Le jour de mon anniversaire
Write by Pegglinsay
Et oui j’ai trente-deux ans aujourd’hui ! Comme quatre années de cela, j’ai rien prévu pour mon anniversaire et de plus j’ai même pas eu le temps de passer au studio de coiffure. Je prends mon téléphone, l’ouvre et remarque que j’ai plusieurs messages et deux appels manqués de David. Je regarde d’abord les messages de mon cher petit mari : It’s a nice feeling when u know that someone likes you, someone thinks about you, someone needs you, but it feel much better when u know that someone never forgets your birthday. And this someone it’s me. Love u and Happy birthday Darling. (On se sent bien quand on sait que quelqu’un t’apprécie, pense à toi, a besoin de toi mais c’est encore mieux quand on sait que cette personne n’oubliera jamais ton anniversaire. Et cette personne c'est moi. Je t’aime et joyeux anniversaire ma chérie).
Je lui réponds un grand merci en lui disant combien je l’aime également. Je réponds à d’autres messages, les remerciant d’avoir pensée à moi. Je me lève du lit et me dirige vers la salle de bain quand j’entends mon téléphone sonné. Je retourne dans la chambre et décroche :
- Bonjour mon chéri !
- Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire…, chante David.
Il chante mal, je sais mais ça me fait tellement plaisir de l’entendre. Mes yeux commencent à être humide, gagnés par l’émotion. J’essaie de retenir mes larmes en vain. Au un moment j’éclate carrément en sanglot. Le pire j’arrive pas à m’arrêter.
- Cherieeeeeee, me dit David d’un ton suppliant. Tu vas me faire craquer aussi bb.
- De..so..lee, j’avais pro…mis de ne ….pas…..pleurer mais…..
Je continue pour la plus belle. À chaque anniversaire c’est ainsi, je pleure comme une madeleine parce que c’est à ce moment que je ressens toute la force de l’absence de mon mari. Il me manque à un point que je ne peux imaginer.
Avec lui, mes anniversaires étaient toujours quelque chose. Certes il n’avait pas les moyens de me payer une grande fête mais il faisait toujours un truc de nouveau. Je me souviens, l’année avant son départ, le jour de mon anniversaire j’étais allée chercher les enfants à l’école. A ma grande surprise j’ai trouvé David devant l’école me disant que les enfants étaient partis et étaient rentrés avec sa mère. Il m’a pris, et m’a conduit à une voiture, qu’il avait louée pour le moment. Je me rappelle qu’au lieu d’exprimer ma joie je lui avais dit que c’était irresponsable de sa part de dépenser autant d’argent puisqu’il n’avait pas de boulot a ce moment. Il me tenait la porte coté passager pour que je puisse m’installer et m’avait dit : Pour l’anniversaire de ma reine, je ferai tout, même acheter le palais s’il le faut. J’avais éclaté de rire.
Il n’avait pas dit où il m’enmenait : c’est une surprise, répétait-il à chaque fois que je lui posais la question.
Quarante minutes plus tard on était dans le parking de l’un des grands hôtel de la place. J’étais ébahie parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse cela. On a passé le vendredi après-midi puis toute la journée du samedi. Je me suis sentie aimée, comblée, épanouie et heureuse.
Ou l’année encore, ou sous un coup de tête toute la famille était allée à la plage. On avait passé une journée formidable, puisque c’était la première fois que les garçons se baignaient à la mer.
Si je continuais à remonter tous mes souvenirs je n’allais plus pouvoir m’ arrêter de pleurer.
- Merci…mon chéri, réussis-je à dire.
- Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie, ne l’oublie jamais Léa.
- …
- Bientôt notre famille sera réunie. Ni moi sans toi, ni toi sans moi, tu te souviens de cette phrase ?
- Comment l’oublier Dave ! C’est notre citation favorite...
- Je t’adore toi, lance-t-il en se mouchant bruyamment. Tu vois, moi également n’a pas pu tenir ma promesse.
- Désolée d’avoir suscitée en toi la peine mon chérie.
