons. Mais jusque là, rien.
Moi(bégayant en me grattant la tête) : hein ? Quelqu’un comment ? Quelqu’un…quelqu’un comme qui ? Femme ou bien garçon ?
Le Mr (zen) : on m'a laissé entendre que c'était une jeune dame.
Moi(me rendant compte de la réalité) : éwohoooo !!! (Les mains sur la tête) je suis foutue…je suis foutue…(pleurant) pardonnez moi monsieur, je suis désolée…
Le Mr (pouffant de rire) : Ah ! Ah ! Foutue? Foutue comment ?
Moi(la main sur la tête) : ça c'est le diable et la faim. C'est parce que j'ai faim en plus je n'ai pas prié ce matin avant de sortir…pardonnez moi. D'ailleurs même, cognez moi( me collant à lui) Qui suis-je pour ne pas que vous me cognez ?
Le Mr(riant) : la boss !
Moi(me collant à lui) : Cognez moi monsieur svp !
Le Mr(attrapant ses côtes) : Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Moi(paniquée) : ne dites rien à madame, je vous en prie ! Wèèèèè !!! Je suis trop tocarde souvent (Me baissant pour essuyer sa chaussure avec ma veste) je vous en prie…
Le Mr(me stoppant dans mes gestes) : Ah madame la boss, vous ne pouvez pas vous mettre à genoux quand même…aller relevez vous. Vous êtes une boss après tout !
D'un geste ferme, il m'aide à me relever puis il me tend une feuille de clinex pour essuyer mes larmes. Dieu ! Dans quoi me suis-je mise ?
Moi( le cœur battant) : pardonnez moi monsieur ! Je ne suis pas boss oh ! Je ne suis qu'une simple stagiaire et rien d'autre…c’est la faim et la fatigue qui m'ont fait dire autant de bêtises…
Le Mr( se marrant) : Ah ! Ah ! Ah !
Moi(inquiète) : monsieur svp ne vous fâchez pas. Excusez mon écart je vous en prie…où sont les cartons ?
Le Mr (le rire dans la voix) : dans ma voiture, suivez moi !
Je le suis jusqu’à sa voiture en étant morte d'inquiétude. Seigneur pardonne mon péché je t'en prie. Saint Esprit agit sur la bouche et le cœur de ce monsieur afin qu'il ne parle pas. J'espère qu'il ne dira rien à madame si non c'est fichu pour mon boulot. Comment vais-je faire pour me sortir de ce guêpier. Que vais-je dire à maman si je me fait renvoyer pour cette bêtise ? J'ai l'impression que l'intelligence que Dieu m'a donné ne me sert qu'à l'école et au boulot mais jamais dans la vie active.
***Steeve Douglas Gbané***
Cette fille a fait ma journée franchement. Il existe encore des personnes aussi drôles et qui n'ont pas peur de montrer leurs sentiments ? Madame la ‘’ boss'' et ‘’l’honnête citoyen de ce pays'' qui cause directement avec sa patronne. Sérieusement, ça c'est la meilleure franchement. En venant ici je ne pensais pas tomber sur une personne aussi comique. Et ce qui me fait le plus marrer, c'est son accoutrement. Sa grosse jupe et ses réactions font monnaies égales avec sa personnalité. Je ne savais pas qu'en Afrique, il existait encore des gens aussi vrai, cash et sans filtre. Et qui font étalage de leurs ressentis sans faux fuyant.
Mlle Sea(les mains aux hanches) : pardonnez monsieur, laissez ces cartons…je vous assure que je peux les porter toute seule.
Moi(insistant) : je veux juste vous aider, rien de méchant !
Mlle Sea( la peur dans la voix) : avec le comportement que je viens d'avoir à votre égard, je ne vais pas en plus de ça vous faire travailler. Laissez moi faire monter ces cartons svp.
Moi(la regardant) : et moi j'insiste. Je veux vous aider à les porter que vous le voulez ou non.
Sans demander son avis, je me baisse pour en soulever quatre et je lui laisse les deux autres.
Moi(arquant un sourcil) : vous êtes sure que vous pouvez tenir le trajet avec les deux ?
Mlle Sea(hochant la tête) : oui monsieur, je vous assure que je peux les prendre. Même avec ceux que vous tenez. Ne vous inquiétez pas. J'ai des bras vigoureux pour ça.
Moi(ironisant) : et c'est pour cette raison que vous vouliez que je vous cogne tout à l'heure ?
Mlle Sea( mal à l'aise et se confondant en excuse) : je suis encore désolée monsieur…c’était irréfléchie de ma part ( me devançant dans la marche en se lamentant) vous allez me faire perdre mon boulot…ma patronne ne va pas aimer que je vous fasse ainsi porter les bagages. C'est moi l'employé et non vous. Oh Dieu ! Je suis sure que je serai renvoyé si Bella ou Princia nous voient. Mon cas sera encore plus laid si c'est la patronne elle-même qui vous voit porter les bagages. Assurément cette journée n'est pas la mienne. Tout ça c'est le diable…mais je le brise ! Tu es dévoilé, toi satan le diable ! J'ai vu tes œuvres !
