Le chat, la souris et le rôdeur
Write by Fleur de l'ogouée
Je me réveilles il fait jour et les draps appartenant au lit me sont inconnus , j’ai découchée!!!!
Je suis en sous-vêtements, Seigneur! J’ai couchée avec un inconnu, à notre premier rendez-vous en plus, d’ailleurs es-ce que s’en était un? Je me lèves doucement pour chercher ma robe et partir avec le peu de dignité qu’il me reste.
- Bonjour, me dit-il
Il s’est redressé et assis, il est vraiment beau ce monsieur, en d’autre condition, j’aurai bien pris ma dose de sexe matinal, mais là je suis toute honteuse et confuse, quand plus tard je vais sermonner les enfants à propos des dangers du sexe je serais moins crédible. Il rigole, en fait il éclate de rire carrément, j’ai envie de l’étrangler, il n’y a rien de drôle dans tout ça.
- Il ne s’est rien passé, je ne couches pas avec les femmes ivres, je ne suis pas nécrophile quand je baise avec une femme, je veux qu‘elle ressente chacun de mes mouvements, qu’elle reçoive chaque coup de reins comme une onde de plaisir et ça l’envahisse si fort qu’elle crie mon nom encore et encore. Mélanie Mbourou le jour je vais te faire l’amour, tu atteindras les étoiles ceci est une promesse.
Après son petit monologue, il me donne ma robe, et m’explique que quand je suis allée le rejoindre sous la douche, j’ai en fait directement couru vers les toilettes et que j’ai commencée à vomir, en même temps tout cet alcool et toutes cette nourriture mélanger dans cet estomac, ça ne pouvait que donner une indigestion. Il me donne du café astuce spéciale maux de têtes me dit-il, il est déjà 9h00, je devais être à 10h chez Lydia pour l’aider à préparer la fête, je l’appelles pour lui dire que j’ai un mal de tête terrible et que je pourrai pas venir avant 14h, elle me rassure en me disant que maman est déjà là bas et que Sandra ne va sûrement pas tarder. Je suis rassurée, je vais pouvoir encore un peu me reposer avant d’y aller de toute façon les africains sont toujours en retard. Il enfile un jogging et un T-shirt avant de descendre pour me raccompagner, nous sommes tout les deux silencieux pendant tout le long du trajet, devant la maison il me tend son téléphone pour j’y note mon numéro, il ne dit rien juste je sais ce qu’il y à faire, j’aime bien qu’il ne soit pas protocolaire
- Essaye de te reposer avant ta petite fête, me dit-il
Avant que je ne descende il me fait une bise sur la joue mais ses lèvres frôlent les miennes, c’est tellement bon, j’en frémis. Je rentre chez moi telle une ado rebelle qui aurait fait le mûr pour aller voir son amoureux. Je prends une bonne douche froide, un cachet d’aspirine et je me glisse dans mes draps frais, je n’oublie pas de mettre une quinzaine de réveil pour 13h00, si je rate cette fête Lydia va bouder et en plus je serais obliger de leur raconter pourquoi es-ce que je me suis réveillée tard et avec la gueule bois.
Bradley Davis
Je viens de rentrer du sport, ça m’aère vraiment l’esprit surtout qu’en ce moment je ne pense qu’à elle, je vais tout faire pour la récupérer, j’ai voulu m’incruster à leur petite fête d’aujourd’hui mais Lionel m’a dit que c’était en petit comité, je n’ai pas voulu insisté, il m’a aidé une fois et j’ai merdé, c’est à moi de réparer mes erreurs. Je sais qu’elle est fâchée mais le feeling qu’il y a eu entre nous est réel, la soirée que nous avons passée ensemble était spécial, il me suffit de bien agir pour pouvoir avoir une deuxième chance. Je me douches et je files vers chez elle, c’est l’anniversaire de son neveu donc je n’y vais pas les mains vides, j’apporte un cadeau, j’ai demandé à mon assistant de le choisir comme si c’était pour son propre fils et il n’a pas fait les choses à moitié. Elle ne décroche à aucun de mes appels je crois même qu’elle a bloqué mon numéro et aussi sur whatsapp, donc je ne sais même pas si elle est chez elle, j’y vais avec beaucoup de doutes. Je me gare et je sonnes, elle met un peu de temps à ouvrir mais quand je la vois, toutes mes incertitudes disparaissent, c’est elle que je veux dans ma vie, elle n’a pas l’air heureuse de me voir, elle semble vraiment très fatiguée. Vu qu’elle ne dit rien, j’ouvre les vannes
- Bonjour Mélanie, j’ai appris que c’est l’anniversaire de ton neveu alors j’ai apporté mon humble participation
Elle ne dit rien pendant plusieurs minutes, avant d’enfin ajouter
- Bonjour Bradley merci pour ton intention mais tu n’aurais pas dû
- Je passe par le neveu pour avoir la tante, alors si je le devais
- C’est gentil, mais je ne peux pas te convier à la fête c'est en en petit comité
- Ce n’est pas grave, au moins j’ai pu revoir ton magnifique visage
- Humm
- Un dîner la semaine prochaine?
