Miss conception
Write by Farida IB
Chap 89 : miss conception
*** Quelques semaines plus tard ***
Elias…
J’attends avec impatience l’arrivée du
train qui doit ramener Yumna et Eddie de Manhattan. Ils y sont depuis deux
jours pour boucler l’organisation du mariage d’Eddie. La
cérémonie aura lieu demain sur la péniche de sa mère et je peux enfin récupérer
ma go parce que ça fait des semaines entières qu’elle me zappe. Du moins je l'ai moi même
encouragé à s'effacer pour mieux s'investir sur son examen final, mais dès qu’elle a fini
(l’examen et l’internat par
ricochet) elle s’est plongée
à corps perdu dans les préparatifs. Si bien qu’elle est tout le temps fourrée avec le
principal concerné. Ils se sont d’abord lancés à distance avant de se rendre sur les
lieux avant-hier. Cela me réjouit de savoir qu’ils s’entendent à nouveau même si je les trouve très
proches, trop à mon goût. Détrompez-vous, je ne suis pas jaloux de leur
relation, loin de là. Ça a toujours été comme ça entre eux, de plus si j’ai pu me
remettre avec Yumna c’est en partie grâce à Eddie. C’est lui qui
m’a contacté
pour s’enquérir de
la situation de mon côté et c’est encore lui qui a échafaudé tous ces plans pour
nous réconcilier, d’autant plus qu’il est casé et se recase demain. En gros, c’est un mec
sympa et bienveillant. Ça je l’ai bien remarqué. Seulement que lorsqu’il est dans
les parages, j’ai l’impression
de partager Yumna avec lui et c’est ça qui me dérange.
En principe, il n’y a vraiment pas grand-chose à dire par
rapport à nous deux pour le moment, elle a plutôt été commode ces quatre
dernières semaines. Bon à part quelques sauts d’humeurs que je mets sur le compte du
stress. Cependant, je voudrais remettre les choses en perspectives lorsqu’elle sera
là. Je veux à ce qu’on se fixe un cap et voir comment envisager l’avenir
ensemble. Je n'ai plus du tout envie de revivre le coup de l’autre fois,
il faut le dire ça a été un véritable coup dur pour moi. Yumna, je tiens
énormément à elle et je n’ai pas peur de braver les tempêtes pour elle. Mais
il faut d’abord que je
m’assure de
pouvoir compter sur elle-même.
Je jette un coup d’œil vers le tunnel et consulte à nouveau ma
montre au bord de l’impatience. Je sors mon téléphone pour passer du
temps et tombe sur des appels en absence de ma mère. Je la rappelle aussitôt.
Moi : bonsoir, désolé j’ai mis mon
téléphone sous silence en allant à la mosquée.
Maman : tu es même sérieux avec ton histoire là ?
Moi soupirant : maman, on ne va pas revenir sur ce
sujet !
Maman : ok ok, j’appelle pour savoir si celle même pour qui
tu le fais a pointé le bout de son nez.
Ma conversion est jusque là un sujet délicat dans
ma famille, enfin je considère que c’est encore très récent donc ils finiront par l’apprivoiser.
Mon père bof, c’est normal
dans son cas. Il n’est jamais d’accord avec
mes décisions surtout celle qui concerne ma vie. En ce qui concerne ma mère,
elle boude un peu à cause de ce qui s’est passé avec Yumna. Je le répète ici, elle n’a absolument
rien à y voir. En vérité j’étais baptisé, mais non-pratiquant. Je n’ai pas été
élevé dans la religion. L’islam par contre j’ai commencé à m’y intéresser
inconsciemment dès mon premier voyage à Abu-Dhabi. Je me souviens avoir
embarqué avec moi des livres et un coran curieux d’en savoir
plus sur la culture « de Yumna » sauf qu’au bout d’un moment, j’étais à fond sur les questions existentielles et
encore plus depuis que j’ai obtenu mon job de documentaliste. Le déclic s’est produit
suite à ma rencontre avec un musulman alors que je vivais le plus sombre
tournant de ma vie. J’ai vu ma vie de couple se briser du jour au
lendemain et mon frère agonisant sur un lit d’hôpital. Et donc suite à nos échanges, je
me suis enthousiasmé au point où je me suis converti sur place. Je ne m’attends pas
à ce que ma famille adhère, du moment où ils respectent mon choix moi ça me
va.
Moi lui répondant : je suis à la gare maman, je l’attends et
pour la 10 000e fois, je ne me suis pas converti à l’islam à
cause de Yumna.
Maman : tout ça ce ne sont pas mes oignons mon
chéri, tu es un homme adulte. Tu sais ce que tu fais. Assure-toi simplement qu’elle en vaut
vraiment la peine. La dernière fois, il a fallu te ramasser à la petite cuiller…
Moi l’interrompant : pas tant que ça.
Maman : tu as raison de dire ça parce que ce n’est pas toi
qui as dû écumer un mourant et un vivant/non-vivant simultanément pendant un
mois.
