La revanche
Write by Farida IB
Nihad ANOUAM…
Nous sommes au procès de Gabrielle qui a débuté depuis un bon moment déjà. Elle est en ce moment à la barre avec son avocat devant le juge et l'avocat plaignant. J’ai un peu peur que les choses tournent mal pour elle, mais elle m’a rassuré de l’efficacité de son avocat donc je croise les doigts pour elle.
Maître Bidjo’o (avocat de la défense) : votre honneur, ma cliente avait simplement voulu porter un coup de main à une connaissance en ignorant le contenu de la commande qu’elle avait pour ordre de livrer.
Maître Mpiga (avocat plaignant) : et donc si je m’en tiens au mot « connaissance » cela voudra dire qu’elle ignore l’identité de la personne à qui elle a voulu rendre ce service.
Maître Bidjo’o : tout à fait monsieur.
Maître Mpiga (défilant les pages du document devant lui) : mademoiselle vous niez tout en bloc mais comment est-ce que vous expliquez que le rapport de police déclare que c'est votre compagnon qui vous aurait refilé la commande pour une livraison ce soir-là ?
Gabrielle : je n’ai rien fait d’illégal, je vous l’assure ! Je ne sais pas sur quoi se base la police pour faire de telles allégations parce que jusqu’à ce que jour, je suis célibataire malgré mes 26 ans.
Maître Mpiga (s’éclaircissant la voix) : mlle Obiang, racontez-nous un peu le déroulement de cette soirée et comment vous vous êtes retrouvée au camp roux.
Elle raconte une version imaginaire, mais d’une voix tellement convaincante que je suis restée scotchée.
Maître Mpiga (la fixant avec insistance) : je vois que vous gardez la même version depuis le début de la séance, pourtant ce n’est pas la version donnée à la police.
Gabrielle : parce que c’est ce qui c’était réellement passé.
Maître Mpiga : donc les gendarmes auraient imaginé une version toute faite.
Maître Bidjo’o : objection votre honneur !
Le juge : objection retenue ! Allez-y maître Bidjo’o.
Maître Bidjo’o : le ministère public doit prendre en compte le fait que Mlle Obiang était en état d’ébriété le soir de l’incident.
Représentant du ministère public : pour que cela fonctionne, il faudrait enlever beaucoup de choses au dossier. Notamment le fait que la police vous soupçonne d’avoir une relation charnelle avec un dénommé King qui est rechercher activement par les forces de l’ordre en ce moment. Toutefois, ni les écoutes téléphonique ni les témoignages rendus par votre entourage n’ont fait cas de cela (comme par magie lol) en plus de cela votre casier judiciaire est encore vierge. Cependant, l’article la loi n° 19/93 du 27 août 1993 vous fait office d’intermédiaire donc vous plaidez coupable pour cession de stupéfiant et complicité de trafic, ce qui équivaut à une peine de neuf mois de prison plus une amende allant de 800.000 à 1.200.000. Francs CFA. (se tournant vers le juge) Vous pouvez délibérer votre honneur.
Maman me prend la main que je presse pendant que Loïc me presse le bras.
Le juge : par ces motifs, le tribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière pénal, déclare Mlle Obiang Gabrielle Aurèle complice d’un trafic de drogue. Il vous condamne à 9 (neuf) mois de prison dont 6 mois en sursis et une amande de 800.000 milles francs CFA. Vous purgerez cette peine à la prison centrale de Gros-bouquet à Libreville. (il frappe son marteau.) La séance est levée !
Il y a un brouhaha dans la salle puis on voit un policier menotter Gabrielle et l’entraîner vers l’entrée du personnel judiciaire. Elle nous fixe en souriant avant que la porte ne se referme sur elle.
Maman : ouf enfin, c’est quand même mieux que rien.
Moi hochant lentement la tête : et comment ! C’est sûr que le vieux a beaucoup saigné pour qu’on supprime toutes les preuves accablantes.
Maman faisant la moue : A mone ! (l’enfant !), ce n’est pas tout qu’on dit. Quittons ici avant que tu ne fasses condamner l’enfant à perpétuité.
