Mumbai

Write by leilaji

Alexander

 

A la voir me sourire aussi candidement, je devine aisément qu’elle a dit deux petits mots à Neina et qu’elle est fière d’elle. Ca m’amuse qu’elle pense pouvoir me cacher quelque chose.

 

Neina. Que dire d’elle ? Elle est passée à l’appartement sous prétexte de m’offrir des petits biscuits artisanaux qu’elle avait apporté pour moi mais qu’elle n’avait encore jamais eu le temps de m’offrir. C’est une très belle femme, ses manières et son maintien sont parfaits. Elle s’exprime sans le lourd accent indien habituel, ce qui prouve qu’elle a dû faire ses études dans les meilleures écoles étrangères de Mumbai ou même ailleurs. Je l’ai longtemps observée l’air de rien. Je ne lis que la convoitise dans son regard. J’ai l’impression d’être le dernier jouet à la mode convoité par une petite fille qui a l’habitude d’obtenir tout ce qu’elle désire. C’est une impression très désagréable. Je lui ai demandé son âge. 21 ans. Elle est plus jeune que moi de seize ans ! Franchement, j’aurai été plus jeune et n’aurai pas connu Leila, peut-être me serai-je laissé tenté par ce mariage dicté par les dernières volontés de mon père. Mais à mon âge, un homme sait avec quel type de femmes il souhaite finir ses vieux jours. Et en l’occurrence, ce n’est surement pas avec Neina.

 

Il y a longtemps que j’ai arrêté de me poser des questions sur mes sentiments pour elle Leila. Je l’aime. Je suis tout à fait conscient de nos différences raciales, culturelles etc. Les choses seraient beaucoup plus simples pour moi si j’acceptais Neina dans ma vie. Après tout, elle est indienne comme moi, on est de la même caste, ce qui facilite encore plus les choses. Mais je n’ai jamais opté pour la facilité.

 

LEILA EST MON PERPETUEL DEFI. ET J’AIME RELEVER LES DEFIS.

 

Par conséquent, je la garde pour moi.

 

Chacun d’entre nous sort ses affaires des différents placards et les range dans les valises ouvertes sur le lit. En même temps que nous rangeons nos affaires, elle me parle.

 

   J’ai quelque chose à te dire Alexander.

   Je t’écoute, dis-je un peu sèchement.

   Pour la démission, je … Je n’ai pas fait exactement ce que tu voulais…

   Quoi ?

   Laisse-moi t’expliquer d’abord ! S’il te plait, laisse-moi t’expliquer.

 

Je prends un air profondément ennuyé. Elle arrête de ranger et s’assoit sur le lit pour me faire face.

 

   Je sais que c’est en prévision du cas où on serait obligé de rester en Inde pour que tu puisses t’occuper des affaires familiales que tu m’as demandé de démissionner mais, il se peut aussi qu’en deux mois comme prévu, tout soit réglé. On pourra dès lors rentrer et j’aurai perdu tout ce pour quoi j’ai aussi durement travaillé. J’essaie juste d’avoir l’esprit pratique je t’assure. Ecoute mon raisonnement. C’est demain que je dois signer l’acte d’augmentation de capital qui me permet d’acquérir des actions de the FIRM et devenir ainsi associée junior. Je quitte le statut d’employée pour celui d’actionnaire-salariée et c’est un grand pas. Laisse-moi signer l’acte demain et faire jouer la clause qui me permet de ne pas occuper directement mes fonctions si un fait personnel, extérieur à la société m’en empêche. Personne n’a encore fait jouer cette clause mais je pense que je pourrai valablement l’utiliser. Ca me laissera un délai de trois à douze mois. Après ce délai, si je ne peux toujours pas occuper ce poste, je serai obligée de vendre mes actions à un autre associé. Tu sais que je fais un speech de bienvenu à toutes les stagiaires qui tentent leur chance chez nous. Je leur dis : bossez vous y arriverez. Il n’y a pas de plafond de verre qui empêche les femmes d’occuper les postes de dirigeants dans les grosses sociétés. Et j’y suis arrivée. Elles sont venues me voir pour me féliciter pour ma nomination. Je suis la seule noire à avoir réussi. Et elles ont dit qu’elles aussi comptaient un jour y arriver. Ca m’a fait plaisir. Je veux que mon exemple reste. Si je démissionne comme tu le souhaites, elles se diront juste : « encore une qui a échoué au dernier moment » et …

 

Elle a agi au mieux. je continue tout simplement à ranger mes affaires.

 

   Ok. C’est bien.

   Et je pense aussi que… Pardon, t’as dit quoi ? T’es pas fâché ?

   C’est une sage décision.