Moi : mam ?
Maman : en tout cas ! Prends le soin de t’assurer que
les fondations soient solides cette fois avant d’envisager quoi que ce soit.
Moi : je le ferai.
Maman : tu as intérêt !!!
Je change de sujet sans transition, je prends les
nouvelles de tout le monde ensuite elle me laisse en prétextant le travail. En
ce moment, alhamdoulilah c’est tranquille de leur côté. Mon père a calmé ses
ardeurs depuis l’épisode de
la maladie de Zion. Aux dernières nouvelles, il s’est inscrit aux alcooliques anonymes. Il
faut dire qu’on a tous eu
une grosse frayeur du fait que mon frère a failli mourir sur la table d’opération
par sa faute.
Je tourne sur moi-même une vingtaine de seconde
encore avant d’entendre le
bruitage des écrans d’arrivée. Une fois le train arrêté, ils sortent au
bout de quelques minutes. Yumna m’aperçoit presque aussitôt et me fait un large
sourire auquel je réponds.
Moi : ehh ma miss !
Elle court et me tombe littéralement dessus.
Moi : wow on dirait que j’ai manqué à
quelqu’un.
Yumna : tu ne peux pas savoir à quel point, tes
gros bras musclés m’ont manqué.
Je lève le sourcil.
Moi : tu es sérieuse là ?
Elle resserre son étreinte jusqu'à m'étouffer
presque.
Yumna : bien sûr, ça fait des semaines que je rêve
de me blottir dans tes bras.
Moi grimaçant : je vois, mais attends au moins qu’on soit à la
maison. (gesticulant) Et tu es en train de m’étouffer.
Yumna : oh pardon !
Elle se détache en riant. Quand Eddie arrive à
notre hauteur, il pose leurs bagages par terre et se retourne vers elle.
Eddie maugréant : petite il faut que tu arrêtes de
te donner en spectacle dans tous les aéroports, stations et gares, tu nous fous
souvent la honte.
Il s’approche et on se fait une accolade.
Yumna : toi ne commences pas, il n’y a pas du
mal à exprimer ses émotions !
Moi : il a raison.
Elle tchipe.
Eddie : en tout cas ! Man j'ai fait ma part, je te
l’ai ramené en
un seul morceau. Maintenant il faut que j’y aille avant que (faisant un mouvement de tête
vers le terminal) avant que Ian me
plante pour la rouquine avec qui il cause actuellement.
Moi amusé : ok merci.
Eddie : je t’en prie ! (au tac) Ah oui il faut que je te
prévienne, elle va te faire chier. Beaucoup chier.
Je hausse les sourcils d’incompréhension
et Yumna le toise pendant qu’il ajuste son sac au dos. Il se redresse ensuite et
se tourne pour me faire face.
Eddie : sinon les gars organisent une petite fête
pour moi ce soir, ça te dit de venir ? Ce sera chez mon frère.
Moi : ouais ça me tente bien (lançant un coup d’œil à Yumna)
mais…
Eddie sourire en coin : je comprends t’inquiètes,
tu me feras signe au cas où elle te prend la tête. (s’en allant)
Je vous laisse les tourtereaux (marchant à reculons) petite n’oublie pas de
faire ce que je t’ai dit, c’est le
gynécologue qui te parle.
Yumna : go casse Elli !
Eddie (ton ironique) : mouais, je t’aime aussi
ma pote.
Il se retourne et s’en va, j’arque un sourcil en regardant Yumna.
Moi : de quoi est-ce qu’il parle ?
Yumna (d’un geste évasif de la main) : il veut que je m’achète un
test de grossesse. (dédicace !)
Moi perplexe : pourquoi, tu es enceinte ?
Yumna : mais non ! Il suppose juste parce que j’ai pris
quelques kilos en trop et je me sens bouffie depuis quelques semaines. Enfin
comme à chaque fois que les Anglais s’emmènent.
Moi : ah ok, de toute façon ça fait près de trois
mois qu’il ne s’est rien
passé dans ce sens. Bon, je parle pour moi hein.
Yumna (faisant les gros yeux) : que veux-tu
insinuer par là ?
Je lève les mains en signe d’apaisement,
elle a un mouvement de recul.
Moi : c’était de l’ironie queencess.
Yumna : hum n’en rajoute pas toi, j’ai eu ma dose avec Eddie.
Je lève le sourcil.
Moi : euh ok, c’est noté. On y va ? Le bus ne va pas
tarder.
Elle me lance un coup d’œil et passe
devant moi sans rétorquer. Sympa l’ambiance ! Je commence à piger ce que voulais dire
Eddie, je crois qu’on est en
alerte rouge là. Et puisque je ne tiens pas à me faire ramasser, je la regarde
à la dérobée pendant le trajet en bus.
Yumna (soupire agacée au bout d’un moment) :
quoi ?
Moi : ça va toi ?
Yumna soupire : ça va, je suis juste crevée. Les
voyages en train c’est mort
pour moi.
