Makele

Write by Boboobg



.... Claudine Ernestine Mabinda....

Dès qu'ils ont évoqué le nom de ce monstre, j'ai cru m'évanouir tellement cela m'a renvoyé des années en arrière. Dans une période de ma vie où je ne croyais plus revoir même si au fond de moi, je savais qu'un jour cela finirai par ressortir. On ne peut pas cacher la vérité éternellement, car même en prenant les escaliers, elle fini toujours par arriver au point nommé. 

Cette fille a vécu la même chose que moi peut être même pire car à la différence, j'ai laissé moi même le loup entrer dans la bergerie. Alors qu'elle n'était qu'un bébé, même si cela ne m'étonne guerre qu'il s'en soit pris à un enfant de cet âge. 

Je pleure avec elle car je partage sa douleur. En 28 ans, je n'ai jamais pu oublier ce que cet homme m'a fait, non ce monstre car un homme ne peut agir de la sorte en son âme et conscience. Cela est resté ancré dans mon esprit comme une marque au fer rouge sur ma peau. 

Moi(la mort dans l'âme) : allez jeune fille, il faut sécher tes larmes maintenant. Tu as raison, vous aviez raison. Il s'est passé plus que ce que je n'ai pu dire aux policiers ou à mes parents ce jour là. 

Gloire reste silencieux et dans ses yeux, je peux lire toute la colère qu'il ressent. Mais que peut il bien pouvoir faire ? Le passé ne changera jamais. 

Moi : ce jeune homme dehors, comment s'appelle t'il ? 

Hope : Bruce, il s'appelle.... 

Moi (la coupant) : Bruce Makele n'es pas ? 

Hope (surprise) : oui...mais comment le savez vous ? 

Moi (sourire triste) : c'est ainsi que j'ai appelé mon bébé. 

Le silence règne dans mon bureau comme si un ange y passait. Oui c'est comme ça que j'ai appelé mon bébé. Mon petit garçon. 

Moi : amenez moi à lui les enfants ! 

Je me suis détaché de la jeune femme pour suivre Gloire qui toujours silencieux semble ne plus être avec nous. Il doit être encore choqué par les révélations de cette fille, ils semblent tellement amoureux l'un de l'autre;c'est tellement beau. 

Les jeunes m'emmènent au parking du palais de justice, devant la voiture que Gloire déverrouille à distancece. Les vitres fumées ne me permettent pas de voir ce qui se trouve à l'intérieur .

Mais comme on ne peut pas me reprocher deux fois d'avoir fait ce que j' ai fait, je contourne la voiture, entre sur le côté du conducteur avant de fermer la portière et de me mettre face à  l'homme assis de l'autre côté, le visage baissé. 

Moi (émue) : c'est toi ? (il lève la tête et des larmes incontrôlables coulent de mes yeux) oui c'est bien toi. Mon petit garçon. 

Il n'est pas comme ce que je m'imaginais. Il ne lui ressemble pas et cela me réconforte dans l'idée qu'il est sans doute différent. Il me ressemble, il a mes yeux, mon nez et mes faussetes. Il es grand comme lui mais à les mains de mon père. 

Ces mains que j'essaie de toucher mais il les enlèves brusquement de ma vue. Comme si rien qu'en le touchant je l'aurai blessé. 

Bruce : pourquoi ? 

Moi : pourquoi je t'ai abondonné ? C'est ça que tu veux savoir ? 

Bruce (yeux larmoyant) : pourquoi avoir été aussi cruel ? Pourquoi m'avoir porter neuf mois si c'était pour m'oublier ? Pour me jeter ? Pourquoi ? 

Moi (essuyant mes larmes) : j'étais une enfant très rebelle à l'epoque. J'ai perdue ma mère très jeune, j'avais trois ans quand elle est morte d'une pneumonie. En grandissant, j'ai développé des conflits avec celle qui etait devenue la femme de mon père pourtant elle ne cherchait qu'à être mon amie. (le regard ailleurs) Je me sentais incomprise et pour attirer encore et toujours l'attention sur moi, je faisais tout en mal. Tout ce que mon père ne voulait pas que je fasses, je le faisais. Et le fait qu'il s'enerve, qu'il se fâche me faisait encore plus me rebeller. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Ray, il devait avoir dix sept ans à l'époque. J'en avait treize et à treize ans, on rêve toute d'avoir un petit copain plus âgée, plus beau et surtout plus compréhensif que les garçons de notre âge. Il m'encourageait à faire ce que je voulais, il m'aidait même à piéger ma belle mère, mon père ect... En très peu de temps, il est devenu le centre de mon univers. (sourire forcé) C'était lui qui me disait quoi faire, comment le faire et à qui le faire. Puis est arrivé ce jour, jour où lui voulait le faire et moi je ne me sentais pas prete. 

