Révélations
Write by Saria
***Nigeria***
***Iseyin-Oyo State***
***Palais Royal***
***Durossimi***
J’avais mal partout, j’avais tellement pleuré que j’étais vidée ! J’ai eu ce que je méritais ? Peut-être ?
Vous savez...J’ai perdu ma mère très tôt…Mon père a toujours eu un ascendant sur moi. Je me rappelais encore comme hier de la première conversation que nous avions eu au sujet de Tobi.
***Flash-back/Souvenirs***
Je dormais quand j’ai entendu une bordée de jurons. C’est d’ailleurs ce qui m’a réveillé.
….. : Bordel de merde !!! Et meeerdeeee ! Pff quel con !
J’ouvre les yeux péniblement pour voir Tobi se rhabiller comme s’il avait le feu aux fesses. Je reporte mon regard sur mon réveil 4h30, je me tourne vers lui... clés en mains il était déjà à la porte sans un regard pour moi. Le temps de dire ouf ! Il était déjà partie. Quelques minutes plus tard lorsque la porte de ma chambre s’ouvre à nouveau, j’ai pensé que c’était lui qui revenait, alors je me lève toute nue pour aller à sa rencontre. Mais c’était mon père…
Père (sèchement) : Couvre toi vite on a parlé
Moi : Mais père tu as vu l’heure ?
Père : Ne discute pas !
Moi :…
Je porte un T-shirt puis viens m’asseoir sur mon lit… Il me gonfle qu’est-ce qu’on doit dire maintenant et qui ne peut attendre le levée du jour ?! Hein !
Père : C’est bien le Prince Oluwatobi que j’ai vu sortir d’ici ?
Moi (craintive) : Oui papa mais je peux t’expliquer…
Père (content) : Non non c’est parfait…C’est même très bien ! Maintenant arrange toi pour tomber enceinte
Moi : Quoi ?! Mais…
Père : Ne discute pas jeune fille ! Débrouille-toi mais tu tombes enceinte !
A partir de ce jour, il m’a mis une pression incroyable ! Je suis retournée voir Tobi mais il ne voulait plus rien savoir… On en était là quand sa femme nous a surpris… J’ai alors couché avec mon chauffeur. Je suis tombée enceinte c’est à ce moment qu’il m’a informé de ses desseins. Moi je n’y trouvais aucun inconvénient à devenir une princesse, sans compter que oui j’étais folle de Tobi. De tous les autres princes il est le plus gentil, avec un sex-appeal incroyable. J’ai marché à fond dans le plan.
Puis il y a eu les complications que vous savez : Tobi ne voulait pas en entendre parler. Après notre échange houleux dans l’appartement de Nikè je suis allée voir mon père pour lui dire la vérité au sujet de l’auteur de la grossesse. J’ai demandé à tout arrêter, la gifle qui m’a envoyé valser à travers la pièce je ne suis pas prête de l’oublier ! Hors de question qu’on arrête a-t-il dit…Il a fait falsifier les résultats du test de paternité en versant une grosse somme d’argent aux médecins.
***Retour au présent***
Quand il a été question de la cérémonie, j’ai pris peur. Une semaine avant j’ai rêvé toutes les nuits de la Reine Niyi dont j’ai vu le portrait au palais, puis d’une autre dame d’une très grande beauté. A chaque fois c’est le même rêve, j’avançais sur un chemin avec mon fils dans mes bras, j’arrive à une intersection. Mon père me demande de le rejoindre sur la voie de droite mais les deux dames me bloquent le chemin. Elle me montre la voie à ma gauche, mon père insiste alors lorsque je veux lui obéir, leurs visages d’une grande douceur au départ devient sévères et elles deviennent agressives. Je me réveille juste au moment où elles se fâchent.J'étais très angoissée et je trouvais que les chosent allaient très loin.
J’en ai parlé à mon père qui a tout balayé d’un revers de la main. Il m’a dit que c’était juste une formalité…De toute façon son Babalao à lui devrait préparer le bébé. Tout se passerait bien tu parles ! J’ai perdu mon fils et mon cœur est vide. J’ai les seins gorgés de lait, au point où j’ai mal sous l’aine.
Je n’ai même pas pu garder le corps de mon enfant, ils sont repartis avec. Hum perdre un enfant est une horreur ! Quand tu pers ton mari tu es veuve, quand tu perds tes géniteurs tu es orphelin, mais quand tu perds ton enfant, la chair de ta chair tu es…Aucun mot ne peut décrire la souffrance qui en émane.
J'entends frapper, puis je vois Tobi entrer dans la pièce avec Ade. Il fait signe à son frère de nous laisser seuls.
Tobi : Hum…Duro je suis désolé…Je ne voulais pas de cet enfant mais je ne voulais pas qu’il meure.
Moi : …
Tobi : Je suis navré et je tenais à te le dire…Si tu as besoin de quoique ce soit dis-moi…
Moi : …
Au moment où il allait sortir j’éprouve le besoin de le
retenir.
