Miss conception

Write by Farida IB

Chap 89 : miss conception

           

*** Quelques semaines plus tard ***

 

Elias…

 

Jattends avec impatience larrivée du train qui doit ramener Yumna et Eddie de Manhattan. Ils y sont depuis deux jours pour boucler lorganisation du mariage dEddie. La cérémonie aura lieu demain sur la péniche de sa mère et je peux enfin récupérer ma go parce que ça fait des semaines entières quelle me zappe. Du moins je l'ai moi même encouragé à s'effacer pour mieux s'investir sur son examen final, mais dès quelle a fini (lexamen et linternat par ricochet) elle sest plongée à corps perdu dans les préparatifs. Si bien quelle est tout le temps fourrée avec le principal concerné. Ils se sont dabord lancés à distance avant de se rendre sur les lieux avant-hier. Cela me réjouit de savoir quils sentendent à nouveau même si je les trouve très proches, trop à mon goût. Détrompez-vous, je ne suis pas jaloux de leur relation, loin de là. Ça a toujours été comme ça entre eux, de plus si jai pu me remettre avec Yumna cest en partie grâce à Eddie. Cest lui qui ma contacté pour senquérir de la situation de mon côté et cest encore lui qui a échafaudé tous ces plans pour nous réconcilier, dautant plus quil est casé et se recase demain. En gros, cest un mec sympa et bienveillant. Ça je lai bien remarqué. Seulement que lorsquil est dans les parages, jai limpression de partager Yumna avec lui et cest ça qui me dérange.

 

En principe, il ny a vraiment pas grand-chose à dire par rapport à nous deux pour le moment, elle a plutôt été commode ces quatre dernières semaines. Bon à part quelques sauts dhumeurs que je mets sur le compte du stress. Cependant, je voudrais remettre les choses en perspectives lorsquelle sera là. Je veux à ce quon se fixe un cap et voir comment envisager lavenir ensemble. Je n'ai plus du tout envie de revivre le coup de lautre fois, il faut le dire ça a été un véritable coup dur pour moi. Yumna, je tiens énormément à elle et je nai pas peur de braver les tempêtes pour elle. Mais il faut dabord que je massure de pouvoir compter sur elle-même.

 

Je jette un coup dœil vers le tunnel et consulte à nouveau ma montre au bord de limpatience. Je sors mon téléphone pour passer du temps et tombe sur des appels en absence de ma mère. Je la rappelle aussitôt.

 

Moi : bonsoir, désolé jai mis mon téléphone sous silence en allant à la mosquée.

 

Maman : tu es même sérieux avec ton histoire là ?

 

Moi soupirant : maman, on ne va pas revenir sur ce sujet !

 

Maman : ok ok, jappelle pour savoir si celle même pour qui tu le fais a pointé le bout de son nez.

 

Ma conversion est jusque là un sujet délicat dans ma famille, enfin je considère que cest encore très récent donc ils finiront par lapprivoiser. Mon père bof, cest normal dans son cas. Il nest jamais daccord avec mes décisions surtout celle qui concerne ma vie. En ce qui concerne ma mère, elle boude un peu à cause de ce qui sest passé avec Yumna. Je le répète ici, elle na absolument rien à y voir. En vérité jétais baptisé, mais non-pratiquant. Je nai pas été élevé dans la religion. Lislam par contre jai commencé à my intéresser inconsciemment dès mon premier voyage à Abu-Dhabi. Je me souviens avoir embarqué avec moi des livres et un coran curieux den savoir plus sur la culture « de Yumna » sauf quau bout dun moment, jétais à fond sur les questions existentielles et encore plus depuis que jai obtenu mon job de documentaliste. Le déclic sest produit suite à ma rencontre avec un musulman alors que je vivais le plus sombre tournant de ma vie. Jai vu ma vie de couple se briser du jour au lendemain et mon frère agonisant sur un lit dhôpital. Et donc suite à nos échanges, je me suis enthousiasmé au point où je me suis converti sur place. Je ne mattends pas à ce que ma famille adhère, du moment où ils respectent mon choix moi ça me va. 

 

Moi lui répondant : je suis à la gare maman, je lattends et pour la 10 000e fois, je ne me suis pas converti à lislam à cause de Yumna.

 

Maman : tout ça ce ne sont pas mes oignons mon chéri, tu es un homme adulte. Tu sais ce que tu fais. Assure-toi simplement quelle en vaut vraiment la peine. La dernière fois, il a fallu te ramasser à la petite cuiller

 

Moi linterrompant : pas tant que ça.

 

Maman : tu as raison de dire ça parce que ce nest pas toi qui as dû écumer un mourant et un vivant/non-vivant simultanément pendant un mois.

 

Moi : mam ?

 

Maman : en tout cas ! Prends le soin de tassurer que les fondations soient solides cette fois avant denvisager quoi que ce soit.

