Menaces
Write by leilaji
Alexander
Je
suis dans mon bureau et je dois rentrer pour commencer à préparer mon voyage.
Je suis dans un état indescriptible à l’idée de rentrer chez moi. Denis est là
avec moi. Il est un peu sur les nerfs à l’idée de mon départ. C’est Elle qui
l’a informé tellement elle était en colère concernant ma demande de démission.
Elle lui a demandé de venir me raisonner.
Mais
j’ai un peu de mal à me concentrer sur ce qu’il me dit. La seule chose à
laquelle je pense en ce moment c’est à Leila qui a sprinté pour me rattraper !
Je
revois la scène en boucle dans ma tête. Leila l’orgueilleuse, courir après moi
? C’est juste magique comme sensation. J’adore.
Et
j’adore encore plus le fait qu’elle a gardé la bague de fiançailles à son doigt
sans s’en rendre compte.
C’est
ce détail qui m’a fait tout pardonner.
— Tu lui as demandé de
démissionner. Tu comptes sur le sentiment de culpabilité pour lui faire faire
n’importe quoi !
— Est-ce que tu sais qu’il y a
des femmes encore plus belles et sensuelles que Leila ?
Denis
ne voyant pas du tout où je veux en venir lève les yeux au ciel en signe d’exaspération.
— Et alors ?
— Pour moi c’est la plus belle
même si j’ai conscience que d’autres diront le contraire. Mais ce qui me plait
encore plus chez elle, c’est l’éternel défi qu’elle représente pour une
personnalité aussi forte que la mienne. Je sais que j’ai l’air très doux quand
je suis avec elle, mais elle seul sait combien de fois je peux être vindicatif
parfois. Leila ne reste jamais K.O. très longtemps. Elle se relève toujours.
Elle ne fera pas bêtement ce que je lui ai dit de faire. Elle ne fait jamais ce
qu’on lui dit de faire de toute manière, elle n’en fait qu’à sa tête. Elle
trouvera une solution pour faire les choses intelligemment. C’est ce que
j’attends d’elle, pas qu’elle démissionne bêtement. Par contre, je veux savoir
si elle va faire les choses dans mon dos ou si pour une fois elle va estimer
que je compte aussi et m’en parler d’abord.
C’est
là le piège.
Denis
me regarde et rigole.
— Depuis quand tu es devenu
machiavélique ?
— Je ne sais pas. J’ai
l’impression qu’au stade où j’en suis maintenant et après ce qui s’est passé,
je ne suis plus du tout rassuré quant à notre avenir en commun. Elle l’a remis
en cause tellement de fois déjà que… Je ne sais pas. J’ai besoin de preuves. Je
veux qu’elle me certifie qu’elle est toujours dans le bateau avec moi. Cette
fille me rend dingue, j’en ai tout à fait conscience et à toi je peux le dire
sans honte, mais je crois que moi je suis très loin de lui faire le même effet.
— Leila est plus fragile que toi.
C’est une battante c’est vrai mais émotionnellement, elle est fragile.
Attention à ne pas la briser.
Je
regarde Denis et il hausse un sourcil interrogateur. J’ai comme un malaise.
Depuis quand la connait-il autant que moi ? Lui qui voulait s’en débarrasser,
la défend maintenant envers et contre tous.
— Calme-toi
Monsieur-je-me-mets-en-rogne-au-quart-de-tour. Je vois à quoi tu penses…
Arrête-toi immédiatement.
Putain
je commence à dérailler complètement si je soupçonne Denis de vouloir me la
prendre.
****Le
lendemain****
Je
ne sais même pas pourquoi j’ai accepté ce truc complètement délirant ! Elle m’a
emmenée me faire coiffer chez Béatrice. J’ai pas vraiment besoin d’être coiffé
mais bon, ce n’est pas vraiment pour ça qu’on est là parait-il mais plutôt pour
ouvrir « un conseil des sages ».
Bien
entendu, le salon de Béatrice n’est jamais vide. Il y a plein de clientes et
même Nadine est là pour faire un essai maquillage à une future mariée.
