L’ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS. Chapitre 2 : Présence
Write by Le Kpetoulogue
Chapitre 2 : Présence
Nous sommes en Afrique en l’an 2068, cette terre que les livres d’histoires considéraient comme le berceau de l’humanité est aujourd’hui le berceau du malheur. La guerre s’est répandue telle l’épidémie d’une maladie incurable dans une grande partie de l’Afrique. La plupart des pays du centre jusqu’au sud de l’Afrique ont été touché. Leurs gouvernements ayant implosés suite à des querelles insensées dans le but d’accéder au pouvoir. Profitant de ce chaos, des milices dirigées et armées par des opposants se sont mis ont occupé de force une bonne partie des parties de ces pays gangrenés par la guerre. Semant le désordre, pillant, volant, violant comme bon leur semble sans que qui que ce soit ne s’oppose à eux. Des génocides bien pires que celui du Rwanda sont devenu des faits courants sur ce continent ou la vie ne semble plus avoir d’importance pour quiconque. L’ONU et la communauté internationale dans les débuts ont essayé d’agir, mais à chaque fois on avait droit qu’à des congrès, pour trouver des soi-disant accords, afin de restaurer la démocratie dans ces pays anéantis, mais rien de concret ne s’y opérait. Les populations touchées ont perdu tout espoir en eux, quand ils ont finalement compris que personne ne viendrait les aider. Les plus riches ont évacué leurs familles vers l’occident ou l’orient, tandis que les plus démunis ont essayé d’évacuer dans des pays voisins moins en prise avec la guerre, mais plusieurs de ces pays ont fermé leurs frontières. Certains parce qu’ils ne pouvaient pas accueillir toute cette masse de réfugiés composés de millions de gens, d’autre simplement parce qu’ils ne voulaient pas les accueillir.
Bien que présente sur le continent, des forces militaires européennes, américaines ont eu pour ordre de ne point se battre contre les milices, ne levant point le petit doigt pour venir en aide à la population,
La vie dans cette zone de l’Afrique était devenu infernale, à tel point que toute cette zone fut surnommé KUZIMU. L’horreur était le quotidien de bon nombre de personnes, y vivre était devenu impossible donc il fallait essayer de survivre du mieux qu’on pouvait. La presse internationale a appelé toute cette déferlante de violence, l’enfer d’ébène.
Durant tout le chemin tandis que les autres enfants captifs choisis par le chef ne cessent de pleurer, Rahim lui affiche un visage inexpressif. Dans sa tête, c'est à la fois un vide immense et en même mille et une question s’entrechoquaient. Il ne comprend pas ce qui est arrivé, il veut savoir pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi ses parents ? Pourquoi ses compagnons ? Qu’on t’il fait de mal pour mériter cela ?
Sur tout le chemin du retour les miliciens ne cessent de tirer en l’air, comme victorieux d’une guerre qu’ils ont remportée. C’était un massacre à sens unique, mais ces hommes semblent satisfaits, ils sont heureux de prendre la vie d’innocents. Combien d’innocents ont-ils tué au fil des années ? Pourquoi Dieu ne punit-il pas des gens comme ça pense Rahim. Pourquoi c’est à eux de souffrir ? Pourquoi c’est à eux de mourir ? Faut-il donc faire du mal pour être heureux sur cette terre maudite ?
Ils arrivent dans un camp. À en voir les bâtiments cela semble être une ancienne école. Aujourd’hui elle sert de siège à cette milice. À l’entrée du camp on peut voir une pile de cadavres, et à travers le camp, il y a des corps qui traînent par ci par là, c’est un véritable spectacle macabre. Dans les trous des bâtiments on aperçoit des femmes, des jeunes filles se faire violer à tour de rôle par ces barbares. Après avoir garé leurs véhicules, le chef demande à ses hommes qu’on enferme les enfants.
