Les affaires reprennent
Write by deebaji
Le projet de rallier le flic corrompu, Jeronimo, fut un succès que je n’espérais même pas, il partageait les mêmes idées que moi et lui aussi rêvait de richesse qu’importe le prix à payer, il était prêt à se faire de l’argent par n’importe quel moyen pour sortir sa famille de la pauvreté, nous étions pareils sur ce point et c’est ce qui je pense avait facilité notre collaboration, son rôle dans mon plan était très simple, si moi je ne pouvais pas ôter des vies, lui il s’en chargerait et ferait le sale boulot en échange de grosses compensations pour qu’il puisse rouler sur l’or avec sa famille. Il se chargerait également de brouiller les pistes pour que je ne me fasse jamais prendre et de faciliter la falsification des papiers des véhicules volés, rien de bien sorcier ou qui sortait de sa juridiction. Mais tout cela, tout ça ne suffisait pas, il fallait encore trouver des clients pour nous racheter les voitures qu’on dérobait sinon cela ne servirait à rien. Ce que je voulais de Jeronimo était qu’il fasse le ménage, qu’il se charge de nettoyer ce que je laissais derrière pas parce que ça me satisfaisait ou que c’était une vengeance, non. Si je le voulais à mes côtés, c’est parce qu’il était vraiment doué et que j’avais reconnu son talent, je connaissais ses faiblesses donc je savais que je pourrais le guider et l’utiliser à ma guise. Pour le recèle de voitures volées, Sonia se chargerait de me trouver des petits pigeons assez bêtes pour lui en acheter en s’imaginant qu’ils auraient des faveurs avec elle. Le plan était parfait et j’allais enfin mettre sur pied mon empire, légal ou illégal, construit par moi-même ou non, je n’en avais absolument rien à faire tout ce qui comptait pour moi c’était l’argent que j’allais me faire le reste pouvait attendre. Attendre si un jour je ressentais des remords, chose qui n’arrivera jamais. Je n’avais aucun regret, aucun scrupule à arracher aux autres les biens que la vie m’avait refusé, pas parce que j’étais paresseux et que je ne voulais rien faire de ma vie non, mais parce qu’ils s’étaient arrangés pour que je finisse là où j’ai fini, entre les portes qui se claquaient au nez, les renvois, les injures, le mépris parce que ma famille et moi nous étions pauvres. Mon choix de leur arracher ce qu’ils possédaient était normal pour moi. Je ne ressentais aucune peine, aucune émotion, aucun regret, aucune tristesse, aucun soupçon de conscience dérangée ou de morale perturbée. Si j’en étais arrivé là ça n’était certes pas entièrement leur faute car il ne m’y avait pas poussé mais, le système nous avait catégorisé et ne nous laissait aucune chance de sortir la tête de l’eau. Ce n’était que les conséquences de leurs propres actions qu’ils récoltaient. Une société plus juste aurait sans doute permis d’éviter cette situation mais maintenant, c’était trop tard. J’étais déjà trempé et addicte, il était impossible de faire marche arrière. Alors je n’allais pas reculer maintenant, pas si près du magot. J’ai fini par m’en apercevoir, que je n’étais pas forcément une bonne personne. Certes tout ce que je faisais était pour ma famille mais quelles étaient les répercussions de mes nombreux vols et braquages ? je ne voulais pas vraiment le savoir. Une fois rentrée après avoir convenu d’un accord avec Jeronimo qui était à présent mon tout premier homme de main, j’ai foncé dans la douche et j’en ai pris une froide, pendant ma douche, je repensais à Diana, je me demandais ce qui se passerait si elle savait quel était mon vrai visage, un visage de voleur et de braqueur, un visage noir comme le mien, je le savais je n’étais pas non plus une bonne personne pour elle, je ferais tout pour la rendre heureuse mais je le savais je n’en serais peut-être pas capable vu la direction que j’avais emprunté. Je me demandais toujours si