Moi : c’est toi-même qui ne voulais pas prendre l’avion !
Yumna : et avec raison ! J’en ai
vraiment marre des attentes à l’aéroport, l’enregistrement interminable des bagages, leur
récupération laborieuse, les queues pour embarquer, débarquer et autres
tracasseries.
Moi : je comprends, je te fais un massage tout à l’heure si ça
te dit.
Yumna (se tournant pour me fixer genre) : tu sais
comment ça va finir.
Moi sourire narquois : lol apprends à gérer tes
pulsions.
Elle roule des yeux agacée, je ne relève pas et
poursuis.
Moi : ça été à Manhattan ?
Yumna (avec enthousiasme) : ah ça oui ! Tout est
bouclé, il reste plus que la journée de demain passe pour que je puisse
souffler un peu et prendre soin de moi.
Moi : c'est super ça !
Yumna : et c’est rien de le dire.
On arrive chez moi et dès qu’on passe la
porte d’entrée, je
prends son visage entre mes mains et l’embrasse. Sa langue s’insinue dans ma bouche et le baiser prend
une autre tournure. Je la dépose sur mon siège de bureau et l’embrasse
plus fougueusement, mes mains reposant sur les accotoirs. Elle attrape le bas
de mon polo et des frissons me parcourent au contact de sa peau. Lorsqu’elle les
glisse en dessous et commence par redessiner les contours de mes abdominaux, je
mets fin au baiser et me redresse ensuite en soupirant fortement. Elle me
regarde hagarde complètement essoufflée.
Moi : c’était un baiser de félicitations.
Elle me regarde perdue.
Moi : pour ton diplôme.
Yumna : ah ok (agitant une main pour s’éventer)
mais tu l’as déjà
fait.
Moi : pas de vive voix. À propos, j’ai un cadeau
pour toi.
Yumna contente : ah bon ? Il est où ?
Moi : dans la chambre (lui tendant la main) viens !
Elle me suit et une fois à l'intérieur, elle
continue d’agiter ses
mains en respirant fortement pendant que je fouille dans l’armoire à la
recherche du sachet cadeau.
Yumna se plaignant : c’est vraiment
la canicule chez toi, j’étouffe.
Moi : attends, je vais ouvrir les fenêtres voir si
on peut aérer un peu.
Ce que je fais après lui avoir remis son présent. C’est emballé
dans un sachet en organza donc tout le contenu est à découvert.
Yumna (me souriant en le scrutant) : un kit de
survie pour physiothérapeute, wouah merci bae.
Moi répondant à son sourire : de rien, ça te va
comme ça ? (parlant de l’aération)
Yumna : pas vraiment.
Moi : ok c’est mieux que je mette l’air conditionné,
je vais chercher la commande. (me dirigeant vers la porte) Au fait, il y a
autre chose que le kit dans le sachet cadeau.
Elle se met à fouiller et en sort le petit paquet
de chez Saks Cinquième Avenue au moment où je passe la porte. Je récupère la
commande et ses affaires au passage, quand je reviens dans la chambre elle est
assise sur le lit en soutien-gorge et shorty son abaya et son hijab lui servant
d’éventail. Je
bloque un court instant sur ses seins qui ont du genre doublé de taille
stupéfait.
Yumna regard interrogateur : alors tu l’allumes
cette clim ?
Moi : euh oui oui.
J’active la clim le regard toujours fixé sur sa
poitrine.
Yumna : qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
Moi : euh rien (me reprenant) enfin t’as pris du
poids et beaucoup au niveau de la poitrine.
Yumna soupire exaspérée : s’il te plaît lâche
l’affaire, je
fatigue ! Eddie ne parle que de ça depuis des semaines. N’en rajoute
pas toi aussi.
Moi fronçant les sourcils : il a aussi remarqué ta
poitrine ?
Yumna : bah oui (plissant les yeux) pourquoi tu me
poses cette question ?
Voilà, c’est ça le problème ! Ils sont amis oui, je suis d’accord. Il
ne peut rien se passer entre eux. Certes, là aussi je suis d’accord.
Quand même, il faut quelques limites parfois. Ce qu’on va devoir
fixer dès maintenant parce que je tiens à lever tout ambiguïté. Je réfléchis
deux secondes pour bien choisir mes mots.
Moi : je me demande simplement comment ça se fait,
je ne l’aurais pas
remarqué moi si tu n’étais pas à moitié nue.
Yumna : il l'aurait forcément remarqué, je me
couvrais moins à Manhattan à cause de la chaleur extrême et accablante qu'il
fait. D’ailleurs, c’est quoi
toutes ces suspicions ? (plissant les yeux) Est-ce que tu dis que j’irai me
mettre nue devant Eddie !?
Moi : non, ce n’est pas ce que j’ai dit.
Enfin…
Yumna : c’est bien ce que tu dis ! (haussant le ton) D’abord, tu
sous-entends que j’irai coucher
avec un autre mec ensuite ça ! (écarquillant les yeux) Attends Elias, tu es
sérieux ? Tu penses réellement qu’il y aurait quelque chose entre Eddie et moi ?