Je
sens que ça va être ma fête si elle raconte ma dernière « péripétie ». Seigneur
qu’elle ne le fasse pas, sinon Béatrice vu comment la fille là est chaude, elle
risque même de me raser la tête.
— Hum, toi là ça fait longtemps
hein ! Tu vas payer double tarif pour ce manque de respect.
Belle
entrée en matière. Je rigole pendant qu’elle m’installe sur une chaise qui
pivote et pose une serviette toute propre et parfumée sur mes épaules. Elle
s’assoit à mes côté et nous regarde pendant que je lui fais signe de ne surtout
pas parler de … de ce qu’elle sait.
— Pardon maman, j’aime trop ta
montre là hein, tu l’as acheté ici ?
— C’est un million hein. Tu peux
?
— Ma petite, mon salon là ce
n’est pas pour les enfants hein. Tu sais combien m’a couté le matériel, ça
revient des states… Quand tu me vois tu crois que je suis une go moutouki
(fille de peu de valeur).
J’éclate
de rire. Cette fille part au quart de tour et j’adore ça parce que je ne la
connais pas bien mais elle sait mettre les clientes à l’aise.
La
cliente qui est à côté de nous et qui écoutait notre conversation intervient.
— Mtchrrrrrrr. N’importe quoi, un
million ? Une montre ? Ca vient se la péter ici et vendre du rêve aux autres.
D’un
seul et même geste, on se tourne toutes les trois pour la regarder.
— Pardon ?
— Vous avez très bien entendu ce
que j’ai dit.
Voici
un truc dont j’ai horreur. Quand j’ai mes problèmes à résoudre, qu’une amie
commence à me détendre et qu’on vient me casser ma joie alors que moi tout ce
que je fais dans ma vie, c’est travailler mon pognon et ne déranger personne.
Je
tapote sur les mains de Béatrice pour qu’elle me lâche les cheveux et me tourne
vers la cliente en faisant pivoter ma chaise.
— Oui cette montre vaut un million,
le problème est où ?
— C’est comme ça que vous bernez
les autres. Allez vivre les réalités des vraies femmes.
— Chez Béatrice, se faire placer
un tissage est à 35 000 francs. Dans les quartiers populaires, on peut te le
faire pour 3000 francs. Mais ici, la différence c’est que tu paies le cadre
dans lequel on te reçoit, l’accueil, l’investissement réalisé, tous ce qui
différencie ce salon des autres et surtout le talent de la propriétaire. Est-ce
que tu dis que c’est n’importe quoi payer ce prix là pour un tissage ! Je gagne
très bien ma vie et quand je dis très bien, c’est très bien. Regarde-moi. Je n’ai aucun bijou sur le
corps, rien d’excessif, je n’ai pas d’enfants, pas de famille, donc aucune
charge. Je bosse de 07 heures à 18 heures non stop tous les jours ouvrables et
parfois je termine certains dossiers les samedis quand toi tu te prélasses sur
ton lit. C’est ma réalité à moi. Et c’est la réalité de beaucoup d’autres
femmes ici crois moi. Et si tu ne l’as pas encore remarqué, c’est qu’elles
savent être discrètes et qu’elles travaillent trop dur pour avoir le temps de
se la péter et de se montrer comme tu le dis.
J’ai le droit de me faire plaisir de temps à autre pour sortir la tête
de l’eau parce que quand je replonge, c’est pour travailler et encore
travailler. Moi je ne connais pas ta vie et je ne la juge pas. Donc toi qui ne
connais pas la mienne, ne vient pas la juger ! Je sors de loin, de très loin.
Et j’affiche le ton avec cette montre parce que quand un client commence à me
prendre pour une moins que rien malgré mes compétences et me parle mal, je
jette un coup d’œil mécontent à ma montre et il suit mon regard et voit la
fameuse montre. Il se dit : ahhhh, si elle peut s’offrir ça c’est que ceci,
c’est que cela, et il change de ton avec moi. C’est comme ça dans le monde du
business, il faut montrer ta force de frappe. Et je montre ma force de frappe
avec cette montre. C’est comme ça que vous êtes ! Quand c’est l’Américaine qui
porte une montre de ce prix, vous dites que c’est bien mais quand c’est une de
vos sœurs qui a réussi qui la porte, vous vous demandez pour qui elle se prend.
