***Abomey-Calavi-Arconville***

***Chez Younes***

***Merlina***

Étrangement ça fait deux semaines que la chipie de Riva m'a foutu la paix. J'en ai profité pour resserrer les liens avec mon chéri. J'avais pu poser aussi deux après-midi et avait mitonné des plats pour la semaine que j'avais mis dans des tupperware au congélateur, comme ça les soirs je n'aurai juste qu'à chauffer au four. Younes et moi pourrions passé plus de temps ensemble.

Ce soir j'étais un peu fatiguée depuis quelques temps je suis en proie à des malaises, je suppose que c'est la fatigue. Après m'être changé, je me dirige vers la cuisine en me massant la nuque, d'un geste distrait j'ouvre le congélateur...Rien. Mon cerveau bug un coup, je ferme les yeux je les ouvre à nouveau et je regarde ma douzaine de plats cuisinés avaient disparu! Plus rien même pas une demi-portion. Là trop c'est trop! c'est trop!

Moi : Riva! Riva! Riva!!!

Riva : Eh il y a quoi et puis vous criez mon nom dans la maison!

Younes sort de son bureau, situé au rez de chaussée un livre à la main et ses lunettes dans l'autre.

Moi : C'est toi qui a pris les plats que j'ai stocké dans le congélateur?

Riva : Oui

Moi : Pourquoi?

Riva : Je devrais demander la permission pour manger dans la maison de mon père?

Moi : Ne dénature pas mes propos! Il y a avait une douzaine de plats différents et de sauces différentes, de la viande et du poisson! Tu prends tout sans prendre la peine de m'en informer tout ça en une journée

Riva : J'ai reçu des invités

Moi : Et il ne t'es pas venu à l'idée que tu pouvais faire la cuisine de tes mains? Que ce soit la première et la dernière fois que tu touches à mes choses dans cette maison!

Younes  : Écoutes chérie ce n'est que de la nourriture...

Moi : Ah oui?! Que de la nourriture?! Et mon temps que j'ai pris pour faire les courses, la cuisine? Oh et puis c'est tout ce que tu trouves à dire! Eh ben ta précieuse fille te trouveras quelque chose à manger ce soir, moi je vais me coucher.

Je monte les escaliers rapidement. Je tremblais de rage,  Younes entre dans notre chambre.

Younes : Que ce soit la dernière fois que tu m'engueules devant ma fille.

Moi : Ta fille a tout les droits n'est-ce pas? Elle n'a jamais arrêté de me provoquer, de me manquer de respect et tu joues les aveugles.

Younes : C'est une gamine tu la traites en rivale nom de Dieu!

Moi : 26 ans! une gamine ouvre les yeux! Elle te manipule et c'est elle qui me traite en rivale. Je croyais que tu étais censé me protéger, je devrais rester là à sourire quand elle me manque de respect et que tu n'es même pas fichu de la remettre à sa place!

Younes : Tu voudrais que je choisisse entre elle et toi...Que je prenne partie mais ça va pas non?!

Moi : Je n'ai jamais dit ça! Jamais...Tu sais quoi c'est bon...Là je sature...

Je prends mon sac à main et je sors de la chambre. Je prend ma voiture et je rentre chez moi. Dès que Samy me voit il comprend. Silencieusement , il me prend dans ses bras. Je pleure mon chagrin, ma peine. Je ne ferai jamais le poids face à sa fille, peu importe ce qu'elle fait.

***Younes***

Merde! Je tournais dans ma chambre comme un lion en cage. Eh merde! A quel moment la situation m'a échappé! Je croyais qu'on avait réussi à trouver un équilibre! J'entends toquer, puis je vois Riva entrer...Un instant j'ai eu un espoir fou qu'elle soit revenue.

Moi : J'ai besoin d'être seul

Riva : mais papa...

Moi (haussant le ton) : Riva c'est bon pas ce soir!

***Une semaine ***

Cela faisait une semaine qu'elle est partie. Je ne l'ai pas appelé une seule fois et elle non plus d'ailleurs. Je me suis surpris à me remémorer des scènes, qui aujourd'hui avec le recul je ne trouve pas normal. Serait-il possible que j'ai été manipulé par ma propre fille? Le doute s'insinue en moi et je risque de perdre ma femme pour des histoires comme ça.

***Abomey-Calavi-Zoca***

***Chez Merlina et Samy***

***Merlina***

J'avais mauvaise mine à force de pleurer, j'ai maigri moi qui n'étais pas très grosse! C'était dur mais je ne comptais pas appeler Younes. Pas après tout ce qui s'est passé. Si on m'avait dit qu'on allait traverser toutes ces difficultés pour qu'on se sépare pour les conneries de sa fille?! Hum!

Je chausse mes lunettes de soleil je vais faire un tour. Cela faisait 30 mn que j'étais attablée sur la terrasse de la "Galette à sucre" à écouter les adolescents surexcités de l’École Française faire leur show. Je mangeais ma glace tranquillement, quand boum boum boum mon regard tombe sur Younes qui vient d'entrer. Vous savez, la façon dont votre cœur bat quand vous ne vous attendez pas à voir une personne quelque part. Les mains tremblantes, les jambes flageolantes, mon cerveau en court-circuit je le regarde avancer vers moi. Il semblait aussi surpris que moi.

Younes : Bonjour chérie

Moi : Bonjour

Je baisse la tête sur ma glace comme si j'en découvrais la couleur ou la forme de la coupe.

Younes : Tu as maigri

Moi :...

Younes : Euh bon j'y vais...Je venais prendre des viennoiseries

Moi : Ok

Il se penche pour m'embrasser sur les lèvres et les effluves de son parfum me chatouilles les narines. Je le regarde entrer dans le salon de glace et ressortir après ses achats. Eh Dieu qui m'a envoyé manger la glace?! Voilà je suis dans un sale état! Je ne sais pas comment j'arrive à la maison.

***Younes***

La voir aujourd'hui m'a remué. Elle était là si belle, si froide et si fragile. Et si cette fois-ci j'avais vraiment tout gâché?

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