Une nouvelle affaire

Write by deebaji

Le plan avait fonctionné, Monsieur le flic à moustache épaisse s’était mis à formuler des menaces et, ce n’était pas des menaces en l’air, certes mon plan de le faire sortir de ses gongs avait fonctionné mais j’étais effrayé du succès qu’il avait eu, il s’était enflammé comme si le Diable avait pris possession de lui et il voulait me tailler en pièces. Ce n’était plus question d’un combat à la loyale ! Non, cette fois il voulait vraiment me faire la peau. Par mesure de sécurité et pour lui montrer que je le craignais afin de l’apaiser je me suis mis à faire quelques pas en arrière jusqu’à ma voiture. Plus je reculais et plus il avançait vers moi, il fallait faire vite ou j’allais bientôt recevoir un sévère uppercut. Alors je lui ai montré le téléphone que j’avais caché sur moi et je lui ai dit que j’avais tout enregistré des nombreuses menaces qu’il avait proféré à mon égard mais que j’avais consciencieusement prit le soin de le diffuser à des proches qui étaient de personnes très influentes et que si je venais à disparaître, lui et sa famille disparaitraient dans d’atroce souffrances, tout cela n’était qu’un gros tissu de mensonge mais bon ça valait le coup de le dire puis mon téléphone paraissait très sophistiqué étant donné qu’il était neuf tout frais sorti d’une boutique de portables hauts de gammes. Monsieur le flic paniqua et se mit à me regarder, il avait l’air encore plus mal à l’aise que moi, il était devenu tout pâle, c’était un colosse aux pieds d’argile. J’avais saisi son point faible, sa famille, tout comme moi. Bien qu’il soit une réelle enflure, il y tenait beaucoup, il voulait tout faire pour qu’il ne leur arrive rien. De toute façon, il n’avait rien à craindre, en fait j’avais menti sur toute la ligne.  Pendant qu’il s’avançait vers moi, j’ai dégainé mon téléphone, du moins celui de Diana et je lui ai fait écouter un enregistrement où on entendait sa voix qui disait des menaces mais, là où le problème se pose c’est que cet enregistrement-là, était bien trop court. Les autres enregistrements quant à eux avaient une trop faible sonorité, on n’entendait absolument rien à part le vent qui soufflait et des soupçons de voix d’homme. Mais le cours enregistrement que j’avais réussi à me procurer m’avait merveilleusement servi à me débarrasser totalement de ce flic. Il connaissait la loi, il connaissait également le danger des représailles, il savait que je connaissais l’université de sa fille et il savait tout aussi bien qu’il ne pouvait déménager étant donné qu’il avait besoin de ce travail de policier qu’il avait si durement obtenu, le prix a payé était beaucoup trop lourd pour lui. Si jamais les enregistrements venaient à fuiter et qu’on découvrait que j’étais effectivement mort de sa main, une procédure judiciaire serait immédiatement entamé à son encontre, il serait démis de ses fonctions ou suspendu le temps que l’affaire soit éclaircie. Ce qui ne l’arrangeait pas vraiment vu le très maigre salaire qu’un policier pouvait se faire par mois. Je le tenais cette fois, je le tenais par ses bijoux de famille et rien ne pourrait le libérer de l’emprise que j’avais sur lui. Vous vous dites surement qu’il aurait juste à s’approcher m’attraper et me briser la nuque puis détruire le téléphone et l’affaire était réglée mais non, ce n’était pas si simple parce que j’avais enregistré notre discussion en plein air non sur la plateforme d’enregistrement «magnétophone» mais sur une conversation avec un proche et avec Sonia en leur disant de faire fuiter cet enregistrement si jamais je ne rentrais pas à la maison dans les six prochaines heures. Il était fait comme un rat, cette enflure de première, je le tenais enfin et je pouvais enfin négocier maintenant à la fois ma vie, ma liberté, et les nombreux projets que j’avais si concisément élaboré avec sa participation. Mon plan était très simple, c’était certes une raclure de première ce flic, une véritable calamité, un coupe ongle sur patte, un guara-guara, une ordure, un flic corrompu à moustache laide et épaisse, mais ça restait un flic très utile, il était méthodique, il avait les pieds sur terre, il était froid et futé, il savait se débarrasser de tout et n’importe quoi sans le moindre souci et il était certainement doué aussi pour brouiller les pistes. Et c’est ce que je recherchais, sa qualité à brouiller les pistes et à saboter les enquêtes pour tirer son profit. Je pourrais m’en servir dans ma nouvelle activité et l’avoir comme complice me serait plus qu’utile, de toute façon, il ne pouvait pas refuser de venir avec moi, j’avais des enregistrements vocaux de lui où il disait comment il s’était débarrassé d’un bon nombre de personnes qui l’avaient gêné et surtout où il racontait la façon avec laquelle il s’était amuser à me courser, me tabasser et me dépouiller de mon argent sans pour autant me coffrer ou signaler qu’il avait perçu cet argent, il se sentait tellement en position de force qu’il n’hésita pas une seule seconde à me dire tout le plaisir que lui avait procuré ce passage à tabac. Il était si fier de creuser sa propre tombe et de me donner le moyen de le manipuler et de l’utiliser à ma guise qu’il ne s’était même pas douté une seule seconde de la raison pour laquelle je le provoquais alors je savais pertinemment que je ne faisais pas le poids face à lui. Ah mon cher flic, sur ce coup il avait été bien bête, mais bon comme on dit le malheur des uns fait le bonheur des autres, si le fait qu’il n’ait pas su tenir sa langue allait le conduire à croupir tout droit en