 

Moi : je le ferai.

 

Maman : tu as intérêt !!!

 

Je change de sujet sans transition, je prends les nouvelles de tout le monde ensuite elle me laisse en prétextant le travail. En ce moment, alhamdoulilah cest tranquille de leur côté. Mon père a calmé ses ardeurs depuis lépisode de la maladie de Zion. Aux dernières nouvelles, il sest inscrit aux alcooliques anonymes. Il faut dire quon a tous eu une grosse frayeur du fait que mon frère a failli mourir sur la table dopération par sa faute.

 

Je tourne sur moi-même une vingtaine de seconde encore avant dentendre le bruitage des écrans darrivée. Une fois le train arrêté, ils sortent au bout de quelques minutes. Yumna maperçoit presque aussitôt et me fait un large sourire auquel je réponds.

 

Moi : ehh ma miss !

 

Elle court et me tombe littéralement dessus.

 

Moi : wow on dirait que jai manqué à quelquun.

 

Yumna : tu ne peux pas savoir à quel point, tes gros bras musclés mont manqué.

 

Je lève le sourcil.

 

Moi : tu es sérieuse là ?

 

Elle resserre son étreinte jusqu'à m'étouffer presque.

 

Yumna : bien sûr, ça fait des semaines que je rêve de me blottir dans tes bras.

 

Moi grimaçant : je vois, mais attends au moins quon soit à la maison. (gesticulant) Et tu es en train de métouffer.

 

Yumna : oh pardon !

 

Elle se détache en riant. Quand Eddie arrive à notre hauteur, il pose leurs bagages par terre et se retourne vers elle.

 

Eddie maugréant : petite il faut que tu arrêtes de te donner en spectacle dans tous les aéroports, stations et gares, tu nous fous souvent la honte.

 

Il sapproche et on se fait une accolade.

 

Yumna : toi ne commences pas, il ny a pas du mal à exprimer ses émotions !

 

Moi : il a raison.

 

Elle tchipe.

 

Eddie : en tout cas ! Man j'ai fait ma part, je te lai ramené en un seul morceau. Maintenant il faut que jy aille avant que (faisant un mouvement de tête vers le terminal)  avant que Ian me plante pour la rouquine avec qui il cause actuellement. 

 

Moi amusé : ok merci.

 

Eddie : je ten prie ! (au tac) Ah oui il faut que je te prévienne, elle va te faire chier. Beaucoup chier.

 

Je hausse les sourcils dincompréhension et Yumna le toise pendant quil ajuste son sac au dos. Il se redresse ensuite et se tourne pour me faire face.

 

Eddie : sinon les gars organisent une petite fête pour moi ce soir, ça te dit de venir ? Ce sera chez mon frère.

 

Moi : ouais ça me tente bien (lançant un coup dœil à Yumna) mais

 

Eddie sourire en coin : je comprends tinquiètes, tu me feras signe au cas où elle te prend la tête. (sen allant) Je vous laisse les tourtereaux (marchant à reculons) petite noublie pas de faire ce que je tai dit, cest le gynécologue qui te parle.

 

Yumna : go casse Elli !

 

Eddie (ton ironique) : mouais, je taime aussi ma pote.

 

Il se retourne et sen va, jarque un sourcil en regardant Yumna.

 

Moi : de quoi est-ce quil parle ?

 

Yumna (dun geste évasif de la main) : il veut que je machète un test de grossesse. (dédicace !)

 

Moi perplexe : pourquoi, tu es enceinte ? 

 

Yumna : mais non ! Il suppose juste parce que jai pris quelques kilos en trop et je me sens bouffie depuis quelques semaines. Enfin comme à chaque fois que les Anglais semmènent.

 

Moi : ah ok, de toute façon ça fait près de trois mois quil ne sest rien passé dans ce sens. Bon, je parle pour moi hein.

 

Yumna (faisant les gros yeux) : que veux-tu insinuer par là ?

 

Je lève les mains en signe dapaisement, elle a un mouvement de recul.

 

Moi : cétait de lironie queencess.

 

Yumna : hum nen rajoute pas toi, jai eu ma dose avec Eddie.

 

Je lève le sourcil.

 

Moi : euh ok, cest noté. On y va ? Le bus ne va pas tarder.  

 

Elle me lance un coup dœil et passe devant moi sans rétorquer. Sympa lambiance ! Je commence à piger ce que voulais dire Eddie, je crois quon est en alerte rouge là. Et puisque je ne tiens pas à me faire ramasser, je la regarde à la dérobée pendant le trajet en bus.

 

Yumna (soupire agacée au bout dun moment) : quoi ?

 

Moi : ça va toi ?

 

Yumna soupire : ça va, je suis juste crevée. Les voyages en train cest mort pour moi.

 

Moi : cest toi-même qui ne voulais pas prendre lavion !

