Le premier jour du reste de ma vie

Write by RIIMDAMOUR

Ce matin là, au réveil, un sentiment qui m'avait fui depuis bien longtemps refit surface:de l'espoir. Oui j'espérais un renouveau, ma méditation de la veille m'avait fait prendre une décision: changer  l'Etat des choses. 

Environs trois heures après le départ de Josée, Safiètou avait martelé ma porte en criant à tue-tête. 

- OUVRES MOI! Milouda ouvre cette putain de porte tout de suite! tu as osé m'humilier devant Rawane Aïdir? Tu vas souffrir , tu m'entends? tu vas ouvrir cette putain de porte oui? MILOUDA!

J'ai trop rigolé, elle ne me faisait plus peur maintenant, puisque j'avais découvert sa faille, son énorme faille, mieux ,son trou béant, (ch'uis pas sure que ce soit vraiment positif ça, mais bon...); bref vous m'avez compris, son point faible quoi!

J'avais envie de lui  crier un bon "vas te faire voir vieille peau", mais comme d'habitude, j'ai encore pensé à papa, et je me suis tu. Moi et mes états d'âmes! Pff..

Elle avait continué de frapper, taper, rouer de coups ma pauvre petite porte maisj'ai tenu bon. Rien qu'en l'entendant brailler comme un âne, j'ai su qu'elle s'était encore bourrée; pour ne pas changer. Entre Safiètou et l'alcool, s'était une grande histoire d'amour. 

Finalement c'est sa dévouée Anastasie Ndione (lèche-cul de première) qui vint la chercher dans le couloir. Et pour ne pas changer elle reçu une tonne, non des tonnes d'insultes; pour ne pas changer; et une baffe de la part de Safiètou. Quand elles partirent je pus enfin sombrer dans les bras de Morphée sans arrière pensée, l'esprit apaisé.  

Un violent coup à la porte me tira de mes méditations, je ne répondis pas, de toute façon je ne voulais voir personne de cette maison. Je partis me doucher, puis je m'habillai d'une djellaba blanche et un foulard noir. Safiètou allait succomber à une crise cardiaque en me voyant et cette idée me remplit de bonheur. 

Après avoir mis mes chaussure, pris mon sac et mes lunettes de soleil, je sortir tranquillement de la chambre en sifflotant.

Je croisai Satou, une des nombreuses employée de ma bien-aimé tante; ( sentez l'ironie). Elle fut si surprise de me voir souriante qu'elle arqua un sourcil, perplexe. 

- Bonjour Milouda! Dit-elle doucement en regardant à gauche et à droite. 

Eh oui, il est interdit aux employés de m'adresser la parole! pauvre de moi!

Je lui répondis sur le même ton et me dirigeai vers la sortie de la maison, le soleil me frappa de plein fouet, tellement je suis restée longtemps sans  qu'il ne me touche.

J'allai atteindre la véranda quand une main me tira violemment le poignet. Je ravalai mon cri de douleur et me tournai vers mon agresseur.

Anastasie! Quelle surprise! # ironie#

- Tu vas ou comme ça toi? Hurla t-elle. 

- Chez ton père? Lui lançais-je.

-Quoi? Fit-elle étonnée. C'est à moi que tu parles.

- Non à Michèle OBAMA!Répondis-je en souriant. Lâches moi tu veux? Tu fais chier.

Elle tenta de me gifler, mais malheureusement pour elle j'avais anticipé son geste, je retins sa main.

- Si j'étais toi je ferai pas ça Anas, c'est pas malin.

Elle écarquilla les yeux stupéfaite.

- Non mais je rêve? Tu as poussé des ailes depuis hier dis-moi? Fit elle en arrachant sa main.

- Bravo! Mais tu es perspicace! j'ai poussé des ailes tu les as pas vu? elles sont là, juste dans mon dos!

Je la plantai là abasourdie et repris mon  chemin. J'étais assez satisfaite de moi! Anastasie ne m'a jamais vu parler comme ça auparavant

Encore une fois, elle tira sur ma main avec force faisant tomber mon sac à main.

Je commençai à sentir l'énervement pointer le bout de son nez. Et ma main me faisait ma à présent. 

-Anas lane leuh? Qu'est-ce qu'il y, a tu veux quoi? j'avais parlé assez calmement malgré mon énervement.

- Tu vas ou? Réponds moi! Recommença t-elle.

- Ça ne te regardes pas bouffonne! 

- Putain c'est à moi que tu parles Milouda? Re-cria t-elle. 

- T'as pas compris que c'est à toi que je parles? Apparemment tu n'est pas que lèche-botte mais aussi idiote! T'es pas ma mère pour me donner des  ordre! Lâches moi les basque, tu veux! Tu ferai mieux de t'occuper de ton Simon, moungui tass deukk bi!  Il fait des trucs pas vraiment catholiques sous ton nez.

J'avais réussi à piquer son intérêt en lui parlant de la prunelle de ses yeux. Elle avait même lâché ma main qui faisait très mal.

-Quoi? fit-elle intéressée. 

- Ne me dis pas que tu sais pas? sérieusement, tu sais bien qu'il couche avec la moitié des femmes de tout Dakar!

- Non mais tu parles de quoi? fit-elle doucement. 

Tiens tiens, mademoiselle semble vraiment intéressée. 

Je me dirigeai doucement vers un fauteuil en rotin et y pris place. Je lui désignai une place à coté de moi de manière mélodramatique.