- Non, c’est pas avec un cadeau pour enfant que tu vas m’acheter, il faut que j’y aille, la fête à déjà commencé.
Je lui donnes le cadeau et retourne à la voiture à contre cœur, l’affaire s’annonce difficile mais je ne vais rien lâcher, je ne suis pas le genre qui se dégonfle à la moindre petite égratignure. Je vais chez Sam pour tuer le temps, une petite soirée entre mecs ça va me faire du bien.
Mélanie Mbourou
Mais je rêves, monsieur débarque comme ça chez moi sans y avoir été convié pour me donner un soit disant cadeau, d’abord Jérôme hier, et maintenant Bradley aujourd’hui, les hommes se croient tout permis, su moment où la vie leur à donner l’opportunité d’être beaux, ils pensent que tout leur est dû. Je termines d’attacher mon foulard et je prends le cadeau que les jumeaux et moi avons choisi d’offrir à leur cousin. Quand j’arrive je vois pas mal de voiture devant leur maison, ça ne ressemble pas vraiment à un petit comité. Il va se rappeler de son douzième anniversaire pendant longtemps, j’entre par la porte de derrière vu que la fête c’est à l’avant je tombe nez à nez avec Lydia, elle me regarde de manière suspicieuse
- Toi là, Mélanie Mbourou tu as bu hier, tu as bien le visage de l’alcool
- Même pas bonjour, comment tu vas rien, directement l’agression
- Ah ne me fais pas le bruit, ce que tu caches on va savoir, oh tu as apporté deux cadeaux à l’enfant là, il en aura trop?
- Le deuxième c’est la part de Bradley, dis-je à voix basse
- En tout cas 99jours pour le voleur et un jour pour le propriétaire
Je rigole et rejoins ces dames dans la cuisine, maman termine de mettre la bouffe dans les plateaux, pendant que Sandra commence à servir les invités, je leurs fais des bises et je me mets dans le bain, je me dirige avec un plateau de brochettes et un autre de frites de plantain, tout le monde accourt pour se servir, le pauvre Marc il est dépassé, je le libère pour qu’il puisse retourner à la terrasse du haut de la maison avec les adultes qu’ils ont invités, la fête est vraiment sympathique, les enfants s’amusent tous comme des dingues, il y a un trampoline et un château gonflable, mes bébés ne me calculent même pas, ils sont à fond dans leurs jeux. Une fois le repas fini je rejoins les adultes, il y a deux couples amis de Marc et il y a nos cousins les plus proches, nous passons un agréable après-midi, au moment de tout rangé, Lydia me prend en aparté
- Tu t’es remis avec Bradley?
- Se remettre ensemble comment alors qu’on a jamais été ensemble. Il ne se passe rien entre nous, il m’a juste apporté le cadeau tout à l’heure
Elle n’ajoute rien et nous continuons notre ménage, à 21h45min je prends la route, au final je retournes avec les jumeaux, vu que d’autres enfants vont passer la nuit là bas j’ai voulu alléger la tâche à Lydia. Ils sont heureux de retrouvés leurs chambres, c’est fou comme il leur en faut peut pour être heureux, à peine douchés nous nous mettons aussitôt au lit.