Moi calmement : ce n’est pas ce que j’ai voulu
dire (me rapprochant doucement) écoutes, je sais que c’est ton ami…
Yumna : pas le tien peut-être ?
Je tends la main pour prendre la sienne, elle esquive
et les croise sous sa poitrine en se levant.
Yumna (l’air très vexée) : avant de nous accuser de quoi que
ce soit, souviens-toi que si je suis ici à te parler c’est parce
que très récemment, il a fait pieds et mains pour nous réconcilier. (quittant
devant moi) Non mais n’importe oh !
Elle s’introduit dans la salle de bain et s’y enferme.
Je soupire avant de me mettre à cogner à la porte.
Moi : Yumna, je suis désolé. Je sais qu’il n’y a pas de
quoi se faire du souci. J’ai totalement confiance en toi et je sais qu’Eddie
respecte notre couple autant qu’il est loyal (pesant mes mots) c'est juste que je
vous trouve souvent trop complices et trop fusionnels, c’est ça qui s’avère un peu
ambigu.
Elle ouvre la porte et passe devant moi en me
toisant et en tchipant.
Yumna (pendant que je la suis) : tu t’enfonces
encore plus.
Moi soupir : ne considère pas ce que j’ai dit. C’est
irraisonné et impulsif de ma part.
Yumna (fouillant, je ne sais quoi dans son sac à
main) : hmm.
Elle prend sa trousse de toilette et s’enferme à
nouveau dans la salle de bain.
Moi : chérie je te demande pardon, je ne voulais
pas te blesser.
Yumna (répliquant à travers la porte) : si tu veux
vraiment que je te pardonne, trouve-moi à manger.
Je souris direct.
Moi : tout ce que tu voudras.
Yumna : surprends-moi.
Moi : ok ça marche.
Je sors mon téléphone dans l’intention de
commander dans un restaurant pas loin lorsque je trouve encore des appels en
absence de ma mère. Comme je sais ce qu'elle veut, je passe d’abord ma commande
avant de la rappeler pour lui confirmer l’arrivée de Yumna. Quand je raccroche, je vais vers
le coin cuisine et prend une bouteille d’eau dans le mini frigo et un verre sous le placard.
Il fait vraiment une chaleur d’enfer je dois reconnaître. Je m’installe
ensuite devant la télévision pour attendre et Yumna et nos commandes. En
zappant, je tombe sur les récits d‘évasion des prisonniers de Lompoc (pénitencier) je
dépose mon verre et monte le son. En fait, c’est là-bas que le type qui s’en est pris à
Yumna a été déféré et son nom vient d’être cité parmi les fugitifs. J’éteins le
poste direct, il ne faut surtout pas que ça tombe dans les oreilles de Yumna.
Ça n’a pas été
facile d’effacer cet
épisode de sa mémoire.
Elle apparaît quelques minutes plus tard dans un
micro short et un débardeur. Comme tout à l’heure, je me mets à la déshabiller du
regard. Il faut que je vous dise que son changement physique lui va à ravir,
enfin elle a pris des formes là où il faut si vous voyez ce que je veux dire
(rire).
Yumna ton réprobateur : Elias arrête de me regarder
comme si tu voulais me manger.
Moi me
grattant la tête : pardon ! En parlant de manger, je nous ai commandé un peu de
tout.
Yumna ravie : chouette !
Il y a un flottement pendant lequel elle fait le
tour pour s’asseoir au
bout du canapé dans lequel je suis assis.
Yumna posément : Elias, Eddie je le connais depuis
ma première année de fac. S’il devait se passer quelque chose, cela aurait déjà
eu lieu et d’aussi loin
que je me souvienne, on a toujours partagé cette complicité. Bien vrai que notre amitié a subi un contrecoup et je pense
que nous l’avons tous
appris à notre dépens. Mais il n’en demeure pas moins le frère que je n’ai jamais
eu.
Je ne suis même pas sûr de suivre ce qu’elle dit
parce que je suis occupé à lorgner son décolleté.
Moi : laisse tomber cette histoire s’il te plaît.
Yumna ton catégorique : non, je voudrais qu’on tire les
choses au clair comme ça on évite désormais les sous-entendus.
Moi : ok, mais avant couvre-toi un plus !
Yumna (me fixant genre tu débloques) : hmmm (du tic
au tac) si ça te dérange de nous voir ensemble Eddie et moi…
Moi l’interrompant : votre amitié ne me dérange
aucunement (elle arque le sourcil incrédule) bon jusqu’à une
certaine limite. Ce que je veux,Yumna,(réfléchissant) C'est simplement être le
personnage principal de ta vie ce qui implique que lui et les autres personnes
qui entourent notre couple ne seront que des suppléments. (je penche ma tête
sur le côté) Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.
Yumna hochant la tête : je te reçois 5/5, en fait
tu veux l’exclusivité.