Loïc éclate de rire pendant qu’on se lève tous pour sortir. J’aperçois Dylan dans la bousculade à la sortie et fais mine de ne pas l’avoir vu. Sur le parking, on se dirige vers nos voitures en commentant le procès. Lorsqu’on arrive devant la mienne, il me suit vers la portière conducteur pendant que maman contourne pour s’installer sur le siège passager avant. Je débloque le véhicule à cet effet.
Moi : merci d’être venu.
Loïc : j’accepte tes remerciements, mais tu peux faire mieux.
Moi comprenant : je verrai si je peux ce soir.
Loïc : tu es trop dure en affaire.
Moi : lol, je te confirme par texto toute à l’heure.
Loïc : ok ça me va.
Il s’en va et je rentre dans la voiture, c’est pendant que je fais la manœuvre pour tourner que Dylan arrive et m’oblige à m’arrêter. J’actionne de baisser la vitre pendant qu’il s’abaisse à ma hauteur. Il lance un bonjour général auquel je réponds au bout des lèvres.
Maman : comment tu vas mon fils ? J’ignorais que tu assistais au procès.
Je roule des yeux.
Dylan : je vais bien et vous ? J’ai été informé par un ami.
Maman : ah d’accord.
Dylan (se tournant vers moi) : ça va toi ? Tu n’es pas trop secoué par la condamnation de ton amie ?
Moi : non, ça peut aller.
Dylan : ok, je voulais savoir si je peux t’inviter ce soir.
Moi : j’ai déjà un rendez-vous prévu.
Dylan simplement : ah, ok, ce n’est pas grave une prochaine fois. À plus !
Moi : ok !
J’attends qu’il bouge avant de démarrer vers la maison, pendant que je conduis ma mère me fixe du coin de l’œil et je fais celle qui ne voit pas jusqu’à ce qu’elle se décide à parler.
Maman : à quoi tu joues ?
Moi faisant genre : tu parles de quoi ?
Maman : ne me prends pas pour ton enfant, je parle du fait que tu laisses deux hommes te courtiser au même moment. Au cas où tu n’arrives pas à te décider, je peux te mâcher le travail, enfin si tu me le permets.
Moi lui jetant un coup d’œil amusée : et ce sera qui ?
Maman : la tête frisée.
Moi riant : c’est la dernière personne que je veux dans ma vie en ce moment.
Maman : pourtant, il a son meilleur allié avec toi. Il suffit de voir la lueur dans tes yeux quand vous êtes ensemble. En plus, tu ne lui donnes pas vraiment le choix de te prouver ce changement qu’il clame tant. (souffle) De toute façon, c’est toi qui vois, fais ce que ton cœur te dicte. Néanmoins je peux tout de même te suggérer de ne pas te mettre en couple avec ce Kassa pour défier ton ex.
Je lui jette un autre coup d’œil sans commenter, je peux même dire quoi ? Elle a raison sur toute la ligne, les deux se sont lancés dans un bras de fer en ce moment et j’avoue que j’en profite énormément (rire). Mais bon bref, j’essaierai de méditer sur tout ça ultérieurement. Actuellement ma principale préoccupation, c’est l’entreprise et sa remise en forme.
Le soir, je décide d’accepter l’invitation de Loïc pour me vider l’esprit, il m’amène à la Dolce Vita et comme d’habitude, c’est en bon séducteur qu’il anime la soirée. On arrive chez moi aux alentours de 23 h puis il descend m’ouvrir la portière avant de s’adosser à la voiture.
Loïc : on se voit demain ?
Moi : tant que possible !
Loïc : ça t’arrive souvent d’être moins évanescente ?
Moi : bah je suis hyper chargée et tu le sais. J’ai des tas de trucs couronnés de succès à faire.
Loïc : lol je vois Mlle la PDG.
J’acquiesce un sourire et sans m’y attendre, il colle ses lèvres contre les miennes. Je reste inactive un moment les yeux grands ouverts alors qu’il essaie de forcer l’entrée. Ce manège dure quelques secondes avant que j’aperçoive la silhouette de Dylan de l’autre côté de l’auto, là, j’enroule mes bras autour de son cou pour approfondir le baiser qui par la suite semble durer une éternité.
Moi : euhhh je...
Loïc m'interrompant : toutes mes excuses, j’ai longtemps rêvé de faire ça.
Moi : je... Je, je dois rentrer.
