
<< La voie à suivre >> Chapitre 24
Write by Le Kpetoulogue
Chapitre 24
Leila qui pouvait maintenant parler félicita à nouveau M. Bathily en lui disant avoir pris la bonne décision.
Leila : « Luqman ressemble vraiment à un ange … vous ne croyez pas ? »
M. Bathily : « Hum … un ange, dis-tu … Sais-tu qu’on croit à tort que les démons sont les créatures les plus terrifiantes qui existent ? La vérité est qu’une armée de ces créatures démoniaques ne pourrait rien faire face à un seul ange. Ce ne sont pas des démons qui gardent l’enfer, ce sont des anges qui ont la force de soumettre les plus vils d’entre eux. Et parce qu’ils gardent les portes de l’enfer, ils ont le cœur froid … J’aurais aimé que Luqman soit un étudiant comme un autre … Vous semblez avoir des sentiments pour lui … »
Leila : « QUOI ?? MOI ??? Non, hein !!! C’est … c’est … c’est juste un camarade de classe … »
M. Bathily : « Hahaha, la jeunesse … Ne vous y forcez pas trop, mais si vous le pouvez, essayez d’alléger son fardeau. J’aimerais un jour le voir vraiment heureux et n’être qu’un simple étudiant insouciant. »
Leila : « … J’essaierai, monsieur. »
Ce soir la apres être rentré chez lui, Luqman était assis sur le bord de son lit, le téléphone serré dans sa main. Il avait passé de longues minutes à fixer l'écran, hésitant à composer le numéro. Finalement, il prit une profonde inspiration et appela. La sonnerie retentit deux fois avant que la voix douce et chaleureuse de sa mère ne réponde.
Sa mère : « Luqman ? Mon fils, c'est toi ? »
Luqman : « Oui Maa c'est moi »
La mère adoptive de Luqman était vraiment contente d'entre la voix de son fils. Il lui avait beaucoup manqué. Elle lui demanda comment est-ce qu'il allait ? Luqman hésita un instant, avant de lui répondre qu'il avait besoin de son aide
Sa mère : « Bien sûr, mon chéri. Tout ce que tu veux. »
Luqman lui dit savoir qu'il voulait qu'elle fasse subventionner l'université dans laquelle elle l'avait inscrite. Il trouvait qu'il y avait un peu trop d'injustice entre les étudiants du fait que certains parents utilisaient leurs fortunes pour que leurs enfants aient des faveurs. Il préférait que ce soit un environnement juste pour tout le monde, raison pour laquelle des évènements l'avait aussi poussé à faire changer le président de l'université avec un homme qu'elle devra contacter le lendemain. La mère de Luqman resta silencieuse un moment, son fils était encore aller chercher à aider les autres. Mais ce qu'elle voulait savoir, c'est comment est-ce que lui il allait ?
Sa mère : « Je le ferai. Mais avant, je veux des nouvelles de toi. Tu as quitté la maison en cherchant des réponses, mon fils. Où en es-tu ? »
Luqman soupira, regardant par la fenêtre
Luqman : « Je ne sais pas, Maa. J'ai rencontré des gens. Un ami … Il s'appelle Yohan. C'est quelqu'un de bizarre je crois, mais dans le bon sens du terme et surtout il est drôle. Je me suis surpris plusieurs fois à rire à cause de lui. Et puis il y a ce censeur, Mr Bathily. C'est lui que j'ai choisi pour être le nouveau président de l'université. Il est droit, honnête. Je pense qu'il peut changer les choses »
Sa mère : « Je vois … Et toi, mon chéri ? Est-ce que tu changes ? »
Luqman hésitant : « Je… Je ne sais pas. Il y a aussi une fille. Leila. Elle est… différente. Elle est forte, mais vulnérable. Je ressens le besoin de la protéger »
Sa mère souriait à travers le téléphone.
Sa mère : « Et est-ce que tu penses que c'est de l'amour, mon fils ? »
Luqman fronça les sourcils, perplexe. L'amour ? Il ne savait pas ce que c'était réellement. Il arrivait à comprendre que d'autres l'éprouve mais c'était un sentiment qui lui était personnellement inconnu et cela sa mère le savait tres bien.
Luqman : « Je ne sais pas Maa … je ne comprends pas … Lamour est un mot étranger pour moi, tu le sais tres bien »
Sa mère ria tout doucement : « Tu n'as pas besoin de tout comprendre tout de suite, mon chéri. L'amour, c'est comme le vent. Tu ne peux pas le forcer, mais quand il souffle, tu le sens. Si quelque chose doit arriver, alors ça arrivera »
Luqman resta silencieux un moment, absorbant ses mots.
Luqman : « Tu crois ? »
Sa mère : « Je le sais, mon fils. Tu as toujours été si dur avec toi-même. Mais tu mérites d'être heureux, tout comme tout le monde »
Luqman sentit une boule dans sa gorge.
