L’ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS. Chapitre 4 : Magnificence
Write by Le Kpetoulogue
L’ÉVEIL DE KAMA – LES ÉLUS
Chapitre 4 : Magnificence
À proximité du village, à l’entrée ils voient le vieil homme qui les attendait. Arrivé à son niveau, il leur demande s’ils se sont bien amusés ?
Duma : << Ouiiiii, on a vu des choses incroyables >>
Rahim : << Pourrais-je vous poser quelque questions ? >>
Le vieil homme : << Hum … il est temps d’aller manger>>
Les enfants le suivent. Quelques instants plus tard dans une autre case, toute autant vaste se tient une table garnie de nourritures, de mets qui semblent succulents, de fruits. Certains que Rahim n’avait jamais vus. L’odeur qui se dégage de cette table est tellement enivrante, Duma a déjà l’eau à la bouche. Tandis que Rahim même s'il essaie de se retenir, dans ses yeux on peut voir son désir ardent de sauter sur ces plats. À table se trouve déjà le 3ieme garçon, les yeux toujours emplis de colère pour une raison qu’ignorent Rahim et Duma. Le vieil homme les invite à aller se laver les mains dans une calebasse a côté avant de venir se mettre à table. Une fois fait, le vieil homme leur dit de manger ce qu’ils veulent. Duma ne se fait pas prier avant de plonger dans ses plats. Le 3ieme garçon aussi se mit à manger, comme s’il y était habitué, quand a Rahim un peu méfiant, ne sait quoi faire. Le vieil homme prend alors une part dans l’assiette de Rahim, la mange, et lui dit de ne point s’inquiéter, qu’il est en sécurité ici et que sous peu il aura les réponses à ses questions.
Le vieil homme : << Elle devrait rentrer sous peu, bientôt et elle dira à ceux qui veulent savoir ce qu’ils veulent savoir >>
À ces mots Rahim se met donc à manger. Des jours passent, des semaines, et bientôt des mois. Comme activité quotidienne Rahim et Duma explorent cet endroit gigantesque dont on a l’impression qu’il n’y a pas de bout. Une fois, ils sont même arrivés à un lac immense comme un océan. Le nombre d’animaux attrouper autour de ce lac était incroyable, des éléphants par centaines ou par milliers. Des lions, des panthères, des rhinocéros, des phacochères. Impossible de dénombrer le nombre d’animaux qu’il y avait. Chose étrange, c'est que les animaux semblent inoffensifs à leurs égards., Rahim a réussi à entrer au milieu d’une horde de lions sans qu’ils réagissent. Chaque jour passé dans cet endroit est une nouvelle découverte. Et une de ces découvertes qu’ils firent quelque temps après, était de voir que le géant baobab avait une porte. Sauf que chose surprenante ils n’arrivaient pas à s’approcher de ce baobab. Il était pourtant tout proche d’eux, à quelque centaines de mètres. Mais à chaque fois qu’ils marchaient en sa direction, peu importe le nombre de pas qu’ils faisaient, peu importe le nombre d’heures qu’ils faisaient à marcher, courir, vers sa direction, la distance entre eux et le baobab ne se raccourcirait pas. Une fois ils furent surpris par le vieil homme qui leur dit qu’ils auraient beau marcher durant des années jamais ils atteindront le baobab. Vu que c’est la demeure de la femme mystérieuse et sans son autorisation personne ne peut accéder à ce baobab, même pas lui.
Il y a tellement de mystère en cet endroit et d’après ce que leur a dit le vieil homme, ils n’en sont pas encore au bout de leurs surprises. Le 3ieme garçon quant à lui était toujours dans son coin, il ne les côtoyait jamais sauf quand il fallait suivre les cours du vieil homme qui avait décidé de leur enseigner ce qu’il savait. Et cela, c'est parce que le vieil homme l’a quelque peu obligé en lui disant qu’il ne mangerait pas s’il ne suivait pas un minimum ses cours. Ce n’est que là qu’on l’entendait parler, il semble clairement être plus instruit que les deux autres. Mais à cause de son comportement antisociale, Rahim avait commencé à ne point l’apprécier. Il avait essayé plusieurs fois de lui parler, mais à peine si le garçon lui portait de l’attention. Il ne voulait même pas leur donner son nom. Outre le temps de manger, et de suivre les cours, il passait le plus clair de son temps seul, adossé à un arbre, s’enfermant dans sa solitude. Il chassait à coup de pierre même les petits animaux qui essayaient de l’approcher.
Quant au vieil homme il semblait savoir tellement de choses, mais quand les enfants lui posaient des questions sur qui il était exactement il disait juste qu’il était un gardien d’écurie. Quel âge il avait ? Il disait être d’un temps ancien et révolu. Il restait évasif sur qui il est exactement, et sur cet endroit, ainsi que sur cette mystérieuse femme qui les a envoyés ici.