Loïc : ok à demain, bonne nuit bisou.
Moi : bonne nuit.
Je me dirige vers le portail au moment où il démarre lorsque je sens une main me happer le bras. Je sais déjà que c’est Dylan donc je fais juste signe à l’agent de sécurité d’ouvrir la grille.
Dylan la voix pâteuse : Nihad attend.
Moi sans me retourner : qu’est-ce que tu veux ?
Dylan : s’il te plaît…
Je me retourne pour remarquer ses yeux d’une couleur rouge écarlate.
Moi croisant les mains sur ma poitrine : oui ??
Dylan : pour…. Pourquoi tu fais ça ?
Moi l’imitant : pour… Pourquoi je fais quoi ?
Dylan : ça suffit la torture, je n’en peux plus, arrête ça s’il te plaît. Je te jure que j’ai retenu la leçon.
Moi : je ne vois pas de quoi tu parles, mais bon, on en parle demain si tu permets. Je tiens à peine sur mes pieds.
Dylan regard suppliant : je veux juste une chance, la toute dernière.
Moi : on verra ça plus tard Dylan, bonne nuit !
Il soupire, mais ne dit rien, quand la grille s’ouvre enfin, je lui fais un signe de la main avant de m’engouffrer à l’intérieur.
*
*
Annick ANJO…
J’arrive devant la maison d’Asanda et appuie sur le bouton de la sonnette plusieurs fois, mais personne répond. Je sors donc mon téléphone du sac pour l’appeler, elle répond une énième fois aux abonnés absents. Elle est un tantinet bizarre dernièrement, au début, je pensais que c’était dû à la mort tragique de Cholah et son père qui nous a tous ébranlés, mais là, je pense qu’elle cache quelque chose et ça m’inquiète au plus haut point même, je dois avouer que j’ai peur de faire une découverte macabre en rentrant chez elle. De toute façon, personne ne sera épargné, j’attends juste mon tour (soupir).
J’appuie à nouveau sur la sonnette, toujours pas de réaction. Je m’apprête à cogner la porte lorsque celle-ci s’ouvre d’elle-même. Je rentre dans la concession et me dirige vers son bâtiment en criant son nom.
Moi : asanda ! Asa !! Tu es dedans ?
Je continue à l’appeler jusqu’à l’entrée et me déchaîne sur la porte, je sais qu’elle est dedans, les persiennes sont ouvertes, mais elles sont recouvertes d’une forte couche de poussière qui m’empêche de bien voir l’intérieur.
Moi au bord de la panique : Asa, chérie, tu es là ? Fais un signe de vie s’il te plaît !
Je passe par la véranda arrière pour vérifier par la fenêtre de la chambre et la trouve dans un coin, recroquevillé sur elle-même en marmonnant dans sa barbe. Elle reste insensible à mes mots une vingtaine de minutes avant que l’idée ne me vienne de vérifier sous le paillasson, elle garde souvent une clé à cet endroit à toutes fins utiles. Ouf, il y en avait, je m’empresse d’ouvrir la porte pour foncer sur elle le nez bouché. Sa chambre est dans un état lamentable, il y a la crasse et la poussière partout. Il y a une odeur nauséabonde qui se dégage de l’intérieur, je ne saurais dire si c’est elle ou la poubelle, mais l’odeur peut donner un cancer des fosses nasales et des sinus paranasaux.
Moi bouchant le nez : Asa ? Qu’est-ce qui se passe ? Dis quelque chose, tu me fais peur là.
Pour toute réponse elle continue de marmonner, je me rapproche d'elle encore plus pour saisir ce qu'elle dit.
Asanda répétant : je les ai tués, je les ai tués…..
Moi fronçant les sourcils : tu parles de quoi ? Tu as tué qui ? Arrête de raconter n’importe quoi.
Elle tourne un regard terne vers moi et continue de radoter. Je l’aide à se lever et lui ôte ses vêtements avant de l’amener sous la douche. J’entreprends de lui donner le bain, elle me laisse faire un moment avant de prendre le relai. Je cherche une serviette et des vêtements propres que je lui tends après le bain. On se retrouve assise sur son lit.
Asanda soupir : c’est moi qui suis à l’origine de la mort tragique de Cholah et papa D, c’était une coïncidence. Cholah a joué la mauvaise carte et son père en a également payé les frais.
