Mes résolutions
Write by Farida IB
Nahia…
Je suis toujours statique et sans voix au milieu du salon, les yeux rivés vers un point du couloir. Je suis lost (perdue) je ne sais quoi penser de cette histoire. Normalement, je devrais être soulagée parce qu’au fond, c’est ce que je voulais. Juste que là, je suis confuse. Son regard mélancolique toute à l'heure m'a vraiment touché. En fait, je viens de me rendre compte qu’il voulait réellement qu'on aboutisse à quelque chose cette fois. Je dois avouer que je savais qu’on en arriverait là et j'aurais dû être honnête avec lui dès le départ. Me remettre avec Manaar, je l’ai dit, c'était comme une expérience pour moi. Cela devrait me permettre de voir clair dans ma tête. Là, c’est encore un peu le flou, mais au moins je sais ce que je veux de ce que je ne veux plus et ce que je ne peux plus jamais supporter. C’est pourquoi cette pause tombe à pic, je vais pouvoir me reposer de la relation et réaliser si je suis réellement passée à autre chose.
Drinnng Drinngg.
Je quitte le salon pour mon bureau, c’est là-bas que le téléphone sonne. J’étais en train de travailler sur un dossier quand Khalil a commencé à éternuer à répétition en voulant faire le ménage donc je me suis proposée de lui donner un coup de main. Pourtant ça fait un moment que j’ai engagé une dame de ménage qui s’en charge pour lui donc je n'ai pas vraiment compris sa motivation. Encore que pour finir, c’est moi qui ai tout fait et c’est pour que Manaar vienne me faire le bruit comme si on lui avait même dit que je l’ai fait de ma propre volonté ! Maintenant que j’y pense, il m’énerve même tchiiipp ! Qu'il aille loin tsssrrrr.
Je m’assois sur la chaise derrière le bureau avant de décrocher. C’est Murielle qui m’appelle, je sais déjà de quoi il s’agit.
Moi : allô
Murielle (d’entrée de jeu) : qu’est-ce que tu as fait à ton chéri ?
Moi : il t'a dit quoi ?
Murielle : c’est ta version que je veux écouter.
Moi briefant : il est venu me faire le bruit ici parce qu’il m’a vu sortir de l’appart de Khalil.
Murielle : ton collègue ?
Moi : oui, on faisait juste du nettoyage.
Murielle : tu fais maintenant le ménage chez lui ?
Moi : tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, il avait besoin d’un coup de main.
Murielle : ah, mais toi-même il faut voir hein, imagine que l’une de ses collègues vienne faire le ménage chez lui. Que penserais-tu de ça ?
Moi : je ne vois pas en quoi ça pose un problème s’il a lui-même sollicité son aide.
Murielle : Nahia tu es sérieuse ?
Moi : quoi ? Je sais que ça peut prêter à confusion, mais je vais quand même lui demander des explications avant de tirer toute conclusion. Lui il s’est simplement emporté jusqu’à initié une pause entre nous.
Murielle : vous avez rompu ?
Moi : non, il me donne du temps pour réfléchir à ce que je veux.
Murielle : hmm vous et vos choses, vous n’avez même pas fait trois mois dans votre balade cette fois. Par contre tu n’as pas l’air si affecté que ça, d’habitude, tu m’accueilles avec une fanfare de pleurs.
Moi soupirant : si ça ne tenait qu’à moi, on aurait définitivement rompu. Sauf que je ne veux pas prendre de décision hâtive donc sa pause tombe bien en quelque sorte.
Murielle (avec un ton suspicieux) : tu fais le ménage chez le beau ténébreux et tu envoies mon frère baladé, Nahia de toi à moi qu’est-ce qui se passe ?
Moi : rhoo Muri ça n’a rien à voir. Je veux juste être seule afin de savoir quelle orientation donner à ma vie.
Murielle : donc il se peut que tu mettes (articulant) définitivement fin à ton histoire avec Manaar.
Moi : il se peut oui.
Murielle sceptique : je dois voir ça pour le croire, toi Nahia et ton affaire de Manaar ici. Nous avons tout dit Dieu lui-même est descendu pour te parler, tu as dit qu’on monte, on descend, c’est lui et c’est alors que l’autre cruche t’a libéré le gars que tu vas partir ?
Moi : il aurait même dû la garder, moi, je voulais seulement essayer pour voir.