Aujourd’hui après leur ballade en revenant au village pour manger, Rahim et Duma ne trouve que le vieil homme. Ce dernier, leur demande d’aller chercher leur 3ieme compagnon. Habituellement il était toujours présent en 1er, donc le vieil homme désire qu’ils aillent voir ce qu’il fait et le prévenir qu’il est l’heure de manger. Réticent à l’idée d’aller le chercher, il a fallu que Duma insiste pour que Rahim accepte. Quelques instants plus tard ils le trouvent adossé à son arbre en train de roupiller paisiblement. En regardant de plus près, cela semble être la première fois qu’ils le voient l’air aussi calme et détendu, son visage parait si paisible. Alors que Duma l’appelle pour le réveillé, Rahim lui décide de venir le chuter pour qu’il se réveille. Ce qui a pour effet de le réveiller en sursaut
Rahim : << oh … calme toi >>
Aussitôt réveillé, notre garçon reprit son air renfrogné et antisociale. Duma lui dit qu’ils sont venus à la demande du vieil homme pour le prévenir qu’il est l’heure d’aller manger. Il ne prend même pas la peine de répondre à Duma, ce qui a pour effet d’énerver Rahim qui lui dit de répondre quand on lui parle. Mais lui aussi se fait sèchement ignoré. Comme réponse le 3ieme garçon lui tourne simplement le dos. Rahim bout de colère, il pose alors la main sur l’épaule du jeune homme et le retourne avec force
Rahim : << qui croit tu être ? Quand on te parle réponds, tu as perdu la langue ?? >>
Le garçon : << ne pose plus jamais ta main sur moi >>
Rahim : << oh ? Sinon ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Qu’est-ce que tu peux me faire ?? >>
Duma : << s'il vous plaît, arrêtez >>
Le 3ieme garçon essaie de passer, mais la main Rahim l’en empêche. Subitement sans qu’il comprenne comment, Rahim perd ses appuis. En un rien de temps, il est à terre sous la menace du poing du garçon. Instinctivement Duma agrippe le garçon et le dégage de force de Rahim. Le garçon s’apprête à lancer son poing sur Duma quand il s’arrête net
Duma : << alors ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux me frapper moi aussi ? >>
Le garçon : << hum … je ne tape pas les filles >>
Rahim : << fille ? Pardon ? Quelle fille ? >>
Le garçon récupère sa casquette qui était tombée, la dépoussière, et se met en route vers le village. Duma vient alors aider Rahim à se relever. Ce dernier surprit par la nouvelle
Rahim :<< tu es une fille ? >>
Duma : << euh … oui, tu ne l’avais pas remarqué ? >>
Rahim : << c’est-à-dire que … mais et toutes ces choses que tu bricoles dans ta case ? >>
Duma : << une fille ne peut pas bricoler ? >>
Rahim : << non ce n’est pas ce que je voulais dire, ta manière de t’habiller … >>
Duma : << j’aime ce style >>
Rahim : << hum … tu sais j’aurais pu le frapper >>
Duma en rigolant : << je n’en doute pas une seconde, allez viens, allons manger avant que ça refroidisse >>
Les jours qui suivirent, rien ne vint perturber leur quotidien, excepté Duma qui jouait à l’inventrice. Elle ramassait tout un tas de choses et demandait au vieil homme de lui fournir des outils. La plupart de ses fabrications étaient faites de bois et sont inertes, mais d’après ces mots si elle avait les matériaux adéquats elle pourrait les faire bouger. Elle disait voir son père faire quand il reparaît des appareils de tout genre, et que son rêve à elle est de créer des choses jamais vues auparavant. Pour Rahim ce qu’elle disait n’était que des enfantillages, et elle changera sans doute d’intérêt en grandissant, comme bon nombre de filles. Mais si ce moment cela l’amuse, Rahim n’avait aucun souci à l’aider ou a parfois lui servir de cobaye. Au fil des jours leur lien s’était renforcé au point où ils se voyaient l’un, l’autre comme frère et sœur. Quant à notre 3ieme garçon, toujours seul dans son coin, comme si rien de ce magnifique endroit ne l’intéressait.
Il arrivait aussi souvent que Rahim sorte de sa case tard dans la nuit. Pour aller se coucher dans la prairie et regardez le ciel, le plafond de cristaux embellissait encore plus le ciel. Cela l’apaisait parce que même s'il ne disait rien, Rahim ressentait un poids sur le cœur. Quelque chose qu’il ne saurait expliquer. Malgré le magnifique endroit dans lequel il vit, il avait le cœur serré. Il en ignore la raison, comme s'il ne méritait pas la tranquillité de cet endroit, y ressentant jour après jour un malaise.
Se demandant qu’est-ce qui se passe à la surface ? Les massacres continuent encore ? Quand est-ce que la paix reviendra ? Est-ce que la paix reviendra un jour sur cette terre ? Est-ce que cette terre a déjà même connu la paix ?
D’aussi loin qu’il s’en souvient Rahim n’a jamais vraiment connu la paix. Il est né en pleine guerre, il a grandi à Kuzimu, dès son jeune âge, il a dû marcher des jours durant pour sa survie. La paix lui est étrangère, que des brefs instants de sursis.