 

La surprise se lit sur son visage, elle n’en croit pas ses oreilles. Elle n’ajoute plus rien et reprend son rangement. Les choses suivent leur cours jusqu’à ce qu’elle tombe sur les livres de maternité que j’ai rangé dans un coin du placard à l’extrême droite sous des tonnes de cartons de chaussures. Elle se fige et ses mains se mettent à trembler. Je me rapproche d’elle et lui prends le livre des mains. Sur la couverture, on voit une femme noire souriante, le ventre arrondi par neuf mois de grossesse. Elle doit surement être en train de se dire qu’elle ne connaitra jamais les sensations découlant de cet état.

 

   Tu sais, je savais que tu ferais le meilleur choix pour cette histoire de démission, je lui dis doucement histoire de changer de sujet.

   Moi, je pensais que tu serais fâché. Je marche sur des œufs en ce moment avec toi.

 

Elle  replace le livre où elle l’avait pris.

 

    Je sais. Je crois qu’il faut qu’on parte sur de nouvelles bases.

   Oui t’as raison.

   Alors là, c’était la leçon numéro 1.

   Non mais n’importe quoi ! Leçon numéro un ! Et tu m’as enseigné quoi là ?

   Que j’ai toujours un coup d’avance sur toi. J’avais prévu que tu ne démissionnerais pas. Mais je voulais juste savoir si tu m’en parlerais.

   Oh !

 

Elle me sourit. Elle est heureuse que les choses se remettent en place naturellement entre nous.

 

Moi, j’en ai fini avec mes valises tandis qu’elle trie encore ses affaires. J’en profite pour vérifier les documents administratifs, passeports, billets, visa… tout est là. Madame l’ambassadrice nous a bien aidés. Elle a octroyé le visa à Leila en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Ce visa lui accorde deux mois sur le sol indien. Après il faudra soit obtenir une dérogation soit, rentrer au Gabon pour obtenir un autre visa et repartir.

J’ai un bref aperçu de ce qui nous attend là-bas en Inde et je crois sincèrement que si Leila et moi survivons à ma famille, on survivra à tout dans notre vie.

 

Quelques temps après avoir tout bouclé dans la chambre. A la cuisine…

 

Leila rince sa tasse de café dans l’évier de la cuisine et je me suis rapproché d’elle tout doucement. Elle porte un genre de boxer rose avec des strass sur les poches et un petit débardeur en mailles relâchées qui, mis ensemble me mettent dans tous mes états. Il faut dire que Leila a des hanches et des fesses de rêves. Ni trop discrètes, ni trop prononcées, juste à la bonne taille. Elle a noué ses longs cheveux en une longue natte toute simple.

 

Je suis juste derrière elle et il n’y a plus qu’un tout petit espace entre nos deux corps. Je détache lentement sa natte et plonge mes mains dans sa chevelure. Habituellement, elle sait ce qui va suivre quand je me mets à détacher ses cheveux. Instinctivement, elle recule un peu de sorte que maintenant nous nous touchons. A cet instant précis, c’est comme si de légères ondes électriques traversent la pièce. Je pose un baiser dans son cou et l’entends doucement gémir quand ma main passe sous son débardeur. Je n’ai pas besoin de toucher ses seins pour savoir que les pointes en sont dressées appelant ainsi des caresses prononcées pour les soulager, des baisers tendres pour les taquiner, des morsures divines pour encore mieux les sensibiliser. C’est la partie de son corps la plus réceptive à mes caresses. Je pose un autre baiser aérien sur son épaule dénudée. Elle frisonne. Je la sens remuer tout … doucement les fesses contre mon sexe tendu par le désir. Ce geste me fait perdre un instant pied et je la retourne pour la faire grimper sur le plan de travail en marbre de la cuisine. Je caresse ses cuisses fuselées puis pétrit le haut de ses fesses et nos regards se cherchent. Elle passe une main caressante à son tour sur mon visage puis dans mes cheveux et se mordille la lèvre inférieure. Hum. Ca y est ! Leila est enflammée. Elle m’embrasse à pleine bouche et me mordille la lèvre tandis que ses deux mains passent sur mes épaules, mes bras puis déboutonnent maladroitement les boutons de ma chemise qui tombe à mes pieds. Elle regarde mon torse avec gourmandise. Et moi, malgré mon désir d’aller plus loin, je ne bouge plus, je la laisse me regarder, me savourer des yeux. Je suis entre ses jambes qu’elle plie autour de mes reins pour me ramener encore plus intimement à elle. D’un doigt, elle trace des sillons sensuels sur mon torse puis porte ce doigt à sa bouche en me murmurant le mot caramel. Elle me dit souvent que c’est ma saveur. Enfin, sa main descend vers mes abdominaux avant de plonger un peu plus bas. Je la laisse faire et ferme les yeux. Puis je colle mon front au sien et l’embrasse doucement, tendrement. J’ai complètement ralenti le rythme alors qu’elle gémit pour me faire comprendre qu’elle a envie de moi. Maintenant. Qu’elle est prête à me recevoir.