Moi perplexe : mais de quoi parles-tu ?
Elle soupire encore et se lance dans un récit qui me fait froid dans le dos.
Asanda fixant un point imaginaire : tu te rappelles il y a deux semaines, je t’ai dit que je devais me rendre à Ouidah ? (je hoche la tête.) En fait, j’avais tenu un gage avec le vaudou Shango pour m’assurer qu’aucune fille ne se mette au travers de mon couple. Il se trouve que Cholah est tombée dedans. C’est quand le prêtre vaudou m’a convié pour un sacrifice d’après-prestation que j’ai tout compris selon les descriptions qu’il m’avait fait. Ensuite, j’ai eu l’aveu d’Henri lui-même. Je l’avais prévenu, j’avais dit ici qu’on ne touche pas à mon mec. Elle n’en a fait qu’à sa tête.
Moi abasourdie : odjé !! (incroyable) Tu as fait ça ? Lol, je suis sûre que tu délires. (remuant la tête) Tu n’as pas pu faire ça hein ? Dis-moi que c’est une farce que tu me fais là s’il te plaît.
Asanda en pleurs : si seulement Nicko, si seulement, c’était le cas. Sniff, je regrette tellement. Comment aurais-je pu imaginer un seul instant qu'elle pouvait le faire malgré tous mes avertissements ? C'était plus qu'une amie pour moi, je lui confiais tout. J'ai toujours pris sa défense et voilà qu'elle m'a remercié en monnaie de singe.
Je la regarde un moment choquée.
Moi : et papa D ? Pourquoi lui si c’est à sa fille qu’on en voulait ?
Asanda : un malheureux concours de circonstances agrémenté par les liens d’âmes qui existaient entre eux.
Moi secouant la tête dépitée : des hommes, il y en a une plénitude sur cette terre. Un tel crime pour un homme qui n’en vaut même pas la peine.
Asanda reniflant : je m'en veux si tu pouvais savoir à quel point je regrette, je…
Le reste, je n’entends plus parce que je viens de quitter devant elle, dépassée par les évènements.
*
*
Salifou DIOMANDE…
Je gare sur le parking de la maison et descends de la voiture pendant que le nouveau gardien referme la porte. Je rentre enfin chez moi après un long séjour à l’étranger pour mes affaires, qui cela dit en passant reprennent leur ascension.
Islam/Kismat sortant en courant : papa !!!!
Je m’abaisse pour les réceptionner dans mes bras.
Moi : mes petits monstres, vous avez été sage ?
Kismat s’agrippe à ma taille pendant qu’on se dirige vers l’intérieur.
Kismat : moi oui, Islam a fait plein plein de bêtises et maman l’a puni.
Islam : même pas vrai !!
Kismat : si ! Il est privé de télé pendant une semaine, et puis papa Fayez a une petite amie krkrkr… Krkrkr…
Fayez (descendant le perron) : Kis ne parle pas de mes choses ! Je t’ai dit que ce n’est pas ma petite amie.
Quand on se croise, je monte une main dans laquelle il tape avant qu’on ne pénètre le bâtiment ensemble.
Fayez : bonjour papa, sois le bienvenu.
Moi : merci, bonjour fiston.
Fayez : tu as fait un bon voyage ?
Moi lui souriant : un très bon voyage merci.
Il esquive quand je tends la main pour lui ébouriffer les cheveux.
Fayez faisant la moue : papa !
Moi : pardon (riant) c’est un oubli !
En ce moment, il a les cheveux longs et soyeux qui lui donnent un air de sa mère à son âge.
Moi taquin : mais pourquoi tu les laisses pousser si tu ne veux pas qu’on y touche ?
Fayez haussant l’épaule : ça me donne un air mignon (ce qui est vrai) et les filles à l’école elles aimaient ça.
Mariam (levant les yeux au ciel) : qu’est-ce qu’on ne va pas entendre ? (m’enlaçant par la taille) Bonjour chéri.
Moi : bonjour mon amour.
Fayez : je vais chercher les affaires de papa.
Islam : je viens avec toi !
Kismat : moi aussi !!
Moi tendant la clé de la voiture à Fayez : faites attention.
Eux en chœur : d’accord papa.
