-Hum…Un commerce de sexe au sein de l’église….Je comprends maintenant la dévotion de Joliane aux causes de l’église. Sa voiture, son appartement….Moi qui pensait que Dieu lui faisait simplement grâce à travers son boulot à la banque ? Alors que c’était son postérieur qui lui était bien plus favorable.

Christine en rit. Anna était contente de détendre un peu l’atmosphère.

-Dis moi toi tu as envie de faire ce commerce ? La vie facile. Des secrets ? Probablement beaucoup d’hypocrisie ? Des enfants de prêtres ou des enfants illégitimes, au cas où tu te marierais ?  Et c’est sûr ; ton âme sera vouée à la géhenne éternelle.

-Non évidemment ! s’offusqua Christine. Mes parents, ma fille et mon chéri ne méritent pas ça.

-Voilà ; toi non plus tu ne mérites pas ça. Tu finiras pas ne plus t’aimer. Par ne plus situer ta vraie valeur. Si tu verses dans cela et que tu arrives à ne plus avoir la conscience émoussée ; je promets que je fais ton deuil et notre bonne vieille amitié ne sera plus qu’un souvenir.

-Comment Jolianne arrive-t-elle à aller à la messe tous les jours et à se tenir devant le pupitre pour dire la lecture ?

-Sûrement parce qu’elle a déjà vendue sa conscience et aussi sûrement pour donner une pleine vue sur son arme fatale : ses fesses ! Non. Plus sérieusement, je la plains, parce que la fin ne sera pas belle. Il n’y a rien de plus déshumanisant pour soi que de livrer son corps avant de pouvoir se prouver avoir une valeur.

-Je me suis détestée et depuis quand je me regarde dans la glace ; je me dégoûte avoua Christine.

-C’est la preuve que ta conscience est encore en éveil mais tu sais tu ne devrais plus. Cette erreur ne détermine pas ta valeur. Ce n’est qu’un événement et je compte sur toi pour que cela ne se reproduise plus. Je te trouve trop proche des prêtres ; des bonnes sœurs etc. S’il te plaît, mets un peu de distance par rapport à tout ça. Et si tu as une situation qui nécessite vraiment accompagnement spirituel, que le religieux qui doit te suivre soit quelqu’un que tu as vraiment éprouvé d’abord. Ne rencontre aucun prêtre en dehors d’une paroisse.

-Compris chérie. J’ai appris la leçon.

-Et Jolianne et ce fameux prêtre, mets les tous en liste noire et avance sur ton chemin.

-Compris Anna. Je vais dormir un peu. On se reparle tout à l’heure. A plus.

-Merci pour la confiance. Bonne nuit miss.

Anna était perplexe mais pas vraiment secouée parce qu’elle avait très tôt de sa mère ; appris à dissocier sa foi de ce qu’était ou faisait les leaders d’église.

Elle n’avait pas d’accompagnateur spirituel, ni de ceci ou de cela. Elle confiait tous ses soucis dans le secret de la prière et s’en arrêtait là. Elle-même n’était pas parfaite et elle ne s’attendait pas à ce que qui que ce soit le soit mais surtout elle tenait à préserver la fragile carapace qui abritait son âme. Donner accès aux gens à votre intimité, c’est leur donner le pouvoir de vous briser. Beaucoup de chrétiens ont perdu la foi parce qu’ils avaient souvent pris les mauvaises personnes comme référence, comme modèle de vie.

Ses amies racontaient des tas de choses et pour s’en préserver ; Anna restait la plus réservée possible.

La petite sœur de Laetitia avait été déviergé par un prêtre. La première fois que Sonia avait mis pied en boîte, c’était avec un prêtre. La mère de la cousine de Fred est une bonne sœur ; l’un des prêtres qui donnent des enseignements aux couples a fini par disloquer un couple et se mettre en comcubinage avec la femme.  Un tas d’histoires qu’Anna entendait qui la confortait davantage dans sa position.

Anna retourna dans l’aile Nord du sanctuaire pour rejoindre sa couche. Visiblement, les autres étaient déjà de retour. Le calme était revenu. Preuve que le malfaiteur n’avait pas pu être repéré.

Anna se recoucha se promettant d’aller se recueillir dans un cœur à cœur avec son Dieu dans le sanctuaire demain après la messe. C’était sa seule chance de survie dans ce monde devenu trop fou ; trop flou….