 

Je dépose un baiser sur son front, son nez et sa bouche. Puis je m’écarte d’elle à sa grande surprise.

 

   Bon, je vais me coucher, je suis fatigué, la journée a été longue.

 

Je le dis d’un ton sans réplique et le message passe vite fait. Je suis sortie de la cuisine sans plus attendre. Je crois même que pendant un court instant, de la colère passe dans ses yeux. Leila, habituée à obtenir de moi tout ce qu’elle souhaite va devoir patienter un peu…

 

Leçon numéro 2, Leila. Je sais bien que je suis dingue de ton corps, cette fine liane qui s’enroule parfaitement sur le mien. Je sais bien que mon corps aime te protéger, t’enlacer. Il ne m’appartient plus quand tu es dans les parages. Il cherche le contact.

 

Mais toi aussi tu es dingue du mien. Il faut maintenant que tu le saches !

 

*

**

 

****Le jour du départ, à l’aéroport international de Libreville****.

 

****Leila***

 

Nous sommes dans la partie VIP de l’aéroport juste à côté du free-shop et les choses ne se passent pas exactement comme prévues. Leela la mère de Alexander s’était déchargée sur Neina de l’achat des billets retour et cette dernière a pris des billets classe affaire pour tout le monde sauf … moi. Ca m’amuse et ne fait que me confirmer que j’ai vraiment affaire à une gamine. Mais Alexander est d’un tout autre avis. Il me regarde et semble en colère.

 

   Mais enfin Leila, t’as un billet en classe économique et tu t’en es pas rendue compte ?

   Devdas, je n’ai vraiment pas prêté attention à la classe je t’assure. En plus ce n’est pas grave voyons, l’important c’est de partir.

 

Au même moment, une hôtesse passe par là. Il l’interpelle et lui explique pour le billet. Elle lui répond qu’elle ne peut rien faire et qu’il est trop tard pour le changer. Il demande alors s’il n’y a pas une dernière place à acheter. Elle répond par la négative. Il commence à s’impatienter et les gens nous regardent.

 

    Trouvez une solution bon sang !

    Mais monsieur Khan, il n’y en a pas.

 

Je m’approche de lui et le prend par le bras. Ce n’est qu’une affaire de siège ! Classe affaire ou classe économique, je vais toujours descendre dans le même aéroport que toi. Je sais qu’il est ultra stressé et si je ne l’arrête pas tout de suite, il va nous faire un scandale. Je sais aussi que le stress est communicatif. Je dois donc garder la tête froide pour deux. Hors de question qu’on perde tous les deux les pédales devant l’autre pimbêche.

 

    Devdas, ce n’est pas grave. Viens il faut que je te parle.

 

Il me suit et on se met un peu de côté pour discuter tranquillement.

 

    Tu sais, le statut d’expatrié, directeur d’une grosse entreprise qui obtient ce qu’il veut rien qu’en le demandant, tu ne l’auras plus là-bas. Le Gabon vous chouchoute beaucoup, vous vivez mieux que la population locale. Il faut que tu apprennes à mettre de l’eau dans ton vin.

   Je n’aime pas trop quand tu m’appelles Devdas.

   Je sais bébé.

   Le vol est long Leila, il y a des escales et j’aurais vraiment aimé qu’on puisse discuter un peu de la vie de là-bas. Ca va être compliqué à gérer, tu n’as pas idée. Je veux te préparer à certaines réalités dont on n’a pas eu le temps de parler et ça me contrarie beaucoup de ne pas pouvoir passer le voyage avec toi.

   Ok je comprends.

 

Il passe une main dans mes cheveux. Ce geste m’électrise complètement maintenant. Depuis la dernière fois dans la cuisine où il m’a mise dans tous mes états pour s’éloigner juste après, on ne s’est plus touché. Trop de choses de dernière minute à faire. Et je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mon corps réagit au moindre de ces gestes. Comme si j’étais en manque de lui.

  

****Dans l’avion.****

 

On a fait escale à Paris et je suis bien contente que le passager qui occupe le siège à côté du mien soit descendu. Franchement ce n’est pas pour paraitre mégère mais il sentait très bizarre. Un mélange de sueur datant d’une semaine et d’urine associé à un parfum pas terrible. J’ai eu la nausée tout au long du début du vol.

Je ferme les yeux. Il vaut mieux que je m’endorme malgré le brouhaha ambiant. Comme ça si on m’envoie un autre putois, je ne le saurai même pas.

Cette Neina, un jour je lui ferai ravaler ses paroles de merde avec une bonne gifle et elle saura à qui elle s’attaque. Je me demande ce qu’ils font là-bas en classe affaire. Ils doivent surement siroter des flutes de champagne accompagnés de petits canapés gastronomiques, en famille.