 

Yumna : et avec raison ! Jen ai vraiment marre des attentes à laéroport, lenregistrement interminable des bagages, leur récupération laborieuse, les queues pour embarquer, débarquer et autres tracasseries.

 

Moi : je comprends, je te fais un massage tout à lheure si ça te dit.

 

Yumna (se tournant pour me fixer genre) : tu sais comment ça va finir.

 

Moi sourire narquois : lol apprends à gérer tes pulsions.

 

Elle roule des yeux agacée, je ne relève pas et poursuis.

 

Moi : ça été à Manhattan ?

 

Yumna (avec enthousiasme) : ah ça oui ! Tout est bouclé, il reste plus que la journée de demain passe pour que je puisse souffler un peu et prendre soin de moi.

 

Moi : c'est super ça !

 

Yumna : et cest rien de le dire.

 

On arrive chez moi et dès quon passe la porte dentrée, je prends son visage entre mes mains et lembrasse. Sa langue sinsinue dans ma bouche et le baiser prend une autre tournure. Je la dépose sur mon siège de bureau et lembrasse plus fougueusement, mes mains reposant sur les accotoirs. Elle attrape le bas de mon polo et des frissons me parcourent au contact de sa peau. Lorsquelle les glisse en dessous et commence par redessiner les contours de mes abdominaux, je mets fin au baiser et me redresse ensuite en soupirant fortement. Elle me regarde hagarde complètement essoufflée.

 

Moi : cétait un baiser de félicitations.

 

Elle me regarde perdue.

 

Moi : pour ton diplôme.

 

Yumna : ah ok (agitant une main pour séventer) mais tu las déjà fait.

 

Moi : pas de vive voix. À propos, jai un cadeau pour toi.

 

Yumna contente : ah bon ? Il est où ?

 

Moi : dans la chambre (lui tendant la main) viens !

 

Elle me suit et une fois à l'intérieur, elle continue dagiter ses mains en respirant fortement pendant que je fouille dans larmoire à la recherche du sachet cadeau.

 

Yumna se plaignant : cest vraiment la canicule chez toi, jétouffe.

 

Moi : attends, je vais ouvrir les fenêtres voir si on peut aérer un peu.

 

Ce que je fais après lui avoir remis son présent. Cest emballé dans un sachet en organza donc tout le contenu est à découvert.

 

Yumna (me souriant en le scrutant) : un kit de survie pour physiothérapeute, wouah merci bae.

 

Moi répondant à son sourire : de rien, ça te va comme ça ? (parlant de laération)

 

Yumna : pas vraiment.

 

Moi : ok cest mieux que je mette lair conditionné, je vais chercher la commande. (me dirigeant vers la porte) Au fait, il y a autre chose que le kit dans le sachet cadeau.

 

Elle se met à fouiller et en sort le petit paquet de chez Saks Cinquième Avenue au moment où je passe la porte. Je récupère la commande et ses affaires au passage, quand je reviens dans la chambre elle est assise sur le lit en soutien-gorge et shorty son abaya et son hijab lui servant déventail. Je bloque un court instant sur ses seins qui ont du genre doublé de taille stupéfait.

 

Yumna regard interrogateur : alors tu lallumes cette clim ?

 

Moi : euh oui oui.

 

Jactive la clim le regard toujours fixé sur sa poitrine.

 

Yumna : quest-ce quil y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

 

Moi : euh rien (me reprenant) enfin tas pris du poids et beaucoup au niveau de la poitrine.

 

Yumna soupire exaspérée : sil te plaît lâche laffaire, je fatigue ! Eddie ne parle que de ça depuis des semaines. Nen rajoute pas toi aussi.

 

Moi fronçant les sourcils : il a aussi remarqué ta poitrine ?

 

Yumna : bah oui (plissant les yeux) pourquoi tu me poses cette question ?

 

Voilà, cest ça le problème ! Ils sont amis oui, je suis daccord. Il ne peut rien se passer entre eux. Certes, là aussi je suis daccord. Quand même, il faut quelques limites parfois. Ce quon va devoir fixer dès maintenant parce que je tiens à lever tout ambiguïté. Je réfléchis deux secondes pour bien choisir mes mots.

 

Moi : je me demande simplement comment ça se fait, je ne laurais pas remarqué moi si tu nétais pas à moitié nue.

 

Yumna : il l'aurait forcément remarqué, je me couvrais moins à Manhattan à cause de la chaleur extrême et accablante qu'il fait. Dailleurs, cest quoi toutes ces suspicions ? (plissant les yeux) Est-ce que tu dis que jirai me mettre nue devant Eddie !?

 

Moi : non, ce nest pas ce que jai dit. Enfin

 

Yumna : cest bien ce que tu dis ! (haussant le ton) Dabord, tu sous-entends que jirai coucher avec un autre mec ensuite ça ! (écarquillant les yeux) Attends Elias, tu es sérieux ? Tu penses réellement quil y aurait quelque chose entre Eddie et moi ?

