Les péripéties d'Elodie AKAMBI

Write by Farida IB

Bilal…


Alfred a fini par avouer son secret, on comprend pourquoi. Le mec, il a de l’audace, il a intérêt à changer de cible. Malheur à lui si LaTina’s apprend ça, parlant d’elle, il faut que je l’appelle.  


Ce que je fais en posant mon plat dans l’évier, elle répond à la troisième sonnerie.


Tina : le beau !


Moi : tu es sûr que ce titre est encore valable ?


Tina : rhooo laisse affaire.


Moi : tu fais souffrir mon frère !


Tina : c’est lui qui m’a cherché.


Moi : mouais, je te comprends et pour une fois, je suis d’accord avec toi. C’était égoïste de sa part, mais il ne fallait pas le prendre au mot non plus. Essaie de faire fi de ça s’il te plaît, donne lui au moins l’occasion de faire son mea-culpa.


Tina : comment m’en assurer ?


Moi : très simple ! Tu décroches ses appels et tu réponds à ses messages ou mieux tu l’appelles ! Ce serait super que tu l’appelles à l’instant.


Tina : je vais essayer !


Moi : rhooh ma belle ne fais pas languir mon frère, fais-le immédiatement et tu me fais le compte-rendu.


Elle me lance un ok au bout des lèvres, je raccroche et appelle Nahia par la suite.


Nahia (à la première sonnerie) : ChouBi !


Moi (pause) : …


Nahia : tu es là ?


Moi : euhh… Oui, juste que ce surnom ne me plaît pas trop. Il y a une de mes ex qui m’appelait comme ça, elle m’a laissé assez de mauvais souvenirs que je n’ai pas envie de me remémorer.


Nahia : bref, je m’ennuie seule à maison c’est maintenant Ma à quitté Cotonou. Et si on allait au glacier ?


Moi : tu n’y étais pas avec Tina le week-end passé ?


Nahia : mouais, mais tu viens de dire avec Tina, pas avec toi ! (le ton suppliant), Dis oui s’il te plaît… J’ai envie d’une glace.


Moi : BB tu commence à avoir des goûts de luxe !


Nahia : lol qui aime se vendre moins cher ? 


Moi : ok, je viens te chercher dans une heure.


Nahia : chouette !


Nahia…


Aussitôt, Bil arrive que nous prenions la direction de Relax. En quinze minutes de marche, nous étions arrivés et avions choisis un coin banquette parce que la lumière était tamisée à ce niveau donc ça nous laissais plus d’intimité. Nous passons un bon moment enlacés à lover tout en discutant de tout et de rien. Sauf que là, j’ai l’impression d’avoir abordé le sujet qui fâche parce que monsieur ne veut pas en parler. Il m’interdit carrément de l’appeler par un surnom à cause d’une pseudo-ex et pense que je m’en tiendrai juste à son interdiction. C’est ce que nous allons voir tsuiipp !


Bilal : pourquoi ça t’intéresse soudainement de connaître le nombre de mes ex ? 


Moi (roulant ma cuillère au bout de la langue) : parce que tu en as parlé ce soir et cela a suscité mon intérêt. Je veux savoir, et si possible la liste des surnoms coquins que je suis supposée ne plus employer.


Bil (me fixant avec un air de surprise) : je ne t’interdis pas les surnoms, coquins, au contraire, j’aime tes différents surnoms.


Moi (sourire sans joie) : donc je suis libre de t’appeler ChouBi ?


Bilal : euh… Euh…


Moi (lui coupant la parole) : c’est bon, j’ai compris (je me lève enragée.), je vais faire un tour au coin.


Bilal : Nahia attend, tu vas où ?


Moi (déjà avancée) : aux toilettes !


Je n’ai même pas envie de me disputer ce soir, après, c’est pour dire que je copie Tina que je veux avoir l’esprit critique tsuipp !


Comme je n’avais rien à faire dans les toilettes, je tourne en rond un moment avant de me décider à me refaire une beauté. Je me rends compte que j’ai laissé mon sac à main à l’intérieur sous l’effet de la colère, je me remets à pester lorsqu’une fille avec des proportions difformes fait son entrée. Elles sont plutôt deux parce qu’une deuxième plus qu’en forme la suit. 


Je fais semblant de m’approcher du miroir que la première m’apostrophe avec véhémence.