Murielle : en tout cas, je suis prête à te donner deux cent mille si tu y arrives.
Moi riant : donc on se voit sous peu pour que tu me remettes mes deux cent mille.
Murielle : tu es même décidée inh. Avec tout ça, tu me dis que tu ne calcules pas le beau ténébreux.
Moi : Murielle, je te répète que ça n’a rien à voir avec Khalil.
Voix de Khalil : qu’est-ce que Khalil a encore fait ?
Je relève ma tête pour le regarder avancer vers moi en bas de jogging le torse nu. J’ouvre seulement la bouche.
Moi : euh Muri, je te rappelle.
Je raccroche sans entendre sa réponse et pose le téléphone sur la table tout en louchant sur le beau spectacle devant moi. Non mais votre type ci a un problème ? Qui lui a dit qu’on expose les choses comme ça en plein air ? Seigneur !! Je veux dire Oh Allah !! Euh… Et puis bref.
Moi : c’est comment tu te balades nu comme ça dans l’immeuble ?
Khalil haussant l’épaule : il fait chaud.
Moi : oui, c’est vrai (me saisissant de la commande) j’allume la clim. (ce que je fais) Mais tu viens de quitter chez toi.
Khalil : il faisait chaud là-bas aussi.
Moi : hmm.
Il vient se placer devant moi, tourne sur lui une tierce de seconde avant de s’adosser contre le mur. Ensuite, il se passe sensuellement une main dans les cheveux en relevant le menton. Fin, ce n’est pas un geste ultra-sensuel en tant que tel, mais c’est sexy et affriolant. D'autant plus qu’en ce moment, il a des cheveux longs qui lui donne des airs de Thor.
Khalil (me sortant de ma rêverie) : Aynia, est-ce que tu m’écoutes ?
Moi : Euh non, tu disais ?
Il me lance un regard appuyé que je détourne en lui désignant la chaise à côté de lui. Il remue la tête pour décliner.
Khalil : je demandais ce qui s'est passé pour que ton faux boy (je grimace) s'en aille aussi rapidement. Le temps pour moi de faire descendre les tas d'ordures et de remonter, il était déjà dans les escaliers avec une mine pas très accueillante.
Moi : on s’est pris la tête.
Khalil arquant le sourcil : que s’est-il passé ?
Moi : franchement, c’est la dernière chose dont j’ai envie de parler en ce moment.
Khalil plissant les yeux : ok, comme tu veux.
Moi : top, tu as fini ?
Khalil : oui, j’ai fait le reste. Merci pour ton précieux coup de main.
Moi : ce fut un plaisir.
Flottement.
Khalil reprenant : il y a une chose que je ne comprends pas, pourquoi tu t’obstines à poursuivre une relation dans laquelle tu ne te sens plus.
Lol, je savais qu’il n’allait pas lâcher l’affaire aussi facilement.
Moi : on vient justement de faire un break.
Il relève la tête avant de plonger son regard dans le mien.
Khalil : break ou rupture ?
Moi : break, il nous faut du temps pour réfléchir au devenir de notre couple.
Il acquiesce un sourire en retournant la chaise puis s’asseoit dessus en posant le menton sur le haut du dossier.
Khalil : j’espère que tu en profiteras pour réfléchir à ce que tu veux et surtout à ce que tu penses le mieux pour toi et pourquoi pas t’ouvrir à d’autres relations ?
Moi hochant la tête : c’est ce que je compte faire.
Khalil : et si je peux me permettre, tu devrais songer à la dernière option. C’est clair que tu mérites mieux que lui, il ne sait même pas te donner les vraies sensations.
Moi le fixant amusée : en quoi ?
Khalil : je ne t’entends jamais crier quand il est là, je présume que vous faites l’amour ? (oui de la tête) Enfin, tu sais, les gémissements et les cris qui montrent que tu prends ton pied.
Moi mdr : ça s’appelle être sophistiqué, on n’a pas besoin d’alerter toute la terre comme ta Madeleine et toi.
Khalil : Mélissa et ce n’est pas ma Mélissa. Pour revenir à notre sujet faire l’amour, c’est tout un art, c’est vrai. Cependant, on a le contrôle sur l’art pas sur les sensations. Quand c’est bon ce n’est pas toi qui réagis, c’est le goût en toi qui explose et s'exprime vocalement. C’est le principe de quand ça excite, ça dérange du vrai dérangement.