 

Moi calmement : ce nest pas ce que jai voulu dire (me rapprochant doucement) écoutes, je sais que cest ton ami

 

Yumna : pas le tien peut-être ?

 

Je tends la main pour prendre la sienne, elle esquive et les croise sous sa poitrine en se levant.

 

Yumna (lair très vexée) : avant de nous accuser de quoi que ce soit, souviens-toi que si je suis ici à te parler cest parce que très récemment, il a fait pieds et mains pour nous réconcilier. (quittant devant moi) Non mais nimporte oh !

 

Elle sintroduit dans la salle de bain et sy enferme. Je soupire avant de me mettre à cogner à la porte.

 

Moi : Yumna, je suis désolé. Je sais quil ny a pas de quoi se faire du souci. Jai totalement confiance en toi et je sais quEddie respecte notre couple autant quil est loyal (pesant mes mots) c'est juste que je vous trouve souvent trop complices et trop fusionnels, cest ça qui savère un peu ambigu.

 

Elle ouvre la porte et passe devant moi en me toisant et en tchipant.

 

Yumna (pendant que je la suis) : tu tenfonces encore plus.

 

Moi soupir : ne considère pas ce que jai dit. Cest irraisonné et impulsif de ma part.

 

Yumna (fouillant, je ne sais quoi dans son sac à main) : hmm.

 

Elle prend sa trousse de toilette et senferme à nouveau dans la salle de bain.

 

Moi : chérie je te demande pardon, je ne voulais pas te blesser.

 

Yumna (répliquant à travers la porte) : si tu veux vraiment que je te pardonne, trouve-moi à manger.

 

Je souris direct.

 

Moi : tout ce que tu voudras.

 

Yumna : surprends-moi.

 

Moi : ok ça marche.

 

Je sors mon téléphone dans lintention de commander dans un restaurant pas loin lorsque je trouve encore des appels en absence de ma mère. Comme je sais ce qu'elle veut, je passe dabord ma commande avant de la rappeler pour lui confirmer larrivée de Yumna. Quand je raccroche, je vais vers le coin cuisine et prend une bouteille deau dans le mini frigo et un verre sous le placard. Il fait vraiment une chaleur denfer je dois reconnaître. Je minstalle ensuite devant la télévision pour attendre et Yumna et nos commandes. En zappant, je tombe sur les récits dévasion des prisonniers de Lompoc (pénitencier) je dépose mon verre et monte le son. En fait, cest là-bas que le type qui sen est pris à Yumna a été déféré et son nom vient dêtre cité parmi les fugitifs. Jéteins le poste direct, il ne faut surtout pas que ça tombe dans les oreilles de Yumna. Ça na pas été facile deffacer cet épisode de sa mémoire.

 

Elle apparaît quelques minutes plus tard dans un micro short et un débardeur. Comme tout à lheure, je me mets à la déshabiller du regard. Il faut que je vous dise que son changement physique lui va à ravir, enfin elle a pris des formes là où il faut si vous voyez ce que je veux dire (rire). 

 

Yumna ton réprobateur : Elias arrête de me regarder comme si tu voulais me manger.

 

 Moi me grattant la tête : pardon ! En parlant de manger, je nous ai commandé un peu de tout.

 

Yumna ravie : chouette !

 

Il y a un flottement pendant lequel elle fait le tour pour sasseoir au bout du canapé dans lequel je suis assis.

 

Yumna posément : Elias, Eddie je le connais depuis ma première année de fac. Sil devait se passer quelque chose, cela aurait déjà eu lieu et daussi loin que je me souvienne, on a toujours partagé cette complicité. Bien vrai que  notre amitié a subi un contrecoup et je pense que nous lavons tous appris à notre dépens. Mais il nen demeure pas moins le frère que je nai jamais eu.

 

Je ne suis même pas sûr de suivre ce quelle dit parce que je suis occupé à lorgner son décolleté.

 

Moi : laisse tomber cette histoire sil te plaît.

 

Yumna ton catégorique : non, je voudrais quon tire les choses au clair comme ça on évite désormais les sous-entendus.

 

Moi : ok, mais avant couvre-toi un plus !

 

Yumna (me fixant genre tu débloques) : hmmm (du tic au tac) si ça te dérange de nous voir ensemble Eddie et moi

 

Moi linterrompant : votre amitié ne me dérange aucunement (elle arque le sourcil incrédule) bon jusquà une certaine limite. Ce que je veux,Yumna,(réfléchissant) C'est simplement être le personnage principal de ta vie ce qui implique que lui et les autres personnes qui entourent notre couple ne seront que des suppléments. (je penche ma tête sur le côté) Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

 

Yumna hochant la tête : je te reçois 5/5, en fait tu veux lexclusivité.