Donc je reprends, si ma montre vaut 1 000 000, ça te fait quoi ?
La
cliente ne me répond pas et tourne la tête. J’ai tellement à lui dire sur moi,
sur les galères que j’ai traversées avec ma mère pour seul secours ! Au lycée,
à l’université, combien de livres j’ai du recopier page après page discrètement
parce que je n’avais pas de quoi les acheter. Combien de fois quand les autres
achetaient des sandwichs avec des jus de fruit moi je les regardais simplement
manger. Je connaissais presque tous les
taximen de taxibus de mon quartier parce que je ne prenais jamais de course.
Trop cher pour mon porte monnaie où il n’y avait que des pièces jamais des
billets ! Combien de fois j’ai galéré au Cédoc pour faire ma carte de séjour
alors que mon père est gabonais. Mais parce que cet imbécile ne m’a pas
reconnue, pour l’administration de ce pays, je ne le suis pas. Je n’ai eu
aucune bourse de l’Etat pendant mes études, réservé aux gabonais. Je reviens de
loin et je suis fière de mon parcours. Et j’en profite parce que j’en ai
l’occasion, je le mérite amplement. Mais je préfère laisser les choses ainsi,
ce n’est ni le moment ni l’endroit.
Hum,
et puis, vaut mieux ça que de laisser Elle s’en mêler parce que cette fille
fang (une des ethnies du Gabon) là, elle porte toujours un collant noir sous
ses vêtement pour être parée à toute éventualité de bagarre.
— Ah maman, ton indien là t’a
beaucoup changé hein ! intervient Béatrice C’est toi qui parle maintenant
beaucoup comme ça.
Elle
rigole à son tour, et lui fait un bref topo. Le dilemme qui se pose à moi. Tout
abandonner et partir avec Xander ou rester.
— Tu n’as plus rien à prouver au
boulot t’es un as, pars
— Su tu ne pars pas, tu passeras
toute ta vie à te demander « et si j’y étais allée, que se serait-il passé ? »,
la vie c’est prendre des risques !
— Je pars avec toi guééé si tu
veux jouer aux filles mboutoukou tant pis pour toi! Je vais peut-être trouver
mon indien là bas aussi.
Encore
une fois, on nous écoute. Ah les salons de coiffure. Les conseils fusent de
partout sans que j’aie à les demander. Celles qui sont plus âgées que moi
m’appellent « ma petite sœur » et les autres me parlent sans manière comme si
on était amie.
— Moi je ne suis pas d’accord
pour qu’elle démissionne. Il se prend pour qui pour vouloir tout te faire
abandonner ?
— Demande un congé sabbatique, on
ne laisse pas tomber un boulot comme ça vous aussi ! Si elle y va et que ça ne
marche pas elle fait comment ? Dans la vie mariage et travail sont compatibles.
A la rigueur qu’il lui propose quelque chose en Inde pour qu’elle utilise ses
compétences.
— Ahhhh démissionne et fais une
folie pour une fois dans ta vie sois non conventionnelle ! Vis ta vie de femme
et profite de l’amour de ton homme.
— C’est vrai ma chérie prend une
année sabbatique.
— Affaire de démissionner là !!!!
La pauvre fille a bossé comme une malade pour finir femme au foyer ?
— Tu l’aimes et il t’aime. Tu
pourras avoir un autre boulot là-bas ! A moins que tu veuilles finir vieille
fille avec plein de chats et un gros compte en banque dont tu profiteras toute
seule. Suis ton cœur, tu n’auras pas le poids des regrets.
— Si tu as recours au congé
sabbatique c’est vrai qu’il peut croire que tu ne l’aimes pas mais les hommes
aujourd’hui c’est blanc, demain c’est noir. Assure tes arrières. D’autant plus
que sa famille est ruinée, on peut lui imposer des choses terribles.
