ma belle-fille : chapitre 9

Write by Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS

Edmond vient me chercher. Dès que Ghislain me voit, les larmes ont commencé à couler de ses yeux. Comme les yeux savent parler quand il n’y a plus de mots !

Nous nous enlaçons tendrement sans vouloir nous lâcher ; pendant plusieurs minutes, nous maintenons l’étreinte, tellement, c’était incroyable. Finalement, c’est Edmond qui finit par nous séparer en me tirant des bras de Ghislain.

- C’est bien toi, Esther, me dit mon frère.

- Oui, Ghislain, c’est bien moi.

Entre rires et larmes, Ghislain et moi voulons tout savoir et rattraper le temps perdu.

- Edmond : je suis vraiment heureux pour vous ;

- Ghislain : je suis au summum de la joie ; maintenant raconte-moi tout Esther, comment tu as su qu’Edmond me connait ? Que deviens-tu ? Je veux vraiment tout savoir.

- Moi : sois tranquille, tu sauras tout, mais avant, donne-moi des nouvelles des parents et de notre frère Octave.

- Ghislain : Octave se porte bien, il est marié et a quatre enfants ; il vit en Europe. Papa est très vieux et vit avec Octave. Environ trois ans après ton départ, il t’a cherché partout. Mais tu étais introuvable. Chaque jour, il regrette amèrement de t’avoir chassé de la maison, de s’être laissé emporté par cette colère qui a provoqué ton renvoi. Il était vraiment déçu et n’a pas pu se contrôler ; depuis cet évènement, il est le premier à nous enseigner la patience et le self-control, c’est-à-dire la maîtrise de soi dans les situations désastreuses. Il est devenu très pieux et dit qu’il a demandé à Dieu de ne pas mourir sans te revoir. Et il y croit fermement. C’est pourquoi tu dois lui pardonner ; tu sais qu’il nous arrive tous d’agir dans la précipitation, sans avoir vraiment réfléchi aux conséquences de nos actes.

- C’est une bonne nouvelle de le savoir en vie et de savoir qu’il regrette cet acte car j’ai beaucoup souffert. Qu’en est-il de maman ?

- Ghislain : ton départ lui a causé un grand chagrin ; elle espérait que tu fasses un tour à la maison en l’absence de papa. Finalement, à cause de cette histoire, ils se sont séparés depuis des années. Pratiquement quatre ans après ton départ. Elle en veut terriblement à papa et ce jusqu’à aujourd’hui ; nous avons tout fait pour les réconcilier sans succès.

- Moi: Où est -elle ?

- Ghislain: Chez moi. Très vieille aussi. Elle est persuadée que tu es morte sinon tu aurais cherché à la revoir.

- Moi : Je suis revenue cinq ans plus tard mais vous aviez déménagé et la plupart des voisins qui pouvaient me renseigner sur votre lieu d’habitation avaient aussi quitté.

- Ghislain : En tout cas, ce sont les parents qui seront aux anges d’apprendre que tu vis et bien forme.

- Moi : l’important pour moi est qu’ils soient en vie ; j’ai hâte de revoir maman ; mais toi, il paraît que tu es veuf.

- Ghislain : oui, mais j’ai deux enfants.

- Qu’est-il arrivé à ta femme ?

- Décédée du cancer, il y a quinze ans.

- Oh ! Que c’est triste !

- En effet, mais ne parlons pas de choses tristes. Je suis si content de t’avoir revu.

- Moi de même, mon frère, tu ne peux pas imaginer le degré de ma joie.

Je me sens tellement heureuse ! En si peu de temps, Dieu m’a comblé ; c’est à croire que Dieu permet parfois les évènements tristes pour nous donner de la joie.

Après ce moment d’échanges de nouvelles, Edmond et moi expliquons à Ghislain comment je l’avais vu à la soirée de la veille et pourquoi je n’ai pas voulu me montrer. J’en profite pour lui parler de maman Mirabelle et de la situation que traverse mon fils avec sa fille.

Ghislain dit le Comte a été très surpris par ces révélations. Le doute se lisait sur son visage. Cela se voyait qu’il avait une toute autre idée de maman Mirabelle. Voyant son incrédulité, Edmond se lève, va chercher les photos de Mirabelle et sa mère, en train de se rendre chez un marabout dans un village lointain et les montre à Ghislain qui s’exclame.

- Ghislain : Quoi ! Ce n’est pas possible. Est-ce maman Mirabelle ou son sosie ?

- Moi : Ne vois-tu pas sa fille à ses côtés ?

- Ghislain : Je l’ai toujours pris pour un ange ; tellement gentille, douce, affectueuse !

- Moi : C’est de la pure comédie, mon frère ; telle mère, telle fille.

- Ghislain : Il faut que je réfléchisse posément à une solution sans me précipiter ; en attendant, je resterai vigilante avec elle à commencer par ne plus manger ce qu’elle me cuisine. Dieu seul sait tout ce que j’ai avalé jusqu’ici.

- Edmond : C’est cela, fais très attention. Tu chemines avec une louve déguisée dans la peau d’un agneau.

- Moi : Au fait, Edmond, je m’étonne de ce que tu ne l’avais pas reconnu ce soir-là alors que tu avais sa photo.