 

Moi : oui, je veux lexclusivité.

 

Yumna : ok, tu es prêt à répéter cela devant mon père inchaAllah dans trois jours ? Enfin, comme prévu nous allons ensemble au mariage civil dEddie avant de monter après sur Abu-Dhabi.

 

Je relève la tête pour la fixer le sourcil arqué et elle hoche la tête.

 

Moi avec conviction : cest quand tu veux ma belle.

 

Yumna : how sweet ! Et la bouffe dans tout ça ?

 

Moi : ils ne devraient plus tarder normalement.

 

On attend encore trente minutes pour ça. Cest elle qui dresse la table ensuite, on mange sous son bavardage. Elle me raconte avec tous les détails tout ce quelle a fait de ses journées avec Eddie, je lécoute distrait conscient quelle le fait exprès pour lever tout ambiguïté entre eux. Elle mannonce ensuite quelle a obtenu une licence qui lui permet de rester vivre et travailler à Los Angeles en dehors de son diplôme.

 

Moi intrigué : tu ne pars plus en Australie pour des cours de perfectionnement ou quelque chose du genre ?

 

Yumna : jai décidé de le faire à distance, je ne veux plus méloigner de ma famille. Déjà que je nai pas assez profité delle ces dix dernières années, en dehors de ça il faut que je construise ma vie de couple.

 

Moi : il ny a pas une grande différence si tu dois rester travailler à L.A. En ce qui me concerne, je ne tiens pas forcément à vivre à New-York. Mais bon lavenir nous en dira plus.

 

Yumna : tout à fait.

 

Je me rends compte à ce moment quelle est déjà sur le dessert alors que je traîne encore sur mon plat.

 

Moi : tout ce quil y avait dans ton assiette là est passé où ?

 

Yumna : bah dans mon ventre ?

 

Je lève le sourcil.

 

Yumna : bah, jai un appétit féroce.

 

Moi : je nai rien dit (changeant de sujet) on fait quoi ensuite ? À part prier bien sûr.

 

Yumna : cest toi qui vois, sinon tu peux te rendre à la soirée des garçons ça ne me dérange pas.

 

Moi : à condition que tu viennes.

 

Yumna : cest un truc entre mecs je crois et jai décliné linvitation dassister à la petite fête que les amies dAdriana organisent pour elle. Elle nappréciera pas de me voir en votre compagnie.

 

Moi : jai limpression quelle ne taime pas trop cette fille.

 

Yumna : pour les mêmes raisons que toi !

 

Je lui fais un sourire contrit lorsquil me vient une idée soudaine.

 

Moi : et si on révisait tes cours dauto défense ?

 

Yumna étonnée : pourquoi ?

 

Moi (cherchant un argument) : je veux quon révise les techniques de base (précisant) histoire de te rafraîchir la mémoire.

 

Yumna : anh anh je ne suis pas chaude, tout ce que je veux moi actu cest faire un gros roupillon.

 

Moi la taquinant : tu louperais une occasion de me battre ?

 

Yumna : lol tu sais que cest impossible.

 

Moi : beh on va alors vérifier.

 

On sy met tard le soir. Ça fait un moment quon se jauge nos poings mis en évidence. Je lance un coup vers sa figure quelle esquive et en profite pour menvoyer un coup double.

 

Yumna (sourire de triomphe scotché aux lèvres) : je te sens un peu faiblard là, ce nest pas moi qui vais tapprendre que (elle bloque mon coup avec son poing) que le seul coup efficace, cest celui quon ne voit pas venir.

 

Janticipe une nouvelle lancée par un mouvement de buste vers larrière. Le temps quelle se repositionne, jenvoie le contre et me saisis de lavant-bras quelle tend vers moi pour la ramener contre mon torse. Je lui fais ensuite un balayage, elle tombe et mentraîne dans sa chute. On se retrouve collé lun à lautre, je me relève de suite.

 

Moi : allé debout ! (ce quelle fait) Tu oublies la leçon No 5 « ne jamais rester à terre ».

 

Je nai pas fini de parler quelle men colle un bon en plein visage. Je me frotte le nez.

 

Yumna : ce qui nous ramène à la leçon 2 « ne jamais perdre sa concentration ».

 

 Elle lance des combinaisons de coups que jabsorbe de nouveau.

 

Yumna déterminée : cette fois je vais te mitrailler.

 

Je la laisse faire un moment amusé, lorsque je la sens fléchir complètement essoufflée je lui mets un coup de genou dans labdomen. Elle hurle de douleur. Je mapproche inquiet quand je reçois un coup de coude dans les entrecôtes.

 

Moi (lattaquant) : petite joueuse, tu vas voir ce que je vais te faire.

 

Yumna (levant une main en lair pendant que lautre tient son ventre) : temps mort sil te plaît, tu mas vraiment fait mal.