Moi : oui, je veux l’exclusivité.
Yumna : ok, tu es prêt à répéter cela devant mon
père incha’Allah dans
trois jours ? Enfin, comme prévu nous allons ensemble au mariage civil d’Eddie avant
de monter après sur Abu-Dhabi.
Je relève la tête pour la fixer le sourcil arqué et
elle hoche la tête.
Moi avec conviction : c’est quand tu
veux ma belle.
Yumna : how sweet ! Et la bouffe dans tout ça ?
Moi : ils ne devraient plus tarder normalement.
On attend encore trente minutes pour ça. C’est elle qui
dresse la table ensuite, on mange sous son bavardage. Elle me raconte avec tous
les détails tout ce qu’elle a fait de ses journées avec Eddie, je l’écoute
distrait conscient qu’elle le fait exprès pour lever tout ambiguïté entre
eux. Elle m’annonce
ensuite qu’elle a
obtenu une licence qui lui permet de rester vivre et travailler à Los Angeles
en dehors de son diplôme.
Moi intrigué : tu ne pars plus en Australie pour
des cours de perfectionnement ou quelque chose du genre ?
Yumna : j’ai décidé de le faire à distance, je ne veux plus m’éloigner de
ma famille. Déjà que je n’ai pas assez profité d’elle ces dix
dernières années, en dehors de ça il faut que je construise ma vie de couple.
Moi : il n’y a pas une grande différence si tu dois rester
travailler à L.A. En ce qui me concerne, je ne tiens pas forcément à vivre à
New-York. Mais bon l’avenir nous en dira plus.
Yumna : tout à fait.
Je me rends compte à ce moment qu’elle est déjà
sur le dessert alors que je traîne encore sur mon plat.
Moi : tout ce qu’il y avait dans ton assiette là est passé
où ?
Yumna : bah dans mon ventre ?
Je lève le sourcil.
Yumna : bah, j’ai un appétit féroce.
Moi : je n’ai rien dit (changeant de sujet) on fait quoi
ensuite ? À part prier bien sûr.
Yumna : c’est toi qui vois, sinon tu peux te rendre à la
soirée des garçons ça ne me dérange pas.
Moi : à condition que tu viennes.
Yumna : c’est un truc entre mecs je crois et j’ai décliné l’invitation d’assister à
la petite fête que les amies d’Adriana organisent pour elle. Elle n’appréciera
pas de me voir en votre compagnie.
Moi : j’ai l’impression qu’elle ne t’aime pas trop cette fille.
Yumna : pour les mêmes raisons que toi !
Je lui fais un sourire contrit lorsqu’il me vient
une idée soudaine.
Moi : et si on révisait tes cours d’auto défense
?
Yumna étonnée : pourquoi ?
Moi (cherchant un argument) : je veux qu’on révise
les techniques de base (précisant) histoire de te rafraîchir la mémoire.
Yumna : anh anh je ne suis pas chaude, tout ce que
je veux moi actu c’est faire un
gros roupillon.
Moi la taquinant : tu louperais une occasion de me
battre ?
Yumna : lol tu sais que c’est
impossible.
Moi : beh on va alors vérifier.
On s’y met tard le soir. Ça fait un moment qu’on se jauge
nos poings mis en évidence. Je lance un coup vers sa figure qu’elle esquive
et en profite pour m’envoyer un coup double.
Yumna (sourire de triomphe scotché aux lèvres) : je
te sens un peu faiblard là, ce n’est pas moi qui vais t’apprendre
que (elle bloque mon coup avec son poing) que le seul coup efficace, c’est celui qu’on ne voit
pas venir.
J’anticipe une nouvelle lancée par un mouvement de
buste vers l’arrière. Le
temps qu’elle se
repositionne, j’envoie le contre
et me saisis de l’avant-bras
qu’elle tend
vers moi pour la ramener contre mon torse. Je lui fais ensuite un balayage,
elle tombe et m’entraîne
dans sa chute. On se retrouve collé l’un à l’autre, je me relève de suite.
Moi : allé debout ! (ce qu’elle fait)
Tu oublies la leçon No 5 « ne jamais rester à terre ».
Je n’ai pas fini de parler qu’elle m’en colle un
bon en plein visage. Je me frotte le nez.
Yumna : ce qui nous ramène à la leçon 2 « ne jamais
perdre sa concentration ».
Elle lance
des combinaisons de coups que j’absorbe de nouveau.
Yumna déterminée : cette fois je vais te
mitrailler.
Je la laisse faire un moment amusé, lorsque je la
sens fléchir complètement essoufflée je lui mets un coup de genou dans l’abdomen.
Elle hurle de douleur. Je m’approche inquiet quand je reçois un coup de coude
dans les entrecôtes.
Moi (l’attaquant) : petite joueuse, tu vas voir ce que je
vais te faire.
Yumna (levant une main en l’air pendant
que l’autre tient
son ventre) : temps mort s’il te plaît, tu m’as vraiment fait mal.