prison pour le restant de ses jours, il allait d’un autre côté me permettre d’élaborer et de monter une nouvelle affaire qui semblait très juteuse. Le vol de voiture et les braquages de bijouteries ! C’était le moment de passer à l’étape supérieure, finit les petits vols de gauche à droite de portefeuille et de trousses de rien du tout, non, je ne pouvais pas rester à cette seule étape de ma vie et je n’étais pas non plus enjoué à l’idée de rester toute ma vie un vulgaire voleur de portefeuille ou un vil pickpocket. Ce que je voulais maintenant, c’était bâtir un véritable empire, peu importe si cela était fait sur la richesse des autres, si la vie m’avait empêchée d’avoir ce que je voulais pas la voie de la morale, j’allais l’avoir par mes propres moyens et cela sans moindre scrupule, bien sûr il n’était pas question de devenir une ordure qui tue et assassine des gens non, moi ça serait un truc beaucoup plus soft et bien plus discret, je ne me prenais pas pour un narcotrafiquant à tirer sur tout et tout le monde, non. J’avais mes parents dans un hôpital et je connaissais donc la valeur même de la vie humaine. Mon plan était simple, former une véritable équipe de complices qui m’accompagnerait dans la tâche et bâtir un empire où la richesse coulerait à flot, où ma famille et moi pourrions être heureux et en paix. Et c’est sur ce point que Monsieur le flic et moi nous nous rejoignions, lui aussi tenait vraiment à sa famille et il était prêt à tout faire pour que rien ne leur arrive, pour que sa famille soit toujours à l’abri des problèmes, du manque, du besoin, de la tristesse et de la pauvre, parce que lui aussi avait connu l’extrême pauvreté et c’était cela même qui le rendait si dur, si intransigeant, si froid et glacial. Il s’était bâti de déceptions et d’échecs et était également prêt à tout pour réussir, nous étions presque pareils si ce n’est sa vilaine moustache et sa force brutale qui pouvait servir à défigurer n’importe qui. Il me fallait un mec comme ça dans mon équipe, si à la base, je ne comptais la composer que de femmes et bien mon idée avait changée. Maintenant, je ne voulais plus d’une petite équipe de braqueurs qui se ferait un petit gros billet et irait disparaître quelque part non, maintenant ce que je voulais était aussi clair et simple que de l’eau de roche, être le boss d’un empire et faire de mon nom une véritable référence du self made. Mais il ne suffisait pas de rêver, il fallait poser des actes et accomplir ma vision, alors suite à ma petite démonstration de force intellectuelle à Mr le flic à moustache épaisse, je lui ai d’abord demandé son prénom en posant ma main sur son épaule car cela m’épuisait vraiment de toujours dire Monsieur le flic, il fallait mettre un nom sur son visage à moustache là. Il me répondit « Jeronimo, je m’appelle Jeronimo, et maintenant, qu’attends-tu de moi ? » Jeronimo, quel nom ! Il me faisait penser au chef indien qui avait vengé sa famille des américains le trente septembre mille neuf cent cinquante et huit, et il avait la même détermination que ce dernier. Peut-être était-ce son réceptacle ? Je n’en sais rien, j’avais étudié l’histoire de Jeronimo en classe de sixième et ce n’était pas vraiment ce qui m’intéressait. Je lui alors demandé de s’asseoir sur le capot de sa voiture et de m’écouter attentivement. Il fallait qu’il soit mon complice, je voulais qu’il soit mon complice et en aucun cas je ne le laisserais me filer entre les doigts, je lui ai fait part de ma vision d’un empire riche et prospère dans le plaisir de vivre et le luxe. Ce plan l’enchanta, pas pour lui mais pour sa famille, il voulait leur offrir le meilleur, il voulait que sa famille ne vive pas l’extrême pauvreté dans laquelle il avait été obligé de vivre et il était prêt à faire absolument tout ce qui était en son pouvoir pour y arriver. Mais avec le salaire médiocre qu’il se faisait, il pouvait bien tirer un gros trait sur cette vision d’empire et de richesse avec la famille à l’abri. Alors il hocha de la tête comme pour me montrer son adhésion à mon idée de créer un empire et m’écouta attentivement. Là, il n’était plus question de menaces avec de vulgaires enregistrements, non. Il était maintenant question de faire de l’argent mutuellement et de se sortir de la galère. C’était certes une brute épaisse qui certains penchants meurtriers assez étranges pour un flic, mais ça restait un homme avec les pieds sur terre, je connaissais ses petits secrets et les cadavres dans son placard qu’il ne voulait absolument pas dévoiler au grand jour et lui aussi connaissait les miens. Comme on le dit si bien, entre mécréants, on se tient par la barbichette. Ni lui ni moi n’avions intérêt à couler l’autre alors la collaboration pouvait se faire sans le moindre problème et je voyais peut-être là une occasion rêvée de finir avec Diana, parce que lui il voulait le meilleur et le confort pour sa fille, et moi, bien entendu je pouvais lui offrir tout cela sans le moindre problème. Mais je n’étais pas fou, je n'allais pas tout foutre en l’air en lui disant que je voulais de sa fille et que je comptais la faire vivre de cette idée de vol de voiture et de braquages non, ça allait tout foutre en l’air et il me collerait une balle en plein milieu du front, tant pis s’il allait finir ses jours en prison tant que sa fille était en sécurité. Mon dieu ! Ce n’était bel et bien pas le moment de faire des vagues. Bref voilà comment, j’ai réussi à me mettre dans la poche Jeronimo, alias le flic corrompu à moustache épaisse…
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