Chapitre 25

Yohan franchit le seuil et s'arrêta net, les yeux écarquillés.

L’appartenait de Luqman couvrait tout le dernier étage comme une sorte de penthouse. C’était une fusion parfaite entre modernité et élégance sud-africaine. Le plafond, haut et spacieux, était orné de poutres en bois clair, légèrement teintées pour rappeler les nuances chaudes des paysages sud-africains. Les murs, presque entièrement vitrés, offraient une vue à couper le souffle sur la ville, mais ils étaient agrémentés de touches subtiles : des panneaux muraux en bois sculpté, aux motifs géométriques inspirés des motifs et des œuvres d'art contemporaines sud-africaines, aux couleurs vives et aux formes abstraites. Le sol était recouvert d'un parquet en bois exotique, aux teintes chaudes et profondes, sur lequel étaient posés des tapis aux motifs épurés. L'espace était meublé avec un design minimaliste, mais chaque pièce avait une touche sud-africaine subtile. Un canapé en cuir beige, large et confortable, trônait au centre du salon, accompagné de fauteuils aux lignes épurées, recouverts de tissus aux motifs discrets mais évocateurs. Des étagères en bois clair couvraient un des murs, remplies de livres soigneusement rangés et d'objets soigneusement choisis.

La cuisine, ouverte sur le salon, était équipée d'appareils haut de gamme, mais elle avait aussi une touche sud-africaine avec des ustensiles en bois exposés comme des pièces de collection et des pots en céramique aux formes modernes. Un îlot central en granit noir était entouré de tabourets en cuir et métal, rappelant les marchés animés de Johannesburg, mais dans un style contemporain.

Yohan : « Ma…ma …Man … C’est … C’est … Chez … Chez … Chez … Toi ici-là ?? > 

Luqman : « Oui c’est ici que je vis » 

Yohan : « Mais ?? AHii ?? Pourquoi tu sors de chez toi ?? Ta maison est jolie que tout Abidjan, tu vas chercher quoi dehors ?? Moi j’ai une maison comme ça je sors plus tchaii …. Attend … tchaiiii ??!!! »

Yohan s'avança dans le penthouse, tournant sur lui-même pour tout observer, pendant que Luqman ferma la porte derrière lui. Yohan se rendit au balcon pour admirer la vue et il avait l’impression de pouvoir y observer toute la ville tant la vue était incroyable 

Yohan : « Pouaaaaa ouaaiiiissss on est ensemble dans Abidjan la, mais on est pas mélangé »

Luqman : « Haha n’exagère pas aussi. Ce n’est pas si incroyable que ça » 

Yohan : « Il faut pas m’énerver mon frere ! Comment ça c’est pas incroyable ? Bon à part cui de Carmen Sama, tu as vu quoi dans Abidjan la qui est plus jolie que ça ? Tchaii « 

Luqman : « Haha » 

Yohan : « Han ?!!! Attend et puis tu dis que tu n’es pas enfant de ministre hein ?? Tu vends farine ? » 

Luqman : « Farine ? Je ne comprends pas « 

Yohan : « Drogue mon ami, drogue »

Luqman : « Hein ? Mais nooon »

Yohan : « Donc ce sont tes parents qui vendent farine ?? Moi ça ne me dérange pas hein, on dit l’économie de la cote d’ivoire repose sur l’agriculture, c’est dans agriculture on fait maïs et puis ça devient farine hein, donc si c’est ça faut me dire »

Luqman : « Je … je ne sais meme pas comment tu as fait ce raccourci-là. Je vais aller m’habiller, met toi à l’aise, je reviens »

Yohan : « Prend ton temps, je ne suis pas pressé »

De son côté, Leila avait commencé à faire sa cuisine. Elle était toute souriante et excitée à l’idée que Luqman la complimente sur son plat. Ses parents, qui la voyaient défiler dans la maison, n’avaient jamais vu leur fille aussi excitée et heureuse.

Au bout d’un moment, Leila remarqua quelque chose d’étrange dans sa cuisine.

Leila : « Ahi ?? C’est quoi ça là ?? »

Elle prit le sac de riz pour s’assurer que c’était bien un sac de riz.

Leila : « Ahii ?? C’est riz ou bien c’est bouillie ?? AHI ??? AHII ??? »

Leila commença subitement à paniquer et se mit à crier :

Leila : « MAMAAAN OOW MAAMAAAAAN PARDOOON VIIIEEENS EEEH, RIZ LÀ VEUT ME HONNIR, AHIII ??? »

Sa mère vint tout de suite à la cuisine, inquiète de ce qui pouvait bien faire crier sa fille. Elle la trouva toute paniquée, lui indiquant la marmite où se trouvait le riz.