Moi : un coup de poing de rien du tout.
Yumna : venant de toi…
Je la ramène à moi d’un geste rapide.
Moi (faussement outré) : qu’est-ce que
tu veux dire par là ?
Yumna : moi ? Rien du tout !
Je lui fais des chatouilles qui lui arrachent des
éclats de rire.
Yumna riant : arrête s’il te plaît,
j’ai une envie
pressante et je risque de le faire ici.
Je la laisse et à peine elle fait deux pas qu’elle se
retourne et me lance un regard de défi.
Yumna : un bulldozer wallah !
Moi bougeant d’un pas menaçant : cours, cours Yumna, cours vite et
loin !
Elle hâte les pas pendant que je ris, par la suite
je range les meubles à leur place en attendant qu’elle revienne. Au bout de trois quart d’heure, elle
n’est toujours
pas revenue. Je vais donc voir ce qu’il en est. Je la trouve endormie à poings fermés
sur le lit, je remue la tête et remonte le plaid sur son torse. Je pose un
baiser sur son front et me couche aussi.
Yumna….
La fête du mariage d’Eddie bat son plein à bord. Ça danse, ça
rigole, ça trinque et ça déguste des mets tout ce qu’il y a de
plus raffinés en profitant de l'air marin
à travers New-York. C’est un beau mariage pour tout dire, les invités ont
l’air ravi et
les mariés encore plus. Ce n’est pas pour se vanter, mais on a vraiment bien
bossé. Au final Eddie lui-même s’est impliqué à fond dans les préparatifs et
Adrianna nous a été d’une grande assistance. Bon elle a dû mettre ses
ressentiments de côté vu les circonstances. Donc pendant qu’ils s’enjaillent
sur la piste, je suis assise toute seule à me déchaîner sur le buffet. C’est un
rattrapage en réalité, j’ai dû dealer avec des douleurs abdominales toute la
nuit et une bonne partie de la matinée du coup je ne pouvais rien avaler. Je
crois que c’est dû au
coup d’Elias hier,
mais là ça va la douleur s’est atténuée. Elias a rejoint les mariés sur la
piste un bon moment déjà. Les copines d’Adrianna se l’arrachaient jusqu’à ce que Mme Elli vienne mettre une trêve à
leur spectacle. Je regarde tout ça amusée, tant mieux si elles en profitent le
temps d’un instant.
Elle me l’emmène un
moment plus tard et met sa main dans la mienne.
Mme Elli : ma chérie garde-le jalousement, les gens
ont trop les longs yeux par ici.
Moi amusée : euh merci.
Mme Elli : il n’y a pas de quoi, par contre je pense qu’il serait
plus judicieux pour toi de rentrer te reposer. Tu t’es trop
épuisée pour ce mariage. Surtout dans ton état, il faut te ménager.
Je hoche la tête sans trop comprendre le « dans ton
état ».
Mme Elli poursuivant : le navire accoste toute à l’heure, tu
vas pouvoir rentrer.
Moi : d’accord.
Elle me fait un sourire tendre avant de s’éclipser.
Elias (qui a repris sa place à côté de moi) : tu
devrais surtout arrêter de t’empifrer (ajoutant) dans ton état.
Moi : lol, tu as une idée de ce qu’elle voulait
dire par là ?
Elias : je ne sais pas, il faut peut-être lui poser
la question.
Moi : ok.
Elias : ça va mieux ton mal ?
Moi : ça
peut aller.
Elias (me charriant) : une chose est sûr tu
maîtrises toujours aussi bien tes techniques de Self-defenses, mais tu n’as jamais su
encaisser.
Moi : nuance ! Je n’ai jamais su encaisser tes coups et on se
comprend.
Elias : lol ce n’est pas une raison.
Eddie et Adrianna arrivent à ce moment là.
Eddie : peu importe ce que c’est, elle a
raison.
On rit.
Eddie : il paraît que vous nous faussez compagnie.
Moi : lol ta mère nous chasse ?
Eddie riant : et comment ? (sérieux) Elle a raison
tu as droit à un repos bien mérité.
Adriana : je le pense également.
Moi : bon ok, si vous insistez !
Ils rigolent.
Moi (à Eddie) : au fait Ussama te réitère ses excuses pour n'avoir pas pu être en mesure d'assister à ton mariage.
Eddie : ce n'est pas grave, je comprends tout à fait ses raisons.
Pour info Ussama est à Singapour en ce moment pour assister à la soutenance de BTS de Khadija.
On passe le reste du temps à discuter avec Adriana,
Eddie et sa famille dans une ambiance humoristique comme à chaque fois qu'on
passe du temps avec les Elli. C’est vraiment une famille « hors pair » entre la
mère Elli, un boute-en-train rayonnante de mansuétude, le père Elli qui déborde
d’humour
malgré sa prestance de grand seigneur et leurs rejetons, on ne s’ennuie
jamais. Je prends congé d’eux un instant après pour me rendre aux vestiaires.