 

Moi : un coup de poing de rien du tout.

 

Yumna : venant de toi

 

Je la ramène à moi dun geste rapide.

 

Moi (faussement outré) : quest-ce que tu veux dire par là ?

 

Yumna : moi ? Rien du tout !

 

Je lui fais des chatouilles qui lui arrachent des éclats de rire.

 

Yumna riant : arrête sil te plaît, jai une envie pressante et je risque de le faire ici.

 

Je la laisse et à peine elle fait deux pas quelle se retourne et me lance un regard de défi.

 

Yumna : un bulldozer wallah !

 

Moi bougeant dun pas menaçant : cours, cours Yumna, cours vite et loin !

 

Elle hâte les pas pendant que je ris, par la suite je range les meubles à leur place en attendant quelle revienne. Au bout de trois quart dheure, elle nest toujours pas revenue. Je vais donc voir ce quil en est. Je la trouve endormie à poings fermés sur le lit, je remue la tête et remonte le plaid sur son torse. Je pose un baiser sur son front et me couche aussi.

 

Yumna….

 

La fête du mariage dEddie bat son plein à bord. Ça danse, ça rigole, ça trinque et ça déguste des mets tout ce quil y a de plus raffinés en profitant de l'air marin  à travers New-York. Cest un beau mariage pour tout dire, les invités ont lair ravi et les mariés encore plus. Ce nest pas pour se vanter, mais on a vraiment bien bossé. Au final Eddie lui-même sest impliqué à fond dans les préparatifs et Adrianna nous a été dune grande assistance. Bon elle a dû mettre ses ressentiments de côté vu les circonstances. Donc pendant quils senjaillent sur la piste, je suis assise toute seule à me déchaîner sur le buffet. Cest un rattrapage en réalité, jai dû dealer avec des douleurs abdominales toute la nuit et une bonne partie de la matinée du coup je ne pouvais rien avaler. Je crois que cest dû au coup dElias hier, mais là ça va la douleur sest atténuée. Elias a rejoint les mariés sur la piste un bon moment déjà. Les copines dAdrianna se larrachaient jusquà ce que Mme Elli vienne mettre une trêve à leur spectacle. Je regarde tout ça amusée, tant mieux si elles en profitent le temps dun instant. Elle me lemmène un moment plus tard et met sa main dans la mienne.

 

Mme Elli : ma chérie garde-le jalousement, les gens ont trop les longs yeux par ici.

 

Moi amusée : euh merci.

 

Mme Elli : il ny a pas de quoi, par contre je pense quil serait plus judicieux pour toi de rentrer te reposer. Tu tes trop épuisée pour ce mariage. Surtout dans ton état, il faut te ménager. 

 

Je hoche la tête sans trop comprendre le « dans ton état ».

 

Mme Elli poursuivant : le navire accoste toute à lheure, tu vas pouvoir rentrer.

 

Moi : daccord.

 

Elle me fait un sourire tendre avant de séclipser.

 

Elias (qui a repris sa place à côté de moi) : tu devrais surtout arrêter de tempifrer (ajoutant) dans ton état.

 

Moi : lol, tu as une idée de ce quelle voulait dire par là ?

 

Elias : je ne sais pas, il faut peut-être lui poser la question.

 

Moi : ok.

 

Elias : ça va mieux ton mal ?

 

Moi :  ça peut aller.

 

Elias (me charriant) : une chose est sûr tu maîtrises toujours aussi bien tes techniques de Self-defenses, mais tu nas jamais su encaisser.

 

Moi : nuance ! Je nai jamais su encaisser tes coups et on se comprend.

 

Elias : lol ce nest pas une raison.

 

Eddie et Adrianna arrivent à ce moment là.

 

Eddie : peu importe ce que cest, elle a raison.

 

On rit.

 

Eddie : il paraît que vous nous faussez compagnie.

 

Moi : lol ta mère nous chasse ?

 

Eddie riant : et comment ? (sérieux) Elle a raison tu as droit à un repos bien mérité.

 

Adriana : je le pense également.

 

Moi : bon ok, si vous insistez !

 

Ils rigolent.


Moi (à Eddie) : au fait Ussama te réitère ses excuses pour n'avoir pas pu être en mesure d'assister à ton mariage.


Eddie : ce n'est pas grave, je comprends tout à fait ses raisons.


Pour info Ussama est à Singapour en ce moment pour assister à la soutenance de BTS de Khadija.

 

On passe le reste du temps à discuter avec Adriana, Eddie et sa famille dans une ambiance humoristique comme à chaque fois qu'on passe du temps avec les Elli. Cest vraiment une famille « hors pair » entre la mère Elli, un boute-en-train rayonnante de mansuétude, le père Elli qui déborde dhumour malgré sa prestance de grand seigneur et leurs rejetons, on ne sennuie jamais. Je prends congé deux un instant après pour me rendre aux vestiaires. Pendant que je replace mon hidjab, Adrianna entre et sapproche dun sourire avenant.