- C’était plus de la mélancolie que de la peine. Cela fait un bon moment que je n’ai pas pleurer autant, m’avoue-t-il.
J’éclate de rire et me lève du lit.
- Il est déjà l’heure mon chéri, je dois me préparer…
- D’accord bb, je te laisse. Embrasse les petits monstres pour moi.
- A plus dear, love u !
- Love u too honey !
Quatre heures plus tard j’étais déjà au boulot entrain de dispenser un cours de français. Oui il m’arrivait de dispenser des cours de français quand l’un des profs n’était pas là. Cela faisait parti de mon travail également. Apres le cours, je me suis rendu à la salle des professeurs et là J’ai vu Emy avec un gâteau entrain de m’attendre.
- Joyeux anniversaire ma chérie, me lance-t-elle avec un grand sourire.
- Merci Emy, en la prenant dans mes bras.
Il y avait aussi deux professeurs qui étaient en pause, la secrétaire de M. Djamal et les deux autres assistants pédagogiques. L’un après l’autre, ils me souhaitaient un joyeux anniversaire et Emy me remit un cadeau. Puis on a fait des photos ensemble et tout le monde a eu leur part de gâteau.
- Tu n’ouvres pas ton cadeau !?
- Je vais le faire ma chère Emy.
- C’est un cadeau du staff.
- Je vous remercie énormément, c’est mon deuxième cadeau pour aujourd’hui.
- Et le premier ? me dit d’un ton curieux.
Je prends mon sac et lui montre une boîte que mes deux petits chéris m’ont donnée ce matin. Dans la petite boite il y a avait un tas de sucreries de toutes sortes et des bracelets fantaisies. J’ai eu les larmes aux yeux quand ils me l’ont donnée.
- Ooooohhh comme c’est mignon ! fit Emy comme remarque.
J’ouvre le cadeau et je tombe sur un beau sac. Les femmes en ont jamais assez alors c’est tout sourire que je l’ouvre.
- Merci ma chérie ! Je sais que c’est toi qui l’a choisie…
- Ça se voit tant que ça ? me demande-t-elle.
- Tu es la seule au bureau à avoir un gout prononcé pour les sacs ma chérie.
Elle éclate de rire et me dit qu’elle est flattée de me l’entendre dire. Clara, la secrétaire de Djamal, vient à mon bureau et me remet un formulaire que je devais remplir et le déposer au bureau de celui-ci. Je ne comprenais pas pourquoi je devrais le déposer à son bureau puisqu’il n’était même pas présent. Il était à Léogane pour une mission depuis hier.
- C’est l’ordre que j’ai reçu de lui madame Léa, me dit-elle.
- Bon d’accord, je le remplis maintenant et je le dépose dans dix minutes.
Quinze minutes plus tard je me dirige vers son bureau, l’ouvre et me dirige vers son bureau faite de bois massif. Je dépose la feuille dans un cartable que j’ai vu et une feuille rose vif attire mon attention. Je vis mon nom écrit dessus. Je la prends et le lis : Joyeux anniversaire chère collègue ! Je savais que je ne serai pas là pour vous le dire à vive voix. Alors j’ai voulu vous le dire de cette façon. J’espère que mon cadeau vous plaira.
Je regarde tout au tour de moi et remarque un paquet. Je l’ouvre et remarque une grande boite ; oh mon Dieu ! Une paire de mocassin bleu marine comme je les aime ! Je reste un moment sans savoir quoi faire, est-ce que je dois prendre le cadeau ou pas. Le mot est simple et formelle. C’est pas comme s’il me disait des choses qui portent à équivoque. Et j’ai pu remarquer que le formulaire c’était pour m’attirer ici. Je tarde à me décider quand soudain la voix d’Emy me fait sursauter.
- A c’est ici qu’il l’avait déposé…
- Tu étais au courant de ….
- Mais bien sur ma chérie, je l’ai même aidé à le choisir. Pourquoi tu penses que tout le monde apprécie Djamal ? Il se souvient toujours de nos anniversaires et a toujours un petit cadeau pour tout le monde. Moi, cette année ça a été une très belle montre. Je la garde pour aller à l’église, dit-elle en souriant. Tu aimes ?
