Moi Roger jaloux ? Non jamais.

Write by Hübsch

Cela fait bientôt deux semaines que l'incident avec Lina s'est passé et je regrette amèrement la façon dont cela s'est terminée. Je n'ai plus eu de nouvelles de Jennifer, quand j'ai tenté de l'appeler elle a refusé de décrocher. J'ai essayé de me rendre chez son amie mais il n'y avait personne. Alors j'ai pris des nouvelles à travers Élise en utilisant Lina comme prétexte. Que voulez vous j'étais désespéré. Le lundi de la semaine passée elle s'est pointé au boulot plus belle que jamais et a demandé qu'on lui montre son bureau ce que mon assistante a fait. Quand elle m'a croisé l'autre fois dans le couloir, elle m'a lancé un "Ah ! Bonjour Mr Kappri" et s'en est allée sans me laisser répondre. Ça m'a un tout petit peu blessé vu qu'on s'était rapprochés lorsqu'elle habitait chez moi. On se tutoyais même. Et maintenant ça ? Mais je sais que c'est de ma faute. L'autre fois après les présentations aux employés et aux directeurs je me suis approché de son bureau dans le but de discuter et lui dire qu'elle pouvait revenir si elle le voulait . Elle m'a juste demandé si ma fille allait bien ce à quoi j'ai répondu puis elle m'a dit qu'elle en était ravie. Ensuite ces mots étaient "On a rien à se dire, Mr Kappri, je n'ai rien contre vous. Je vous en veux pas du tout. Comme je vous l'ai dit je vous suis reconnaissante. C'est sans rancune mais à l'avenir ce serait mieux de s'en tenir à des échanges professionnels pour le bien de tous. " je lui ai juste répondu d'accord et que si elle avait besoin de quoi que ce soit elle pouvait compter sur moi. Puis elle m'a dit qu'elle a récupéré ses affaires et qu'elle se débrouillera toute seule mais si j'ai besoin de quelqu'un pour garder Lina de temps en temps elle n'y verrai pas d'inconvénient. Ça c'est quand même bien passé non. Y a pas eu de cris ou quoi que ce soit, j'ai même pas eu besoin de m'excuser. Elle a été très mâture. Du moins c'est ce que je pensais, que tout redeviendra à peu près comme avant mais non. Chaque jour elle vient au bureau encore plus sexy que le jour précédent et c'est à peine s'il elle m'accorde un petit regard. Son bureau est juste opposé au mien. À chaque fois que je tente une approche du genre je lui apporte certains dossiers, elle ne lève même pas les yeux de son ordinateur et me dit tout simplement de les poser sur la table. Et quand elle fut fatiguée de me voir lui apporter chaque fois les dossiers en personne c'était plutôt "Vous n'avez pas besoin de vous déplacer, votre assistante pourra très bien s'en occuper à l'avenir". Pendant toute cette semaine elle m'a adressé la parole que rarement , pour me dire bonjour. J'ai finalement compris qu'il ne fallait pas forcer alors j'ai laissé tomber. Je la dérange plus, je me contente de l'espionner à travers son bureau. Je suis tout sauf concentré, tellement cette situation ne me plaît pas. Mais cela me m'empêche pas de faire mon travail. Aujourd'hui c'est vendredi, je vais pouvoir me reposer pendant le week-end. Il est 16h40 et j'entends des éclats de rire provenir du bureau de Jennifer. Elle riait aux éclats, la première fois depuis qu'elle est là. Je me rend compte que l'entendre rire de la sorte m'a un peu manqué, comme ça me manque de ne plus la voir avec Lina à mon retour du boulot. De les voir courir dans l'appartement le week-end, de faire le petit déjeuner ensemble. Tout ça nous a un peu changé de la routine j'avoue. Ça me manque de plus la voir très tôt à l'aube marcher sur la pointe des pieds et habillé de mon T-shirt se faufiler dans la cuisine pour se servir du café croyant que personne ne la voit. Si seulement elle savait que depuis que je l'ai attraper par hasard je me réveille chaque matin juste pour pouvoir admirer ce même tableau. Pour ne pas sembler indiscret je demande à Alice mon assistante avec qui se trouve Mademoiselle Desouza. Celle ci m'apprend que c'est Mr Djimon le jeune beninois de la comptabilité. Je suis retourné dans mon bureau en tentant de m'imaginer de quoi ils sont entrain de parler. Les rires se faisant plus belle, je me rends alors dans le bureau pour leur dire de baisser un peu la voix.

_Ah bonjour Mr Kappri

_Bonjour. Je suis juste venue vous demander de baisser un peu la voix, j'arrive vraiment pas à me concentrer.

_Je suis vraiment désolé Mr le Directeur.  C'est moi qui racontait des blagues à Mlle. 

......... 

Effectivement que c'est toi qui la distrait et qui me casse les tympans. Tu la connais depuis quand et tu lui raconte des blagues. 

.......... 

_Désolé, Luc et moi on s'est pas rendu compte qu'on criait. On fera attention.

......... 

Elle l'a appelé par son petit non. Luc !. Elle est ici il y'a quelques jours et elle l'appelle déjà par son petit nom alors qu'elle le connaît même pas et moi elle me vouvoie mais ben franchement!

........... 

_vous voulez que je vous dépose quand on aura fini ?

_C'est très gentil de votre part mais Luc me l'a déjà proposé et j'ai accepté.

_Ah OK je vois. Bon si on se voit plus bon week-end à vous.

_Merci. À vous de même.