Je ne fais que rigoler en marchant à sa suite jusqu’à ce qu'on prenne l'accesseur et de monter à son bureau pour y poser les cartons. La pauvre était inquiète et mal à l'aise durant tout le trajet. J'ai donc arrêté de me moquer d'elle ouvertement. Mais étant dans ma voiture pour rentrer chez moi, je m'esclaffait tout seul quand cette image de ‘’ cognez moi Mr svp'' me revenait à l'esprit.
***Amira Bennett***
La résilience est la capacité à faire face aux adversités de la vie, à transformer la douleur en force motrice pour se surpasser et en sortir fortifié. Une personne résiliente comprendra qu'elle est l'architecte de son destin. Je renvois la définition de ce simple mot à mon enfant Ian-Aniel qui a été placé sous couveuse. L'équipe médicale a branché un peu partout sur son petit corps en lui mettant des tubes respiratoire ou de gavage (pour le nourrir) qui lui passent par ses narines jusqu’à son estomac. Afin de lui apporter de petite quantité de lait et lui permettre de respirer. En couveuse, les parents ne peuvent le porter. C'est lui seule qui lutte et cela me fend le cœur. Un amour fort s'est crée en moi…à chaque fois que je vois la force de survie qu'il montre un peu plus chaque jour même étant branché de partout. Je ne peux qu'admirer son courage.
Après l'accouchement, il fallait garder le moral haut pour l'enfant. Ce n'est pas toujours évident quand les médecins te disent par exemple qu'il est possible que l'enfant ait des séquelles dans sa croissance jusqu’à ses deux ans. Depuis ce douloureux jour de l’accouchement, je n'ai cessé de culpabiliser et de m'en prendre à moi-même. Je suis la seule responsable de cette situation…si seulement je ne m'étais pas mise en colère, j'aurai put éviter cette réalité compliquée à mon fils. Lorsqu'on réalise que rien ne s'est passé comme on l'avait prévu, on s'en veut. Ce sentiment est amplifié par la peur que le bébé souffre de problème grave ou par l'impression d'être complètement désorganisé et désorienté ou même impuissant face à la réalité.
Curtis(me tapotant l'épaule) : vas te coucher, t'as l'aire épuisé.
Moi(revenant brusquement à la réalité) : t'es rentré ? Bonne arrivée.
Curtis(me donnant un baiser sur la joue) : merci. Vas te coucher…
Moi(rire jaune) : non ça va, t'en fais pas(regardant le bébé) il a besoin de moi.
Curtis : ok, je prends ma douche et je viens te remplacer.
Il doit être fatigué lui aussi. Il a des traits tirés en plus d'avoir des poches sous les yeux. Les miennes de cernes, on en parle pas. La pression est forte et nous la sentons tout les deux. C'est pourquoi on se sert les coudes. Durant cette semaine de mise en couveuse, mon moment est ma méthode de kangourou ou de peau à peau. Elle me permet de communiquer directement avec mon enfant. C'est notre moment à nous. Le porter contre moi en lui parlant doucement ou en priant pour lui. Car il est très sensible au son et à la lumière. Cela le garde au chaud et augmente son sentiment de sécurité. Le peau à peau lui permet de se familiariser et sentir mes seins. À des fois c'est son père qui le fait. Le soutient devient nécessaire et l'envie de parler de parler à quelqu’un en particulier est inévitable. Et moi je le fait soit avec mon mari ou avec mes sœurs surtout avec Angela.
Deux semaines plus tard.
Le doc : respiration régulière, couleur de peau stable, 3kg…il est en santé. Il peut sortir.
Mes larmes inondent mon visage quand on me le remet dans les bras après trois semaines passées en couveuse. Ian-Aniel est enfin sorti.
Mme Bennett(souriant) : ne pleures pas t'as été formidable. Mes félicitations !
Moi(émue) : merci !
Curtis(léchant mes larmes) : tu es la meilleurs !
Moi(lui souriant) : tu es trop parfait ! (Regardant mon bébé) il te ressemble !
Curtis(souriant) : il a tes yeux.
Même s'il est encore tout petit, n'empêche qu'il s'alimente bien. Toutes ses fonctionnalités vitales sont intactes et il n'y avait plus qu'à attendre qu'il rattrape le temps perdu. Ses premiers moment hors de la couveuse, je ne pouvais m'empêcher de le couver. Je me levais plusieurs fois dans la nuit pour vérifier s'il respirait. Et quand il a un rhume, je me précipitais chez le pédiatre. Les jours qui ont suivis, j'étais carrément prise dans un tourbillon de rythme de bébé.