 

Adrianna : ah je te cherchais.

 

Moi (la fixant perplexe) : tu mas trouvé.

 

Adrianna : oui, au fait je tenais à te présenter mes excuses. Je nai pas été très sympa avec toi depuis que tu as réapparu dans la vie dEddie.

 

Moi : ce nest pas bien grave.

 

Adrianna : et je voudrais aussi te remercier davoir rendu mon mariage féerique.

 

Moi : il ny a pas de quoi ! Tu me retourneras la pareille en prenant soin de mon frère sang.

 

Adrianna tout sourire : compte sur moi.

 

On ressort toutes les deux en même temps que le bateau rejoint le quai, on se fait escorter par Armel suivant les ordres de M. et Mme et Elli jusquà lappartement dElias. Je passe la fin de soirée et la matinée au lit surtout que votre type jure mordicus quil ne me touche plus. Je dois préciser quil est libre de travailler à la maison, il ne se rend au boulot quen cas de besoin. Je surprends de temps en temps des regards salaces. Il faut dire que ma nouvelle morphologie narrange pas les choses donc il se défoule sur son travail et la bouffe. En parlant de nouvelle morphologie, je commence à me poser des questions. Je narrête pas de cogiter sur le " dans ton état " de Mme Elli  et son fils qui na pas arrêté une seconde de me parler de test de grossesse tout le temps quon a passé ensemble. Mais bon il ny a pas de quoi salarmer, mes règles mont été fidèle ces trois derniers mois. Période pendant laquelle je nai pas fait de manèges !

 

Cest en fin daprès-midi quon consent à sortir de la maison. On refait nos visites davant pour finir dans un restaurant Thaï où on prend des plats à emporter. Le soir-là, on dort très enlacés et en pleine nuit je suis réveillée par les caresses dElias. Sen suit le happy hour. Je ne sais pas si ce sont ces quelques mois de sevrage, mais je ressens un plaisir intense. Apparemment Elias aussi parce quil ne ma plus lâché jusquà ce que les « Just Married » viennent nous chercher pour laéroport. Ils sont à lhôtel en attendant quon nettoie la péniche pour une croisière de plein été.

 

Eddie (à un moment du trajet) : alors Elias, on va tester ta culture arabe. Cest quoi le fruit traditionnel de bienvenue au Moyen-Orient ?

 

Elias : ça cest trop facile, la datte.

 

Moi (lui tapant dans la main) : yes bébé !

 

Eddie : ok cite moi au moins trois règles d'usage. 

 

Elias : tolérance zéro à lalcool, aux démonstrations daffection en public, au halouf (porc) et jajoute au passage quon ne photographie pas les femmes voilées.

 

Eddie ton moqueur : cest sûr que le daron va taimer, tu as déjà leur accent. Il ne te reste plus quà te familiariser avec les expressions comme (accent qui se veut arabe) InchaAllah, wallah, marhaba et le plus important pâlir.

 

Adriana rit pendant que je lui donne une tape.

 

Moi : il se débrouille pas mal en arabe en plus, il lit le coran super bien comme sil avait ça toute sa vie.

 

Eddie (regard moqueur à travers le rétroviseur) : que la chance soit seulement avec vous. Dieu merci, je ne vais pas assister à limplosion.

 

Moi : mais quel froussard ! (madressant à Adrianna) Ma belle ne compte pas sur celui là pour te défendre en cas dembrouille.

 

Elias renchérissant : ça cest sûr !

 

On tombe tous de rire et cest dans cette même ambiance quon se sépare à laéroport. Pendant l'embarquement je sens comme des picotements au bas ventre qui se transforme en douleur bénigne la moitié du voyage. Enfin, jai limpression que les demoiselles veulent débarquer ce qui fait que je fais par moment des tours aux toilettes. En fin de compte, jenfile une garniture avant de venir me concentrer sur la discussion dElias. Il veut quon fixe un programme, je lui réponds comme à vous. Il loge à lhôtel le temps que je mette mes parents en condition avant de lintroduire. Bon pour ça, il faut nécessairement la présence de Khalil qui doit normalement rentrer de lîle dAl Maryah Island (nord-est Abu-Dhabi) la semaine prochaine. Depuis quils sont partis même pas un quart de coup de fil ! Ça se comprend hein, ils sont au paradis sur terre là-bas. Cest quand même le cheikh, fin lex cheikh qui assure ! 

 

Le reste du vol devient infernal parce que mes douleurs se manifestent à un point précis de la cavité abdominale et de manière plus intense. Je sors de laéroport international dAbu-Dhabi en claudiquant, jarrête un taxi pour Elias puis le reste devient flou. Jentends  Elias appeler mon prénom à plusieurs reprises au bord de la panique. Ensuite trou noir..