Bruce : je ne veux pas savoir ! 

Moi : il m'a enfermé dans sa chambre pendant des jours et des nuits me violant comme bon lui semblait. Mes parents ont tout de suite pensé à une fugue de ma part et ce n'est que deux semaines plus tard que son gardien m'a trouvé accompagné par la police. 

Bruce : je suis issue d'un viol ! C'est pour cela que vous m'avez abondonné ? 

Moi : je n'ai pas voulu que le médecin me touche. J'avais honte de moi car pour moi c'était de ma faute. J'ai alors menti à tous le monde, il ne m'avait pas touché, il avait juste essayé. J'ai tellement cru à mon propre mensonge que c'était devenue la vérité même pour moi. Mais les mois passaient et au fur et à mesure, je ressentais quelque chose en moi. Quelque chose de vivant. 

Bruce :.... 

Moi : mon ventre plat à commencer à grossir et j'ai su qu'il y avait quelque chose. Il avait mis quelque chose dans mon ventre. Je me suis renfermé sur moi, à mettre de gros vêtements, à m'enfermer dans ma chambre et m'éloigner de tous le monde. Pendant des mois j'ai pu cacher ma grossesse. J'avais peur que l'on te découvre (versant une larme) que l'on sache que tu existais dans mon ventre et que l'on m'oblige à t'en sortir. J'avais peur que tu lui ressemble, que tu sois comme lui un monstre. Alors j'ai gardé le secret car si tu restais dans mon ventre, tu étais en sécurité et tu ne ressemblais à personne. 

Bruce:....

Moi : un jour ma belle mère m'a surprise sous la douche ! Ça a été un choc pour elle. À l'hôpital ils ont dit que j'étais à quelques semaines du terme. Je lui ai supplié de ne rien dire en lui promettant que je te donnerai. 

Bruce :.... 

Moi : trois semaines après ça, tu es né dans ma chambre. Tu étais tellement beau, tellement petit que je ne voulais plus me séparer de toi. Je ne voulais plus te laisser mais il le fallait. 

Bruce :.... 

Moi : j'avais 13 ans, je venais d'avoir un enfant dans le plus grand secret..... Trois jours après t'avoir allaité, je t'ai enveloppé dans ma couverture préféré et j'ai écrit une lettre que j'ai mis dans ta couche sans que personne ne sache avant de te confier à ma belle mère. Elle m'a dit des heures plutard t'avoir laissé devant une église, elle a attendu de voir que tu étais en sécurité avec les prêtres avant de s'en aller. J'ai pleuré pendant des mois puis j'ai continué à vivre avec cette douleur dans le cœur. 

Bruce : je n'ai jamais pris connaissance d'une lettre ! 

Moi : j'avais écrit qu'ils devaient la bruler après lecture . Sans doute qu'ils l'ont fait ! 

Bruce :vous n'avez jamais essayé de me retrouver, vous avez refait votre vie comme si de rien était. Vous avez une famille, des enfants et moi dans tout ça?Je me résume à être l'erreur de votre vie?l'enfant caché qui ne devait pas naître? Qui ne méritait pas de naître?

Moi(en larme) : je ne t'ai jamais cherché oui parceque je savais qu'un jour je te trouverai. Dans la lettre, je disais aux personnes de ne donner mon bébé qu'a une famille qui l'aimerai vraiment, une famille que lui même aurai choisi. Je leur disais de l'appeler Bruce comme mon grand père et Makele comme le nom qu'utilisait son géniteur. Parceque je voulais qu'un jour, en entendant Bruce Makele, que je sache qu'il sagissait là de mon petit garçon. 

Bruce : tu m'as donné son nom ? 