Je
me prête au jeu en souriant. Il ne serait pas très content que je parle de nous
comme ça mais bon c’est tellement drôle de se livrer comme ça à leur jugement
clément. Moi qui ai toujours tout gardé pour moi, ça me fait du bien, je dois
l’avouer.
— Les filles vous aimez être
romantiques ! Je suis sûre que la moitié d’entre vous ne tiendrait pas
avec lui un mois. Le quotidien avec Alexander n’est pas toujours facile. Déjà,
c’est un bel homme…
Elle
(me coupant la parole): Ah pardon Leila, bel homme c’est ce qu’on veut toutes
mais pour lui, l’expression « bel homme » c’est peu. Il est carrément
kinda-mabé comme disent les jeunes.
Toutes
éclatent de rire.
— Ca c’est bien vrai !
— Tchouo, quand est-ce que tu
l’as vu pour pouvoir le dire ?
— Le jour où il s’est fait
renverser, on le guettait déjà.
— Justement. Avec un beau black, tu te méfies seulement de
tes sœurs black comme toi. Mais un blanc ! Vous êtes au restau tranquille, les
clientes blanches lui glissent leur numéro. Au boulot, les stagiaires indiennes
lui font les yeux doux, dans votre immeuble, la voisine black célibataire du
dessous vient demander du sucre, une fois par semaine. Et lui ne supporte pas
les scènes de jalousie. Heureusement que je ne lui en fais pas non plus. Mais
parfois, tu finis par te demander ce que tu as de spécial pour qu’il ait pu te
choisir entre toutes.
On
bavarde encore un peu, je leur parle de ses colères que tout le monde craint et
moi aussi parfois. Je leur dis comment il se calme quand je le regarde et que
je le touche, que je lui parle tout doucement. Mais pour le sexe, je garde ça
pour moi. Hum cette partie du film est trop hot avec lui ! Elles me parlent
aussi de leur quotidien avec leur mec. Celles qui forment des couples mixtes me
donnent quelques conseils supplémentaires.
Puis,
Béatrice met une dernière couche de brillantine sur mes cheveux et enlève la
serviette de mes épaules. Elle les a parfaitement lissés. Ils sont magnifiques.
Mais je lui demande de me les attacher avec un petit élastique. Elle a horreur
de me voir faire ça. Et je la taquine :
— Mes cheveux tombant en vagues
sexy sur mes épaules, c’est seulement pour Alexander, ce n’est pas pour vous !
En
partant, je paye pour ma coiffure et celle de la cliente qui m’a parlé de la
montre. Hum ce n’est pas par gentillesse. C’est pour l’énerver encore un peu.
Béatrice et Nadine nous font la bise et on s’en va. Elle et moi nous séparons
sur le parking. Il est temps que j’aille m’occuper de Xander.
****A
l’appartement****
Quand
je rentre, je trouve Neina assise dans le salon face à Xander. Elle est
élégante dans son sari rose pale et ses cheveux ramenés en arrière avec deux
tresses sur le côté. Ca m’énerve !
Ma
tension artérielle monte en flèche. Qu’est-ce que c’est que ça ? Mais je garde
mon calme. Xander à horreur des scènes de jalousie et c’est moi-même qui viens
d’en parler il y a encore peu de temps. A ma vue, il se lève et prend les deux
tasses de thé posées sur la table et disparait à la cuisine avec. Son attitude
est égale à lui-même.
Neina
se lève et vient vers moi qui suis restée près de la porte d’entrée assez
estomaquée par la vue de ces deux là, ensemble.
Elle
murmure de manière à n’être entendu que de moi. Son air de sainte-ni-touche a
complètement disparu !