j’étais réellement amoureux d’elle, mes sentiments étaient confus, je me demandais comment j’avais fait pour ressentir des choses pour elle. Je crois savoir, ça devait être ce moment où j’ai compris que l’attirance entre elle et moi était réciproque, ce moment où je l’ai vu me sourire pour la première fois, ce moment où elle me regardait dans les yeux avec un regard qu’elle n’accordait à personne d’autre, ce moment où elle me souriait, elle était si belle Diana. Mais croyez-le ou non, j’ai fini par l’aimer en voulant faire du mal à son père, drôle de situation pas vrai ? je ne savais pas vraiment comment ça finirait avec elle mais une chose était sûre je ne voulais pas lui faire du mal, je ne voulais pas lui briser le cœur, je ne voulais pas qu’elle souffre de ce que moi j’avais vécu, je ne voulais pas qu’elle verse des larmes, pour rien au monde, je ne voulais qu’elle soit malheureuse. Je voulais lui donner le meilleur de moi-même sans la faire fuir pour autant. Je repensais au passé et à Ariane, la façon dont ça avait commencé et la façon comment ça s’était fini avec elle et je ne voulais pas que cela se reproduise avec Diana. Hum, son sourire il était étincelant et charmant, c’était impossible de décrire exactement ce que je ressentais quand j’étais en compagnie d’elle, la façon dont elle me regardait, la façon dont elle me parlait, la façon dont elle me prenait par les mains. Tout cela, je ne voulais le perdre pour rien au monde. Mais comment faire quand on est une personne aussi toxique et brisée par la vie que moi ? Ça semblait impossible, mais pour elle, j’étais prêt à le faire, prêt à réussir dans la vie pour elle quel que soit la façon dont j’y arriverais. J’étais perdu dans mes pensées et je n’arrêtais pas d’y penser, cela devenait même plus fort que mon désir ardent de me faire de l’argent. Ça faisait à peine quelques jours qu’on se voyait mais c’était comme si je le vivais sur des années avec elle, il fallait que je gère la pression involontaire qu’elle exerçait sur moi avec les sentiments, je devais prendre mes distances pour rester concentré sur mon objectif. Je devais vivre et penser argent, il n’y avait que ça qui devait compter pour moi. Alors j’ai pris mes distances vis-à-vis d’elle et les bonnes affaires avaient pu enfin débuter. Il fallait faire de l’argent qu’il soit sale ou propre. J’ai monté une équipe de quatre adolescents du même âge que moi, prêt à se faire de l’argent et à endurer tout et n’importe quoi. Jeremy Lawrence, Koba Dimitri, Alfred Johns et Jimmy Olsen, ils étaient prêts à tout et voulaient eux aussi se faire de l’argent, c’était des personnes de confiance, capables et ils ne me décevaient jamais, de toute façon je ne me prêtais jamais réellement au jeu, je restais en retrait, ils allaient voler et je me chargeais de receler ensuite par l’intermédiaire de Sonia. Que voulez-vous ? Je me chargeais de faire de l’argent, je repérais moi-même les cibles et je leur disais où et quand frapper, puis nous partagions ensuite en part équitable et chacun en avant pour les risques qu’il avait pris, il faut l’admettre, notre amitié elle ne valait que de l’argent sale mais tant que nous arrivions à nous faire de l’argent et à prospérer le reste était un ensemble de détail à voir au second plan. Et voilà comment petit à petit mon empire commençait à s’enrichir, nous n’étions encore que cinq adolescents, une trentenaire plantureuse et un flic à moustache épaisse et ce n’est certainement pas me vanter mais nous faisions beaucoup plus de laisses qu’un expert-comptable qui avait étudié pendant sept ans pour obtenir un diplôme de doctorat. Elle est belle la vie n’est-ce pas ? Notre premier acte fut sur une Audi RS 3, elle valait super cher environ soixante et quinze mille dollars de quoi se mettre bien pendant super longtemps et ne dépendre de rien ou de personne, le