Ce petit être dépendait de son père et moi. C'était une énorme responsabilité à gérer en plus d’être épuisant dans les début. Nous ne vivions que pour lui. Il n'y avait que son bien être qui importait. Au départ, j'étais constamment sous pression. La peur d'échouer une fois de plus était présente. Mes gestes étaient maladroits et mal assurés. Soit d'une couche à changer, d'une douleur, d'un chagrin…je n'arrivais pas à profiter de ses instants de calme. Je faisais tout mécaniquement. Changer la couche presque comme un robot surtout lorsque j'étais très fatiguée. Heureusement que ma belle mère est là pour me guider et m'aider à m'occuper de lui. Aujourd’hui, je relativise en apprenant à lâcher prise.
J'ai appris à reconnaitre chacun des pleurs de mon baby boy et à beaucoup moins appréhender. Je sais par exemple lorsqu'il y a besoin urgent ou si je dois prendre plus de temps dans la douche ou petit déjeuner sans m'étouffer avec mon biscuit ou mon sandwich. Je sais également être détendue face à ses pleurs. Ce qui facilite grandement mes journées. Parfois, il commence à couiner, je le regarde et cela ne sert à rien que je me précipite pour le prendre de son couffin. Il se calmera de lui-même. J'ai hâte de sortir en poussette et de me balader avec lui dans le coin de rue ou au parc. Mais c'est prévu pour les mois à venir quand il sera un peu plus vigoureux. Son père veut qu'on ne traine pas avec la circoncision. En voilà une autre père de manche qui me fait stresse grave quand. Je me demande sans cesse comment je vais gérer avec sa plaie s'il veut uriner…ou s'il a besoin d'être changé alors qu'il a fait popo. C'est pénible mais je serai obliger de composer avec. C'est ça être maman.
Aujourd'hui la fin de ma grossesse me semble bien loin car je profite clairement de mon nouveau statut de maman. Entre sourires de mon fils, ses temps calme, nos moments câlin et la prise de nos selfie. J'arrive à gérer et à y voir plus clair. Si en semaine nous avons un rythme régulier, les weekend c'est un peu plus cool. Surtout les matins où Ian-Aniel monte dans le lit faire sa grâce mâtiné avec son père. C’est moment privilégiés que j'apprécie beaucoup. Je peux passer de long moments à les contempler en train de dormir.
Moi(à Melissa) : alors tu viens quand avec ma fille ?
Melissa(souriante) : surement le mois prochain.
Moi : n'oublies pas mes médicaments traditionnels. J'en ai besoin pour mes lavements. Aussi fais mon marché avant de venir et n'oublies pas la crème de masse de grossesse, dit à Bella d'en faire quatre boites.
Melissa(se moquant) : attends, tu veux seulement soulever toute l’Afrique ou quoi ?
Moi(la regardant) : c'est parce que j'en ai pas la possibilité.
Melissa : t'es folle ! Il aura combien de moi mon bébé ?
Moi : il fêtera son premier mois en Sept au lieu d'Août. Son âge corrigé est de trois semaines mais son pédiatre a préféré prendre un mois d'écart pour faciliter le calcul et aussi mieux suivre sa croissance intestinale. Sur 34 semaines, il en a fait 31 dans mon ventre.
Curtis(scandant mon nom) : AMIRAAA !!! viens voir ton fils, il refait encore cette grimace.
Moi(soupirant longuement) : hmmmm….
Melissa : qu'est-ce qu'il y a ?
Moi(levant les yeux) : le type m'appelle pour trois fois rien. Il a peur du caca.
Cette dernière pouffe de rire…
Melissa(le rire dans la voix) : sérieusement ?
Moi : je t'assure ma sœur. Il aime bien faire le papa mais le caca et le vomis ce n'est pas pour lui.
Melissa(riant) : vas y alors !
Moi : ok, je fais un gros bisou à ma fifille !
Melissa : sans faute !
Clic.
J'ai rejoint Curtis dans notre chambre à coucher où Aniel était avec lui.
Curtis(croisant mon regardant) : tu vois ?
Moi : il a fait caca !
Curtis : et c'est pour cette raison qu'il me regarde ainsi ?
Moi(amusée) : bah, enlèves lui la couche !
Curtis(descendant précipitamment du lit) : oh non ! Tout sauf le caca, c'est infecte !
Je me suis avancée en m'asseyant sur le lit et de prendre mon fils sur mes cuisses. Je le dévêtir, le lange et lui remet une nouvelle couche. Et c'est là que Curtis bouche son nez.
Moi(le regardant) : qu'est-ce que tu fais ?
Curtis (la main sur le nez) : ça sent mauvais !
Moi(secouant la tête) : tiens.
Je lui tend la couche usagées qu'il part mettre à la poubelle. De retour, il va se laver les mains et de venir me le prendre des mains.
Moi(le regardant) : tu aimes bonheur deh !
Curtis (regardant son fils) : voilà, tu sens bon comme un homme !
Moi(sortant) : pfffff !!