Pendant que je replace mon hidjab, Adrianna entre et s’approche d’un sourire
avenant.
Adrianna : ah je te cherchais.
Moi (la fixant perplexe) : tu m’as trouvé.
Adrianna : oui, au fait je tenais à te présenter
mes excuses. Je n’ai pas été
très sympa avec toi depuis que tu as réapparu dans la vie d’Eddie.
Moi : ce n’est pas bien grave.
Adrianna : et je voudrais aussi te remercier d’avoir rendu
mon mariage féerique.
Moi : il n’y a pas de quoi ! Tu me retourneras la pareille en
prenant soin de mon frère sang.
Adrianna tout sourire : compte sur moi.
On ressort toutes les deux en même temps que le
bateau rejoint le quai, on se fait escorter par Armel suivant les ordres de M.
et Mme et Elli jusqu’à l’appartement d’Elias. Je passe la fin de soirée et la matinée au
lit surtout que votre type jure mordicus qu’il ne me touche plus. Je dois préciser qu’il est libre
de travailler à la maison, il ne se rend au boulot qu’en cas de
besoin. Je surprends de temps en temps des regards salaces. Il faut dire que ma
nouvelle morphologie n’arrange pas les choses donc il se défoule sur son
travail et la bouffe. En parlant de nouvelle morphologie, je commence à me
poser des questions. Je n’arrête pas de cogiter sur le " dans ton état
" de Mme Elli et son fils qui n’a pas arrêté
une seconde de me parler de test de grossesse tout le temps qu’on a passé
ensemble. Mais bon il n’y a pas de quoi s’alarmer, mes règles m’ont été
fidèle ces trois derniers mois. Période pendant laquelle je n’ai pas fait
de manèges !
C’est en fin d’après-midi qu’on consent à sortir de la maison. On refait nos
visites d’avant pour
finir dans un restaurant Thaï où on prend des plats à emporter. Le soir-là, on
dort très enlacés et en pleine nuit je suis réveillée par les caresses d’Elias. S’en suit le
happy hour. Je ne sais pas si ce sont ces quelques mois de sevrage, mais je
ressens un plaisir intense. Apparemment Elias aussi parce qu’il ne m’a plus lâché
jusqu’à ce que les
« Just Married » viennent nous chercher pour l’aéroport. Ils sont à l’hôtel en
attendant qu’on nettoie
la péniche pour une croisière de plein été.
Eddie (à un moment du trajet) : alors Elias, on va
tester ta culture arabe. C’est quoi le fruit traditionnel de bienvenue au
Moyen-Orient ?
Elias : ça c’est trop facile, la datte.
Moi (lui tapant dans la main) : yes bébé !
Eddie : ok cite moi au moins trois règles
d'usage.
Elias : tolérance zéro à l’alcool, aux
démonstrations d’affection en
public, au halouf (porc) et j’ajoute au passage qu’on ne photographie pas les femmes voilées.
Eddie ton moqueur : c’est sûr que le daron va t’aimer, tu as
déjà leur accent. Il ne te reste plus qu’à te familiariser avec les expressions comme
(accent qui se veut arabe) Incha’Allah, wallah, marhaba et le plus important pâlir.
Adriana rit pendant que je lui donne une tape.
Moi : il se débrouille pas mal en arabe en plus, il
lit le coran super bien comme s’il avait ça toute sa vie.
Eddie (regard moqueur à travers le rétroviseur) :
que la chance soit seulement avec vous. Dieu merci, je ne vais pas assister à l’implosion.
Moi : mais quel froussard ! (m’adressant à
Adrianna) Ma belle ne compte pas sur celui là pour te défendre en cas d’embrouille.
Elias renchérissant : ça c’est sûr !
On tombe tous de rire et c’est dans
cette même ambiance qu’on se sépare à l’aéroport. Pendant l'embarquement je sens
comme des picotements au bas ventre qui se transforme en douleur bénigne la
moitié du voyage. Enfin, j’ai l’impression que les demoiselles veulent débarquer ce
qui fait que je fais par moment des tours aux toilettes. En fin de compte, j’enfile une
garniture avant de venir me concentrer sur la discussion d’Elias. Il
veut qu’on fixe un
programme, je lui réponds comme à vous. Il loge à l’hôtel le
temps que je mette mes parents en condition avant de l’introduire. Bon
pour ça, il faut nécessairement la présence de Khalil qui doit normalement
rentrer de l’île d’Al Maryah
Island (nord-est Abu-Dhabi) la semaine prochaine. Depuis qu’ils sont
partis même pas un quart de coup de fil ! Ça se comprend hein, ils sont au
paradis sur terre là-bas. C’est quand même le cheikh, fin l’ex cheikh
qui assure !
Le reste du vol devient infernal parce que mes
douleurs se manifestent à un point précis de la cavité abdominale et de manière
plus intense. Je sors de l’aéroport international d’Abu-Dhabi en
claudiquant, j’arrête un
taxi pour Elias puis le reste devient flou. J’entends
Elias appeler mon prénom à plusieurs reprises au bord de la panique.
