L’arrivée de Claudie dans la grande ville

Write by Yanolebon

Claudie chassée de la maison de son père, sa maman lui trouve un point de chute à la grande ville où, semble-t-il, tout le monde se débrouille. Claudie atterrit un après-midi chez sa tante, la petite sœur à sa maman. Elle habitera désormais chez sa tante maternelle, dans une ville grouillante, une ville bouillante, accueillante mais pleine de surprises. 

Claudie a pris l’autocar à la gare du village le lendemain. à son arrivée, elle est descendue de l’autocar qui s’est arrêté à la grande station de la ville. Elle portait sur elle le numéro de téléphone de sa tante Maliba. Elle choisit une cabine cellulaire en plein air, communiqua le numéro, et appela. 

— Claudie : Allô ! Allô ! Oui Madame ! Pourrais-je parler à ma tantie Maliba ? 

— Maliba : C’est elle-même. À qui ai-je l’honneur ? 

— Claudie : Je m’appelle Claudie, la fille de votre grande sœur Amélia. Maliba lui fixa rendez-vous. 

— Claudie : Oui tata ! Oui, oui ! Oui, je vois, je serai assise là où tu viens de m’indiquer. Peu après, Maliba vint chercher sa nièce à la grande gare. Elles empruntèrent un taxi et débarquèrent à la maison. Après avoir donné les raisons de son arrivée à sa tante, Claudie fut admise à habiter chez elle. Très vite, elle s’habitua à sa nouvelle vie. 

Sa tante habite dans une maison très sobre de trois pièces située au beau milieu d’un des nombreux quartiers populaires de la ville. Claudie occupera la chambre des enfants ; elle dormira là désormais, près des enfants de sa tante. En ville, on n’a pas le choix, la vie se passe ainsi, et elle s’y conforma. « On se débrouille en ville pour vivre. » Claudie s’occupera des enfants de sa tante, fera le ménage tous les jours, préparera le repas, fera les emplettes au marché et les différentes courses de sa tante… Le soir venu, servira le repas, mangera avec les enfants. 

Elle se couchait un peu tard, attirée très souvent par les émissions de la télévision. Elle aimait bien regarder la télévision qui, du reste, était son seul moyen de distraction. 

Le temps passait puis, un jour, avant le lever du soleil, tata Maliba l’appela et lui parla sans témoin. Elles étaient assises l’une en face de l’autre. 

— Maliba : Ne t’inquiète pas. Je t’appelle pour t’annoncer une nouvelle que j’ai depuis hier. Je pense qu’elle te plaira. J’ai trouvé un travail de servante pour toi, dans un quartier très chic de la ville, mais je me demande si cela t’intéresserait. 

— Claudie : Oui tata Maliba ! Ça m’intéresse déjà. Je travaillerai pour t’aider. Ne t’inquiète pas. Je vais faire ce travail. Je sais faire les travaux domestiques.

 — Maliba : Je savais que tu ne le refuserais pas. Comme tu le fais si bien ici, tu t’en sortiras. Écoute-moi bien ! Tu travailleras chez une dame très riche, une riche commerçante, très exigeante, et qui désire avoir une servante qui sache lire et écrire. Dès l’annonce de cette nouvelle j’ai pensé à toi. J’ai hésité, mais je savais que tu ne me découragerais pas. Comme tu viens de l’accepter, je t’accompagnerai dès demain chez elle. 

Toute la nuit, pendant que les enfants dormaient, Claudie ne pensait qu’à ce travail et à cette dame très riche et très exigeante. Quelle tête aura-t-elle devant une telle femme si riche et si exigeante ? Quel comportement aura-t-elle demain face à cette dame ? La riche commerçante pourra-t-elle l’accepter, la supporter ? Toutes ces idées défilaient en elle et venaient s’entrechoquer dans sa petite tête. Elle resta ainsi éveillée jusqu’au petit matin. Elle entendit nettement le premier chant du coq, puis elle se leva, fit les travaux domestiques et prépara le petit-déjeuner des enfants avant le lever du jour. 

Son cœur battait la chamade comme si elle allait de nouveau passer son examen d’entrée en 6e. Elle se mit à genoux, pria La Sainte Vierge Marie et se mit en méditation. Elle s’assit dans un coin du salon et attendit le départ de sa tante. Sa tante sortie de sa chambre lui fit signe et elle la suivit très discrètement et sagement.

Pendant ce temps la vie de Claudia aussi était sans repos...

Claudia, l’amie sincère et inséparable de Claudie, avait fini ses études secondaires et universitaires. À cet instant, elle dirige un bureau administratif dans un grand ministère d’État. Nommée au département de l’administration territoriale, elle est l’un des plus hauts cadres de l’administration du pays. Que le temps passe vite et sans arrêt !

 Le temps avance comme des aiguilles d’une montre et le monde, quant à lui, s’éveille tous les jours et ne laisse personne indifférent. Les événements ne s’arrêtent pas non plus. Ils se succèdent et ne se ressemblent pas. Le temps n’a ni couleur, ni odeur, et ne peut tout effacer. Non, le temps qui passe n’efface rien. L’histoire a de la mémoire, dit le sage. Le temps restera toujours le temps et ce petit quelque chose, cette minuscule étincelle cachée au fond de nous, de nos cœurs, de chacun de nos cœurs, survivra. Le temps n’est-il pas cet instrument de mesure indispensable, incontrôlable, ineffaçable qui nous marque de son empreinte ? Le temps nous marque à jamais même si nous ne l’aimons pas. Le temps qui nous vieillit, ne vieillit pas nos souvenirs, n’efface rien de nos souvenirs. On n’achète pas le temps et on ne le vend pas non plus, si précieux soit-il ! 