Moi : oui. Pour que je puisse te reconnaître si un jour je te voyais. Mais j'ai eu tord, tu me ressemble plus qu'à lui et le fait même que tu sois là juste pour aider cette jeune femme prouve que tu as un cœur pure. Tu es un homme remarquable mon petit garçon et je suis fière de ce que tu es devenu. 

Bruce : c'est tout ce que je voulais savoir, vous pouvez vous en aller. 

Moi(en larmes) : je t'aime mon bébé, je t'ai toujours aimé. Mon mari et tes sœurs savent que quelque part j'ai un fils car je ne leur ai pas caché ton existance. Je n'aurai pas pu te donner l'éducation et l'amour dont tu avais besoin pour ton épanouissement. J'aurai sans doute transféré la haine que je ressentais pour lui sur toi et ça aurait été une tragédie. Alors je ne regrette pas de t'avoir confier car l'homme que tu es, est mille fois mieux que ce que j'espérai. 

Bruce :....

Moi : maintenant que tu sais tout, j'espère que tu trouvera la force de me pardonner. Et quand ça sera fait, tu saura où me trouver. 

Je suis sortie de la voiture en pleurant mais heureuse car je viens de refermer une porte de mon passée. Une porte que j'ai laissé trop longtemps ouverte. 


.... Hope Divine Ngakosso-Onda..... 

Gloire ne dit pas un mot depuis le départ de madame Claudine, les traits de son visage sont crispés signes qu'il n'a pas encore digéré les révélations que j'ai eu à faire tout à l'heure.

Bruce quand à lui est totalement ailleurs comme si, il n'était plus avec nous. 

Quand on le dépose chez lui, j'ai peur qu'il fasse quelque chose de mal et me refuse à le laisser tout seul mais le regard glacial que me lance Gloire me fait ravaler mes paroles. 

Bruce nous dit au revoir et s'en va entrant dans sa villa. Je me sens tellement mal pour lui, surtout quand je me rends compte que ce doit être tellement dure de découvrir que tu es le fruit d'un monstre pareil . 

Gloire prend ensuite la route de son appartement. 

Moi : tu m'en veux ? 

Gloire :.... 

Moi : tu n'as pas le droit de m'en vouloir. Tu ne peux pas m'en vouloir de ne t'avoir rien dit. Tu ne peux pas me faire la tête. 

Gloire :.... 

Moi (reniflant) : ne me fait pas la tête s'il te plaît ! 

Brusquement il entre dans une ruelle et se gare avant de me tirer avec force contre lui et de me serrer tellement fort que j'ai l' impression d'étouffer. 

Gloire(dangereux) : s'il n'était pas déjà mort, je l'aurai tué de mes mains. Maintenant je vais l'effacer, même l'au delà et le repos éternel il n'en aura pas droit. 

Moi : je veux seulement qu'il nous laisse tranquille. 

Gloire : il va vous laisser tranquille, (déterminé) dès demain on en aura fini avec lui. 

Je pose ma tête contre son torse et ferme les yeux en me répétant sans cesse cette phrase pleine d'espoir et de détermination qu'il vient de me dire. Dès demain, on en aura fini avec lui. 


.... Elsa Santos.... 

Je viens d'avoir Elodie au téléphone, ma petite sœur semble rayonner de bonheur. Elle m'a même fait visiter à travers Skype sa nouvelle maison. Elle m'a aussi dit devoir prendre une année sabbatique pour s'occuper de son mari car dit elle, ils ont besoin de s'habituer à leur nouvel vie de couple marié. Ce sont ses mots, je n'ai rien inventé. 

Isabelle essaie de nous contacter depuis un moment mais aucune ne souhaite avoir à discuter avec elle. Quand tu as tellement d'ego que tu en fait ta priorité le faisant passer avant tes enfants, tu ne mérites pas d'en avoir tout simplement. Je sais que ça lui fait mal mais Elodie a trop de caractère pour le reconnaître. Et moi j'y suis habitué, immunisé même d'avoir une mère incapable : normal je l'ai subit toute ma vie. 

Je viens de finir ma prière du soir quand j'entends sonner à ma porte. Il est presque vingt trois heures, je ne vois pas qui viendrait me visiter à cette heure. De plus, il s'agit d'une cité sécurisée, sans doute un voisin qui aurait besoin de sucre. 