Fayez entamant la course : le premier qui arrive sur place !
Ils partent en courant, je n’attends pas avant d’embrasser Mariam franchement. Lorsqu’on se sépare, je la regarde dans les yeux, un peu perplexe. Elle n’a pas bonne mine du tout.
Moi : ça va toi ?
Mariam : ça va, ça été ton voyage ?
Moi : oui tout s’est bien passé.
Mariam mimant un sourire : ok !
Moi la fixant avec insistance : tu es sûr que ça va ? Il y a un problème ?
Mariam hochant lentement la tête : tout va bien t’inquiète, ton bain est prêt si tu veux passer de suite sous la douche. Je serai dans la cuisine au cas où tu me cherches.
Moi : ok je reviens dans deux minutes.
Elle hoche la tête avant de se diriger vers la cuisine. J’ai l’impression qu’elle cache quelque chose et je ne vais pas tarder à le savoir. Sinon tout allait bien jusqu’ici, enfin, je l’ai eu au téléphone ce matin et elle me répétait à quel point je lui manquais donc je ne comprends pas pourquoi cet accueil glacial. Enfin, j’espère qu’il ne sait rien passé entre temps et que cela n’a rien à voir avec Fatim. Depuis son dernier forfait, nous ne l’avons plus revu dans notre sillage, enfin, elle a fait des siennes à mes beaux-frères qui occupent désormais notre ancienne maison une ou deux fois, mais ils ont su gérer.
Quand je descends le dîner était fin prêt, je l’aide à finir et nous passons à table sans tarder. Nous mangeons sous le bavardage gai des enfants, ils me racontent leurs derniers exploits à l’école et j’en profite pour les féliciter de vives voix de leurs brillants résultats de fin d’années.
Après le dîner, nous débarrassons ensemble ensuite Mariam s’éclipse en douce. Les garçons se chargent de la vaisselle pendant que je donne le bain à Kismat. Ils montent prendre leur douche à leur tour et on finit tous sur le tapis du salon devant un programme sur lequel ils étaient tous d’accord pour une fois. J’autorise les garçons à rester encore une heure devant l’écran quand Kismat s’endort et monte la coucher dans sa chambre avant de rejoindre Mariam. Je la retrouve allongée sur le dos fixant le plafond.
Moi refermant la porte : tu vas enfin me dire ce qui te préoccupe ?
Elle tourne sa tête et me regarde avec un petit sourire au coin des lèvres.
Mariam : arrête d’être aussi suspicieux Sal, je vais bien, je te dis.
Moi : ah ok.
Mariam (tapotant la place vide à côté d’elle) : viens me voir chéri.
Je ne me fais pas prier et me retrouve pencher sur son visage pour un long baiser.
Mariam voix sexy : je veux te sentir en moi jusqu’au petit matin.
Moi bisou dans le cou : à vos ordres ma chère tentatrice.
……
À mon réveil, elle avait la tête enfouie dans mon épaule, une jambe repliée sur les miennes. Je lui caresse les cheveux en même temps que le bras avant de poser un baiser sur ses lèvres inactives. Je l’incite ensuite à se redresser pour sortir du lit. Je me rends dans la salle de bain pour me débarbouiller et me retrouve ensuite dans la cuisine pour un petit-déjeuner vite fait. Je monte un plateau en ayant préparé au préalable la table pour les enfants.
Moi bisou sur la tempe : service de chambre bébé.
Elle me fixe d’un œil, puis le plateau à côté avant de me faire un sourire lumineux.
Mariam : mais quelle délicate attention !
Moi : c’est pour cette longue nuit d’amour que tu m’as fait passer.
Elle se redresse et pose sa tête sur le montant en souriant discrètement.
Mariam : et pourtant ce n’était que l’entrée en matière.
Moi : bon plan en perspective.
Mariam riant : lol.
Elle file se brosser les dents et revient. Pendant qu’on mange, je lui parle de mes plans d’avenir et elle émet quelques commentaires. On finit entrelacé encore une fois avec ma main qui farfouille entre ses jambes.
Mariam gémissant : hmmm, j’ai quelque chose à te dire.
Moi pinçant son bouton : ah oui ?