Nouvelle semaine, moi qui comptait sur ce déménagement pour attirer une nouvelle clientèle je suis servie, ça n’arrête pas depuis ce matin. La plus part nous viennes de nos publications, soit celles sur les réseaux sociaux soit celles dans les journaux, j’ai misée gros et je suis satisfaite de mon retour sur investissement. J’ai passée toute la journée fourrée derrière mon bureau, je n’ai même pas manger, mais il faut que je m’avoue a moi même que c’est la peur de croiser Jérôme en sortant d’ici qui me retient captif, je sais qu’il travaille juste en face et qu’on va devoir se croiser, mais je ne suis pas prête. 17H c’est mon heure de départ, il faut que j’aille récupérer mes enfants à l’école, je sors furtivement et je ne le croise pas, je me diriges tout droit vers ma voiture et démarres aussi tôt, le jeu du chat et de la souris à officiellement débuté. Pendant que je prépares le dîner, je reçois un message de sa part.
- Bonsoir Mélanie, comment te portes tu ce soir?
- Coucou Jérôme je vais bien et toi?
-Je suis devant chez toi dit-il
C’est la panique total! Comment peut-il se permettre de venir chez moi sans prévenir, j’ai des enfants ici, je ne suis pas la célibataire que j’ai prétendu être ce week-end, je suis la mère de famille qui cuisine pour ses enfants, ses deux enfants. Comment va t-il réagis quand il saura qu’en réalité je suis veuve et que je suis une mère de famille??? Avant que je ne répondes, il envoi une réponse qui me soulage
- Je blagues, je ne suis pas un obsédé pour venir chez toi comme ça
- Moi je t’imagines bien être le genre à surveiller sa femme
- Non ça c’est pour les hommes en manque d’ambition, ceux qui ont tellement de temps à gâcher
- Ah oui, monsieur Minko vous êtes bien trop classe pour ça
- Bien sûr, d’ailleurs une soirée pyjama chez moi demain ça te dit?
Il a un problème cet homme, comment ça soirée pyjama, je rigoles face à mon téléphone, il a plusieurs problèmes mêmes. Je l’imagines allonger sur son lit dans sa chambre qui est aussi vide que le reste de son appartement. Je déclines son offre, je ne peux pas m’absenter de chez moi, les enfants ne vont tout de même pas passer la soirée seule. Pour la première fois depuis 8ans je ressens le poids de la maternité, je ne suis plus toute seule, j’ai des êtres qui dépendent de moi, je ne peux décemment pas tout plaquer pour aller passer une soirée avec mon amant. Pendant toute la soirée nous avons rigolés par messages, il a une sorte de fraîcheur en lui. Au moment d’aller au lit, je ressens encore cette terrible solitude, c’est dommage que la seule nuit que j’ai passée avec un homme depuis plus de trois ans, je ne m’en souviennes pas, je ne sais pas si j’ai posée ma tête sur son torse ou encore si j’ai pris tout le drap pour moi comme je le faisais avec Thomas. C’est une véritable catastrophe, mais bon j’espère que ce n’est que partie remise et qu’on trouvera bien du temps pour se voir. Le boulot me prend beaucoup de temps, le activités roulent, j’ai dû dire au chauffeur de maman de récupérer les enfants tout les 17h30, ça me permet de travailler plus tard et ensuite je les récupère chez maman, elle est ravie des les avoir, mais ce n’est que temporaire, je ne veux ne plus avoir de moments privilégiés avec mes enfants, je mets tout sur les rails et ensuite je pourrais déléguer certaines tâches. Dans deux semaines il faudra que j’aille à Port-gentil pour redonner un peu de carburant à l’agence qui est là bas, les concurrence fait rage, il faut que j’aille boosté la team et que je redresse la barre du chiffre d’affaire, parce que bientôt elle ne sera plus rentable, tout le bénéfice sert pour les charges. Je notes déjà dans mon agenda mon départ pour la capitale économique. En rentrant ce soir je suis tellement crevée que maman me demande de dormir là bas, je ne boudes pas, on a tous des vêtements chez elle du coup, on pourra vaquer à nos occupations demain tranquillement. Au réveil, la table du petit déjeuner est dressée, je me sens comme quand j’étais enfant et que maman s’occupait de tout, il n’est que 6h et elle est déjà sur le pied de guerre, on se fait la bise pour se dire bonjour et on mange en silence, les enfants dorment encore donc je profite un peu de ma maman à moi. On a commencé à discuté de mes projets futurs, de l’agence, des cours de Sandra et de tout les sujets qui nous passaient par la tête, puis je lui ai posé une question, je voulais la lui poser depuis, mais je crois que c’est le moment
- Maman depuis la mort de papa as-tu déjà envisagé de te remettre avec une autre personne?