plan était simple, Koba se chargerait de faire le guet, pendant que Jeremy tiendrait son arme fermement dans ses mains prêt à dégainer si jamais quelqu’un se pointait et voulait faire le super héros, Alfred et moi serions avec Jeronimo en nous faisant passer pour des flics et Jimmy se chargerait de voler la voiture et de la rouler jusqu’à notre planque, ensuite Jeronimo brouillerait les pistes et se chargeraient de classer l’affaire si jamais le propriétaire venait à porter plainte contre nous, il était assez gradé dans la police et connaissait un tas de personne donc cela ne serait que tâche trop facile, tout se passa comme prévu, Jimmy venait de voler l’Audi RS3 et se dirigeait vers notre planque et sur le chemin, il fit la rencontre de deux policiers, ils n’avaient absolument rien à voir avec Jeronimo et n’étaient pas sous ses ordres alors ils étaient libre de l’indexer et de le coffrer, en plus il était tout jeune et mal vêtu, comment est-ce qu’il pourrait rouler dans une voiture aussi chère alors qu’il n’avait même pas de quoi se vêtir convenablement. Merde, quelle situation angoissante, ma foi je craignais bien qu’on ne soit obligé de commettre à la fois notre premier vol et nos premiers crimes, nous étions dans la voiture qui filait Jimmy pour le suivre et s’assurer qu’il arrive bien à la planque, il y avait des armes et, j’hésitais vraiment à les prendre pour ouvrir le feu sur ces deux officiers et leur ôter la vie. Il était hors de question de se faire prendre dès notre premier coup, j’allais leur régler leur compte mais Jeronimo me demanda de rester calme et de patienter, de plus si nous nous servions de ses armes pour leur tirer dessus alors qu’on était dans sa voiture balisée de police on grillerait sa couverture et tout tomberait à l’eau. Je l’avais compris alors j’ai baissé les armes et j’ai suivi ce que me disait Jeronimo, il s’y connaissait pour ce genre d’affaire donc il était normal que son expérience et son jugement sur la situation soient les plus utiles. Il fallait maintenant que Jimmy se démerde pour leur filer entre les doigts, nous étions là à quelques mètres de la voiture de Jimmy et il se rapprochait de plus en plus des flics qui eux aussi s’avançaient et s’apprêtaient à le faire sortir pour lui demander des comptes. Mais d’une façon totalement inattendue, Jimmy fit une accélération comme pour les renverser et se mit à accélérer dans une direction opposée à la planque, c’était l’occasion rêvée. Jeronimo l’avait bien compris, il était dans une voiture de police et il avait deux collègues à l’arrière de sa voiture armés, tout ce qu’il fallait pour dissuader les autres flics de suivre la voiture de Jimmy, alors il tapa également une accélération comme s’il coursait Jimmy en allumant son gyrophare s’arrêta face aux deux flics, leur lâcha deux trois phrases et ses derniers montèrent dans leur voiture puis changèrent de direction. En fait ce qu’il leur avait dit c’est qu’il était sur l’affaire et qu’ils ne devaient pas intervenir, il le filait et attendait d’avoir une occasion de le chopper et qu’en lui demandant de sortir du véhicule, ils avaient ruinés tout le travail qu’il faisait depuis tout ce temps, les deux gogoles se sentirent tellement honteux qu’ils se sont même excusés et lui ont serrer la main en lui disant bonne chance dans sa filature, ils disaient espérer qu’il arriverait à lui mettre le grappin, Jeronimo avait fait une prestation parfaite et pas une seule fois, ils ne s’étaient doutés qu’il leur avait menti et qu’il était en vérité ni plus ni moins que son complice. Et voilà comment nous avions réussi à échapper au filet de la police et à nous faire suffisamment d’argent pour commencer à vivre nos rêves respectifs. Bref ! Je ne le savais pas encore, mais mon «empire» allait prendre une toute autre direction que celle que j’avais prévue…