Là, c’est trop pour moi, j’éclate de rire.
Moi (secouant la tête en riant) : franchement à te voir on n’imagine pas que ce genre de discours puisse sortir de ta bouche. Tu fais trop monsieur sérieux avec ton regard dur et ta mine grise tout le temps.
Khalil : il y a pleins de choses sur moi qui pourront t’épater.
Moi : mouais, je le sais, au-delà de l’apparence tu es sympathique, drôle, altruiste et parfois attentionné avec un sens aigu de la famille et des responsabilités.
Khalil ouvrant les yeux : et l’apparence, c’est quoi ?
Moi : au prime abord, tu dégages une autorité naturelle qui m’énerve particulièrement parce que quand tu prends ton visage de monsieur rigide, on obéit et puis c’est tout.
Khalil rigolant : il faut ça pour te mettre au pas. Très souvent, tu me donnes justes l’envie de te donner la fessée.
Moi : lol je veux bien voir ça (me levant) et si on faisait un tour à la cuisine ? Je commence à avoir un creux.
Khalil (se levant à son tour) : moi aussi et je veux manger du mansaf, exactement comme celui que tu m’as fait l’autre fois.
Moi me retournant : non, on va manger un met d’ici. Depuis que tu es là, je m’arrange pour préparer les plats de chez-toi, moi, j’ai envie de manger un bon plat d'akoumè avec la sauce gombo.
Khalil plissant le front : ako quoi ?
Je m’arrête et me tourne vers lui en riant.
Moi : la pâte à base de farine de maïs.
Khalil : ce que tu manges souvent chez tes parents ?
Moi : wep.
On arrive à la cuisine, il s’assoit sur la paillasse pendant que je sonde les armoires en haut.
Moi : bon, coupons la poire en deux, je fais du riz avec une sauce pour gigot d’agneau ça te va ?
Khalil : oui ça peut aller.
Moi me tournant vers lui : cool (fixant sa poitrine) tu peux aller te couvrir s’il te plaît ?
Khalil sourire en coin : ça te dérange de me voir à poil ?
Moi faisant genre : moi non, mais ça peut porter à confusion qu’on vienne te trouver à moitié nu chez moi.
Khalil : lol Aynia arrête de faire ton intéressante, je vois les regards que tu me coules depuis que je suis là.
Je me racle la gorge.
Moi biaisant : va t’habiller s’il te plaît.
Il s’en va un rire narquois scotché aux lèvres.
À proprement parler,depuis ma discussion avec mamie et avec lui-même, je commence à le voir d’un autre œil. Fin, j’ai arrêté de faire ma mauvaise foi (rire) et je me suis admise que le type me plaît. Bon, ce n’est une nouvelle pour personne qu'il est sexy comme tout en plus de dégager un charisme qui ne laisserait même pas un aveugle indifférent. Mais pour le moment, je ne veux pas me mélanger la tête, d'un côté il y a sa Madeleine (elle ressemble à une madeleine) et de l'autre il y a tout ce que ça va entraîner comme répercussions. Je ne veux même pas y penser, je veux juste profiter au max de ma nouvelle liberté pour me ressourcer. Objectif bien être en vue (rire).
Je m’attèle à ma tâche en échangeant avec mes copines par messagerie. Murielle a déjà fait le Kongossa aux autres qui me demandent des explications, je leur sers les mêmes réponses qu’à elle sans étendre sur le sujet. Khalil me rejoint plus tard sentant frais le bain de douche, un Lacoste sur le dos cette fois. Il enchaîne une discussion au moment où j'eteignais le feu sous le riz. Je sors la sauce du four ensuite, je mets la table et on mange en discutant gaiement. On se raconte nos cultures, enfin, il a décidé de me faire une éducation arabe parce que j’ai osé insinuer que je considérais les Arabes comme des êtres très pieux donc coincés côté sexualité. On traîne le reste de la journée ensemble, le soir, j’appelle Nabil qui passe ses congés chez son père pour prendre de ses nouvelles. Paraît-il qu’ils ont fait un pique-nique en famille à la plage aujourd’hui, j’ai donc droit aux détails.
Moi commentant : je vois que tu t’es bien amusé.
Nabil : c’était trop génial ! Prochainement, on ira ensemble, papa a dit que tu pourrais venir avec nous.
Moi souriant : d’accord, mon loulou, prévenez-moi d’avance.