Luqman : « Je… Je ne sais pas si je sais comment être heureux »
Sa mère : « Tu apprendras, mon chéri. Un pas à la fois. Et n'oublie pas, je suis toujours là pour toi. Toujours »
Luqman ferma les yeux, sentant une vague d'émotion l'envahir. Il remercia sa mère, qui lui rappela à quel point est-ce qu'elle l'aimait et qu'elle se sentait fière de lui. Elle lui rappela de la tenir informer un peu plus souvent
Luqman : « Je le ferai. Merci encore Maa »
Il raccrocha et resta assis un moment, le téléphone dans la main, regardant par la fenêtre. Les mots de sa mère résonnaient dans sa tête. Si quelque chose doit arriver, alors ça arrivera. Pour la première fois depuis qu'il était arrivé dans ce pays, Luqman se sentit un peu moins perdu.
Les semaines qui suivirent furent marquées par une série de bouleversements à l'université. Mr Bathily, fraîchement installé dans son rôle de président, ne perdit pas de temps pour mettre en œuvre les réformes qu'il jugeait nécessaires. Dès son premier jour, il convoqua une réunion d'urgence avec le personnel enseignant. Assis à la tête de la table, il regarda chaque visage avec un mélange de détermination et de sévérité. Il les fit comprendre que cette université a besoin de changement
M. Bathily : « Nous avons la responsabilité de former les esprits de demain, et cela exige de l'intégrité, du dévouement et une éthique irréprochable. Ceux qui ne partagent pas ces valeurs n'ont pas leur place ici »
Les jours suivants, plusieurs enseignants furent renvoyés, leurs incompétences ou leurs comportements inappropriés ayant été mis en lumière. Les étudiants, longtemps ignorés, commencèrent à sentir un vent de changement souffler sur l’université.
Pendant ce temps, Leila, en tant que nouvelle présidente du conseil des étudiants, était submergée de travail. Les requêtes des étudiants, longtemps ignorées par l'ancienne administration, affluaient sur son bureau. Elle passait des nuits à éplucher des dossiers, à organiser des réunions, et à trouver des solutions pour améliorer la vie sur le campus. C’était beaucoup de travail mais elle était heureuse et elle pouvait compter sur le comité qu’elle avait formé de plusieurs étudiants de chaque année. Malgré son insistance, Yohan refusa d’intégrer son comité. Pour Yohan c’était un poste qui lui demanderait de beaucoup trop réfléchir. Il expliqua à Leila qu’il connaissait bien son cerveau et que ce dernier n’allait pas coopérer du tout. Quant à Luqman, il lui fit comprendre qu’il ne voulait pas se trouver dans une situation qui l’obligerait à agir autrement de peur d’entacher l’action que Leila comptait mener. Avec lui, Leila n’insista pas vraiment. Elle trouvait qu’il en avait déjà suffisament fait et qu’il méritait de vivre une vie estudiantine insouciante.
Les semaines passèrent, et peu à peu, les changements commencèrent à porter leurs fruits. Les étudiants se sentaient écoutés, soutenus, et l'atmosphère sur le campus devenait plus positive. Puis vint le moment des congés.
Leila repensa à ces dernières semaines, si intenses et mouvementées. Entre les réformes à mettre en place, les dossiers à régler et les étudiants à soutenir, elle n’avait pas eu un instant pour souffler, encore moins pour célébrer sa victoire à l’élection du conseil des étudiants. Pourtant, cette victoire, elle ne l’avait pas remportée seule. Yohan, avec son humour et son soutien indéfectible, avait été un pilier pour elle. Et puis il y avait Luqman… Luqman, qui, dans l’ombre, avait été bien plus qu’un simple allié. Sans lui, elle n’aurait jamais eu le courage d’aller aussi loin.
Un matin, alors qu’elle rangeait sa chambre, l’idée lui vint : elle devait les remercier. Pas juste avec des mots, mais avec quelque chose de concret, de chaleureux. Elle décida de les inviter à déjeuner chez elle. Officiellement, ce serait pour fêter leur victoire commune, pour partager un moment de convivialité après ces semaines éprouvantes. Mais au fond d’elle-même, Leila savait qu’il y avait une autre raison, plus personnelle, plus secrète. Elle voulait impressionner Luqman. Pas seulement en tant que présidente du conseil des étudiants, mais en tant que femme. Elle voulait lui montrer une autre facette d’elle-même, une facette plus intime, plus douce. Elle voulait qu’il la voie comme quelqu’un de complet, de talentueux, de… désirable. Et quoi de mieux que ses talents culinaires pour y parvenir ? Surtout qu’elle se débrouillait tres bien en cuisine. Tout au long de cette journée, elle se demandait quel plat pourrais bien plaire à Luqman. A l’université, elle l’avait vu manger un peu de tout sans pour autant apprécier spécialement un plat. Hésitante, elle décida de choisir des plats qu’elle maîtrisait à la perfection, des recettes qui avaient toujours fait l’unanimité auprès de ses proches. Elle voulait que Luqman se souvienne de ce moment, qu’il associe son sourire à l’odeur d’un plat réconfortant, qu’il pense à elle en goûtant quelque chose de délicieux.