Ensuite trou noir…..
…….
Moi complètement terrifiée : et qu’est-ce qui
va se passer maintenant ?
Maman : ton père va te prendre un avocat.
Moi rire jaune : j’en doute fort, tu as vu son regard lorsqu’on m’a fait
sortir de la salle de soin ?
Maman : Yumna ton père est encore sous le choc,
comme nous tous d’ailleurs.
Ussama fait irruption dans la chambre qui m’a été attribuée.
Il a une mine très grave, je soupire seulement. C’est juste la catastrophe, je me suis
réveillée à l’hôpital
entourée de ma famille. C’est Elias qui a informé Ussama et lui à son tour
les parents. Ils ont débarqué à la minute parce qu’il paraît que
j’ai été
emmené par les secours mon djellaba rose clair maculé de sang. Le diagnostic
était sans appel, j’ai fait une hémorragie interne à 17 semaines d’aménorrhée
qui s’est soldée
par une fausse couche. Je suis moi-même dépassée par le dépassement qui me
dépasse ! Le pire, c’est que le gynécologue qui m’a traité
nous a dénoncés aux autorités (c’est une obligation pour lui en fait). En ce moment
où je vous parle, Elias s’est fait arrêter pour complicité d’infanticide
et je risque aussi la prison pour avoir contracté une grossesse hors mariage
que j’ai de
surcroît voulu dissimuler. Je ne sais même pas s’il faut en rire ou en pleurer. C’est comme je
vous l’ai dit plus
haut, c’est le pire
des mauvais rêves que je puisse faire.
Moi : alors quelle est la gravité de la situation ?
Ussama : Elias risque une peine de prison ferme, les
discussions sont en cours par rapport à toi. Papa nous en dira plus.
Moi au bout de ma peine : bon sang ! Ça commence à
faire long là, ça fait trois heures que ça dure.
Maman me lance un regard perçant, je me prends le
visage entre les mains et soupire. Il y a un silence troublant qui s'installe
dans l'habitacle. Je ne sais pour les autres mais moi je réfléchis au bourbier
dans lequel je me suis mise. Je vois mes années d’études défilées sous mes yeux et tous mes
projets récents (soupir). Mon père ne va même pas rechigner à me foutre en
prison, je n’ai pas d’échappatoire.
De toute façon, la prison ne me tue pas plus que la lueur que j’ai aperçue
dans ses yeux tout à l’heure. Un mélange de mépris et de déception. Il est
clair qu’il ne va pas
me pardonner cette humiliation jusqu'à sa mort. Je lève les yeux pour jeter un
coup d'œil vers l'endroit où il se trouve
à travers la vitre. Je plisse le front
lorsque je vois Khalil et Nahia se diriger droit sur nous et tourne un
regard surpris vers Ussama.
Moi (les montrant du doigt) : c’est toi qui
les as alertés ?
Ussama : oui.
Moi : mais pourquoi ? Tu as gâché leur lune de
miel.
Ussama : tu as besoin de Khalil, j’ai l’impression
que tu ne mesures pas l’ampleur de la situation. Tu es dans un sale pétrin
Yumna.
Maman parle en même temps que Khalil qui vient d’ouvrir la
porte.
Maman :
vraiment !
Khalil : quel pétrin ? Qu’est-ce qui
se passe (me fixant) tu es malade ?
Il entre suivi de Nahia qui fonce sur moi, c’est Ussama
qui répond après une minute de trop.
Ussama : elle a fait une fausse couche.
Khalil : QUOI !!!????
Nahia (au même moment) : oh ?
Pendant que Ussama lui débriefe la situation, papa
ouvre la porte et parle à maman depuis le seuil.
Papa voix tendue : Koulsoum lève toi, nous
rentrons.
Maman : mais…
Papa hurlant presque : on s’en va !
Elle se lève docilement et Khalil se tourne vers
lui. Il lève une main agacé.
Papa : tu es là donc règle ça.
Khalil : papa…
Papa catégorique : trouve une solution Khalil !!
J’éclate en sanglots, Khalil me lance un drôle de
regard avant de parler d’une drôle de voix.
Khalil : tu étais enceinte depuis quand ? (à Nahia)
Et toi je suppose que tu étais au courant de cette grossesse.
Nahia (secouant la tête apeurée) : mais non, je n’en savais
rien du tout !
Khalil : je vais régler ton cas plus tard (se
tournant vers moi) toi ne comptes même pas sur moi pour plaider ta cause
(criant) tu iras en prison c’est tout !!!
Je mets la main sur ma bouche pour étouffer mes
pleurs, il commence à pester dans toutes les langues qui lui viennent à l’esprit.
Signe que sa colère a atteint son paroxysme. C’est la respiration sifflante de Nahia qui
le calme un moment, on n’a pas le temps de réagir qu’elle s’évanouit
dans ses bras.