Leila : « Maman, riz là est devenu comme baca, je sais pas comment ! C’est nouveau riz ou bien ?? »

Sa mère : « Comment ça, nouveau riz ? C’est le même riz qu’on mange ici tout le temps. Est-ce que tu as bien fait la préparation ? Peut-être que tu t’es trompée et que tu as mis trop d’eau. »

Leila : « Han ?? Moi, je sais plus préparer riz quoi ?? Quelque chose que je fais tous les jours, c’est aujourd’hui que je vais venir me tromper ?? Ha maman… »

Sa mère : « Essaie de te calmer et va voir où en est la sauce. Ce n’est que du riz, on va en refaire. »

Leila : « Hum… »

Écoutant l’avis de sa mère, Leila alla vérifier si sa sauce cuisait comme elle le voulait. En ouvrant le couvercle, tout semblait aller pour le mieux, jusqu’à ce qu’elle goûte la sauce… ça avait un goût… sucré.

Leila : « Eeeeh ?? Attends… Maman, sel de maintenant là, c’est avec sucre qu’on fait ?? »

Sa mère : « Qu’est-ce que tu racontes encore ? »

Leila : « Je suis foutue… Eeeh je suis foutue… Ahii ??? C’est aujourd’hui où Luqman doit venir manger chez moi que moi, Leila, je vais confondre sucre et puis sel ?? Je suis foutue ! »

La mère de Leila ne put s’empêcher de rire en voyant sa fille en train de déprimer. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vue commettre des erreurs aussi innocemment, et cela l’amusait beaucoup de la voir dans un tel état.

Leila : « Et puis tu ris, maman ?? La situation est grave et toi tu ris ?? Faut arrêter ça… Eeeh ?? Je fais quoi maintenant ?? »

Sa mère : « Calme-toi et retarde tes amis. On va reprendre la cuisine ensemble et tout va bien se passer. »

Leila : « Hum… »

Leila appela aussitôt Yohan pour savoir où ils étaient.

Leila : « Yohan, Luqman est à côté de toi ?? »

Yohan : « Non non, il est en train de s’habiller là, pourquoi ? »

Leila : « Pardon, faut le retarder, pardon. »

Yohan : « Ahii ? Il se passe quoi ?? »

Leila : « Eeeh faut pas chercher à comprendre. Retarde-le seulement, genre 2 heures comme ça, mais faut pas dire que ça vient de moi hein. Faut te débrouiller. »

Yohan : « Mais tchai ? Faut expliquer quand même ou bien ?? »

Leila : « Mon ami, si tu veux manger en tout cas, faut te débrouiller pour retarder votre venue pendant 2h au moins. »

Après cela, Leila raccrocha aussitôt, laissant un Yohan perplexe. C’est à ce moment-là que Luqman, qui avait fini de s’habiller, revint le trouver au salon.

Luqman : « Bon, je suis prêt, on peut y aller. »

Yohan : « Toi aussi, calme-toi. Je sais pas chez toi en Afrique du Sud là c’est comment, mais ici en Côte d’Ivoire, on évite d’arriver à l’heure quand on t’invite hein. »

Luqman : « Ah bon ?? »

Yohan : « Ouais… Genre au moins 1h30 ou 2h de retard là. Faut pas qu’ils pensent que tu es un affamé façon là, si tu vois ce que je veux dire. »

Luqman : « Mais… pourquoi Leila penserait ça ? C’est elle-même qui nous a invités. »

Yohan : « Mon frère, fais-moi confiance… Attends, c’est une PS5 qui est là-bas ?? Wouh, attends, je vais voir les jeux que tu as ! »

Tant bien que mal, Yohan réussit à faire perdre 2h de temps chez Luqman, jusqu’à ce qu’il reçoive un message de Leila lui disant qu’ils pouvaient maintenant venir. De son côté, aidée par sa mère, Leila avait réussi à sauver la situation. Yohan fit ensuite signe à Luqman qu’ils devraient se dépêchez d’aller chez Leila, parceque le ciel commençait subitement à devenir menaçant. Il ne faudrait pas qu’ils se fassent surprendre par la pluie. Effectivement, Luqman l’avait aussi remarqué, Avant de sortir de chez lui, il prit vite fait quelque chose dans un tiroir. Une fois en bas, Luqman lui fit signe de le suivre pour qu’ils se dirigent dans le parking. La moto de Luqman était juste devant, alors que Yohan s’y dirigeait, la pluie commença aussitôt à tomber 

Yohan : « Eeeeh c’est quelle pluie ça encore … Eeh Dieu ? ça ne pouvait pas attendre quelques minutes ?? Pff Bon attend, je vais commander un Yango » 

Luqman : « Pas la peine, on va prendre ma voiture » 

Yohan : « Hein ?? Tu as une voiture ?? »