Je met une tunique par dessus mon pyjama et me dirige prudemant dans le salon en tenant mon téléphone. Comme ça au moins je contacte direct la police au cas où ce serait un voleur ou autre. 

J'hésite à ouvrir quand le téléphone dans ma main vibre me faisant sursauté. 

Message de Bruce :<<ouvre moi je t'en supplie >>

Mon cœur se met à battre tellement fort que je ne sais plus quoi penser. Depuis qu'il m'avait fait son speech sur sa fraternité envers moi , je m'étais éloigner pour ne plus souffrir même si ça n'avait servi à rien. Il avait par la suite essayé de s'excuser mais bon, je ne me voyais plus être amie avec lui quand je meurs d'envie d'être plus que ça. 

Si je voulais passer à autre chose, je me devais au moins d'être loin de l'objet de mes insomnies. 

Message de Bruce : <<j'ai besoin de toi>>

L'hésitation et le doute ont laissé place à m'inquietude absolue . Il a besoin de moi. 

J'ai déverrouillé la porte en vitesse  pour decouvrir un Bruce assi à même le sol devant ma porte, le dos contre les grilles sécuritaires de l'immeuble. Il semble fatigué et sent fort l'alcool. 

Moi (énervé) : mais tu as bu ou je rêves ? 

Bruce (ailleurs) : j'ai retrouvé ma mère Elsa, c'est fou comme elle te ressemble (rire amère) c'est sûr que toi aussi tu aurais été de son goût à ce monstre . Ils les aiment claires ! Mais plutôt jeune ! 

Moi (interpellé) : de quoi tu parles ? (tentant de le relever) Makele qu'est ce qui t'es arrivé ? 

Bruce (me regardant avec de la haine dans les yeux) : ne m'appelle plus jamais ainsi ! Plus jamais ! 

Moi (le traînant dans l'appartement) : s'il te plaît, explique moi ce qui t'arrive. Tu me fais peur à débarquer comme ça et complément soûl. 

Bruce (prenant ma tête entre ses mains) : Dis moi que tu m'aimes Elsa, dis le moi encore ! 

Moi (totalement perdue) : qu'est ce qui se passe ? 

Bruce : j'ai envie que quelqu'un, au moins une personne me dise que je suis désiré ! Que mon existance n'est pas vaine car je compte pour elle ! Tu comprends ? (explosant en sanglot) je l'ai retrouvé Elsa ! Elle n'avait que 13 ans et ce monstre de Makele l'a violé ! Tout comme il a violé toutes les autres avant de les tuer ! 

Moi (prise de peur) : de quoi tu me parles ? Calme toi Bruce, tu dis n'importe quoi ! (le tirant vers la chambre) viens,tu as besoin d'une douche ! 

Bruce : je suis née d'un monstre, d'un sociopathe pédophile qui continu de sevir même après sa mort ! 

Il continu à déblatérer ses inepties pendant que je le déshabille en entier et le place sous la douche. Entre ses sanglots, il me raconte une histoire bizzare emplie de revenants, de violeur et j'en passe. Une histoire dont je ne retiens que le fait qu'il ai retrouvé sa vraie mère et que c'est cette rencontre qui l'ai mis dans cet état. 

Je finis par le mettre au lit comme un enfant et quand je m'apprête à le laisser dormir dans mon lit pour aller dans l'ancienne chambre de Elodie, il me retient fermement m'obligeant à me coucher prêt de lui. 

Bruce : demain j'irai à la mairie faire une demande pour enlever ce nom de mon acte de naissance. Je ne supporterai plus qu'on m'appelle ainsi ! 

Moi : calme toi, demain tu me racontera tout ça. Tu as besoin de te reposer. 

Bruce : merci.... Merci d'être là pour moi. 

Moi (embrassant son front) : je te désire dans ce monde et dans tous les autres. Je sais que tu ne m'aimes pas comme je le voudrais mais moi, je t'aime assez pour nous deux. Alors calme toi et reprend tes esprits, il y'a toujours moi qui te désire dans ce monde. 

Il a souri avant de poser sa tête sur mon ventre et de fermer les yeux. Je l'ai contemplé pendant un moment avant de m'endormir à mon tour. 


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