— Tu penses avoir gagné ? Mais tu
fais une très lourde erreur. Pour le moment sa mère t’es reconnaissante parce
que tu lui rends son fils c’est tout. Mais une fois chez elle, elle n’acceptera
jamais que tu l’épouses. Jamais ! Il avait raison d’avoir peur de t’y emmener
parce qu’il sait comment sont les traditions indiennes. Et toi idiote, tu le
convaincs de se jeter dans la gueule du loup avec toi. Je te remercie, je te
remercie pour ce geste insensé de ta part. Ici encore tu avais des chances de
le garder mais en Inde. (Elle rigole). Parce qu’une fois qu’on mettra les pieds
à Mumbai. TU SERAS SUR MON TERRITOIRE ! Je te ferai regretter de t’être lancé
dans cette aventure. Sa famille me mange dans la main. La pression familiale
sera telle, qu’il rentrera dans les rangs comme tous les bons fils indiens le font
depuis des générations. Tu crois qu’il est à toi ? Non mais tu rêves. Vous les
africaines, vous n’avez aucune dignité de femme. Vous courez après nos hommes,
couchez avec eux. Vous n’avez aucune dignité de femme. Mais une fois qu’ils
rentrent en Inde, la seule chose à laquelle on les a éduqués à penser,
c'est-à-dire aux bras aimants d’une indienne, au regard doux d’une indienne, à
l’amour inconditionnel d’une indienne, cette chose ressurgit en eux. Et à ce
moment là, tous ce que les batardes comme toi lui ont offerts ne lui dira plus
rien. Il ne rêvera qu’à une chose qu’il n’aura jamais connu avec toi.
Elle
s’approche et me souffle à l’oreille :
— La virginité d’une épouse
indienne.
Quand
Alexander réapparait dans notre champ de vision, elle s’éloigne promptement de
moi et lui sourit :
— Merci pour ton accueil
chaleureux et ta compréhension.
Puis
elle me regarde et sourit de toutes ses dents pendant que son regard me
fusille. Non mais quelle hypocrite !
— Merci Mademoiselle. Je vais
vous laisser.
— De rien mademoiselle.
Xander
retourne alors à la cuisine. Je me précipite dehors. Elle est déjà dans
l’ascenseur.
ELLE
EST FOLLE CETTE FILLE !
J’appuie
sur le bouton rapidement avant que les portes de l’ascenseur ne se ferment
complètement. Les portes qui étaient à mi chemin, s’ouvrent en grand. Je les
bloque avec mon pied et entre à moitié dans l’ascenseur.
— Ma petite Neina. J’ai déjà
traversé trop d’épreuves pour être effrayée par ce que tu viens de me dire. Et
maintenant que tu es venue me narguer je suis encore plus décidée. Et je vais
te révéler une petite chose. Quand je m’engage dans une bataille, ce n’est pas
avec l’objectif de me battre parce que je ne suis plus à ce niveau. JE ME
DEMANDE JUSTE A QUEL POINT JE VAIS ECRASER CELLE QUI VEUT M’AFFRONTER.
Mes
mains se posent sur mes hanches et mon attitude devient agressive.
— Ce qu’il ressent pour moi. Tu
ne pourras jamais, au grand jamais ôter ça de ton cœur. On ira toutes à Mumbai.
Et ce que sa famille finira par te dire. C’est : « abandonne ma fille, la noire
là l’a complètement ensorcelé ».
Elle
me lance un regard plein de mépris devant tant d’assurance et s’accroche à son
sac à main. Quoi ? Elle croit que je vais le lui voler. Si elle c’est son père
qui le lui a acheté moi, je me les achète moi-même. Je n’ai pas besoin de le
lui voler.
— Aujourd’hui tu as parlé à la
togolaise bien élevée. Mais je n’offre pas deux fois cette chance aux filles
dans ton genre. Essaie encore de revenir m’insulter chez moi et je vais te
montrer à quel point je suis batarde.
Puis
je sors de l’ascenseur et retourne à l’appartement sans plus jeter un regard en
arrière.
— T’étais où ? Ca va ?
— Ca va bébé. Il faut qu’on
discute du voyage.
Je
vais montrer à cette Neina là qu’affaire de bandite se règle en bandite comme
aime si bien le dire Elle.
A suivre