Un peu plus tard dans la soirée, elle les appela via un appel en conférence
Leila : « Coucou les gars, vous allez bien ? »
Luqman : « Ça va et toi ? »
Yohan : « Moi ça depend hein … je viens de finir de m’entrainer avec mon vieux la … je suis en train de réfléchir si je suis encore vivant … »
Leila : « Eeeh toi et ton papa là c’est quelque chose hein »
Yohan : « C’est un CRIMINEL !!! Il veut me tuer tchaiii. Comment tu peux réveiller l’homme à 6h du matin pour aller faire footing jusqu’à 9h ?? Tchaii tellement on a couru je pensais qu’il voulait aller à Paris à pied … co footing footing … tchrr Tentative de meurtre ouais »
Luqman : « Mais c’est important de faire du footing, ça permet de … »
Yohan : « Mon frere je ne t’ai pas demandé de justifier quoi que ce soit hein. Je te dis c’est une tentative de meurtre point … wou mes poumons … eeh est ce qu’ils sont encore au complet meme ? »
Luqman : « Hahahaha »
Leila : « Sinon voilà je n’ai pas eu l’occasion de bien vous remercier de m’avoir aidé a etre présidente du conseil des étudiants, donc demain je voulais vous inviter à déjeuner si vous ne faites rien »
Yohan : « Moi dès qu’on dit il y a la nourriture je suis partant hein. Tu dis pééé net, j’arrive en meme temps »
Leila : « Toi je m’en doutais, c’est manger seulement qui est dans ta tête »
Yohan : « C’est pour ça on vit ma chérie »
Leila : « Et toi Luqman ?? »
Luqman : « Ouais pourquoi pas ? Je n’ai rien de special de prévu demain. Je passe chercher Yohan et on viendra chez toi »
Yohan : « Non laisse, je vais venir chez toi plutôt. Si tu viens ici mon vieux est capable d’inventer quelque chose pour nous séquestrer, je t’ai dit c’est un criminel o0w »
Le père de Yohan qui passait par là, entendu subtilement quelques mots de sa conversation
Le père de Yohan : « Qui est criminel la ?? »
Yohan surpris et effrayé : « QUI ?? OÙ ??? QUEL CRIMINEL ??? Qui a parlé de criminel le vieux ?? Tu as mal entendu «
Le père de Yohan : « Tchrr »
Leila et Luqman ne purent s’empêcher de rigoler en voyant comment Yohan eut la peur de sa vie. Le rendez-vous fut donc fixé au lendemain.
Le lendemain comme convenu, Yohan se rendit chez Luqman. Il ne savait pas exactement où il habitait mais ce dernier lui avait envoyé sa localisation. Sauf qu’apres avoir commandé son Yango et être arrivé à destination, Yohan était un peu perplexe
Yohan : « Tchai lui là il est sûr que c’est ici il habite ?? … Chef tu es sûr que c’est le bon endroit ? »
Le conducteur du Yango : « J’ai suivi le GPS, donc oui c’est bien ici »
Yohan : « Hum chef … tu es sûr que ton GPS là n’est pas saoulé ? »
Le conducteur du Yango : « Ahii ? Mais ce n’est pas la meme localisation tu vois sur ton telephone aussi ?? »
Yohan : « Peut etre que c’est une soulerie générale »
Le conducteur du Yango : « Hein ?? »
Yohan paya sa course et descendit de la voiture. L’immeuble qui se trouvait en face de lui ne semblait pas etre un immeuble qui comportait des habitations, mais plutôt des bureaux. Yohan rappela Luqman pour savoir
Yohan : « Allo mon frere, tu es sûr que c’est la bonne localisation tu m’as donné ? Immeuble qui est devant moi la, moi je pense pas que l’homme dort dedans hein. On dirait c’est un immeuble avec des bureaux administrative façon entreprise là »
Luqman : « Haha c’est bien là. Entre et prends l’ascenseur jusqu’au dernier étage »
Yohan : « Tu es sur ?? Faut pas je vais entrer et puis alarme va sonner et la police va débarquer hein »
Luqman : « Haha arrête de te faire des films et monte »
Yohan : « Hum d’accord »
Yohan soupira, regarda une dernière fois l'immeuble, puis poussa la porte d'entrée. Le hall d'accueil était spacieux et silencieux, avec un sol en marbre brillant et un grand comptoir de réception vide. Il se dit que c’était sans doute parce qu’on était dimanche et que les employés ne travaillaient pas ce jour-là. Une fois arrivé au dernier étage, un couloir menait à une porte tout au fond. Après avoir sonné, Luqman ouvrit la porte à Yohan
Luqman : « Allez entre »
A Suivre …