La nuit est tombée quand un homme débarque dans une ancienne salle de classe qui sert aujourd’hui de prison. Il y choisi 2 enfants dont Rahim et les oblige à le suivre. Tandis que l’autre enfant ne cesse de pleurer, Rahim lui est toujours inexpressif, la tête toujours dans le vide, ne sachant quoi faire, ne trouvant aucune réponse à ses questions. Les deux enfants sont amenés dans une partie de l’école, dans une grande salle qui a été aménagé, cet endroit est bien plus beau que le reste du camp vu le confort qui y siège, ce sont les appartements du chef. Rahim et l’autre enfant sont mis à genoux et le type qui les a amenés là, leur ordonne de rester tranquille, et de ne pas bouger. Quelque minutes plus tard le commandant fait son entré dans la pièce, seulement vêtu d’une serviette, il se met à toucher les enfants en commençant par celui qui pleure. Il a les mains baladeuses, puis son attention est dirigée vers Rahim toujours inexpressif
Le chef : << donc toi tu ne pleures pas en ma présence ? Tu penses être un homme ? Tu es bien courageux mon petit >>
Rahim ne répond pas, le chef à beau lui parler et sortir des insultes, ces paroles ne semblent pas atteindre son ouïe, il a fallu qu’il reçoive une violente gifle pour qu’il reprenne ses esprits et que ses yeux s’emplissent de rage à la vue du chef. Parce que devant lui se tient, l’homme qui a ôté la vie à sa mère et son frère. Il n’y a qu’une seule pensée qui traverse la tête de Rahim à cet instant présent ... le tuer. Le chef voyant la rage dans les yeux de Rahim dit
Le chef : << oh. Mais tu as des yeux de rebelle toi, je vais donc commencer par toi >>
Le chef a un penchant pédophile, bon nombres d’enfants furent ses victimes, des garçons, des filles, il prend un malin plaisir à se satisfaire de leurs corps frêles, peu importe l’âge, 10 ans ? 5 ans ? Moins que ça ? Tant qu’ils n’atteignent pas la quinzaine. Il n’a jamais hésité une seconde à les violer parfois jusqu’à ce que mort s'ensuive. Habituellement les enfants tremblent de peur, pleurent en sa présence, mais Rahim lui ne semble avoir aucune peur face à lui, simplement de la rage, et cela attise l’excitation du chef, de voir qu’un enfant lui résiste, il décide donc de commencer par Rahim.
Le chef : << je vais t’apprendre à baisser le regard devant moi petit bâtard >>
Âpres avoir détaché ses liens, le chef soulève Rahim tel un bébé pour le déposer sur le lit. Voyant la une occasion, Rahim s’agrippe fortement à lui en croisant ses jambes dans son dos et le mord de toutes ses forces à la base son cou tout en y plantant ses ongles.
Le chef : << AAAAAARRRRRGGGGHHHHHHHHH >>
Le chef hurle de douleur vu à quel point Rahim enfonce profondément à la fois ses dents et ses ongles dans sa chair. Il se met à taper Rahim encore et encore, mais celui-ci ne lâche pas prise. Les cris alertent deux de ses hommes qui font éruption dans la pièce. Devant eux Rahim ressemble à une bête, a un fauve qui a sauté à la gorge de sa proie. Instantanément les deux hommes attrapent Rahim pour essayer de le dégager, mais ils n’y arrivent pas,
L’un des hommes lui hurle : << LÂCHE LE, LÂÂCHE LE TOUT DE SUITE >>
Ils sont étonnés de voir la force de poigne dont le petit garçon fait preuve. L’un des hommes ramasse alors un bout de bois qui traînait par la, et se met à cogner Rahim dans le dos. Encore et encore tout en lui hurlant de lâcher leur chef. Rahim n’entend rien, ne ressent rien, tout ce qu’il veut, c'est tuer celui qui lui as pris tout ce qui lui restait.
Quant au chef vu tout le sang qu’il a perdu, il commence à perdre conscience. À force de taper Rahim avec le morceau de bois, l’un des hommes le frappe à la nuque. Le coup est tellement fort qu’on entend comme le craquement d’un os. Rahim finit par lâcher involontairement prise et tombe à terre. À peine touche-t-il le sol, que les deux hommes à le ruer de coups partout sur son frêle corps, mais Rahim ne ressent toujours rien, pas de douleurs, le coup à la nuque l’as comme plongé dans un coma éveillé. Épuisé de le cogner et le prenant pour mort, les deux hommes constatent par la suite que le corps de leur chef semble sans vie.
Homme 1 : << mais … le chef est mort >>
Homme 2 : << hein ? Qu’est-ce que tu racontes >>
Homme 1 : << regarde, il est mort, on fait quoi ? >>
Homme : << toi vas jeter le cadavre de ce petit bâtard, et moi je vais prévenir le capitaine >>
L’un d’entre eux prend le corps inerte de Rahim pour aller le jeter dans un tas d’ordure en dehors du camp. À proximité du dépotoir des chiens affamés fouillent en quête de pitance. À leurs vues, le soldat dégaine son arme et tire histoire dès les effrayer, les chiens s’enfuient.
