Une rencontre inattendue
Write by Yanolebon
Claudie fut embauchée chez Mamie Love, la riche commerçante qui recherchait une employée, une servante sachant lire et écrire. Elle fut acceptée provisoirement et se mit à l’œuvre. Pendant trois mois, elle s’appliqua et travailla avec ardeur afin de mériter la confiance de sa patronne. En un temps record, elle gagna la confiance de Mamie Love qui l’adopta et lui confia le contrôle de ses entreprises.
Claudie contrôlait et gérait admirablement les magasins et les boutiques de Mamie Love. Sur instruction de sa patronne, elle réglait les factures, s’occupait des affaires courantes, programmait les activités comme la patronne le désirait. Mamie Love pouvait voyager tranquillement. Dès cet instant, elle s’est sentie capable de s’occuper de ses activités extérieures. Ici, ses affaires étaient dans de bonnes mains.
Mamie Love en voyage, Claudie évolue en patronne, gère les entreprises et s’occupe de tout.
Un jour, au centre-ville devant l’un des supermarchés de Mamie Love, Claudie vit Claudia sortir de la boutique. Elle, qui attendait sa voiture de service pour rentrer à la maison, fut surprise de voir une personne qui ressemblait étrangement à Claudia. Malgré la fatigue de la journée, une longue journée, fatigante et harassante, elle fit un effort et avança de quelques pas vers la silhouette. C’est alors qu’elle vit sortir de son supermarché la silhouette qu’elle redoutait et qui attira davantage son attention.
Elle marcha vers elle et découvrit à sa grande surprise sa meilleure amie Claudia et s’écria : « Claudia ! Claudia ! »
La dame qui lui donnait dos se retourna et vit, elle aussi avec une étonnante surprise, sa meilleure amie Claudie, son amie du village. Elle s’écria : « Claudie ! »
Comme une balle de foot, Claudia bondit vers elle et elles s’étreignirent et s’écrièrent d’une seule voix : « Claudie ! Claudia ! Claudie ! Claudia ! »
Elles se relâchaient par à-coups, rouvrirent leurs bras, se jetèrent l’une contre l’autre, se prient par les bras, se serrèrent de nouveau l’une contre l’autre et entonnèrent aussitôt leur chanson préférée. Elles se mirent à faire la ronde en chantant comme des gamines de douze ans : Claudie ! Bolo boloo ! Claudia ! Bolo boloo ! Claudia lé mamie lé malé ! Malé ! ! ! ! !
Les passants s’arrêtèrent et les regardèrent jouer à ce petit jeu d’enfants comme le feraient les tout-petits gamins de six ans. Elles furent heureuses, très heureuses. Elles s’essuyèrent leurs larmes mutuellement, du revers de leurs mains, se regardèrent, se congratulèrent et rirent aux éclats.
— Claudie : C’est moi Claudie ! C’est bien moi Claudie !
— Claudia : Je le sais ! Oui je le sais ! C’est bien toi et c’est bien moi.
Les deux amies ne se posèrent pas de question, montèrent ensemble dans la voiture de Claudia et partirent à la maison. Elles arrivèrent à la maison de Claudia en absence de son fiancé Yves-Roland. Descendues de la voiture, la main dans la main, elles traversèrent les allées du jardin fraîchement arrosé et pénétrèrent dans le grand salon bien décoré.
Claudie découvrit cette belle maison avec étonnement et elle eut du mal à dissimuler sa surprise. Elle se ressaisit aussitôt et congratula son amie.
— Claudie : Tu habites une très belle maison ma copine.
—Claudia : Merci pour tes compliments. Tu voudras bien t’asseoir pour le moment. Tu es ici chez-toi. N’est-ce pas que chez-moi est également chez-toi ?
— Claudie : Oui, oui ! Je sais, bégaya-t-elle…
Claudia alla vite se changer et revient s’occuper de sa copine. Dans ce grand et admirable salon, Claudia, en servant un apéritif à son amie Claudie, offrait l’aisance dans laquelle elle vivait. Leur entretien tourna autour de cette longue séparation, les souvenirs communs, les hauts et les bas, les études, la vie du village et celle de la ville. Elles parlèrent si longuement que Claudia oublia de jeter un regard sur le repas du soir. Elle informa sa copine de ses brillantes études, de sa vie de fonctionnaire qu’elle menait, et de sa rencontre avec Yves-Roland, son fiancé.
Claudie, à son tour, lui raconta qu’elle est dans les affaires d’import et export avec son fiancé, un homme d’affaires international ! Claudie venait de se « dévoyer », de se « décompresser ». Elle venait de dire quelque chose de terrible : un mensonge qu’elle n’aurait jamais dû sortir de sa bouche. Au moment où elle s’en rendait compte, il était déjà trop tard. Elle devait l’assumer, aller jusqu’au bout.
C’est ainsi qu’elles échangèrent aussi longtemps que la soirée
traînait en longueur. Fatiguée, Claudie prit congé de son amie Claudia
et regagna le domicile de Mamie Love, satisfaite d’avoir rencontré
son amie d’enfance, celle qu’elle attendait depuis si longtemps, tout
comme cette lettre qui n’était jamais venue depuis leur séparation.
Elle était heureuse.