- Oh oui…
- Et en plus je sais que tu aimes cette couleur.
- Merci Emy !, je l’embrasse et la serre dans mes bras.
- C’est Djamal que tu devrais remercier. Tu le feras demain puisque vous vous verrez.
- Bien sur, dis-je en prenant le paquet et sortant du bureau un peu tendu.
Vers les treize heures trente j’étais déjà chez le studio de coiffure et montrais à la fille qui allait s’occuper de moi, une photo de Rihanna pour lui montrer la longueur de mèches que je voulais.
Vingt minutes plus tard, Larissa fait son apparition avec les bras chargés. Elle salue la propriétaire et les filles et se dirige vers moi.
- Ma chérie, ma belle, joyeux anniversaire ! dit-elle en m’embrassant
En faisant semblant de lui bouder :
- Tu étais ou depuis tout ce temps ?
- Mon téléphone a complètement disjoncté ma chérie et de plus j’avais essayé de t’appeler vers les huit heures !!
- J’étais en classe en ce moment, tu m’as apportée quoi ?
- Voila !! c’est cette question que j’attendais. J’ai de quoi faire un festin ma belle. J’ai de la pizza, des frites, du poulet pané, des muffins et du champagne.
- C’est la fête alors, dit la propriétaire des lieux. Comme cadeau je vais m’occuper spécialement de toi. Je vais te rendre méconnaissable ma jolie.
- Et voici mon cadeau.
Larissa me remis un paquet, je l’ouvre et vois un bikini rouge.
- Merci cocotte même si je ne suis pas encore sur que je vais le mettre demain…
- Pas de ça avec moi Léa. Ca fait un moment qu’on s’est pas amusé alors demain on va se lâcher, dit-elle en secouant son derrière. J’eclate de rire et la traite de folle.
Dix-sept heures vingt, je laisse enfin le studio beauté ; j’ai fait un soin complet. Cela faisait un moment que je l’avais pas fait, cela remonte à plusieurs mois. J’ai même fait une extension de cils ; une folie de Larissa. Puisqu’elle payait alors je l’ai suivi dans sa folie. J’aime la finition, ça me donne un regard mystérieux.
J’avais proposé à Larissa de dormir à la maison et elle avait accepté et maintenant elle disputait avec son homme parce que monsieur n’avait pas trop confiance en elle. Je sais que mon amie, sur le plan sentimental, n’est pas la meilleure mais tout le monde à ces défauts et je l’aime comme elle est, même si je ne suis pas d’accord avec sa relation avec cet homme marié. Je la voyais faire de grand geste et élevait la voix.
Deux minutes plus tard, elle revient vers moi et me dit :
- Monsieur Karl va passer nous prendre…
- Quoi ? Comment ça ?
- Monsieur ne me croit pas quand je lui ai dit que je vais dormir chez toi !
- Je vois ! hmmmmmm je ne fais pas de commentaire sur votre relation tordue.
- Tchuiiiippppppsss. Il me gonfle à la fin !!!
Trente minutes plus tard, j’étais dans la voiture de Karl entrain d’assister à une dispute entre amoureux. Vous vous imaginez, un mec marié, jaloux à ne plus en finir et qui tient sa maitresse en laisse. Plus jaloux, tu meurs. Les hommes !
Je pris mon téléphone et une petite lumière verte m’indiqua que j’avais un message :
Désolé de vous importuner à cette heure de la journée mais j’avais oublié de prendre votre numéro de téléphone. Alors j’ai du le prendre dans votre dossier. J’espère que cela ne va pas vous contrarier.
Comme s’était convenu que je passe vous prendre, vous et votre amie, à ma sortie de Léogane je crois que vous avez oublié de me donner votre adresse. Alors j’entends votre message.
Bien à vous, Djamal.
J’avais complètement oublié ce détail. Une minute plus tard je lui réponds et enregistre son numéro.
Je ne sais pas pourquoi mais ce petit geste me fait sentir coupable. Eh Dieu !