Nabil content : yesssss !!
Moi : lol, j’espère au moins que tu as fini tes devoirs avant de t'amuser.
Nabil : maman, on a fait ça ensemble.
Moi : ah, c’est vrai. C’est la vieillesse.
Nabil : lol maman tu es super jeune.
Moi : merci mon chéri, bon, je vais te laisser. Tu as dépassé ton couvre-feu.
Nabil : oui, mais il y a petite mère (sa petite sœur) qui veut te parler.
Moi : ok passe la moi, mais toi, tu vas directement au lit.
Nabil soupirant : d'accord.
Il me passe la petite qui me raconte aussi tout ce qu’elle a fait à la plage, je l’écoute patiemment en essayant de décrypter ses mots. Ça dure quelques minutes puis son frère revient lui arracher le téléphone.
Nabil : maman, papa veut te parler.
Moi surprise : ton père veut me parler ?
Sitôt la voix de Bilal me parvient.
Bilal : bonsoir comment tu vas ?
Moi : ça va et toi ?
Bilal : ça va, je voulais te prévenir qu’il se plaint de maux de tête depuis qu'il est là. J'ai dû l'emmener voir un docteur ce matin.
Moi inquiète : ah bon ? Il ne m’a pas dit ça.
Bilal : il va mieux ne t'inquiètes pas, il doit juste prendre ses médicaments et se reposer, je voulais simplement t’avertir.
Moi : ah ok merci, ils ont fait d’autres examens ? Ils ont décelé à quoi sont dû ces migraines ?
Bilal : oui un début de palu, mais ça ira.
Moi : d’accord, je compte sur toi pour veiller sur lui.
Bilal : c’est mon devoir, euh Nahia.
Moi : oui.
Bilal : c’est qui ce tonton Lil dont il parle tout le temps ?
Moi : un collègue à moi.
Bilal : il habite chez toi, c’est ça ?
Moi : c’est aussi mon voisin de palier.
Bilal : ah ok, je voulais savoir si c’est quelqu’un de confiance vu qu’ils se parlent constamment.
Moi : c’est vrai qu’ils n'ont pas mal accroché. Sinon c’est un homme de confiance, il n'y a pas de soucis à se faire.
Bilal : ok.
Il n'ajoute plus rien.
Moi (au bout d'un moment) : je crois que c’est tout.
Bilal : oui.
Moi : passe le moi donc pour que je lui souhaite bonne nuit.
Bilal : d’accord, bonne nuit à toi.
Moi : merci à toi aussi.
Il me repasse Nabil avec qui j’approfondis cette histoire de migraine. Je raccroche plus tard rassurée et me met moi aussi au lit après un tour dans la salle de bain.
Eddie…
Je lis les réponses de Yumna et les messages de ses abonnés sur Snap le cœur en feu. Elle vient de poster une nouvelle photo avec son cousin qui enflamme la toile. C’est une photo de saut sur laquelle ils se tiennent les mains et se regardent dans les yeux. Ça n’a rien d’ambigu, mais son cousin a une manière de la regarder qui ne me plaît pas du tout. Depuis que Ian m’a dit qu’il peut avoir une possibilité de relation voir même de mariage entre eux, je n’en dors plus. Le pire, c’est qu’ils sont tout le temps collés et quand elle décrochait encore mes appels, c’est pour me parler de lui durant le temps que ça nous prend.
Je me déconnecte de Snap et me masse les tempes pour déstresser. J’essaye encore de la rappeler ça sonne dans le vide, je retente plusieurs fois et finis par me désister. C’est comme ça depuis pratiquement une semaine et ça me fout les boules. La dernière fois qu’on s'est parlé, on s’est disputé comme des chiffonniers et elle m’a clairement signifié qu’elle n’avait pas de compte à me rendre. Elle n’a pas tout à fait tort, mais je voulais juste être rassuré. C'est Armel qui m’a dit que je m’y prends mal et que je devais lui présenter mes excuses, mais pour ça, il faut qu'elle d'abord qu'elle reprenne le contact avec moi. Apparemment, elle ne veut même plus me sentir en pâture (soupir).
En dehors de ça, je vais bien, j'ai passé de chouettes vacances. J’ai dû les écourter afin de me préparer pour notre test qui arrive à grand pas. Pour le moment, je passe mes journées à flâner. En réalité, je n'ai pas le moral pour étudier. La situation avec Yumna devient vraiment anxiogène, il faut ajouter à cela les menaces de mon père qui tient mordicus à me faire rentrer au bercail.