C’est dans ce dépotoir d’ordure ou se trouve déjà bon nombre de corps en décomposition et dont la puanteur qui s’y en dégage est suffocante, que le corps de Rahim est balancé comme un vulgaire sac. Ce dernier malgré le fait que son corps ne réagit plus, n’a pas complètement perdu connaissance, en fait il est totalement conscient même s'il ne ressent plus rien. Couché là sur les ordures, il regarde ce ciel noir, tout autant beau de nuit comme il était la journée, ce ciel rempli d’étoile, qui couvre pourtant une réalité si infernale et laide. Rahim observe ce ciel. Bon nombre de personnes dans cet état ne souhaiterais qu’une chose, la mort, mais ce n’est pas le cas de Rahim, il est accroché à sa vie, sa bouche ne peut prononcer le moindre son mais son esprit reste alerte et vif, dans ses pensées il parle à son corps
Rahim : << bouge … bouge foutu corps, hors de question que je meurs ici, bouge-toi, allez bouger, remue-toi, lève-toi saleté de corps >>
Les chiens qui s’étaient enfui plutôt, voyant le champ libre, se mettent à se rapprocher du dépotoir d’ordure. Ils sentent l’odeur du corps de Rahim, devant eux, gît leur festin de ce soir, ils en ont la bave à la gueule. Alors qu’ils sont tout proches du corps de Rahim, ils s’arrêtent subitement, comme s'ils ressentent une présence. Devant eux, il n’y a rien du tout, mais pourtant ils se mettent à aboyer, à grogner, avant de subitement s’enfuir comme s’ils avaient croisé la mort en personne.
Quand a Rahim, alors qu’il essaie de bouger son corps tout en observant le ciel, celui-ci devient anormalement encore plus sombre … on dirait … qu’une ombre qui lui couvre la vue, il sent une présence, c’est quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti avant … ou plutôt si. Rahim se rappelle avoir déjà ressentie une sensation similaire, c’était quand sa mère le prenait dans ses bras. Mais cette sensation semble démultipliée, amplifiée à l’infinie. À l’instant présent, il se sent léger, comme s'il posait sa tête sur les genoux de sa mère, comme si tout son corps se déchargeait de son propre poids.
Cette ombre était celle qui marchait à travers les cadavres des campements attaqués par la milice. Petit à petit se dessine dans cette ombre, un visage. Un visage qui semble familier a Rahim alors qu’il ne l’avait jamais vu auparavant. Comment pourrais t’il avoir oublié un si beau visage, c’est le visage d’une femme, une femme d’une très grande beauté, d’une incroyable beauté au teint noir tellement uniforme, on aurait dit qu’elle était née de la nuit elle-même en personne. Ses cheveux nattés en longues tresses lui tombaient dans le dos et ses yeux … ses magnifiques yeux si profonds, à les regarder Rahim n’y voit que de l’amour, comme si c’était l’amour d’une mère. De ces yeux semble couler sans interruption des larmes.
Elle n’est pas en sanglot, mais ses larmes ne s’arrêtent pas, on voit à la fois un amour infini et une tristesse insondable dans ces yeux. Qui est donc cette femme ? Rahim veut lui demander, il veut savoir qui elle est, mais ses lèvres refusent de lui obéir, il n’arrive pas à ouvrir la bouche, il n’arrive à émettre aucun son, alors qu’il se demande intérieurement qui est-elle, il entend dans sa tête une voix inconnue … pourtant si apaisante. Il comprend alors que cette voix provient de cette femme, il en arrive alors à une conclusion
Rahim : << est tu la mort ? Es-tu venue me chercher ? >>
En guise de réponse tout en souriant la femme lui fait un signe de négation de la tête. Elle pose ensuite sa main sur la joue de Rahim, comme pour apaiser ses douleurs, la caresse de cette main si chaleureuse fait oublier à Rahim quasiment toutes ses souffrances
La femme : << veux-tu vivre ? >>
Rahim sans même hésité une seconde : << Oui >>
Subitement Rahim sent comme un profond sommeil l’envahir, il peine à y résister. Néanmoins, avant d’y sombrer il se sent porter par cette femme, qui lui parait tout à coup géante, c’est comme si elle tient son corps entier dans le creux de ses mains.
A suivre ...