Le bout du tunnel

Write by Saria

***Sept mois plus tard***

***Iseyin-Oyo State-Nigeria***

***Maïté***

Je m’étire avant de sortir du lit c’est étrange tout est calme…Je me dirige vers la petite chambre transformée en nursery le temps de notre séjour pour Niyi Sophia. Lorsque j’entre dans la pièce une scène touchante me scotche : Tobi dormait paisiblement un biberon vide à la main, tandis que l’autre retenait sa fille posée sur sa poitrine. Ah voilà pourquoi j’ai pu dormir ! A trois mois, Niyi ne faisait pas encore ses nuits, ce qui m’obligeait à me réveiller souvent pour la tétée.

Je me rappelle encore le jour de sa naissance.

 

***Souvenirs***

Ce soir-là je n’arrivais pas à dormir, j’avais chaud, je me suis levée en pleine nuit pour me rafraîchir un peu. Hum si Anya me voyait elle dirait qu’une femme enceinte ne fait pas ça. Elle passait son temps à me faire le point sur les interdits des femmes enceintes. Des plus sérieuses aux plus farfelues, mon dos me lançait plus que d’habitude, je ne voulais pas réveiller Tobi.

 Le pauvre depuis son retour du Nigéria, il avait rarement des nuits paisibles. Normal avec tout ce qui s’est passé là-bas ?! Je suis navrée pour Durossimi…C’est triste !

C’est le liquide chaud qui coule le long de mes jambes qui me ramène à la réalité. J’essaye de ne pas paniquer, je me nettoie et prend le temps de m’habiller, de vérifier mon sac avant d’aller réveiller mon mari.

Moi : Chéri ? Chéri ?

Tobi : Hmm ?

Moi : Je crois que j’ai perdu les eaux…il faut qu’on aille à l’hôpital.

Tobi : Hmm…

Puis je le vois se figer, puis se redresser comme un ressort, en criant presque


-Tu as quoi ? Tu as perdu les eaux ?! Respire surtout ne panique pas chérie, ne panique pas …Je suis là…


Moi (d’une voix apaisante): bébé ça va ! Je suis calme, j’ai plutôt l’impression que c’est toi qui panique !

Tobi : Euh OK tu as raison…. Je respire un bon coup et puis je nous emmène à l’hôpital !

Moi : Ok…


Je le regarde s’y prendre par deux fois pour pouvoir lacer correctement ses chaussures, tellement il était nerveux.

Le travail a été long, et j’avais oublié à quel point la douleur pouvait vous couper le souffle. A chaque contraction, je lui enfonçais mes ongles dans la chair, il était là stoïque au bout de 9 heures, la petite daigne montrer le bout de son nez. Lorsqu'on la lui présente, il avait les larmes aux yeux…Tellement il était heureux ! C’était un moment particulier pour nous.

 

***Retour au présent***

Je me penche pour prendre la petite et la mettre dans son berceau quand il ouvre les yeux.


Moi : Hey !

Tobi : hey ! Hum…Elle voulait commencer son concert quand je l’ai capté avant…

Moi : Lol…Dis que tu es plutôt venu voir que tout allait bien

Tobi : Oui j’avoue…


Je lui prends la petite et je vais la coucher, puis je reviens m’asseoir sur ses cuisses. Il entoure ma taille de ses deux mains et pose son front sur ma poitrine.


Moi : Tu veux en parler ?


Un long silence passe, comme s’il cherchait d’abord ses mots…Quand il prend la parole, sa voix est enrouée par l’émotion.


Tobi : Je crois que c’est horrible de perdre un enfant…Depuis la dernière fois, j’ai besoin de savoir Niyi en sécurité, sous le contrôle de mes yeux…Pour être tranquille…Je ne sais pas ce que je ferai si jamais quelque chose lui arrivait.


Je pose tendrement un doigt sur ses lèvres…


Moi : shuuut ! Rien ne va lui arriver ok ? Notre fille est en sécurité ! Ce qui est arrivé au bébé de Durossimi est malheureux mais le contexte est différent ! Tu as bien vu que la cérémonie de sortie de Niyi s’est bien passée ?


Je serre mon homme tout effrayé contre moi, je comprends parfaitement sa peur et comme un enfant je le berce. Il se laisse faire et met son nez dans mon cou. Je pouvais ressentir son angoisse. Alors je le rassure du mieux que je peux, je lui explique qu’ici Niyi est chez elle, parmi les siens rien ne pourrait lui arriver.


Le Roi a insisté pour réunir toute la famille sans exception.  Cette histoire avec le conseiller Makarimi qui a fini par se suicider l’a fortement perturbé. Il avait vieillit de dix ans on dirait. J’avoue qu’en venant j’étais sceptique, je ne voulais surtout pas tomber sur Durossimi. Mais tout va bien aux dernières nouvelles, elle serait allée s’installer au Royaume-Uni.


Hier un dîner imposant  avait été organisé, on était juste entre nous. Mon beau-père a fait un beau discours : il a tenu à nous rappeler à tous à quel point la famille est sacrée et que quoiqu’il arrive nous devons resserrer les rangs. Il voudrait aussi que chaque année, nous nous retrouvions ici, pour fêter la famille, il voudrait que ceci soit perpétué même après lui.


Tout le temps qu’il a parlé j’ai serré fort la main de mon époux, mon homme, mon héros…Oui après tout ce par quoi nous sommes passés Tobi est  mon amour. C’est à ses côtés que je veux vieillir et je voudrais voir le monde avec ses yeux. Un nouveau jour se lève pour nous, plein d’espoir...D'ici quelques mois, je pourrai me consacrer à la préparation de mon mariage religieux... La vie nous réserve certainement encore des surprises bonnes, moins bonnes mais tant qu’on sera ensemble on sera toujours plus fort.


Nous resterons tous deux semaines avant que chacun parte de son côté. Cette fois-ci je suis venue avec toute ma famille : Loan et Anya. Le roi et la Reine leur ont ouvert les bras comme s’ils faisaient partie des leurs.


Je prends son visage en coupe, passe mes deux pouces sur ses lèvres, son regard accroché au mien.


Moi : Bébé notre famille est forte et par la grâce de Dieu tout ira pour le mieux. Ok ?

Tobi : Ok

Nous scellons cette promesse par un baiser d’une douceur exquise.

 

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