Elle penche la tête derrière lorsque j’insère mes doigts dans sa foufoune. Au moment où je bouge mes doigts en elle, elle a les mains dans mon jogging et caresse mon membre en se tordant dans tous les sens. Quelques minutes plus tard, les cris répétés des enfants nous arrêtent dans notre élan.
Moi : je vais voir ce qui se passe.
Mariam respiration hachée : ignore-les, c’est sûr que Kismat a fini le carton de céréale toute seule vu que personne n’est là pour la surveiller.
Elle se retrouve entre mes jambes.
Moi : je vois, tu voulais me parler de quelque chose.
Mariam : oui, mais ça peut attendre !
Elle le dit en empoignant mon membre qu’elle sort de mon pantalon avant de le glisser dans sa bouche. Une sensation de chaleur m’envahit le corps et je frémis.
Dringgg Drinnggg
C’est son téléphone qui sonne, je braque mes yeux dessus et les referme aussitôt en lâchant un grognement. Ça sonne encore plusieurs fois, elle finit par décrocher en soupirant.
Mariam brusque : oui ?.... (s’exclamant) Quoi ?.... On arrive !
Moi intrigué : il y a un problème ?
Mariam : c’était Abou, ils ont reçu la visite de Fatim qui les a pris en otage. C’est toi qu’elle veut voir.
Je préviens la police pendant qu’on s’habille, on laisse les enfants sous la supervision du gardien avant de démarrer en trombe. Lorsqu’on franchit le portail, elle avait une arme braquée sur Abou et sa femme qui ont les bras en l’air.
Fatim criant : il vient ou pas ? Ça fait vingt minutes que tu as passé ce fichu coup de fil.
Abou la voix tremblante : il est là, regarde derrière.
Elle se retourne et pointe automatiquement son arme sur nous. Je lâche la main de Mariam et avance lentement dans sa direction tout en marchandant avec elle.
Fatim : te voilà enfin mon amour.
Moi : Fatim…
Fatim pointant l’arme sur moi : stoppe, reste où tu es !
Moi : éé-éé-écoute, je te donne ce que tu veux. Tout, tout ce que tu veux, mais il faut d’abord que tu baisses ton arme.
Fatim : tu feras ce que je veux après ça ?
Moi : oui, tout. Je te jure sur la vie de mes enfants.
Fatim : épouse-moi.
Moi reprenant ma marche : d’accord, tout de suite, si tu veux, on fera comme tu voudras.
Fatim criant : stoppe !! (je m’exécute.) Je veux être ta femme, la seule donc elle (ramenant l’arme sur Mariam) elle doit disparaître de nos vies. Elle a toujours eu le don de se mettre au travers de notre amour.
Moi me mettant entre elles : c’est moi, c’est moi qui ne voulais pas de toi. Elle n’en est pour rien, si tu dois tirer sur quelqu’un ça doit être moi.
Fatim ramenant l’arme sur moi : ou peut-être devrais-je le tuer pour toutes les humiliations qu’il m’a fait subir et nous serons kit. Tu ne l’auras pas et moi non plus.
Moi : je t’en supplie ne fais pas ça, on peut régler ça d’une autre manière.
Fatim vociférant : il n’y a pas d’autres moyens de régler ça, vous allez me payer ce que vous m’avez fait ta femme et toi. (redirigeant l’arme vers Mariam) Tu m’as pris l’amour de ma vie, le seul homme que j’ai pu aimer de toute ma vie…
Je fais de grands signes à Abou qui se rapproche d’elle à pas de loup alors qu’elle continue sa diatribe, il arrive à emprisonner ses bras dans sa main et je me précipite pour lui arracher l’arme lorsque le bruit d’un coup de feu se fait retentir puis on entend Mariam crier à tue-tête. Je sens mon cœur s’arracher de la cage thoracique ensuite tout le reste se passe très vite.
Elle oscille les sourcils en essayant de dire un mot au moment où les brancardiers l’amènent à la salle d’urgence, elle est atteinte à l’épaule droite qui saigne à profusion.
Moi en larmes : ne dis rien, soit forte Ayam tout ira bien.
Mariam : je… Je… Enceinte.
Elle ferme les yeux pendant qu’ils traversent la porte de la salle d’urgence, ensuite, je me sens propulser hors de la salle.
Je m’écroule en vidant mon corps de tout liquide lacrymal.