Mais la … dans cet endroit où il semblerait n’y avoir eu absolument aucun conflit, pourquoi ne se sent-il pas en paix ? Qu’est-ce qui le tracasse ?
De son écurie le vieil homme en s’occupant de ses chevaux semblait parler à quelqu’un
Le vieil homme : << mère … si tu ne trouves personne reviens s’il te plaît, ou on risque de perdre ceux que tu as trouvé … ils ont aussi besoin de toi >>
Quelques jours plus tard alors que Rahim et Duma se prélassaient sur l’herbe, tout à coup un silence assourdissant se fit sentir. La prairie si habituellement bruyante s’était complètement tue, et subitement de ce lourd silence une mélodie commence à se faire entendre. Duma demande alors à Rahim ce qui se passe, sauf que lui-même ne le sait pas. Tout était devenu étonnamment calme, le 3ieme garçon qui n’était pas très loin d’eux alors dit
Le garçon : << elle arrive >>
Alors qu’ils regardent autour d’eux ils leur semblent apercevoir comme une ombre, mais une ombre gigantesque. Cette ombre touchait carrément le plafond qui leur servait de ciel. Au départ, ils crurent à une éclipse solaire, mais en y regardant de plus près sur cette ombre se dessinait les traits d’une femme. C’était elle. Rahim l'a reconnu immédiatement, c’était cette femme qui l’avait sauvé … Mais elle était géante, bien plus grande que des immeubles, bien plus grande qu’une montagne.
Du sommet de sa tête on avait l’impression qu’ils coulaient d’énormes cascades sur des sortes de lunes toutes bleues tout autour de son cou. Duma en voyant cela prend peur et se cache dans le dos de Rahim en le serrant très fort. Mais ce dernier aussi tremble de peur, il est à la fois craintif et admiratif devant un tel spectacle. Tandis que l’autre garçon et le vieil homme qui les avait rejoints, partaient à la rencontre de la femme. Cette dernière rapetissait a vu d’œil à mesure qu’elle s’approche d’eux. Et à chaque pas qu’elle fait l’on entend une mélodie. Bientôt elle atteint une taille normale d’humaine. Une fois à leur portée, c’est une magnifique jeune femme qui se tient devant eux. Une beauté à en couper le souffle, jamais auparavant ni Rahim ni Duma n’avaient vu femme aussi belle. Sa beauté est telle qu’on a l’impression qu’elle n’est pas humaine. Elle est vêtue comme si elle était d’une ancienne tribu africaine. Une tenue traditionnelle mais qui reflétait une richesse incroyable. De l’or, des diamants, des pierres précieuses partout sur son corps. Sur le front un serre-tête finement bien travaillé avec au milieu une pierre blanche d’un tel éclat semblable à la clarté de la lune. Sur sa tête une sorte de coiffe faite de cauris d’un blanc si immaculé qui descendait le long de ses longues tresses qui lui retombent dans le dos de sorte à ne pas lui cacher son magnifique visage. Des perles d’un bleu clair comme une source aux bouts de chacune de ses tresses. C’est sans doute la coiffe qui donnait l’impression d’être des cascades et les perles d’être des planètes quand elle était encore géante il y a quelques instants. À chaque pas qu’elle faisait, en s’entrechoquant les perles libéraient cette mélodie si douce qu’on entendait depuis tout à l’heure. On aurait dit une berceuse qu’une mère chanterait à son enfant. Les boucles d’oreilles qu’elle porte sont d’un bleu foncé, profond tel une mer. Elles se dessinent comme une infinie spirale, une spirale hypnotisant, comme si elle porte sur chacune de ses oreilles des tourbillons capables d’engloutir quiconque s’y perd. Sur le torse comme haut elle n’avait qu’un cache sein. Un soutien-gorge, fait avec deux calebasses serties encore des pierres précieuses et le fil qui les rattache l’une à l’autre et entour son dos brille comme de l’or.
Sur ses bras une multitude de bracelets de mille et une couleurs, qui lui partent du poignet jusqu’à l’articulation de son coude. On voit à peine sa peau à travers cette myriade de bracelets. Au nombril un rubis y est incrusté. Comme bas, elle porte un pagne qui lui va de la hanche et atteint à peine ses genoux. Ce pagne semble être fait avec la peau d’un animal, et dessus sont ancrés des plaques d’or comme une sorte d’armure. Elle était pied nu, mais quand elle marchait, elle ne faisait aucun bruit. On avait l’impression que ses pieds ne touchaient pas vraiment le sol, comme si elle marche au-dessus du sol. Sa démarche était gracieuse, elle a l’air à la fois d’une femme, d’une mère, d’une guerrière et d’une reine. D’une mère parce que d’elle se dégage une aura chaleureuse si puissante, à ses côtés, c'est comme si tous les soucis, tous les malheurs, tous les tracas s’effacent, on a envie que d’une chose, qu’elle nous prenne dans ses bras et nous dorlote.
A Suivre ...