Moi : Tobi ?
Il s’arrête avant de se tourner vers moi…
-Je suis désolée…Pour tout ! Désolée d’avoir essayé de te faire endosser une paternité qui n’était pas la tienne…Je voudrais tellement revenir en arrière ! Tellement !
Tobi : Je te pardonne Duro…Ce que tu vis en ce moment est terrible, je ne le souhaite à personne !
***Babalao***
J’ai eu la grâce d’être le messager des ancêtres, je sais qu’il leur arrive de se manifester violemment quand ils sont contrariés. Mais ce que j’ai vu ce matin dépasse mon entendement. Depuis je n’ai pas arrêté de consulter, j’étais dans les appartements du Roi. Il observe mes gestes attendant une réponse.
Moi : Majesté ! Nous ne pouvons mettre l’enfant en terre tant que tout n’a pas été révélé !
Le Roi : Hum !!! Mais que s’est-il passé ?
Moi : Les Reines défuntes ont frappé !
Le Roi : De quoi-est-ce que tu me parles ?
Moi : Hum ! Niyi et Sophia ! Elles disent que désormais les présages sont bons !
Le Roi : Tu veux dire que Niyi et Sophia sont intervenus ce matin ?!
Moi : Oui Majesté…Aucun sacrifice, aucune libation
n’est à faire…Majesté ?
Le Roi : Oui ?
Moi : Allez trouver Makarimi, avant le conseil ! Il a des choses à vous dire...L'idéal serait qu'elles soient dites entre vous!
***Bola Kounde***
Je regarde cet homme sans âge mais d'une grande sagesse...Depuis que je suis monté sur le trône d'Iseyin il m'a toujours guidé. Sur ce qui est bien ou non, sur les valeurs du Royaumes et les préceptes à respecter. Je hoche la tête et il dispose.
J'espère vraiment trouvé des réponses...J’étais atterré, comment les deux femmes qui ont le plus compté dans ma vie en sont venues à ôter la vie à un nouveau-né ? Et Gbenga, mon ami et frère…Même si depuis quelques années nos rapports se sont distendus, je ne m’attendais pas à tout ça.
C'est le pas lourd que je me dirige vers les geôles du Royaume. C'est un endroit impressionnant, les murs y sont froids. Dès que les gardes en poste me reconnaissent ils se prosternent. Je leur demande de se relever, j’ordonne d’être conduit auprès du prisonnier.
J'entre dans la cellule avec une boule au ventre...Qui sait ce que j'entendrais? Nous nous regardons longuement, je réalise à quel point les années sont passées, que nous avions vieillis…Mais surtout je découvrais la haine dans le regard de mon vieil ami.
Moi : Pourquoi ?
Gbenga (éclatant d’un rire sardonique): Pourquoi quoi ?
Moi : Le bébé sacrifié ?
Gbenga : Tu as toujours été un faible, j’ai toujours su que tu n’étais pas fait pour régner !
Moi : Tu peux expliquer ?
Gbenga : Tous ça est ta faute jamais tu n’aurais dû revenir à Iseyin ! Jamais ! Il ne t’est jamais venu à l’idée que j’aurais pu, j’aurais dû être à ta place ? Tu m’as tout volé à commencer par Niyi ! Elle était mienne jusqu’à ce que tu te pointes ! A cause de toi mon père me méprisait, il aurait aimé avoir un fils comme toi ! Vois-tu j’ai fait avec les cartes que j’avais en main.
Je l’écoute me vomir sa haine au visage, ses forfaits à
commencer par le viol de Niyi, cette histoire de grossesse. J’étais horrifié,
cet homme que j’ai considéré tout le temps comme un frère ! Oh mon Dieu
Niyi ! Je me rappelle encore comme si c’était hier la première fois où
elle s’est refusée à moi. J’ai d’abord pensé qu’elle était fâchée parce que je
suis rentré deux jours plus tard que la date que je lui avais donnée. Mais non ! Elle me préservait de ce
monstre…Elle morte avec ce lourd secret à porter…J'étais Roi mais je n'ai pas pu protéger mon épouse celle qui m'a tout apporté...Même au-delà elle veille au grain. Comment ai-je pu être aussi aveugle?
Je m’avance vers lui prêt à le frapper mais au moment de le faire je me retiens.
Moi : Tu es une ordure…Te frapper serait te faire beaucoup d’honneur et je ne veux pas me salir les mains… Alors voilà ta sanction, tu resteras ici à Iseyin. Tous les mois tu viendras me faire allégeance ici au palais, il en sera ainsi jusqu’à ce que l’un de nous ne soit plus. Qu’il pleuve ou fasse beau ce jour tu traîneras par terre pour ton souverain !
Gbenga : Jamais !!!! Bola tues-moi ! Je préfère encore ça à ce que tu me demandes !
Moi : Te tuer serait trop bon pour un être aussi vil que toi ! J’espère que ta fille te pardonnera ce que tu lui as fait ?!
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