 

Ca m’énerve !

 

J’oscille entre conscience et sommeil quand je sens une main se poser sur la mienne. D’instinct je la retire mais la personne insiste. Je commence à être stressée à l’idée de ce qui m’attend dans ce pays inconnu et je n’ai pas très envie de dérailler avec un passager qui va partager le reste du vol avec moi. Mais il est gonflé d’insister ainsi ! J’enlève le petit masque noir que les hôtesses nous ont distribué pour bien le regarder quand je vais lui faire savoir le fond de ma pensée quand je croise un regard vert pétillant.

 

    Salut toi !

 

Et comme sa mère n’est pas là, il m’embrasse. Des lèvres aussi douces. Je fonds.

Ah Neina, je t’imagine rouge de haine dans ta classe affaire, seule avec Leela ronflant à tes côtés.

 

Il a échangé sa place contre celle du nouveau passager POUR ETRE AVEC MOI. Et toc ! Sans forcer !

 

*

**

 

A l’aéroport on a eu droit à un accueil émouvant pour Alexander que tout le monde a voulu embrasser. Le prénom Devdas prononcé avec respect était dans toutes les bouches. Sa mère n’a pas résisté longtemps à l’émotion et s’est mise à essuyer ses larmes avec son sari. Les femmes du groupe se sont regroupées autour d’elle pour la calmer, la consoler. J’ai eu du mal à retenir mes larmes. Elle s’est mise à parler en hindi et j’avais l’impression qu’elle était en train de dire qu’elle ne pensait pas qu’un jour son fils foulerait à nouveau le sol indien. L’absence du père de Alexander n’en était que plus frappante après de tels mots ! Je me suis simplement mise dans un coin pour ne pas attirer l’attention, pour les laisser savourer leurs retrouvailles. Neina aussi a été saluée chaleureusement par la famille surtout par les quelques hommes qui étaient présents. Puis le chauffeur envoyé par son père est venu la chercher. Avant de s’en aller, elle m’a sourit histoire de dire «  on y est là ».

 

Moi je ne suis pas pressée. Je prends tout mon temps. Je mettrai en place une stratégie après avoir étudié tout le monde. Pour le moment, je reste discrète. Enfin, si Alexander me le permet.

 

Malheureusement, il me fait signe d’approcher et dit quelques mots. Je le sens extrêmement tendu. Ses traits sont tirés par la fatigue du voyage et je ne dois pas ressembler à grand-chose non plus. Je capte le mot « Leila » et je ne comprends rien à tous le reste. De toute manière, je n’ai pas besoin de comprendre. Je n’ai qu’à lire sur les visages pour savoir ce qu’ils pensent de ma présence. L’atmosphère s’est rapidement rafraichie et les sourires se sont évanouis. Sa mère a parlé et le groupe s’est mis en branle dans un silence assez pénible quand on sait qu’on en est la cause.

 

*

**

 

On a traverse Mumbai dans une élégante Rolls Royce. Je ne savais même pas que les gens conduisaient encore ce genre de voiture. Je n’ai pas pu voir grand-chose parce que les vitres étaient fumées. Par contre la ville est très animée. Les bruits de klaxon de voitures, de motos résonnent partout. Mumbai c’est tout de même la capitale économique de l’Inde, ça n’a rien de comparable à Libreville ça c’est clair. J’aurai largement le temps de visiter et de m’imprégner des lieux plus tard.

 

Mais quand il faut descendre de la voiture pour entrer chez les Khan, je sens mes jambes me lâcher sous l’effet de la surprise et mon cœur battre violemment.

Mais, mais … ce n’est pas une maison ça, c’est un château ! Le style de la maison est assez ancien. Elle est peinte entièrement en blanc avec une luxuriante verdure aux alentours. C’est majestueux. Je regarde Alexander, les yeux pleins de questions et lui ne me répond rien. Il est toujours aussi tendu. Peut-être réalise –t-il maintenant pleinement que son père n’est plus et qu’il ne viendra pas l’accueillir à l’entrée de la maison.

 

En entrant, on a trouvé les domestiques complètement paniqués. Je ne m’attendais pas à ça, je dois dire. Ils se sont tous mis à parler en hindi. C’était la bousculade et la folie en même temps. J’ai cru que c’était la première fois qu’ils voyaient une noire et qu’ils avaient peur de moi. Mais non ! Pas du tout, ça aurait été trop simple ça.

C’est Alexander qui m’explique ce qui se passe, à voix basse, les traits crispés par l’anxiété, qu’en apprenant ma venue, le patriarche de la maison c'est-à-dire l’oncle de Alexander, petit frère de son père, déjà assez âgé, malade et fragile du cœur a fait une attaque et qu’on l’a évacué dans l’hôpital le plus proche.

A suivre 

Un petit commentaire 

 

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