- Edmond : Tu sais bien que pour aller chez le féticheur, elle s’habillait en vêtement traditionnel et gardait ses cheveux en broussailles ; mais ce soir-là ; elle était bien pimpante.

- Ghislain : Je devais même me rendre ce soir à un diner chez ton fils pour fêter la grossesse de Mirabelle ;

- Moi : Quoi ! Mirabelle est enceinte !

- Ghislain : A ce que sa mère m’a dit, oui.

- Moi : Elle trompe Rudy sans arrêt ; vas-y voir si c’est vraiment son enfant.

- Ghislain : En tout cas, maintenant que je suis informé, je vais réfléchir à une solution ; c’est sûrement pour t’aider que Dieu m’a mis sur ton chemin actuellement ; mais comment as-tu connu Edmond ?

- Moi : Ah mon frère ! C’est lui le père de Rudy ;

- Ghislain : Quoi ! Mais Edmond pourquoi as-tu abandonné ma sœur ?

- Edmond : Non, je ne l’ai pas abandonné ;

- Ghislain : C’est vrai, je m’en souviens, maman nous avait raconté un jour que tu étais revenu, expliquant que ta mère était décédée. Depuis combien de temps vous êtes-vous retrouvés ?

- Moi : Quelques mois, Ghislain ; si je te raconte comment, tu sauras que Dieu est grand et décide tout en son temps.

- Ghislain : Raconte moi tout, Esther ;

Je raconte à mon frère ma rencontre fortuite avec Edmond en étant à la recherche d’un appartement.

Une fois Ghislain parti, je peux dire que je viens de passer un bon moment. J’ai hâte de revoir ma mère, mon père et Octave. Nous avons convenu que Ghislain conditionne maman avant qu’elle ne me voit sinon elle pourrait faire une crise de joie. Je ne peux donc que maîtriser mon impatience en attendant que la nouvelle lui soit portée.

Octave et papa aussi seront informés par téléphone.

Je n’arrive pas à croire qu’à nouveau, j’ai des traces de ma famille et que j’ai retrouvé Edmond. C’est comme un rêve. Si c’est ainsi, alors la situation avec Rudy est une question de temps car je crois fermement que ce sera aussi réglé.

Tous ces évènements me permettent d’oublier un peu Rudy et Mirabelle.

Deux jours plus tard, me voici, me préparant pour aller rendre visite à ma mère. Elle est séparée de mon père à cause de moi. Pour avoir eu Rudy, je comprends ce qu’elle pouvait ressentir.

Edmond me conduit chez mon frère dans une somptueuse résidence. Quand je vois l’homme riche que Ghislain est devenu, je me dis que tout est possible dans cette vie, pourvu qu’on ait de la volonté et que Dieu approuve et bénisse.

Nous pénétrons dans la maison et mon cœur fait un bond dans ma poitrine. J’ai désiré ce moment longtemps et je n’arrive toujours pas à croire que mon rêve se réalise. Dommage que mon fils n’est pas disposé à jouir de ce nouveau bonheur avec moi.

Ma mère et mon frère nous attendaient. Je l’aperçois de loin, assise sur la terrasse. Comme elle a vieilli et maigri! C’est normal, elle a bientôt quatre-vingt ans ! Je l’approche et constate qu’elle n’a plus rien de la jeune dame fraîche et potelée que j’ai quittée, il y a trente et une années. Oh la vieillesse ! Elle ne rate pas l’être humain et ternit sa beauté ; mais quand bien même c’est ainsi, la vieillesse est une bénédiction car il n’est pas donné à tout le monde de vivre longtemps.

Dès que ma mère me voit, elle fit l’effort de se lever. Elle approche son regard du mien pour être sûre que c’est bien moi, puisque j’ai pris de l’âge. Juste après ce petit examen, elle s’agrippe à moi et me serre très fort au point de m’étouffer. Comme vous pouvez l’imaginer, un nouveau torrent de larmes coule de part et d’autre.

- L’espoir de te revoir un jour m’a donné la force de vivre ; maintenant, je peux mourir en paix, me dit-elle ; et je pourrai avoir la force de pardonner à ton père.

Je reste avec elle trois bonnes heures ; mais au moment de partir, elle fond en larmes et me demande de rester. Elle ne veut plus se séparer de moi. Elle a peur que je disparaisse à nouveau. Elle ne veut plus perdre le bonheur longtemps attendu. Ce jour-là, j’ai dû passer la nuit dans la maison de mon frère, couchée sur le même lit que ma mère. Par moments, elle se réveillait pour me tâter afin d’être certaine que je suis encore là ; c’était touchant et émouvant. Le lendemain, elle insiste pour que je déménage chez mon frère. Elle ne veut plus vivre sans moi ;

- Ma fille, laisse-moi passer le peu de jours qui me reste avec toi ; ne pars pas une nouvelle fois.

Comment qualifier des instants pareils si ce n’est la grâce ? Eh oui ! Les miracles continuent d’exister. Même si Rudy me donne des soucis, je suis heureuse de retrouver ma mère après tant d’années d’absence. Personne ne sait comment le miracle de Dieu va se produire, mais lui, il le sait : je continuerai de prier pour Rudy.

Une fois chez Edmond, je discute avec lui de la proposition de ma mère d’habiter chez mon frère.

A suivre…….

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