Je commençai lorsqu'elle fut bien installée.

-Je sais que tu ne vas sans doute pas me croire puisque tu crois que ton Simon est un ange, mais je vais quand même te le dire. Simon te trompes avec la moitié de la ville. Quoi? ça t'étonnes? Eh  bien ça ne devrait pas puisqu'il est devenu si sexy, ce qui est normal vu les sommes colossales que tu dépenses pour l'entretenir et le rendre présentable. Mais bon... En parlant de ça, il doit être vraiment très doué au lit, non?

- Quoi? S'écria t-elle étonnée que de tels propos puissent sortir de ma bouche.

Je jubilais de la voir déstabilisée, l'idiote, quand on lui parlait de son crétin elle était toute douce.

- Ah je demande ça  à cause des gémissements qui me parviennent depuis la chambre de Elisabeth et celle de Safiètou. Elles ont toujours l'air de prendre leur pied, tu sais quand tu vas au salon de coiffure, ou quand tu vas faire des courses pour Safiè...

PAFF! Je venais de recevoir une gifle, encore. Celle là je l'avais pas vu venir. Ouch ça faisait mal hein!

- Comment oses-tu? Je vais te démolir sale peste! Elle criait à tue-tête en se jetant sur moi, je m'échappais de justesse et courus me réfugier derrière la table. Elle prit une de ses sandales qu'elle lança sur moi, malheureusement, elle atterrit sur un des tableaux chéris de Safiètou la faisant tomber au sol. Quelqu'un n'allait pas être content en se réveillant!

Je me moquais d'elle en courant à travers la pièce et elle comme une demeurée me suivait en jetant sur moi tout ce qui lui tombait sur la main.

Satou, Xavier le chauffeur, Moussa le gardien, tous accoururent pour voir d'où venait ce raffut.

Ils ouvraient tous de grands yeux étonnés en voyant la scène. J'avoue qu'on leur offrait un spectacle plutôt cocasse: des objets éparpillés à travers la pièce, des tableaux, des vases... Des chaises et des fauteuils retournés, Anastasie courant derrière moi en criant comme une folle, et moi qui riait aux larmes.

Je m'arrêtais en apercevant Elisabeth sur le pas de la porte. 

-TEMPS MORT! Anastasie si tu me crois pas demande leur! Satou, n'est-ce pas que Simon couche avec Elisabeth. 

Anas s'arrêta net et se tourna vers Satou en attente d'une réponse.

-Heu, je...c'est à dire...balbutia Satou mal à l'aise. 

-Tu vois, sale petite menteuse! cria Anastasie.

-Allez Satou dis lui!

Cette dernière se triturait les doigts nerveusement.

- Je...c'est que c'est pas trop mes affaires. renchérit Satou.

"sale conne".

-Je vous jure madame Anastasie que c'est pas vrai! Cette fille ment. Jamais je ne ferai ça!

"géniale, Elisabeth s'en mêle".

Xavier lui jeta un sal regard en coin mais ne dit rien. Ils craignaient tous Anastasie. 

-Mais dites quelque chose vous là, enfin! M'énervais-je

- Ta gueule Milouda! Hurla Anas. Mon Simon ne me tromperait jamais avec une moins que rien comme celle là.

Elisa tiqua mais ne dit rien se contentant de se mordiller la lèvre.

j'eus une idée. 

- Tu crois que tu es mieux qu'elle pour que ton mec n'ait d'yeux que pour toi. Détrompes toi vieille peau. Elisabeth à beau être laide comme un pou mais elle a l'avantage d'être jeune. Répondis-je.

Elisabeth se mordis la lèvre encore plus, ça se voyait qu'elle faisait un effort pour se calmer. " patience elle va bientot craquer!"

- Simon, ne me tromperais jamais et surtout pas avec ce genre de fille! Il a de la classe lui.

-Hé! qu'est-ce que vous voulez dire? Que je n'ai pas de classe? dit enfin Elisa

-Bien sur que c'est ce qu'elle veut dire! Avec ta face de rat et tes manières de villageoise tu ne peux attirer aucun  homme saint d'esprit.

Elle hurla en se jetant sur moi. Xavier le retint de justesse. Elle se débattit avec hargne.

- Alors sachez que Simon n'a aucune classe parce que oui il a couché avec moi et pas qu'une seule fois! C'était délicieux. Fit-elle avec un geste Lubrique.

- JE VAIS LA TUER! JE VAIS LA TUER! pestiféra Anastasie en rejoignant Elisabeth. 

Je m'éclipsais discrètement en laissant derrière moi un chaos indescriptible. Anastasie et Elisa l'une roulant sur l'autre en s'arrachant les cheveux et en se lançant des mots que vous ne voulez sans doute pas entendre. Une Xavier  et un Moussa tentant de les séparer et une Satou dépassée qui se mordait les doigts.

J'étais

aux

 anges!

Pour une fois j'avais vraiment réussi mon coup, c'était presque trop facile. Je savais que ces deux là s'énervaient pour un rien mais là. Leur manque de sang froid allait les perdre... 

Je pris même une petite photo souvenir de cette scène trop drôle.

J'atteignis la porte sans grand encombre et prit un taxi en direction de Dieupeul. Heureusement que j'avais des lunettes de soleil parce qu'un coquard commençait à se former autour de mon œil gauche, là où j'avais reçu la baffe d'Anastasie.


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