Yves-Roland rencontre Claudia

 Yves-Roland et Claudia s’étaient rencontrés à la faculté de médecine lors d’une soutenance de thèse de Doctorat. Yves-Roland, venu soutenir un ami d’enfance, étudiant en médecine, admis à soutenir sa thèse, ne trouvait pas de place assise. Il cherchait et trouva une place restée vide à côté de Claudia. Claudia, invitée par sa cousine étudiante en médecine, soutenait aussi le même candidat. Tout le monde était déjà assis lorsqu’Yves-Roland arrivait dans l’amphithéâtre.

 Yves-Roland s’excusa poliment auprès de Claudia, et lui demanda la permission de s’asseoir à côté d’elle, sur la chaise restée vide. 

— Yves-Roland : Mademoiselle, puis-je m’asseoir à côté de vous ? 

— Claudia : Je vous en prie ! Vous le pouvez. 

— Yves-Roland : C’est très aimable à vous. [Avec un sourire au coin des lèvres, Yves-Roland se présente.] Je m’appelle Yves-Roland, les intimes m’appellent Yvo ! 

— Claudia : Moi, je m’appelle Claudia Aboua. Je suis invitée par ma cousine que voici. Je vous présente ma cousine, Mademoiselle Irène Aboua. 

Ce fut un moment de joie et de gaîté, un moment fort agréable, amical et aimable, durant lequel chacun se présentait. Ils se regardèrent et sourirent. 

Peu après, le fond de la salle s’illumina et s’éveilla. Les membres du jury firent leur entrée et tout le monde se leva pour saluer leur arrivée. Tous les regards se tournèrent vers eux. Claudia était silencieuse, comme si elle était prise de méditation. C’est alors qu’intervient Yves-Roland qui rompt le silence. 

— Yves-Roland : À quoi pensez-vous ? Vous qui paraissez distante et lointaine à la fois ! 

— Claudia [en sursautant]: Non Monsieur, je ne suis pas absente, je suis là ! Je regardais le grand jury et des souvenirs me revenaient. 

— Yves-Roland : Lesquels ? 

— Claudie : Oh non ! Pas grand-chose ! Le temps passe si vite. Jour de thèse ! Jour d’espoir ! Jour de présentation de savoirs et de mémoire ! Jour inoubliable ! Jour de joie, joie immense et incommensurable ! 

— Yves-Roland : Félicitations ! Vous êtes vous aussi passée par le grand jury ? 

— Claudie : Bien sûr que oui ! Cela ne s’oublie pas.

 Yves la congratula et ce fut le début d’une aventure amoureuse. Ils se revirent, s’invitèrent, se fréquentèrent, puis vint l’amitié qui accoucha l’amour. Les deux amoureux fréquentèrent les meilleurs restaurants, les meilleures galeries. Ils s’offrirent les meilleures salles de spectacles, les salles de cinéma, les sorties détentes, les boîtes de nuit, les belles pages et belles plages de leur histoire amoureuse. Ils célébrèrent ensuite leurs fiançailles au milieu de leurs parents et amis. 

Leur vie amoureuse se passait bien. Claudia est toujours au bon soin de son homme, Yves. L’homme était toujours là, attentif, aimable et serviable. Les grands moments de plaisir de leur vie étaient intenses et ils les savouraient ensemble, convaincus qu’ils passeraient le reste de leur vie à construire leur avenir, à côté de leurs enfants ?

Une scène de ménage, de jalousie

La vie de couple Yves et Claudia se passait agréablement bien, sans oublier les petites scènes de ménage qui agrémentaient de temps à autre leur quotidien. 

Yves-Roland était toujours assis au même endroit, dans son éternel fauteuil, feuilletant son journal préféré en attendant l’arrivée de sa fiancée. Ce soir-là, assis dans son fauteuil, il mijotait un plan de jalousie et cela l’amusait. Claudia rentrera tard et Yves, jouant au paon et au mari jaloux, lui dit d’un ton sec : 

— Yves : Pourquoi rentres-tu si tard ? 

— Claudia : Yves, mon chéri, ne soit pas fâché. J’ai eu plus de travail que d’habitude aujourd’hui. Je devais finir un rapport important pour le Ministre qui, demain, le présentera au Conseil des ministres. —Yves: Tu accordes trop de temps à ton travail et pas suffisamment à moi. 

— Claudia : Oh ! Chéri, ne dis pas ça ! Tu es mon seul trésor, tu es mon seul espoir et mon refuge, et tu le sais bien. Rien ne peut te remplacer dans mon cœur, car il n’y a qu’une seule place et elle est à toi. 

— Yves : Laisse-moi faire ma petite jalousie. Hé Dieu ! C’est l’amour ma bichette ! 

Yves se leva, lui fit un câlin et l’embrassa tendrement. Puis elle se laissa aller dans un long et tendre baiser.

— Claudia : Je vais te préparer ce soir l’une de ces soupes comme tu n’en as jamais goûté.

Ah l'amour quand tu nous tiens 

 
Une Amitié Dangereus...