Je me lève du canapé et tourne en rond un moment avant de me rendre à la cuisine pour assouvir ma faim. Je me fais du café que j’accompagne avec des friands et un verre de jus d’orange assis dans le coin repas de fortune avec un silence plat autour de moi. C'est dans ces moments que Yumna manque le plus, son bruit me manque, sa façon de parler, de marcher, de rire, bref tout d'elle me manque.
Quand je suis repus, je débarrasse et vais laver les ustensiles utilisés. Mon téléphone sonne en ce moment, je me précipite dessus en pensant que c’est Yumna. Je soupire quand je vois la notification des appels de mon père. J’ai filtré ses appels depuis notre dernière discussion. On arrivait pas à s'entendre et ce malgré l'intervention de maman qui s'est soldée par une dispute entre les deux. Je suis résolument décidé à terminer mon cursus ici malgré son opposition et ça fait partie des nombreuses choses rédhibitoires que je n’accepterai plus de sa part.
Je finis de ranger la cuisine et vais prendre une douche après quoi, je décide de faire un tour dans le quartier histoire retrouver mes esprits. Je sors de l’immeuble à peine que mon téléphone sonne. Cette fois, c’est Bradley. Je soupire avant de décrocher.
Bradley d’entrée : petit, il se passe quoi avec ton père ? Pourquoi tu refuses de décrocher ses appels ?
Moi : nous sommes en désaccord par rapport au reste de mon cursus, il veut que je le termine à Lomé.
Bradley : mais c’est quelque chose que vous aviez prévu avant même que tu n’ailles là-bas.
Moi : je sais, juste que je pense qu’il serait mieux de finir ici et d’aller exercer là-bas. Ce n’est pas comme si je ne voulais plus rentrer.
Bradley : je te comprends et c’est ce qui est logique d’ailleurs. Sauf que c’est papa, on n’a pas le droit de le contredire.
Moi : cette fois, je suis décidé à contester son autorité, je ne veux pas le suivre dans ses choses.
Bradley : Ed ne joue pas à ça, tu connais papa. Ce bras de fer, tu vas le perdre tôt ou tard.
Moi catégorique : je suis prêt à assumer les conséquences.
Il soupire.
Bradley : discutes-en avec maman pour voir si elle peut lui faire entendre raison.
Moi : c’est déjà fait, on a tenu une conférence qui a fini en queue de poisson.
Bradley : ok, je vais essayer de plaider pour toi.
Moi : merci bro.
Bradley : à part, ça, tu vas bien ? Tu ne fais plus signe de vie.
Moi soupirant : pas terrible, il y a miss Ben Zayid qui me malmène.
Bradley : déjà ? Vous n’êtes même pas encore ensemble.
Je lui raconte nos prises de tête.
Bradley : rhoo petit, c’était un peu trop indiscret de ta part. Elle a le droit de s’amuser avec qui elle veut, encore qu'il s'agit là de son cousin et non d'un prédateur.
Moi : bah, Ian a dit qu’il se peut que…
Bradley m’interrompant : tu écoutes maintenant Ian ? Quelqu'un dont les brosses à dents durent plus longtemps que ses relations, il peut te donner quels bons conseils ? Voilà qu’il te fait griller tes cartes.
Moi soupire déconcerté : je vais essayer d’arranger les choses, Armel m'a proposé de lui présenter mes excuses et d'espérer qu’elle ne rechigne pas à lâcher prise.
Bradley riant : weh ça, c’est mon bon petit, suis juste son conseil. La prochaine fois tourne-toi vers nous nous au lieu de suivre les choses de ton playboy de pote.
Moi riant également : d’accord bro.
Il raccroche après qu’on ait tripé un peu sur sa petite famille et la grande famille. Je retourne à mon appartement avec le moral au top et me résous à appeler Yumna jusqu’à ce qu’elle ne décroche. Lasse au bout de trente minutes, je lance le numéro d'Ussama qui décroche presqu'aussitôt. J'aurais même procédé ainsi que j'allais gagné en temps, que je suis bête parfois.
Moi : salam bro.
Ussama : lol tu deviens musulman ?
Moi avec un rire de gorge : ça me dit bien de le devenir.
