ma belle-fille : chapitre 8

Write by Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

Edmond s’esclaffe et me répond :

- Il tient tellement à cette appellation que je ne serai point surpris.

- J’ai alors hâte de voir à quoi il ressemble.

C’est une belle soirée que nous sommes en train de passer dans le jardin de la belle demeure d’Edmond ; les lumières tamisées dans la pénombre rendent l’atmosphère encore plus attrayante. J’en profite pour faire connaissance avec les épouses des invités d’Edmond ; comme toutes femmes, elles étaient curieuses de tout savoir sur moi car elles n’avaient pas l’habitude de voir Edmond avec des femmes. Elles se chuchotent des choses aux oreilles.

- Tout le monde sait qu’Edmond se présente toujours seul aux réceptions ; me dit l’une d’elles.

- Depuis quand êtes-vous ensemble ? Me demande une autre ?

- Félicitations pour l’avoir dompter, rajoute une troisième.

Eh les femmes ! Elles aiment tellement les petits ragots et les commérages !

Je me contentais de leur sourire et de leur dire que nous aurons l’occasion de mieux les connaître et qu’alors, elles sauront tout.

Nous étions aux papotages entre femmes, quand l’une d’elles affirme :

- Voici Le Comte qui arrive, encore en compagnie d’une nouvelle femme.

- Il paraît qu’il va épouser celle-là, rajoute une autre.

Je me tourne pour regarder le fameux Comte ; je l’observe s’avancer avec sa compagne et au moment où j’arrive à distinguer leurs visages, je passe ma main sur le mien pour être certaine que je n’hallucine pas.

Je reste figée sur place, incapable de bouger. Il y a des choses qui vous clouent sur place, tellement cela vous dépasse.

Dès que le Comte fit son entrée, Edmond les accueille, les installe et tourne son regard du côté des femmes, pour me faire signe d’approcher. Je secoue la tête et m’avance vers l’intérieur du bâtiment le plus rapidement possible.

Edmond ayant remarqué ce malaise, me suit. Je me dirige vers ma chambre et m’assoit sur mon lit. Je mets en marche la climatisation car j’avais besoin d’air bien frais.

Edmond fit son entrée dans ma chambre sans même prendre la peine de taper à la porte.

- Esther, que t’arrive t-il ?

- Il s’agit de ton Comte et de sa compagne.

- Ok, mais où est le problème ?

- Tu ne connais pas Ghislain ?

- C’est le Comte, toi, tu le connais ?

- Ah oui ! Je me souviens, tu n’es venu dans la maison de mes parents qu’une seule fois et tu n’avais vu que ma mère ;

- Esther, dis-moi ce que tu sais.

- C’est Ghislain, mon frère aîné.

- Quoi ! Sans blague !

- Son nom de famille ne t’a alors rien dit ?

- Je t’avais bien dit que nous ne sommes pas très proches et que je n’ai pas son nom complet ; nous nous retrouvons juste aux réunions des hommes d’affaires.

- C’est Ghislain, mon frère. Je ne sais même pas s’il va me reconnaître.

- Mais Esther, c’est une bonne nouvelle, tu as retrouvé un membre de ta famille, un homme d’affaires prospère ; pourquoi es-tu dans cet état ?

- Oui c’est une bonne nouvelle mais la femme qui l’accompagne ne me plaît pas du tout. Tu m’as bien dit que le bruit courait qu’il tenait à sa nouvelle compagne.

- Tu la connais ?

- Oui,

- Qui est-ce ?

- c’est la mère de Mirabelle.

- Zut !

- Tu t’imagines ? Mon frère avec la belle-mère de mon fils ! Et quelle belle-mère ! Adepte des féticheurs dont la fille est en train de détruire la vie de notre fils.

- Je te comprends ; on va gérer cela ;

- Que proposes-tu ?

- Faut pas que cette dame te voit ; reste ici jusqu’à la fin de la soirée ; demain, je vais inviter ton frère et il viendra ici me voir ; nous lui raconterons tout en espérant que cette dame ne l’a pas aussi envoûté.

Je reste dans ma chambre jusqu’à la fin de la soirée. Le lendemain, Edmond invite mon frère pour parler affaires afin de s’assurer qu’il viendra seul. J’étais en même temps heureuse et inquiète : heureuse parce que je retrouve mon frère après bientôt trente-et une années et inquiète parce qu’il se peut qu’il soit déjà ensorcelée par cette femme.

A l’heure convenue, mon frère sonne. Edmond l’accueille, bavarde avec lui quelques minutes pour le conditionner avant de me faire appel, afin que cela ne soit un choc pour lui ; j’étais dans la seconde salle de séjour et je pouvais les entendre aisément.

- Edmond :Sois le bienvenu le Comte

- Ghislain :Merci Edmond, c’est la première fois que tu m’invites pour parler affaires.

- Edmond : Ce n’est pas pour parler affaires que je t’ai invité mais il me fallait m’assurer que tu viennes seul ;

- Ghislain : de quoi pourrait-on bien parler d’autres que les affaires ?

- Edmond :cette fois-ci, je vais t’appeler Ghislain.

- Ghislain : tu m’intrigues Edmond ;

- Edmond : C’est bien toi Ghislain KOLO ?

- Ghislain : vas-y, accouche.

- Edmond : voilà, j’ai une information importante pour toi ;

- Ghislain : je t’écoute.

- Edmond : connais-tu Esther KOLO ?

Ghislain se leva d’un bond et ôta ses lunettes.

- Ghislain : Esther ! Comment as-tu entendu parler d’elle ?

- Edmond : je sais que c’est ta sœur.

- Ghislain : C’est mon unique sœur ;que veux-tu me dire à propos d’elle ?

- Edmond : je sais que tu ne l’as pas vu depuis plus de trente ans.

A ces mots, la voix de Ghislain change et devient comme enrouée.

- Ghislain : en effet ; c’est une longue histoire ; mes parents l’ont chassé de la maison parce qu’elle était enceinte d’un homme que nous n’avons jamais connu ; elle avait dix-sept-ans ; je ne l’ai plus jamais revu de ma vie.

- Edmond : tu aimerais la revoir ?

- Ghislain : quelle question ! c’est mon vœu le plus cher.

- Edmond : très bien, elle est ici, dans cette maison ;

- Ghislain : quoi ! par quelle alchimie ?

- Edmond : un instant, je reviens avec elle.

Edmond vient me chercher. Dès que Ghislain me voit, les larmes ont commencé à couler de ses yeux. Comme les yeux savent parler quand il n’y a plus de mots !

Nous nous enlaçons tendrement sans vouloir nous lâcher ; pendant plusieurs minutes, nous maintenons l’étreinte, tellement, c’était incroyable. Finalement, c’est Edmond qui finit par nous séparer en me tirant des bras de Ghislain.

A suivre……………….

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