Fille 1 : c’est toi la lépreuse que traîne mon ″ChouBi″ depuis un bon bout de temps ? On m’a parlé de toi.


Fille 2 : en plus, elle n’a même pas de chair, c’est Bilal qui n’a pas de goût. Il laisse un bon rôti succulent pour une tige de carotte.


Elle prend un ton agacé sûrement parce que je la toise au lieu de lui répondre.


Fille 1 : tu ne parles pas hein ? Tu as le bec cloué ? Tu sors avec le mec des gens et tu viens te pavaner ici de la sorte (elle indexe sa croupe en X.), regarde bien ça, c’est ça qu’il lui faut.


Moi (reprenant mes esprits) : vraiment, toutes les folles ne sont pas à Zébé (hôpital psychiatrique). Ton chouBi ou quoi d’autre, je ne sais pas va le chercher, je n’ai pas du temps à perdre pour des chiffonniers. 


Je me dégage de son emprise et sort des toilettes le cœur battant, elle se met à vociférer toutes sortes d’injures derrière moi. Je ne les écoute même plus et part retrouver le « ChouBi » en mode furie. 


Moi (avec humeur) : il fallait me dire que ta copine et toi, vous vous étiez donné rendez-vous ici pour m’humilier, pourquoi attend-elle que je sois aux toilettes pour venir m’agresser ? J’ai eu tort de croire en toi Bilal.


Bil (le regard perplexe) : tu parles de quoi ? Quelle copine ?


L’autre cruche et sa camarade moche-truc arrive au même moment.


Fille 1 : ChouBi, je t’ai aperçu de loin et je suis venue te saluer.


Bil : Elodie tu es folle ou tu es en train de le devenir ? Tu as quoi à agresser ma femme ? Ne me mêle pas à tes folies, je t’ai interdit ce surnom, tu veux quoi à la fin ? 


Fille 2 : c’est ta femme que tu l’as marié où ?


Bilal : ce n’est pas ton problème !


Je récupère juste mon sac et rebrousse chemin.


Bilal : Nahia, attends !!!


Je continue mon chemin en grandes enjambées, heureusement pour moi que j’ai mis une paire plate. Sauf qu'il arrive à me rattraper en un rien de temps.


Bilal (essoufflé) : je suis désolé BB, n’écoute pas cette folle.


Je croise les mains sur la poitrine et le regarde juste. Il veut se justifier et je l’interromps une seconde fois.


Moi (la voix essoufflée) : j’ai compris que c’est l’une de tes ex qui apparemment n’a pas fini de digérer votre séparation. Tout ce que je veux, c’est que tu lui signifies bien que la prochaine fois qu’elle agresse d’honnêtes citoyens comme moi de la sorte elle saura qui a mis l’eau dans la noix de coco.


Bilal (amusé) : lol Nahia tu comptes lui faire quoi ? Tu…


Le regard amer que je lui lance le dissuade de terminer sa phrase.


Bilal (voix sensuelle) : je suis désolé BB, cette fille ne sait que créer des ennuis sur son passage, c’est une folle.


Moi sarcastique : et tu as tellement aimé sa folie que tu es même allé jusqu’à tremper ta saucisse dans sa brioche tsuipp !


Bilal (sur un ton de reproche) : Nahia !


Moi : et puis tu lui as trouvé quoi même ?


Bilal : c’était un coût d’occasion, elle n’arrêtait pas de me provoquer.


Moi : épargne-moi des détails s’il te plaît !


Il se rapproche pour me prendre dans ses bras et je me laisse faire, ma pression descend un coup. Il relève mon menton pour que nos visages puissent se rencontrer. Nous nous jaugeons un moment du regard avant de finir dans un baiser d’abord lent puis houleux par la suite.


Je suis la première à y mettre fin.


Moi (la tête collée à son front toute) : tu tiens tes chiennes en laisse !


Bilal : je suis désolé BB.


Moi : tu ne vas pas répéter ça toute la soirée !


Nous avons continué la soirée en balade, je me détends peu à peu et profite du moment tout en relatant les faits à Tina par messagerie (il faut battre le fer quand il est chaud lol.).


Moi (en réponse) : je t’assure et c’est justement aujourd’hui que j’ai pris connaissance de son existence qu’elle apparaît, ça me paraît louche, mais quelque chose me dit de le croire.


Tina : orhh pourquoi même je ne suis pas là-bas ? Nous allions contourner Bil pour les affronter.

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