- Méli si tu me questionne par rapport à tes propres histoires, laisse-moi te dire que ce n’est pas la même époque, les mœurs on changé et pour parler de moi, à la mort de votre père j’ai traversé une multitude d’épreuves qui m’ont dégoûté de l’amour, Lydia qui était déjà grande se souviens certainement mieux que vous
- Je me rappelle un peu, quand la famille de papa nous a chassé de la maison. Ce sont le genre de chose qu’on oublie pas, je n’aurai jamais cru ça possible, mais maman c’était des méchantes personnes, c’est pas ça qui devait t’empêcher de te marier?
- Tu sais comment on m’appelais?
Je réponds non de la tête, elle cherche ses mots puis me dit
- J’ai été surnommé la veuve noire, parce que ton père est décédé seulement quelques temps après avoir encaissé une somme énorme, tout Port-gentil a eu vent de ça, je ne pouvais pas faire un pas sans entendre les gens chuchotés, et quand ma belle famille nous a mis dehors j’ai alors préféré vous emmenez loin de tout ça
- Désolé, de t’avoir fait remonté ces vieux souvenirs maman
- Ce n’est rien et pour tout avouée j’ai eu une relation après votre père, en arrivant à Libreville j’ai rencontré Bernard en allant au marché, mais je n’ai jamais souhaitée me marier avec lui
- Tonton Bernard qui nous apportait toujours des bonnes choses quand il venait?
- Oui c’était mon bon ami, jusqu’au jour où il a rencontré mieux
J’ai éclatée de rire, moi qui avait toujours cru que le fameux Bernard était un cousin de maman ou un parent éloigné c’était donc son amoureux, elle m’insulte mais je continues de rire, les mères et leurs secrets, je suis contente d’avoir pu parler ouvertement avec elle, même si elle n’avait eu personne après papa, j’aurais quand même continuer à m’intéresser à Jérôme, je ne me sens pas coupable d’être attirée par lui, il c’est un homme plein de mystère, je veux continuer à les découvrir et même si tout cela ne conduit pas à une relation stable, ce n’est pas un problème, nous sommes tout les deux des adultes on trouvera bien le moyen de mettre les choses à plat.
Catherine Mbourou
Reparler de tout ça avec Mélanie a fait remonter toutes sortes de sentiments à la surface, le décès, la réputation de veuve noire, l’expulsion par ma belle famille, la venue à Libreville, la galère, la rencontre avec Bernard, la reprise de l’héritage, la séparation, la solitude et enfin l’amour de mes petit enfants. En vingt an j’ai traversé tant d’étapes, je suis devenue persona non gratta chez celles qui disaient être mes amies, mes propres sœurs m’ont rejetés avec des phrases telle que « Quand tu avais le mari riche tu te croyais intouchable non, souffre avec tes enfants», tout ce que j’ai fais c’était pour mes filles je me suis battue avec rage, il fallait que chaque soir mes filles aient de quoi manger, ils fallait qu’elle ailles à l’école avec un goûter même si c’était le paquet de biscuit de 100 francs, au final on s’en ai bien sorti, aujourd’hui tout ça est derrière nous. À la mort de Thomas les choses n’était pas compliquées on a tous pleurés un fils ensemble, là j’ai compris quelle chance a eu Meli de tomber sur une belle famille comme ça, encore maintenant il la considère comme leur belle fille. Néanmoins cela ne doit pas l’empêcher de refaire sa vie si elle le souhaite, elle est encore jeune et si elle pense que son cœur peut encore aimer, elle ne doit pas avoir peur de tomber amoureuse d’un autre homme. Les époques ne sont pas les mêmes, il y aura toujours des gens pour contester ses choix mais elle ne sera pas jeter au bûcher pour autant, tout ce que je veux c’est quelle soit heureuse et stable, mon souhait en tant que mère c’est de voir mes filles réussir leur vie.