Ussama : très drôle, comment tu vas ?
Moi : ça ira mieux quand ta sœur voudra bien me parler au téléphone.
Ussama : vous êtes toujours en froid ?
Moi : oui et j'appelle justement pour qu'on règle le problème une bonne fois.
Ussama : donne-moi deux minutes.
Moi : d'accord
Il me met en attente quelque cinq minutes avant que sa voix ne retentisse à nouveau dans le combiné.
Ussama ton péremptoire : je te dis de prendre.
Yumna en fond : je ne veux pas lui parler, c'est pour qu'il me fasse des histoires encore une fois. Je n'ai pas envie de me disputer.
Ussama : ce n'est pas le cas.
Yumna : qu'est-ce qui le prouve ?
Ussama avec humeur : Cheikha arrête de faire l'enfant et viens prendre ce téléphone de ma main.
Moi intervenant : dis lui que je reconnais mes torts et que je veux simplement lui présenter mes excuses.
Ussama : elle t'entend, tu es sur haut parleur.
Moi : ah ok (lancée) Yumna, je te présente mes sincères excuses. Ce n'était pas mon intention de t'offenser, j'avoue que mes paroles ont dépassé ma pensée le jour-là parce que j'étais déjà en colère pour autre chose.
Yumna : Eddie, je peux comprendre, mais cela n'explique pas le pourquoi du comment tu m'interdis de côtoyer mon cousin.
Moi parlant vite : je ne t'ai pas interdit de le côtoyer, j'ai dit qu'il y avait trop de proximité entre vous et qu'il ne devrait pas te coller ainsi.
Yumna : c'est la même chose.
Moi : ok, j'ai compris. Je n'aurais pas dû te dire tout ça, j'étais en colère contre mon père et j'ai reporté ça sur toi.
Yumna : il s'est passé quoi avec ton père ?
Je pousse un soupire de soulagement dans mon for intérieur, ça veut dire qu'elle n'est plus fâchée.
Ussama : Eddie, je pense que tu peux l'appeler maintenant sur son téléphone, moi j'ai mal au poignet moi.
Moi : Yumna, je peux ?
Yumna balbutiant : si tu veux
Je souris et marmonne un au revoir rapide à Ussama pour la rappeler aussitôt. Elle laisse sonner quelques secondes avant de décrocher.
Moi direct : je t'en prie ne m'ignore plus jamais comme ça, tu m'as fait passer une très mauvaise semaine.
Yumna boudant : tu m'as agacé.
Moi : je sais, je suis désolé.
Yumn : tu me feras des Brownie pendant deux semaines.
Moi sourire béat : d'accord, dès que tu rentres. Au fait, tu rentres inh ?
Yumna : la semaine prochaine.
Moi ravi : super, je suis impatient de te voir. La vie ici sans toi est terne.
Yumna : moi aussi, je veux te voir pour te donner un coup-de-poing pour tes engueulades.
Moi : rhooo princesse, c'est bon, je me suis excusé et je promet de te faire Brownie pendant un mois pour me racheter.
Yumna : how sweet, tu es plus que pardonné krkrkrkr.
Moi : lol.
Yumna : dit, c'est quoi le souci avec ton père ?
Moi : je lui ai soumis ma requête de rester ici pour finir ma formation, il a opposé un refus catégorique et le lendemain il m'a envoyé un billet d'avion pour rentrer. Vu que je suis campé sur ma position c'est parti en vrille entre lui, ma mère et moi.
Yumna : en prenant cette résolution tu savais que ça t'exploserait à la figure tôt ou tard, en plus je t'avais prévenu. Tu penses faire quoi à présent ?
Moi : ce qui est sûr je ne bouge pas.
Yumna : Eddie !!
Moi : no mind je gère.
Yumna : tu joues à un jeu dangereux là.
Moi avec conviction : je vais assumer les conséquences.
Yumna : hmmm Ed..
Moi : parlons des choses s'il te plaît.
Yumna : bof comme tu veux, j'ai beaucoup à te raconter. (avec enthousiasme) Je passe de super extra vacances et tient toi bien, nous avons eu une discussion calme et objective avec papa. Tu y crois toi ?
Moi : naannnnn
Yumna : et siiii !!!
Elle se lance dans son récit pendant que je m'allonge sur le lit en soupirant d'aise. Qu'elle m'a manqué ma Yumna.