C'est l'air penaud que je quitte le bureau et referme la porte derrière moi. Quand il sonna enfin 18h je m'apprête à rentrer chez moi et apparemment Jennifer aussi. Cette fois elle était toute seule. On se retrouve à prendre l'ascenseur ensemble et le silence qui y pesait était plus lourd qu'une montagne. Ne sachant pas quoi faire j'essaie de faire la conversation.

_Alors tout va bien comme vous le voulez.

_Oui je me plains pas.

Sec comme réponse mais au moins elle m'a répondu c'est déjà ça non.

_Comment vous trouvez la société ?

_Tout le monde est gentil.

Tout le monde ou quelqu'un en particulier.

_J'espère que vous vous plaisez ici.

_Je fais avec.

_Et votre amie Doris c'est ça !

_Elle va bien.

_D'accord.

J'essaie de faire la conversation mais elle ne m'arrange pas vraiment avec ses réponses courtes.

_On ira à la plage avec Lina demain samedi, si vous voulez vous pouvez vous joindre à nous.

_.......

_Votre amie aussi peut venir.

_C'est gentil mais je suis déjà prise demain. Luc m'invite à dîner. Bon week-end à vous Mr Kappri et saluez Lina pour moi.

Heureusement que l'ascenseur s'est arrêté en cet moment sinon je ne sais pas trop comment j'allais faire pour cacher ma colère quand elle m'a dit qu'elle sortait avec ce Luc. Elle est sortie et s'est dirigé vers la voiture de celui-ci puis ils sont partis. Ce petit beninois commence par me taper sur le système. Luc par ci, Luc par là. Le week-end je me suis reposé vu que Lina était chez ses grands parents. Le week-end est passé aussi vite que je me suis demandé comment Jennifer l'avait passé. Le lundi matin, je me rends au boulot très tôt pour pouvoir le lui demander. Je la vois arriver en pleine conversation avec ce même monsieur Djimon puis je l'entends lui dire "Merci d'être venu me chercher ce matin. J'ai passé un merveilleux week-end grâce à toi." et pour couronner le tout elle lui donne un bisou sur la joue et celui-ci tout joyeux s'en va. Mais non c'est pas vrai quoi ! Je me dirige à la hâte dans mon bureau pour ne pas faire une crise de nerfs. Heureusement qu'ils m'ont pas vu de l'endroit où je me tenais. Cette situation commence vraiment par m'insupporter. Ils sont de plus en plus proches. Les matins ils viennent ensemble au bureau, à midi il partent ensemble manger où il lui apporte à manger et le soir ils partent encore tous les deux. Quand ils n'ont rien à faire, ils passent des heures à discuter en personne ou par téléphone et je l'entends rire à gorge déployés. Aujourd'hui c'est jeudi, je dois assister à la réunion des directeurs avec Jennifer. Au moins elle sera obligés de m'adresser la parole pour une fois. Je me dirige dans son bureau sans frapper pour lui dire qu'il faut qu'on y aille et je la trouve assise sur son bureau de façon à faire face à la fenêtre. Elle ne m'a pas entendu venir. Arrivée à son niveau que vois je ? Notre cher Mr Djimon à genoux entrain de lui porter ses chaussures. Mais c'est un moulin ici où quoi ! 

Je ne pus réprimer de me racler la gorge. Celle ci se retourna sans pour autant changer de position. 

_Ah Mr Kappri vous êtes prêt. 

_Je vous attends en salle de conférence. 

_Attendez j'ai presque fini. 

Elle se met alors sur ses pieds et ramasse quelques documents puis me suit après avoir lancé à l'endroit de l'autre "Merci mon cher Luc. À plus tard". Il me vient des envies de meurtre. Je n'ai écouté aucun mot de toute la Réunion. À la fin de la réunion je la suis dans son bureau. 

_Il faut qu'on parle. 

_De la réunion ? 

_Non. De ce qui se passe entre vous et ce cher Mr Djimon. 

_Je ne pense pas que ma vie privée vous concerne en quoi que ce soit. 

_Ça a cessé d'être privé quand vous avez commencé par l'étaler sur votre lieu de travail. 

_Je ne vous permets pas de me manquer de respect. 

_Ceci n'est pas mon intention. Les relations entre collègues sont interdits dans notre société parce qu'ils peuvent influencer les performances des employés. 

_Je ne suis pas votre employée à ce que je sache. 

_Vous non mais lui oui. Et comme vous travaillez aussi ici même si c'est temporairement les règles s'appliquent aussi à vous. Et puis il ne vous convient pas. 

_Et qui me convient ? Vous peut être ? 

_.... 

_C'est ce que j'avais pensé. Merci pour votre inquiétude mais je pense être assez grande pour décider avec qui m'envoyer en l'air. Maintenant si vous n'y voyez pas d'inconvénient j'aimerais être seule. 

N'ayant plus rien à dire je me dirige dans mon bureau et demande à ne pas être dérangé. Mais qu'est ce qui m'arrive. Cette histoire que j'ai raconté n'est même pas vrai, il n'existe aucune règle de ce genre et je le sais bien. On aurait dit que j'étais jaloux. Moi Roger jaloux ! Jamais !. Et cette phrase qui n'arrête pas de retentir dans ma tête "Et qui me convient ? Vous ?" je n'ai rien répondu de peur de passer pour un abruti mais je voulais lui crier Oui Moi. "je suis assez grande pour décider avec qui m'envoyer en l'air" parce qu'elle compte coucher avec lui ? Si elle ne l'a pas encore fait. Où peut être qu'elle a dit ça juste pour me mettre hors de moi. Je ne sais plus où me mettre. Elle me plaît vraiment mais j'ai l'impression que ça se complique de jour en jour. 


Mademoiselle la pute