Luqman ne répondit pas. Il se dirigea vers un autre coin du parking, un endroit plus discret où plusieurs véhicules étaient garés. Il sortit une clé de sa poche et appuya sur un bouton. Un clignotement de phares attira l'attention de Yohan, et il tourna la tête pour voir une impressionnante AMG GLE 450 s'illuminer 

Yohan : « Ahii ?? Tu as GLE ?? » 

Quoique surpris de voir que Luqman possédait une GLE, Yohan fut encore plus émerveillé par les autres voitures garées juste à coté 

Yohan : « TCHIIIIIII … on dirait dans ton quartier, il y a beaucoup de boss hein, regarde-moi toutes ces caisses »

Luqman : « Euh … en fait toutes les voitures de cette rangée sont à moi » 

Yohan : « Pardon ?? J’ai … j’ai … pas compr …. A toi c’est … c’est-à-dire ?? »

Luqman : « Ce sont mes voitures » 

Yohan pris un certain temps avant de répondre comme s’il avait besoin de quelques secondes pour que son cerveau assimile bien clairement l’information qu’il venait de recevoir. Outre l’AMG GLE, dans la rangée, il y avait aussi une BMW X6, Une Maserati Gran Turismo, Une Porsche qui semblait etre décapotable, et une Audi Rs8. Et son ami de classe depuis 4 mois maintenant, lui disait que toutes ces voitures étaient à lui 

Yohan : « Attend … je sens que je vais m’évanouir » 

Luqman : « Hein ? Tu as besoin que je t’aide ? » 

Yohan : « Non non … laisse-moi m’évanouir s’il te plait … Pourquoi tu as toutes ces voitures et puis tu viens à moto a l’université ?? Ahii ?? Pourquoi ?? » 

Luqman : « Haha c’est la moins voyante … je n’aime pas vraiment attirer l’attention » 

Luqman se rappela un souvenir, celui du moment où il était sur le point de venir à Abidjan et que son père lui avait remis une enveloppe. Outre l’appartement, il se souvenait aussi que sa mère avait mis à sa disposition tous ses véhicules dans le garage. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait raison de trouver tout cela excessif.

Yohan : « En fait même, c’est pas ça même… Mon frère, tu vas à l’école pourquoi ?? Tu as tout ça… pourquoi tu vas à l’école ??? Ahii ??? Les gens vont à l’école pour avoir ce que tu as là… C’est quelle manière de réfléchir en arrière ça ?? Ahii… Mais imagine, moi j’ai ta Maserati, mais je vais cogner mon papa et c’est lui qui va me demander pardon d’avoir cogné ma voiture ! »

Luqman : « HAHAHAH toujours le mot pour rire, toi… En vrai, ma mère serait très en colère si je ne partais pas en cours. Elle a beaucoup insisté et disons que je suis un fils obéissant. »

Yohan : « Ha ouais, tes parents sont prêts pour toi. Moi, mon vieux, même si je lui demande un patin, il va me dire que Dieu m’a déjà donné des pieds. Si tu voyais comment je galère quand je dois négocier avec lui pour prendre sa vilaine voiture là eeeh hum… Eeh, attends, allons vite chez Leila… on est déjà en retard ! »

Luqman : « Oh oui, c’est vrai. »

Luqman et Yohan arrivèrent enfin chez Leila, légèrement en retard à cause de la pluie. Dès qu'ils franchirent la porte, ils furent accueillis par les parents de Leila, qui leur réservèrent un accueil chaleureux et reconnaissant.

Mme Touré : « Entrez, entrez !!! Je suis heureuse de vous recevoir. »

Le père de Leila serra la main de Yohan, puis celle de Luqman avec une poignée ferme, les remerciant pour ce qu’ils avaient fait pour sa fille, ce soir-là, lors de l’anniversaire de Jules. Luqman, habituellement impassible, baissa légèrement les yeux, semblant presque gêné.

Luqman : « Je… je voulais m'excuser pour les mots durs que j'ai eus à votre égard la dernière fois… Je n’aurais pas dû vous parler ainsi. »

Le père de Leila posa une main sur l'épaule de Luqman et lui répondit qu’ils devraient plutôt le remercier de leur avoir fait comprendre à quel point ils avaient négligé leur fille.

Mr Touré : « Tu as eu raison de nous le dire. Grâce à toi, nous avons réalisé l'importance de protéger ceux qu'on aime »

La mère de Leila hocha la tête, les yeux brillants, elle leur dit qu’ils étaient toujours les bienvenus dans cette maison et qu’ils faisaient déjà parti de la famille

Leila, qui observait la scène depuis la cuisine, s'avança avec un sourire timide.

Leila : « Allez, venez à table. Tout est prêt »

A Suivre …