 

…….

 

Moi complètement terrifiée : et quest-ce qui va se passer maintenant ?

 

Maman : ton père va te prendre un avocat.

 

Moi rire jaune : jen doute fort, tu as vu son regard lorsquon ma fait sortir de la salle de soin ?

 

Maman : Yumna ton père est encore sous le choc, comme nous tous dailleurs.

 

Ussama fait irruption dans la chambre qui ma été attribuée. Il a une mine très grave, je soupire seulement. Cest juste la catastrophe, je me suis réveillée à lhôpital entourée de ma famille. Cest Elias qui a informé Ussama et lui à son tour les parents. Ils ont débarqué à la minute parce quil paraît que jai été emmené par les secours mon djellaba rose clair maculé de sang. Le diagnostic était sans appel, jai fait une hémorragie interne à 17 semaines daménorrhée qui sest soldée par une fausse couche. Je suis moi-même dépassée par le dépassement qui me dépasse ! Le pire, cest que le gynécologue qui ma traité nous a dénoncés aux autorités (cest une obligation pour lui en fait). En ce moment où je vous parle, Elias sest fait arrêter pour complicité dinfanticide et je risque aussi la prison pour avoir contracté une grossesse hors mariage que jai de surcroît voulu dissimuler. Je ne sais même pas sil faut en rire ou en pleurer. Cest comme je vous lai dit plus haut, cest le pire des mauvais rêves que je puisse faire. 

 

Moi : alors quelle est la gravité de la situation ?

 

Ussama : Elias risque une peine de prison ferme, les discussions sont en cours par rapport à toi. Papa nous en dira plus.

 

Moi au bout de ma peine : bon sang ! Ça commence à faire long là, ça fait trois heures que ça dure.

 

Maman me lance un regard perçant, je me prends le visage entre les mains et soupire. Il y a un silence troublant qui s'installe dans l'habitacle. Je ne sais pour les autres mais moi je réfléchis au bourbier dans lequel je me suis mise. Je vois mes années détudes défilées sous mes yeux et tous mes projets récents (soupir). Mon père ne va même pas rechigner à me foutre en prison, je nai pas déchappatoire. De toute façon, la prison ne me tue pas plus que la lueur que jai aperçue dans ses yeux tout à lheure. Un mélange de mépris et de déception. Il est clair quil ne va pas me pardonner cette humiliation jusqu'à sa mort. Je lève les yeux pour jeter un coup d'œil vers l'endroit où il se trouve  à travers la vitre. Je plisse le front  lorsque je vois Khalil et Nahia se diriger droit sur nous et tourne un regard surpris vers Ussama.

 

Moi (les montrant du doigt) : cest toi qui les as alertés ?

 

Ussama : oui.

 

Moi : mais pourquoi ? Tu as gâché leur lune de miel.

 

Ussama : tu as besoin de Khalil, jai limpression que tu ne mesures pas lampleur de la situation. Tu es dans un sale pétrin Yumna.

 

Maman parle en même temps que Khalil qui vient douvrir la porte.

 

 Maman : vraiment !

 

Khalil : quel pétrin ? Quest-ce qui se passe (me fixant) tu es malade ?

 

Il entre suivi de Nahia qui fonce sur moi, cest Ussama qui répond après une minute de trop.

 

Ussama : elle a fait une fausse couche.

 

Khalil : QUOI !!!????

 

Nahia (au même moment) : oh ?

 

Pendant que Ussama lui débriefe la situation, papa ouvre la porte et parle à maman depuis le seuil.

 

Papa voix tendue : Koulsoum lève toi, nous rentrons.

 

Maman : mais

 

Papa hurlant presque : on sen va !

 

Elle se lève docilement et Khalil se tourne vers lui. Il lève une main agacé.

 

Papa : tu es là donc règle ça.

 

Khalil : papa

 

Papa catégorique : trouve une solution Khalil !!

 

Jéclate en sanglots, Khalil me lance un drôle de regard avant de parler dune drôle de voix.

 

Khalil : tu étais enceinte depuis quand ? (à Nahia) Et toi je suppose que tu étais au courant de cette grossesse.

 

Nahia (secouant la tête apeurée) : mais non, je nen savais rien du tout !

 

Khalil : je vais régler ton cas plus tard (se tournant vers moi) toi ne comptes même pas sur moi pour plaider ta cause (criant) tu iras en prison c’est tout !!!

 

Je mets la main sur ma bouche pour étouffer mes pleurs, il commence à pester dans toutes les langues qui lui viennent à lesprit. Signe que sa colère a atteint son paroxysme. Cest la respiration sifflante de Nahia qui le calme un moment, on na pas le temps de réagir quelle sévanouit dans ses bras.

 

 

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